lundi 21 décembre 2009

Absent




Je serai absent quelques jours. Je vais faire trempette.


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samedi 19 décembre 2009

De saison

Extrait d'un article du Monde "Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a totalement blanchi jeudi le Français Richard Gasquet, contrôlé positif à la cocaïne le 28 mars en marge du tournoi de tennis de Miami."

Point à la ligne.


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mercredi 16 décembre 2009

Dans ses bottes



Il y a deux jours, dans la foulée de notre ami Frédo, le député UMP Thierry Mariani a déclaré avoir plus "d'estime" pour les Afghans qui ont "fait le choix de rester dans leur pays" pour "lutter contre les talibans" que pour ceux qui "fuient" l'Afghanistan.
Et, éprouvant certainement le besoin de se justifier, il ajoute "La France, qui mène une politique très généreuse en matière d'asile, n'agit pas seule: elle s'inscrit dans une démarche européenne, notamment aux côtés de la Grande-Bretagne, pays des droits de l'Homme s'il en est, où les procédures de reconduite à la frontière ne suscitent aucune réaction", ajoute-t-il.

C'est le désormais célèbre argument "puisque que cela se pratique ailleurs et ce sans contestation, il n'y a pas de raison que nous ne le fassions pas".

Pour ceux qui ne le connaissent pas, M. Mariani est ce que l'on appelle un homme de droite, de cette droite humaine mais ferme, de cette droite assumée, sans complexe, de cette droite aux racines chrétiennes mais non laxiste. Je vous ai mis en PS quelques-uns des amendements dont il est l'auteur.

Il est fort probable que les réfugiés afghans n'aient que faire de l'estime de M. Mariani. Il y a plusieurs raisons à cela. Celles qui suivent et certainement d'autres.

M. Mariani est président du groupe d'amitié France-Kazakhstan. Le Kazakhstan a un régime présidentiel "considéré comme autoritaire" dont le président Noursoultan Nazarbaïev, adepte du népotisme, a été élu pour sept ans avec 91 % des voix au premier tour et dont l'objectif, après tripatouillage de la constitution, est d'être élu président à vie.

M. Mariani, comme membre de la majorité, en est réduit à soutenir Hamid Karzaï, président corrompu, selon les propre termes de M Kouchner, d'un Etat corrompu. Une part très importante des aides financières ont été détournées. En 2007, elle se situait entre 300 et 400 millions de dollars et ce au détriment des afghans.

M. Mariani soutient une coalition qui se signale par de nombreuses "bavures" dont ont fait les frais des milliers d'afghans. Alors que la solution est bien sûr politique, nous envoyons toujours plus de soldats.

Semblant confortablement vautré dans ses certitudes, M. Mariani n'envisage pas un seul instant qu'un afghan puisse ne pas se reconnaître dans les dirigeants de son pays, qu'il puisse avoir le sentiment que son avenir est ailleurs, que l'avenir de son pays lui a échappé, avenir qui est entre les mains de puissances qui lui sont totalement étrangères. M. Mariani s'est-il seulement demandé, dans le confort des ors de notre république, quel est le passé de ces réfugiés? N'ont-ils pas déjà combattu, n'ont-ils pas perdu leurs proches, n'ont-ils pas simplement peur, n'ont-ils pas simplement envie de vivre et non de mourir pour des intérêts qui n'ont rien d'afghans? De quel droit M. Mariani se permet-il de les qualifier de traîtres?

Je m'énerve, il est temps que j'arrête.

Je ne supporte pas la bonne conscience donneuse de leçon.

PS : Autorisation de recours aux tests ADN lors de la délivrance des visas de plus de trois mois au titre du regroupement familial, en cas de doute sérieux sur l'authenticité de l'acte d'état civil (amendement supprimé en commission au Sénat) ;
Autorisation de statistiques raciales et ethniques. Rejeté car inconstitutionnel ;
Division par deux du délai de recours pour les demandes d'asile (amendement n° 69, article 9, du 17 septembre 2007) ; amendement adopté ;
Interdiction d'hébergement d'urgence aux personnes en situation irrégulière (repris par les médias par SDF sans-papiers). (amendement n° 209, article 18, du 17 septembre 2007) ; amendement adopté dans un premier temps par l'Assemblée nationale, puis supprimé par le Sénat.

Deux gouttes d'eau

L'autre jour, marchant dans les rues envahies par mes concitoyens, dont le signe d'identité commun était la carte bleue, j'ai croisé une personne qui ressemblait à quelqu'un que je connais. Je ne sais pas ce qui se déclenche dans le cerveau qui nous permet d'associer un visage inconnu à un visage connu et cela de façon instantanée. Cette comparaison échappe à notre volonté. Sans que nous le formulions, nous savons que ce visage a des traits communs avec un autre mais qu'il n'est pas cet autre.

Je ne me suis donc pas dirigé vers cette personne pour la saluer. Bien qu'il y ait ressemblance je ne l'ai pas gratifiée d'un petit ou de la moitié d'un bonjour, ce qui, d'un sens, pouvait se justifier. "Je sais que vous n'êtes pas Robert, mais comme vous lui ressemblez, je me permets de vous saluer". L'idéal, en quelque sorte, serait de croiser une personne qui ressemblerait à quelqu'un que l'on connait tout en ressemblant soi-même à quelqu'un que cette personne connait. Ainsi, sans se connaître, nous ne serions plus malgré tout des étrangers l'un pour l'autre. Nous aurions des points communs, une sorte d'identité commune, encore ténue mais à partir de laquelle pourrait se construire une amitié ou du moins des relations permettant de mieux se connaître. Il y a bien sûr d'autres ressemblances que physiques. Le premier contact nous permettra de les découvrir.

mardi 15 décembre 2009

Qui a dit?

"Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c'est qu'il aime son pays, c'est qu'il trouve un travail, c'est qu'il ne parle pas le verlan, qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers"

L'auteur de cette belle phrase mérite haut la main la quiche de la semaine et pourquoi pas celle de l'année. Vous aurez deviné que cette phrase a été prononcée à propos et pendant un "débat" local sur l'identité nationale. L'envie ne me manque pas de faire des commentaires mais je suis persuadé que vous les avez déjà faits. (cliquez sur le titre, vous aurez la réponse)

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dimanche 13 décembre 2009

Moi émois (22)

Imaginons un retour vers le présent du narrateur. Imaginons que ce qui va suivre sont les premières pages de ses confessions. Imaginons que ces pages m'aient échappé. Imaginons je les ai retrouvées par hasard, entre deux serviettes de bain. Je ne suis pas certain que ce soit des confessions. Pour en avoir déjà lu une bonne partie, il ne me donne pas l'impression d'avoir avoué quoi que ce soit. Si elle a existé, le temps me semble avoir érodé la culpabilité. Voici la première partie de ces pages.

"Une grande partie de mon corps échappe à mon regard. Mes yeux m'offrent ce qu'il y a devant. Sur le côté, je devine mes épaules voûtées. Face à moi mais un peu en contrebas, deux genoux qui émergent comme deux bosses d'un monstre aquatique, comme deux îles oubliées. Je ne vois rien d'autre. Les reflets ont disparu. Ce que je vois me suffit. Ce sont comme des indices qui permettent de deviner, d'imaginer le reste. Peut-être devrais-je dire les restes. Je suis ce qui me reste. Je ne participe plus au festin de la vie. Je suis dans l'eau avec la conscience que je vais devoir en sortir.

Depuis quelques secondes, je ne bouge plus. Tout ce qui me reste de muscles est relâché. Mon cerveau ou plutôt mon esprit doit perdre la perception de mon corps. Il doit se croire seul, libéré d'un poids. Je me livre souvent à ce jeu. Avec de l'entraînement, il est possible de parvenir à la mise entre parenthèse de la chair."

Qu'est-ce qu'un débat?

En cette fin d'après-midi somme toute ordinaire, entre ce que j'avais fait et ce que j'allais peut-être faire, mollement posé sur le canapé, le regard fixé sur l'écran, je m'offrais un tour de chaînes, plus communément appelé zapping express, déjà persuadé que rien ne retiendrait mon attention.

J'ai pourtant cru avoir gagné à cette loterie cathodique lorsque m'apparut le décor de l'émission "Revu et corrigé". Autant vous le dire tout de suite, rien ne fut revu et rien ne fut corrigé. L'animateur Paul Amar, animateur car, au vu de sa prestation, il doit manifestement avoir rendu sa carte de journaliste depuis longtemps, nous promit coup sur coup un débat sur le débat de l'identité nationale et un débat, quelle ambition, sur la suppression de l'enseignement obligatoire de l'histoire en terminale S. Les débatteurs étaient Yves Jégo et Benjamin Stora.

Je pensais sincèrement que cette confrontation ferait progresser le débat des idées. Je dois vous avouer que je fus consterné, navré et déçu.

Consterné par Paul Amar et sa conception du "journalisme". Ce double débat fut bâclé en dix minutes. Paul Amar ne se départit à aucun instant de cette sorte de sourire goguenard que j'interprète comme un manque de respect vis à vis de ses invités qu'il ne semble pas prendre au sérieux. Comme si, par ce sourire, il nous disait constamment que tout ceci n'est qu'une comédie dont il serait le metteur en scène. Jusqu'au pseudo-reportage d'introduction au débat sur l'histoire qui fut un pathétique micro-trottoir. Comme cela est trop souvent le cas avec les journalistes télé, Paul Amar était plus préoccupé par ce qui allait se passer que par ce qui se passait.

Navré par Yves Jégo et sa conception du débat. Vous vous souvenez peut-être que pendant sa campagne électorale, notre futur président fustigeait à longueur de discours la pensée unique censée caractériser l'immobilisme etl'"aquoibonisme" ambiant. Depuis, à cette pensée unique s'est substituée la rhétorique unique dont le plus brillant adepte est sans conteste notre président. Yves Jégo, écho de la voix de son maître, tente de faire sienne cette technique dont les principes sont simples. Ne jamais élever la voix afin de paraître raisonnable, posé, tolérant. Poser des questions et y apporter des réponses qui semblent frappées au coin du bon sens. Faire parler les français en utilisant des phrases du type "Les français savent bien que...", "Les français veulent que...", "Les français ont bien compris que...". Et pour enrober le tout, sur le ton de la bonhommie, présenter l'opposition à un projet du gouvernement comme une polémique de peu d'importance et bien loin des préoccupations des français. Cette technique a permis à Yves Jégo de caricaturer les idées et les convictions de Benjamin Stora sans jamais aborder le fond du débat.

Déçu par Benjamin Stora qui m'a semblé résigné à subir la forme de cette caricature de débat. Il a bien sûr fait part de son opposition à la suppression de l'histoire en terminale et exposé les raisons pour lesquelles il mettait en doute les termes et l'organisation du débat sur l'identité nationale. Mais il l'a fait avec si peu de conviction, peut-être conscient qu'il s'était fait abuser par Paul Amar, conscient qu'il n'y aurait en réalité pas de débat. Benjamin Stora, historien que j'admire, a donné une piètre image des intellectuels et accrédité l'idée qu'ils font bien souvent du bruit pour pas grand chose.

jeudi 10 décembre 2009

Moi émois (21)

Lorsque l'on nait garçon, il faut, pour la plus part d'entre nous, s'attendre à ce que cela dure. Mes frères furent des miroirs corporels qui me permettaient de lire l'avenir. Même si les bains communs dans le sabot ont fini par disparaître, j'avais, en fréquentant les chambres de mes frères, la possibilité, de loin en loin, de deviner, d'apercevoir ce que j'allais devenir. Je fus bientôt le seul à être autorisé à pratiquer le naturisme en tout lieu de l'appartement.

Inconscient des charmes de cette liberté, je n'en appréciais pas les plaisirs. Plus tard, beaucoup plus tard, beaucoup trop tard, j'allais, sans rien demander à personne, m'accorder cette liberté de déambuler, mon corps libéré de tous ses oripeaux. Même si la vigueur s'était définitivement évanoui, rendant impossible tout prolongement de mon désir, j'étais satisfait de pouvoir sentir l'air donner une réalité, du volume à mon corps. Mon sexe, qui n'était plus qu'un simple signe d'appartenance, me donnait le plaisir du mouvement retrouvé. Il arrive un moment où ce sont les sensations qui sont importantes, qui prennent le dessus. Quand je repense à celui que j'étais à cinq ans, j'ai tendance à m'attendrir mais sans regret. Mon corps d'aujourd'hui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu voir précédemment. Je ne l'observe pas particulièrement mais il m'arrive de le croiser dans la salle de bain ou dans la chambre. Je me dis à chaque fois que la décrépitude, la dégradation ne pourra que s'accentuer mais le temps qui passe me transmet régulièrement un démenti. Je me demande à chaque fois jusqu'où cela ira.

A cinq ans, nu entre deux portes et en pleine multiplication des cellules, je n'avais pas la moindre idée de ce qui m'attendait.

A notre président

Comme chaque jour, je pris connaissance, en ce mardi hivernal, de la Une du Monde.fr. Et que vois-je? Que vous alliez, monsieur président, publier une chronique sur l'identité nationale. Malgré ma déception après votre discours de la Chapelle en Vercors, je me faisais une joie de lire votre présidentielle chronique. D'autant que l'extrait cité par le Monde avait fait naître en moi l'espoir."Chrétien, juif ou musulman, homme de foi, quelle que soit sa foi, croyant, quelle que soit sa croyance, chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation et, conscient de la chance qu'il a de vivre sur une terre de liberté, doit pratiquer son culte avec l'humble discrétion qui témoigne non de la tiédeur de ses convictions mais du respect fraternel qu'il éprouve vis-à-vis de celui qui ne pense pas comme lui, avec lequel il veut vivre."

A la lecture de ces mots, je me suis dit que vous aviez décidé de nous rassembler, que vous aviez décidé d'adresser au peuple de France un message d'union. Je me persuadai que par delà les clivages, les oppositions, les affrontements, vous alliez nous proposer l'apaisement, que vous alliez nous offrir la sérénité de celui qui a notamment comme devoir de veiller à l'édification d'une communauté de destin, de proposer un projet commun et fédérateur. J'attendis donc avec impatience la parution de votre chronique.

Un premier survol du texte a d'abord conforté mon espoir. Je ne distinguais aucune citation, aucune référence à l'un de nos glorieux ancêtres, aucune formule ampoulée. A croire que vous aviez décidé de vous passer de la plume d'Henri Guaino.

Et c'est avec une certaine gourmandise que je me suis plongé dans la lecture de ce texte. En quelque secondes, l'espoir s'est estompé pour laisser place à la déception. Comme souvent, monsieur président vous n'avez pu vous empêcher de désigner du doigt des coupables. Une grande partie de votre chronique est consacrée à donner des leçons de démocratie, d'amour du peuple, d'analyse politique, de tolérance. Ceux qui, nous ne savons pas qui ils sont, ont analysé et émis une opinion à propos du résultat du référendum cachent "en réalité une méfiance viscérale pour tout ce qui vient du peuple" "Ce mépris du peuple, car c'est une forme de mépris, finit toujours mal". Cette absence de nuance, ces jugements à l'emporte pièce excluent, divisent, désignent les bons et des méchants, fixent une norme de pensée qui devient unique.

Monsieur le président êtes-vous si peu sûr de vous, de vos idées, de votre projet qu'il vous faille inlassablement caricaturer, dénigrer les opinions, les pensées, les aspirations qui ne sont pas conforment à votre vision de la société. Vous notre président, vous le président de tous les français n'êtes-vous plus capable que de rassembler l'UMP? Les tics de votre communication nuisent, altèrent, brouillent, dénaturent le fond de votre message qui, semble-t-il, prône la liberté, la tolérance, l'accueil, le respect de l'autre.

Monsieur le président, parlez nous simplement. Vous pouvez exprimer vos respectables convictions sans avoir besoin d'exclure. Nous avons assez de sens critique pour analyser des propos qui iraient à l'encontre des valeurs de notre République. Monsieur le Président, faites nous confiance.

mercredi 9 décembre 2009

Est-ce bien la peine?

Ce matin, un pied sur l'asphalte et l'autre sur la pédale, il faisait encore nuit. Rien que de très normal en ce matin d'hiver au ciel couvert contrairement à moi qui ne l'était pas trop en ce doux début de journée. Je m'apprêtais à mettre le deuxième pied sur la pédale. Ce que je fis sans difficulté. C'est ainsi que je mis à contribution ma musculature qui, coup de pédale après coup de pédale, développa sa puissance et ainsi mes roues enchaînèrent les rotations qui allaient me mener jusqu'à mon bureau.

Respectueux, autant que faire ce peut, du code de la route, je me suis arrêté à un feu tricolore qui venait de passer au rouge. N'ayant pas grand chose à faire en cette circonstance, j'observais ce qui se passait autour de moi. Et que vis-je? Un automobiliste gara sur le trottoir son véhicule dont il sortit pour aller je ne sais où tout en laissant le moteur tourner. Pensant à Copenhague, je me suis dit que ce n'était pas gagné.

Vous avez peut-être eu l'occasion d'assister à la scène du pollueur à la conscience tranquille. Il s'agit la plupart du temps d'un homme entre 25 et 50 ans. Il est garé à proximité de l'entrée d'une galerie ou d'une centre commercial. Il fait partie de cette catégorie qui ne se gare jamais sur une place de parking mais la voie de circulation. La vitre baissée, le coude dépassant vers l'extérieur, il fume. Jamais vous ne le verrez lire quelque document que ce soit. Attendre est sa seule occupation si l'on excepte un éventuel grattage de couilles ou un récurage de nez. Son regard erre dans le vague. Et qu'attend-il? Il attend que sa femme ait fini les courses. Et, je ne sais pour quelle raison, quelque soit sa durée, l'attente se fera moteur allumé. Je n'ai encore jamais osé leur demander de m'expliquer cet étrange comportement. Si quelqu'un a une explication, parce qu'il l'a demandé ou parce que lui-même a l'habitude d'attendre sa femme à la sortie du supermarché, qu'il n'hésite pas à nous éclairer.

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dimanche 6 décembre 2009

Qui a dit?

Qui a dit à propos du débat sur l'identité nationale

« Moi, je me réjouis que la France des comptoirs, la France des cafés, se soit emparé (sic) de ce débat. »

Et qui a dit "Quand s'érigera le minaret que vous allez construire, il ne montera vers le beau ciel de l'Ile-de-France qu'une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront pas jalouses".

Je vous aide, c'était en 1922.

Voici un lien à suivre

http://www.slate.fr/story/14017/identite-nationale

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samedi 5 décembre 2009

La quiche de la semaine

Cette semaine, une quiche collective et méritée car ils ont été âpres à la tâche, ils n'ont rien laché.

Christian Estrosi se veut intransigeant: "Il n'y aura pas de minaret à Nice ; il n'appartient pas à l'architecture française"

Christine Boutin, présidente du Parti chrétien démocrate, assène de même : "Les minarets symbolisent la terre d'islam et la France n'est pas une terre d'islam."

Oubliant au passage qu'environ la moitié des 3 à 4 millions de personnes de culture musulmane vivant en France sont Françaises, Henri de Raincourt, ministre des relations avec le Parlement affirme pour sa part : : "Les gens qui viennent chez nous doivent accepter notre mode de vie ; la mondialisation, ce n'est pas la dénaturation de son pays."

Pour François Fillon " Ce qui doit être combattu c'est l'intégrisme, pas les musulmans. Il faut rechercher un islam de France plutôt qu'un islam en France", Pourquoi vouloir absolument trouver des formules si ce n'est pour passer au 20h. Les slogans sont des clous qui jonchent les voies de la réflexion.

Et pour terminer les propos du maire de Gussainville "Il est temps qu'on réagisse parce qu'on va se faire bouffer" "Y'en a déjà dix millions, dix millions que l'on paye à rien foutre". Et lorsqu'on avait demandé à l'élu s'il pensait qu'il "y a trop d'immigrés", il avait précisé : "Sérieusement, je le crois". Notre ami Frédo, qui ne pouvait être en reste, a estimé que ce maire "exprimait une inquiétude", précisant "Je ne partage pas les propos qu'il a tenus, mais en même temps, ce que je veux dire, c'est qu'il est maire d'une commune de 40 habitants. Il y a beaucoup de petits villages comme ça qui font la France. Il y a une inquiétude en France"
La droite est au pouvoir depuis plus de sept ans et la France profonde est encore inquiète pendant que la France des villes a quant à elle encore et toujours peur.
Je vous exprime ma sincère inquiétude.


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Intuition féminine?

En marge, très en marge de la soirée Coup de chant, j'ai découvert les insoupçonnables pouvoirs d'une femme. Le spectacle était terminé depuis déjà de longues, de très longues minutes. Les chanteurs se relayaient aux abords du bar en quête d'une bouteille, d'un verre, d'un morceau d'une texture et d'une saveur compatibles avec leur désir et leur goût. Demeuraient quelques spectateurs tentant de "taper l'incruste", espérant profiter, l'air de rien et pour la modique somme de cinq euros, d'un inespéré spectacle dînatoire.

Parmi eux, une accoucheuse retirée des affaires et dont je préserverai l'anonymat, me laissa, par ses propos, pantois et admiratif mais une admiration teintée d'une légitime crainte. Comme souvent en pareilles circonstances, les sujets de conversation s'enchaînent pour libérer les espoirs. Les propos deviennent de plus en plus intimes. Sans que l'on sache comment fut abordé le sujet, une charmante femme fit part de sa provisoire et passagère solitude. Comme souvent en pareil cas, un des convives clandestins connaissait quelqu'un qui lui même souhaitait croiser un regard.

Et c'est là qu'intervint celle qui en vit plus qu'une vie de désirs ne le permet. Elle connaissait cet homme seul. Souhaitant mettre en garde contre un éventuel enthousiasme, elle tint à peu près ces propos "Je le soupçonne, à voir son visage, d'être sexuellement très classique et très rapide dans l'évacuation de son plaisir." On pouvait donc lire sur un visage les signes, les stigmates de l'éjaculateur précoce? Allez savoir pourquoi, je sentis monter en moi l'onde glaçante du doute. Avait-elle déjà regardé mon visage avec attention? J'étais inquiet alors qu'il n'y avait, croyez moi, aucune raison.

Cet inquiétant pouvoir est-il partagé par toutes les femmes?

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Soirée Coup de chant

Voici quelques photos de la soirée Coup de Chant organisée au profit de l'association EMA. Le spectacle fut une totale réussite. Sold out, nous avons malheureusement refusé du monde, beaucoup de monde. Cette magnifique salle de spectacle de 300 places était pleine. Heureux que nous étions. Satisfaits furent les spectateurs d'avoir assisté à un spectacle, car Coup de Chant n'est pas une chorale mais un spectacle que l'on prend beaucoup de plaisir à écouter, à regarder. Talent, générosité, plaisir et modestie.

Si vous cliquez sur le titre "Soirée coup de chant" vous aurez accès à l'album réalisé par Cathy de chez "Cathy et Manu" également promoteurs et organisateurs du "Rock est dans le pré" dont la prochaine édition aura leu le 2 juillet 2010.

Merci pour tout et pour le reste.





lundi 30 novembre 2009

Pause



Je serai de retour la semaine prochaine. D'ici là...portez-vous bien.


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jeudi 26 novembre 2009

Nous sommes rassurés

Le 25 juin dernier elle nous disait " Le déclin s'est ralenti et quelques petits signes au niveau de la stabilisation de l'économie. Une stabilisation dans la baisse plus un ralentissement du déclin en matière de chômage, c'est bon signe."

Aujourd'hui, Cricri Lagarde nous a dit "On est sorti de la récession mais l'économie est toujours en crise puisqu'elle continue à détruire des emplois, mais cela nous conforte dans le diagnostic que j'ai toujours posé"

J'étais un peu inquiet à la suite de la diffusion des données sur l'emploi, mais me voilà rassuré. Comme Cricri, je suis conforté comme jamais.

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Rien

Le rien absolu existe-t-il? Le pas grand chose nous est familier. Il peut nous faire pitié. Il a parfois droit à notre mépris. Il peut nous donner l'impression de prendre beaucoup de place. Indulgent, nous sommes prêt à lui pardonner. Il s'estime victime d'un délit d'insuffisance. Il revendique son utilité. Nous parvenons à l'oublier ou mieux, nous ne le voyons pas.

On côtoie le presque rien, on le croise sans toujours en prendre conscience. Il est subtil. Il nous oblige à être attentif, sur nos gardes. Il me regarde parfois dans la salle de bain mais je fais comme si de rien n'était, je ne réponds pas à ses provocations. Il finit par disparaître. Le presque est un grain de sable dans la recherche de la perfection. Il sera éternellement de trop.

Le rien est-il comme l'abîme? Sans limite que nous tentons pourtant de repousser jusqu'au jour où il ne restera que lui, incapable qu'il sera de faire quelque chose avec ce qui lui restera.

samedi 21 novembre 2009

Non, non, rien n'a changé, tout, tout...

Encore une quiche qui suinte la bêtise, la mauvaise foi, le mépris. En un mot immangeable. «Ceux qui font profession de défendre les sans papiers devraient s'intéresser aussi aux étrangers en situation régulière, touchés à hauteur de 26% par le chômage, en butte parfois à des discriminations»
Ces propos d'Eric Besson me consternent, me navrent, me désespèrent. Je devrais arrêter de me faire du mal. "Ceux qui font profession de défendre" me rappelle les célèbres droitdelhommistes de notre président. On retrouve inlassablement cette division de la société, d'un côté les bons et de l'autre...Il faut sans cesse montrer du doigt, désigner. D'une certaine façon, en une seule phrase Besson résume l'échec de notre société.

Pour terminer, un sourire avec ce qui suit dont j'ai oublié la source mais qui peut s'appliquer dans de nombreuses situations.Quand Clemenceau voulait faire passer un message sans se mouiller, il passait par l’intermédiaire d’un porte-parole, dont il disait poétiquement : “C’est moi qui pète, c’est lui qui pue”. On ne sait pas précisément qui a pété, dans cette histoire, mais celui qui pue est connu. .

Encore une dernière. Luc Chatel a déclaré sur RTL qu'il n'était pas question de revenir sur les suppressions de postes dans l'éducation nationale. "Cette politique nous permet de mettre en place la revalorisation financière des enseignants, qui est très attendue" On pourrait en conclure que les enseignants sont prêts, pour gagner plus, à accepter, voire à encourager cette politique. J'en ai interrogé plusieurs et je ne suis manifestement pas tombé sur les bons.

vendredi 20 novembre 2009

Je m'en souviens

Le soleil se couche mais la nuit tombe, faisant une croix sur un jour qui n'est plus. Si chaque jour avait sa tombe, combien de pierres tombales resteraient lisses de souvenirs? Pendant mes fréquentes et longues périodes de désoeuvrement, je me promène dans les allées que bordent les tombes. Je m'arrête devant certaines et j'essaye de me souvenir. Je ne manque pas de souvenirs. Comme vous, j'en possède un stock. Je n'ai jamais pris soin de les ranger, de les classer. Parfois je me dis qu'il serait bien d'établir une correspondance tombes/souvenirs. Je renonce toujours rapidement à cette idée qui n'a pas de sens. Certaines pierres tombales ne pourraient accueillir tous les souvenirs de leur journée.

Les souvenirs viennent de loin, ils évoluent, se transforment, changent de signification. Je me vois mal assurer le suivi de mes souvenirs, les remodeler, me préoccuper de leur actualité. Certains de mes souvenirs sont comme des livres que je relirais sans cesse. Tout en les relisant, il m'arrive de découvrir des signes qui m'avaient échappé comme si ils étaient tracés d'une encre que seul révèlerait le temps qui passe.

Tous les souvenirs nous sont personnels. On parle de souvenirs communs mais les souvenirs sont comme les mots qui ont des synonymes. Deux souvenirs peuvent paraître approchants mais jamais se confondre. Nous étions au même moment au même endroit. Nous sommes persuadés d'avoir vu les mêmes choses, d'avoir entendu les mêmes mots. J'ai oublié la suite.

Le jour se lève de plus en plus tard. Chaque matin je l'attends mais je finis par partir sans lui. Je peste mais je sais qu'il finira par me rejoindre et me retrouvera où que je sois. Ce matin, les nuages le rappellent à la modestie.


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Une onde

Ce matin, les grains de la mort font crisser mes souvenirs. Sa voix a participé à l'éveil , à ma découverte de la sensualité. C'est par la grâce de sa voix que j'ai compris qu'il n'était pas utile d'en avoir plein les mains et d'avoir la bouche pleine pour vibrer. Adolescent, je suis tombé amoureux de Kriss. Elle laissera quelques graffitis sur mon coeur d'auditeur.


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jeudi 19 novembre 2009

A qui parlent-ils?

C'est avec attention et bienveillance que j'ai lu ce qui à l'époque était le dernier discours en date de notre président de la république. Il avait pour sujet l'identité nationale. A l'origine, il était prévu que ce discours porte sur l'agriculture. De la terre, des racines à l'identité nationale il n'y avait que les papiers à changer. Je ne vous le cacherai pas, j'ai fait l'effort de le lire. Ce fut un véritable effort. Pour tout vous dire, je ne sais pas à qui s'adressait ce discours. Manifestement, son auteur a tenu à nous faire savoir qu'il avait une culture solide, somme toute assez classique. Sur la forme, ce texte m'a paru lourd comme de la crème au beurre, ampoulé sans pour autant nous éclairer, prétentieux, se lançant dans une laborieuse imitation du lyrisme des écrivains qu'il pensait glorifier. J'ai ressenti chaque paragraphe comme un clou que le rédacteur tentait d'enfoncer dans mon cerveau.

A la réflexion, ce discours ne s'adressait à personne. C'était un simple exercice de style, rédigé pour le plaisir solitaire de son auteur. Les émotions qu'il tente laborieusement de traduire sont figées, comme vitrifiées par le poids d'un passé qu'il nous rend étranger, écrasant. Ce discours est une démonstration mais son auteur semble si peu sûr de lui qu'il se dissimule derrière une multitude d'exemples, de noms, de lieu censés être les exemples d'une France dont nous avons ordre d'être fier. Peut-être suis-je excessif mais le ton péremptoire, donneur de leçon nous y contraint. Plutôt que de me libérer, de me donner envie, ce texte m'écrase de ses certitudes. L'auteur du discours écrit "Pour nous Français, l’identité nationale ne saurait être une chape de plomb intellectuelle et morale pesant sur les consciences". C'est pourtant l'impression générale que me donne ce discours.

Si je ne veux pas débattre c'est que j'ai peur, me dit-il. Il y a dans ce discours les germes de l'exclusion, cette façon de constamment me dire que si je ne partage pas son opinion je suis du mauvais côté de la ligne. Cette ligne qu'il a tracé d'une main ferme et définitive.Une nouvelle pensée unique est née. A l'évidence le rédacteur de ce discours sait ce qu'est la France. Il connait cette célèbre France profonde, cette France enracinée dans son histoire, dans ses traditions, cette France fière, humble et éternelle et qui ne saurait mentir. Cette France belle comme le journal de 13h sur TF1. L'auteur de ce discours semble posséder une telle conscience et une telle certitude de ce qu'est l'identité française que l'on doute de la pertinence d'un quelconque débat sur le sujet.

Voilà. Une chronique ne permet pas de traduire tous les sentiments que m'inspire ce discours, mais à la demande générale je pourrai lui donner une suite. Je terminerai sur ce passage du discours A force d’abandon nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions.A force de cultiver la haine de soi nous avons fermé les portes de l’avenir. On ne bâtit rien sur la haine
de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays.
pour déclarer à son auteur que je n'ai rien abandonné, que je sais qui je suis, que je ne me hais pas, que je n'ai fermé aucune porte, que je ne hais pas les miens et que je ne déteste pas mon pays. Je suis intimement convaincu que nous sommes nombreux dans ce cas.

Qui a dit?

"Raymond, il faut vraiment que tu te mobilises et que tes gars se mobilisent parce que nous les Français, on est quand même très inquiets et beaucoup déçus".

On pourrait aisément appliquer cette phrase à son auteur en remplaçant Raymond par Roselyne.


.

mercredi 18 novembre 2009

Toux et son contraire

Oui, je tousse. Je viens de lire les propos de Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi lors d'une conférence de presse. Il nous informe que "Le pire de la crise est passé pour l'emploi en France et le nombre de destructions de postes devrait être inférieur à 400.000 cette année, bien en deçà des prévisions de l'Insee" Insee qui en prévoyait 500 000. C'est donc un succès? Oui et non. Oui car cela aurait pu être pire. Non parce que l'exécutif a depuis le début de la crise mis en doute la fiabilité des prévisions économiques de l'Insee. Il ne parait donc pas judicieux de mesurer ses résultats à l'aune de données en lesquelles on n'a pas confiance.

Ensuite il souligne "que l'augmentation du chômage en France, en hausse de 22% de janvier 2008 à septembre 2009, était "sans commune mesure" avec la flambée observée dans d'autres pays, notamment au Royaume-Uni et en Espagne où le nombre de demandeurs d'emplois a bondi de 92% et de 64% respectivement depuis le début de la crise." Il est nécessaire d'appuyer sur la touche rewind. Il y a peu, notre président et sa majorité nous expliquaient que le chômage dans notre pays était le résultat d'un marché du travail trop rigide, entravé par un code du travail auquel personne ne comprenait plus quoi que ce soit. Il fallait moins d'Etat et faire confiance au marché. Il fallait, quitte à ce que cela soit un peu douloureux au début, introduire de la souplesse, de la flexibilité, de la réactivité. A l'instar de la jouissance en mai 68, il fallait que l'on puisse embaucher et licencier sans entrave. On importa la flexsécurité.

Et que fait Laurent Wauquiez aujourd'hui? Il compare les résultats de la France avec ceux de la Grande-Bretagne dont la législation du travail est l'une des moins contraignantes et qui correspond le plus à ses voeux. Il se félicite en quelque sorte de la rigidité du marché du travail français. Si l'on poursuit malgré tout le raisonnement qui fut le sien il y a encore peu de temps, ce qui est important, ce n'est pas le nombre de personnes qui ont perdu et perdront leur emploi mais plutôt le temps qui leur sera nécessaire pour en retrouver un. Quoi qu'il en soit, Laurent Wauquiez compare deux marchés du travail qui ne peuvent l'être. Dans notre pays, l'Etat consacre un budget conséquent pour préserver l'emploi, pour en créer dans le secteur non-marchand. En Grande-Bretagne l'Etat n'a qu'une politique de l'emploi, celle du marché. Les comparaisons effectuées par Laurent Wauquiez sont pour le moins contestables et manquent totalement de la plus élémentaire rigueur. La comparaison systématique et à tout propos s'apparente à un manque de confiance en soi et conduit à se satisfaire de la médiocrité.

Ah bah ça alors!



Vous parlez d'une histoire. Le gars Basile en garde à vue. A-t-il agi seul ou avec sa bande? Ce garçon, bien qu'il fut successivement marseillais puis sakorziste a toujours bénéficié de ma bienveillance. J'aimais sa générosité sur le terrain, son sourire. En revanche, qu'il ait donné sa première coupe d'Europe à Marseille m'a toujours laissé froid.
Voilà. Je ne vais pas en rajouter si ce n'est que la confirmation des accusations dont il fait l'objet m'attristerait.

mardi 17 novembre 2009

Incroyable

Hier soir, désoeuvré, les yeux dans le vague, la souris en main, ma dulcinée endormie dans une chambre non loin de là, le visage dans les mots, une évidence m'a extirpé de ma torpeur.

Cela fait plusieurs mois que j'écris ce, sur ce, dans ce blog (allez savoir) et je n'ai, à ma connaissance, jamais parlé de sport (1), deuxième passion du mâle en pleine possession de ses moyens. Suite à cette révélation, une inquiétude a troublé mon regard. Suis-je encore en possession de tous mes moyens? Il est idiot de ce poser cette question juste avant de ne faire plus qu'un. Je savais qu'en cette soirée que j'avais étirée, je ne ferais qu'un mais tout seul. Je reviendrai plus tard sur mes moyens. Pour en finir provisoirement sur ce sujet, je trouve que moyens est réducteur.

Je vous disais donc que je n'avais jamais écrit à propos du sport.

(1) si ce n'est à propos d'un pitoyable triathlon.

lundi 16 novembre 2009

Ironie

Juste après le sommet de Pittsburg, lors d'un entretien télévisé remarquable, notamment grâce à la pugnacité des deux présentateurs, notre président avait affirmé qu'il n'y avait plus de paradis fiscaux. Respectueux, à aucun moment nos deux présentateurs n'avaient obligé, contraint notre président à dire ce qu'il ne voulait pas dire. Il avait pu s'exprimer librement, aborder tous les sujets, de la réforme du capitalisme financier à l'hydratation avant et pendant un jogging. Donc pour ce qui était des paradis fiscaux, l'affaire était définitivement réglée.

Et qu'apprends-je? Au sein du troisième projet de loi de finances rectificative pour 2009, présenté lundi 16 novembre en conseil des ministres, notre ami Eric Woerth a introduit la mesure suivante : Les transactions avec les paradis fiscaux seront davantage imposées : taxation à 50 % des sommes qui y sont versées ; taxation des dividendes qui en proviennent.

Je ne vous cache pas mon désarroi.

Qui a dit

"La réalité c'est qu'il y a un parti communiste chinois, et que c'est un interlocuteur. Et ce n'est pas nouveau. "c'est une chance pour la France de continuer de développer de bonnes relations avec la Chine". Est-ce qu'il fallait aller ou non jusqu'à la signature d'un protocole? Ce protocole peut être utile sur un certain nombre de points et l'on a tout intérêt à renforcer nos liens avec le parti communiste chinois qui a aujourd'hui une importance essentielle dans le gouvernement de la Chine".

H1N1 coulé



Tout comme Guillain, le vaccin semble mal barré. Il est incompréhensible que même à propos d'un tel sujet, notre copine Roselyne n'ait pas réussi à nous convaincre de la nécessité de nous faire vacciner.

dimanche 15 novembre 2009

samedi 14 novembre 2009

Ces mots qui font des phrases

Passe droit : faveur accordé contre le règlement, contre le droit (le Petit Robert).

En 2007, 622 salariés ont péri dans un accident du travail. Sur les 720 150 accidents avec arrêts enregistrés, pour 35 871 141 journées d'indemnisation, 46 426 ont entraîné une incapacité permanente. La plupart des accidentés proviennent des métiers dits d'exécution. Les victimes d'un accident du travail ne perçoivent que 60 % à 80 % de leur salaire et tous, et notamment les plus modestes, n'ont pas de mutuelle complémentaire. Dans un avis rendu, le conseil économique, social et environnemental a conclu que les indemnités journalières "ne compensent donc que partiellement la perte de rémunération due à l'accident et la défiscalisation contribue à atténuer la perte de revenu ainsi engendrée."

A propos de ces indemnités notre ami Jean-François Copé a qualifié de passe droit le fait qu'elles soient "défiscalisées" et qu'il fallait en finir. Il a donc, avec l'aval de l'éxécutif, fait voter la "fiscalisation" de ces indemnités ce qui répond à un souci d'économies, d'équité et de bon sens.

Ayant revêtu le costume du bon sens qui lui va si bien, il nous gratifie d'un raisonnement qui, si l'on ne prend la peine de réfléchir, est imparable. L'indemnité est un revenu de substitution. C'est donc un revenu. Tout revenu doit être soumis à l'impôt. Donc... Je suggère au gars Copé que cette nouvelle réglementation soit rétroactive.

L'utilisation d'un simple mot, passe-droit, accrédite le fait que les accidentés du travail étaient davantage que des privilégiés, ils étaient des profiteurs, des hors la loi. Si l'on pousse cette logique, tout accidenté du travail devrait être poursuivi en justice. Ce qui était un droit est devenu une fraude. En qualifiant de passe-droit ce qui était un droit, notre ami Copé désigne des coupables, nous indique les mauvais français. La recherche de coupable est constante. Cette volonté de chercher à nous opposer les uns aux autres, à créer des catégories qui n'ont pour objet que d'attiser les rancoeurs, parfois les haines contredit cet autre discours sur l'identité nationale.

Pourquoi avoir utilisé ce mot? En le prononçant, Copé met en doute l'honnêté, l'intégrité morale de salariés qui contribuent dans leur chair à cette croissance dont nous devrions, semble-t-il, être si fiers.

Copé, qui est-il?

Moi émois (20)



Mes frères furent donc mes premiers points de comparaison, mes premiers mètres-étalons. La comparaison. Quelle idée de vouloir comparer. Que fait-on une fois que l'on a comparé? On évite toujours de se fier à la première comparaison quand elle est défavorable. Il ne faut pas hésiter à demander une contre-expertise.

Je ne sais pas si nos amies les filles ont cette même obsession (que comparent-elles?) mais le lieu rêvé pour un garçon, le temple de la comparaison restent et demeurent les douches communes et collectives après le sport. Ce sont les regards furtifs, les yeux qui évaluent, jaugent celui qui, il y a peu, était un partenaire, un coéquipier. Sous la douche commence une autre compétition à laquelle tous ne veulent pas participer. Les forfaits, qui sont récurrents, trouvent toujours de légitimes raisons dont personne n'est dupe. Il y aussi ceux qui coupent la poire en deux, dissimulant leur nudité à l'aide d'une serviette qu'ils n'enlèvent qu'une fois bien à l'abri de la vapeur.

Et pourtant, quoi de plus vain, de plus stérile que cette comparaison. Nous savons bien qu'un sexe au repos, qui plus est après un effort en plein air et parfois confronté au froid, est comme un iceberg. Il ne préjuge en rien de ce qu'il sera. Pour ce qui me concerne, étant le seul à savoir ce que je savais, je n'ai jamais redouté quelque regard que ce soit. Malgré tout, la possibilité qui m'était offerte, mais qui ne dura pas, de regarder ce qui se passait entre les cuisses de mes frères ne manquait pas de me laisser perplexe.

vendredi 13 novembre 2009

Eric Raoult s'insurge




Dans une question au gouvernement, respectant son voeu de chasteté intellectuelle, il juge "assez singulier voire très surprenant que l’on puisse constater régulièrement que les médias et certains responsables politiques français s’ingénient à dénigrer certains pays pourtant amis de la France. Cette méthode regrettable est ainsi couramment utilisée à l’encontre de pays comme la Tunisie ou le Gabon par exemple. Alors même que ces « droits de l’hommistes » impénitents voire professionnels oublient les mêmes réclamations pour de nombreux autres pays"

Le gars Raoult est un des spécimens les plus remarquables de ce que l'on appelle la droite décomplexée. C'est en quelque sorte un prototype qui, avec quelques améliorations génétiques, a permis de concevoir notre ami Frédo.
Je me dis, je me dis beaucoup de choses, que l'humour est une réaction insuffisante, voire inadaptée. Je ne pense pas qu'il faille non plus être grandiloquent. Il est possible de rappeler que notre président fut, par ses propos lors de sa campagne électorale, un grand défenseur des droits de l'homme. Le soir de son élection, il lança, haut et clair à la face du monde, que quiconque voyait ses droits fondamentaux bafoué, ce que l'on appelle communément les droits de l'homme, pouvait en appeler à la France, berceau de ces mêmes droits.

mercredi 11 novembre 2009

La quiche de la semaine




Une quiche plus conventionnelle décernée à Yves Jégo . Peut-être avez-vous remarqué que pour exister, certains hommes politiques se prennent de passion pour un sujet. Par exemple, il y a quelques temps Eric Raoult, qui a fait voeu de chasteté intellectuelle à l'âge de 15 ans, s'était insurgé et voulait faire interdire le port du string dépassant du jean. Ces jours-ci il s'insurge à nouveau, il aime bien s'insurger, contre les propos tenus il y a déjà plusieurs mois par Marie NDiaye et il invente à cette occasion le devoir de réserve pour les écrivains.

Quant à Yves Jégo, il se passionne soudainement pour les grèves dans les transports publics. Déplorant la désorganisation du trafic, il invoque la loi sur le service minimum. Sans entrer dans les détails, chacun sait qu'aucune loi n'a été votée à ce sujet. Mais il mérite surtout sa quiche pour sa faculté à attiser les ressentiments. Après avoir dit qu'il défend le droit de grève, il ajoute que la grève dans les transports en commun est «une prise d'otages d'usagers par quelques syndicalistes privilégiés qui défendent leur avantages acquis». Les salariés ont le droit de faire grève à condition que personne ne s'en aperçoive. Mon gars Yves, comme d'autres, ne semble jamais se poser la question de savoir pourquoi les salariés du privé font si peu grève et quand ils la font, c'est souvent pour ne pas disparaître avec leur entreprise.

Identités


Toujours au gré de mes pérégrinations, j'ai trouvé ces deux contributions au débat.

"Chaque individu est porteur d'identités multiples qui ne peuvent être réductibles à l'identité nationale… De plus, les identités collectives sont mouvantes ; en France, pas plus qu'ailleurs, il n'y a de valeurs établies une fois pour toute dans lesquelles chaque nouvel arrivant est sommé de se fondre. Grâce à un processus d'échanges interactifs, les identités évoluent. Le vrai défi est de parvenir à un juste équilibre, afin de respecter les identités existantes, et de leur permettre de s'enrichir par l'ouverture aux autres cultures du monde" Joëlle Farchy

"Défendre l'identité nationale c'est d'abord mener le combat pour permettre à chaque citoyen de transmettre à l'Autre sa pensée de la façon la plus juste et la plus précise, et d'ouvrir en retour son intelligence à la pensée de l'autre avec discernement. Un citoyen privé de réel pouvoir linguistique, en difficulté de conceptualisation et d'argumentation, ne pourra pas prendre une distance propice à la réflexion et à l'analyse. Il sera certainement plus perméable à tous les discours sectaires et intégristes qui prétendront lui apporter des réponses simples, immédiates et définitives. Il pourra plus facilement se laisser séduire par tous les stéréotypes qui offrent du monde une vision dichotomique et manichéenne. Il se soumettra plus docilement aux règles les plus rigides et les plus arbitraires pourvu qu'elles lui donnent l'illusion de transcender les insupportables frustrations quotidiennes d'une vie privée de sens. Etre capable de vigilance et de résistance contre toutes les utilisations perverses du langage, être préparé à imposer ses propres discours et ses propres textes en accord avec sa libre pensée, voilà ce qui fonde notre identité nationale, voilà ce qui fait que nous sommes citoyens d'une république laïque et fraternelle". Alain Bentolila

mardi 10 novembre 2009

La quiche de la semaine (un peu longue)

Peut-être vous souvenez-vous qu'un des engagements de notre président était de faire de la politique autrement, pas comme avant. L'intérêt de cette promesse c'est qu'elle était neutre pour le budget, qu'elle ne nécessitait pas le vote d'une loi. Elle ne reposait que sur la bonne volonté de chacun. Même si elle émanait d'un seul homme, cette promesse engageait l'ensemble de la majorité.

Que signifiait faire de la politique autrement? Cela voulait dire, si j'ai bien compris, que l'action politique ne devait être entravée par aucun tabou, aucun préjugé, que la pensée unique serait combattue, que rien ne serait impossible, que l'action politique serait transparente, transparence que symbolise la phrase aujourd'hui devenue célèbre "On a tout mis sur la table" et quelques variantes. L'ère qui naissait annonçait la mort des idéologies, la disparition de la gauche et de la droite (surtout de la gauche), les lignes allaient bouger. Ministres, parlementaires, tous devaient s'exprimer librement, faire valoir leur opinion, alimenter le débat. Je me souviens des premiers conseils des ministres à la sortie desquels nos ministres, le regard illuminé comme si ils avaient rencontré le Christ, nous faisaient part de leur joie, de leur allégresse à travailler dans une si bonne ambiance avec un tel président ouvert, chaleureux, attentif et à l'écoute allant jusqu'à leur offrir le disque de son épouse. Ils étaient fiers d'être là, fiers d'être ce qu'ils étaient, fiers de ce qu'ils allaient accomplir.

Nos ministres et hommes politiques de droite étaient donc heureux et avaient de quoi l'être. Le concept de droite décomplexée était sur le devant de l'estrade. Pour résumer, j'imaginais, le mot est peut-être un peu fort, que l'intelligence était de retour, que le discours politique ne serait plus caricatural, n'entretiendrait plus les ressentiments, ne désignerait plus de boucs-émissaires, nous proposerait de vivre et de construire ensemble, pour tout dire n'insulterait plus notre intelligence. Une nouvelle utopie.

Qui a dit?


"L'UE, c'est un Janus aux deux visages"

Les murs



"Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment de sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé, elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible: le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie.”

C'est en passant d'un blog à l'autre en cette journée de commémoration que j'ai découvert cette citation d'Ernest Renan. Je dois vous avouer que Renan ne fait pas partie de mes lectures de chevet. Il serait un peu juste de vous dire que ces propos me plaisent. Nous rencontrons parfois des phrases qui expriment des sentiments profonds que l'on fait siens. Des phrases dont nous aurions volontiers endossées la parternité. Ces phrases ne sont pas un condensé de ma pensée mais je m'y sens bien. C'est une pensée généreuse, en mouvement, qui croit au présent et à l'avenir. Les racines se partagent avec ceux qui n'en ont pas. Il est toujours temps de venir se greffer.

Quand Besson a lancé son idée de débat sur l'identité nationale je me suis rué sur le chiffon rouge, faisant de l'humour à bon compte, raillant, persuadé d'être trop intelligent pour me faire avoir. Comme souvent, c'est un peu plus tard que j'ai commencé à réfléchir. Ecoutant le plus attentivement possible philosophes, historiens et autres penseurs auxquels je voue respect et admiration, j'ai fini par être persuadé que ce débat devait avoir lieu. Non pas un débat sur une improbable (j'aime bien ce mot) identité française mais des débats sur notre envie de vivre ensemble, pour réfléchir sur notre société. J'ai le sentiment que nous vivons dans une société comme un bernard-l'ermite dans sa coquille, pour nous protéger. Nous rejetons nos responsabilités de citoyen sur d'autres, nous acceptons ce qui ne peut l'être. Peut-être sommes nous fatigués, gagnés par cette impression que c'est ainsi, qu'il faut faire avec. Nous ne ferions plus que nous adapter, optant pour le moindre mal. Bien sûr, je n'y crois pas. J'ai confiance en nous.

Mais pourquoi avoir laissé le soin à cet enfoiré de Besson (excusez-moi)d'organiser ce débat. Si l'on avait voulu pourrir cette affaire dès le début, il était impossible de faire mieux. Si l'on avait voulu nous manquer de respect, si l'on avait voulu insulter notre intelligence, si l'on avait voulu piétiner notre sensibilité, si l'on avait voulu faire preuve de mépris à notre égard, c'est ainsi qu'il fallait agir.

lundi 9 novembre 2009

Qui sont-ils (2)

Je me suis donc demandé de me calmer. Ce que j'ai fait. J'ai pris sur moi et j'ai analysé la situation. Si nos ministres de tous sexes sont bien habillés, élégants, affichant le bon goût comme se répand le parfum de l'évidence, ce n'est pas sans raison. Je découvre que rien n'est sans raison. Je suis parfois fier de moi.

Si ils sont beaux ce n'est pas par plaisir. Pas un instant ils ne pensent à eux. Ne seraient-ils pas mieux chez eux, dans leur salon, dans leur canapé, les pieds sur la table basse, le regard rivé sur l'écran à en regarder d'autres faisant crisser le gravier. Un ministre à un dîner de gala, plus qu'en toute autre circonstance, représente la France, les français. En chaque ministre il y a un peu de chacun de nous. Tout dépend qui vous êtes. Par exemple, quand je vois Nadine Morano, je décèle un petit quelque chose d'une collègue de travail. Peut-être Nadine, qui a tendance à s'habiller en point mousse, n'est-elle pas le bon exemple. Tout cela pour vous dire que chaque ministre est la France et se doit donc de donner, d'offrir une image de ce qu'est censée être la France.

Voici donc l'état de ma réflexion. Vous remarquerez que je me suis perdu en cours de route. Le temps de trouver un plan...

samedi 7 novembre 2009

Ductilis


C'est notre ami David Douillet qui a écrit « On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes. »
Il a aussi écrit dans un de ses deux livres « c'est la mère qui a dans ses gènes, dans son instinct, cette faculté originelle d'élever les enfants. Si Dieu a donné le don de procréation aux femmes, ce n'est pas hasard ». Et aussi « Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. »

Après son élection, il a tenu à préciser qu'il allait s'investir à 100% dans sa nouvelle fonction. Est-ce un nouvel exploit?

vendredi 6 novembre 2009

Qui a dit?

« On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes. »

Un indice : copain de collecte de Bernadette

jeudi 5 novembre 2009

Pour l'hygiène



Une étude très scientifique et très sérieuse vient de confirmer ce que je soupçonnais. Une équipe de chercheurs sino-britanniques a découvert que les chauves-souris s'adonnaient à la pratique de la fellation. Ce sont des cynoptérus sphynx de la province du Guangzhou. Je ne soupçonnais pas le goût de madame et monsieur chauve-souris pour la turlutte mais ses effets bénéfiques.

Nos scientifiques ont constaté que “Chaque seconde de fellation augmente le temps de copulation de six secondes environ” Les épouses d'éjaculateur précoce feraient bien de se pencher sur le sujet. Mais l'enseignement le plus intéressant est que "La fellation préviendrait les maladies sexuellement transmissibles chez le mâle et la femelle [grâce à] la salive qui agit comme un antimycosique, un antichlamydia et qui détient des propriétés antivirales”. La bouche est certainement l'endroit le plus sûr et le plus susceptible de nous procurer une infinité de plaisirs. Je vous invite à redécouvrir et à faire découvrir votre bouche, les arguments sont tout trouvés. Et pour ceux qui seraient tentés, je vends une panoplie de Batman.

Qui sont-ils? (2)

Je me suis donc demandé de me calmer. Ce que j'ai fait. J'ai pris sur moi et j'ai analysé la situation. Si nos ministres de tous sexes sont bien habillés, élégants, affichant le bon goût comme se répand le parfum de l'évidence, ce n'est pas sans raison. Je découvre que rien n'est sans raison. Je suis parfois fier de moi.

Si ils sont beaux ce n'est pas par plaisir. Pas un instant ils ne pensent à eux. Ne seraient-ils pas mieux chez eux, dans leur salon, dans leur canapé, les pieds sur la table basse, le regard rivé sur l'écran à en regarder d'autres faisant crisser le gravier. Un ministre à un dîner de gala, plus qu'en toute autre circonstance, représente la France, les français. En chaque ministre il y a un peu de chacun de nous. Tout dépend qui vous êtes. Par exemple, quand je vois Nadine Morano, je décèle un petit quelque chose d'une collègue de travail. Peut-être Nadine, qui a tendance à s'habiller en point mousse, n'est-elle pas le bon exemple. Tout cela pour vous dire que chaque ministre est la France et se doit donc de donner, d'offrir une image de ce qu'est censée être la France.

Voici donc l'état de ma réflexion. Vous remarquerez que je me suis perdu en cours de route. Le temps de trouver un plan...

mercredi 4 novembre 2009

La quiche de la semaine

Comme souvent nous avons eu plusieurs candidats. Après avoir hésité, la quiche a été décerné à Louis Nicollin, président du club de football de Montpellier, qui, si j'ai bien compris, est un homme, un vrai. Vous allez me demander à quoi reconnait-on un homme, un vrai? Cela mérite réflexion.


«Pedretti a tout commandé sur le terrain, mais celui-là, quand il viendra à Montpellier, on va s'en occuper. Ce type est une petite tarlouze!»

Dans un premier temps, écoutant ce président, qui n'en est pas à sa première déclaration douteuse, je me suis demandé comment il était possible de tenir de tels propos. Il suffit de les tenir. Il les tient d'autant plus facilement que certains média le considèrent comme un bon client et sont pour le moins bienveillants à son égard. Au-delà des mots, c'est le ton menaçant qui ressortait de ses propos.

Et puis, le temps passant, propice à la réflexion, je me suis dit que j'étais passé à côté du message. Si ce président a utilisé le mot "tarlouze", c'est pour lancer le débat. Quel débat? Le débat sur l'identité sexuelle. Qu'est-ce qu'être homosexuel aujourd'hui? Quelles sont les valeurs qui définissent l'homosexualité?

mardi 3 novembre 2009

Rebelle

Si vous êtes déjà demandé à quoi ressemblait une fronde, voici la réponse.

Qui sont-ils (1)

Il y a quelques mois je vis sur l'écran la cour de l'Elysée de nuit. C'était soirée de gala comme il doit y en avoir tant durant un quinquennat mais moins que pendant un septennat. Ce soir là notre président et son épouse recevaient un chef d'Etat dont j'ai oublié le nom. Je pus voir les invités se dirigeant vers les marches, seuls ou en couple. S'offrirent à mes yeux quelques hauts personnages de notre République. Manifestement, chacun avait tenu à se vêtir de sa plus belle tenue. Si pour les hommes, le smoking était de mise, seule la prestance permettant de sortir du lot, les femmes quant à elles apparaissaient dans des tenues qui semblaient tout juste sorties du magasin. Elles offraient leur sourire "parce que je le vaux bien" laissant aux photographes l'impression du bonheur et de l'épanouissement. Quelques ministres faisaient partie des invités.

Des ministres de la république, des ministres de notre république, des ministres issus d'une majorité qui quelques mois plus tôt vantaient les mérites d'une république plus proche, plus solidaire, plus juste qui ne laisserait personne sur le bord du chemin. Je les regardais dans cette cour me demandant qui ils étaient.

Je dois vous avouer que depuis quelques temps déjà l'ostentatoire provoquait en moi des bouffées de colère. Mais je me disais "Mon p'tit gars, il te faut raison garder. Ne mélange pas tout, regarde plus loin que le bout de ton nez. Ne tombe pas dans la fange du populisme."

à suivre...

vendredi 30 octobre 2009

Qui a dit

"Il existe un principe de séparation des pouvoirs. Si quelqu'un ne peut présenter le moindre commentaire, c'est moi. Quels que soient mes sentiments pour Jacques Chirac, je ne peux faire aucun commentaire"

Vous l'avez reconnu. Ces mots prouvent simplement que notre président apprend et est capable de progresser. Cette prise de conscience souligne, je l'ai déjà noté mais me plais à le répéter, la bêtise de nos hommes politiques qui s'étaient acharnés à justifier, défendre le "coupables".

Absent quelques jours

Il s'agit bien de Schtroumpfs et non pas de Stroumpfs.

Merci Jean-Marc.

jeudi 29 octobre 2009

Ai-je mes papiers "d'identité nationale"?

Pour ne rien vous cacher, à l'origine j'étais parti pour me faire la tête du gars Besson. J'étais dans le trip Besson-trahison, Besson-félon, Besson tête de...J'ai toujours bien calé en moi l'envie de lui mettre des baffes mais je sais que ce ne serait pas bien.

Avant son retournage de veste, je n'avais jamais entendu parlé de ce garçon. Son passage de gauche à droite est un cas d'école. Il me donne l'impression d'avoir été à gauche par hasard et d'être aujourd'hui là où il est sans conviction particulière mais pour avoir rapidement compris que la gauche resterait encore longtemps dans l'opposition. Un homme politique sans conviction ne peut durablement rester dans l'opposition. Un homme sans conviction ne s'oppose pas. Il n'a rien à opposer. Il ne lui restait plus qu'à proposer ses services. Il est peut-être le premier mercenaire de la politique. Si notre président lui avait proposé le ministère des Stroumpfs, à n'en pas douter...

Je me pose donc la question : à quoi sert Besson? Non qu'il ne serve à rien mais quelle a été la motivation de notre président pour le poser là? Est-ce uniquement pour que je me pose la question? Est-ce parce que le rôle du traître lui va si bien? Est-ce parce que notre président est curieux de voir jusqu'où le gars Besson est capable d'aller? Besson est-il une souris de laboratoire, cobaye d'une expérience qui tendrait à démontrer que sans convictions mais shooté au pragmatisme et à l'ambition un homme politique continue de fonctionner?

mercredi 28 octobre 2009

Sur scène


Trois petits tours de chant et puis...

Ce spectacle était en quelque sorte le coup d'envoi des manifestations organisées par le Secours Populaire à l'occasion des 20 ans de la déclaration des droits de l'enfant.
Ayant pour mission d'en faire le compte rendu, j'ai donc pris, à la nuit tombante, la direction du Trianon, salle de spectacle dont je n'avais jamais fait qu'apercevoir l'entrée sans jamais y pénétrer.
Après avoir traversé le hall et payé ma place, car les journalistes de Sol en Seine jaloux de leur indépendance et soucieux de leur impartialité, ne sauraient concevoir quelque passe-droit que ce soit, j'ai fait mes premiers pas dans la salle. Si ce qui occupait la scène était conventionnel, les activités des spectateurs m'ont surpris. Autour d'une dizaine de guéridons étaient installés des familles, des groupes de personnes attablés qui transformaient la salle en aire de pique-nique baignant dans une lumière tamisée. Sur la gauche il était possible de se désaltérer au bar. Comme, sans le savoir, j'occupais une place qui se trouvait sur son chemin, j'ai pu constater, au nombre d'ombres passantes, le succès grandissant de ce bar.

Les tupperwares refermés, les bouches essuyées et les rots de satisfaction émis, le spectacle a commencé.

Pour commencer Gul de boa, seul avec sa guitare et son banjo. Des textes drôles, parfois engagés et manifestement connus de ma voisine "de dos" qui m'offrait la stéréo. A plusieurs reprises, il monologua avec le public, faisant preuve d'un humour très apprécié de la même voisine. Il est à noter, et cela sera vrai pour les trois, à aucun moment il ne glissa dans le cabotinage.

Ensuite apparu Boule et sa guitare électrique. Accompagné d'un percussionniste aux nombreux talents, d'un trompettiste et d'un bassiste, la scène prenait du volume. Ce fut un tour de chant agréable avec des textes qui n'étaient pas des prétextes et une qualité musicale qui caressait l'oreille et la sensibilité.

Puis apparut Claire Jau avec son pianiste, son percussionniste, sa contrebassiste et sa guitariste. Femme et artiste d'énergie, elle a su par son envie et sa simplicité faire partager sa passion de la musique, jouant elle-même de plusieurs instruments, et emporter l'adhésion du public. On ressent son souhait de faire un spectacle, d'emporter le public.

N'ayant pas écrit cet article sitôt revenu chez moi, je vous livre des impressions, vous laissant le choix de découvrir les détails dans les disques enregistrés par ces trois artistes.

mardi 27 octobre 2009

C'est fini

J'ai commencé à écrire le texte qui suit à l'occasion de mon départ. Mais mon départ ayant été retardé, j'ai continué à écrire tout en perdant de vue le sujet initial.

C'est décidé, il n'y a pas à y revenir, je vais partir. Le troisième départ. C'est le bon car le dernier. Il y a toujours une première fois, qui rentre rarement dans les annales, faute de place, faute d'expérience. Et vient un jour la dernière fois. La première et la dernière fois se confondent parfois. Combien de fois s'est-on dit que c'était la dernière fois, armé d'une volonté que l'on ne se connaissait pas et qui, manifestement trop grande pour nous, nous tombait sur les chevilles et nous faisait trébucher sur notre résolution. La dernière fois est un trait définitif et rageur tiré sur le passé. Nous savons pourtant que s'accorder une dernière fois est un signe de faiblesse. Nous essayons de l'imaginer comme un défi, comme une bataille gagnée avant d'avoir été menée. La dernière fois est un caramel mou qui fond au soleil.

J'ai oublié la première fois que j'ai décidé que ce serait la dernière fois. Avant d'arrêter de fumer, inconscient, j'avais acheté la dernière cartouche de Gitanes. Je voulais un compte à rebours, un sablier que j'aurais appelé un tabatier. Je regardais les paquets quitter un à un l'enveloppe bleue et blanche en me disant "Il m'en reste encore neuf, encore huit, encore..." Cet encore avait un goût d'éternité. Je me donnais le droit à la dernière cartouche, au dernier paquet, à la dernière cigarette, à la dernière bouffée, à la dernière inhalation de cette fumée qui pour la dernière fois allait envahir mes poumons et y déposer les derniers atomes de goudron. J'ai vu arrivé le dernier paquet avec anxiété. Je sentais déjà, sans me l'avouer, que la dernière fois allait se prolonger.

La quiche de la semaine

Cette semaine, pour faire plaisir à Isabelle, la quiche de la semaine sera remise à notre ami Frédo. Il est vrai que c'est à chaque fois un candidat sérieux et qu'il pourrait truster cette hebdomadaire récompense.

Comme toujours avec le gars Fred, la quiche est fourrée et nappée de bêtise. Peut-être vous souvenez-vous du temps où il était encore député sans avoir été élu. A cette époque, il avait découvert qu'internet était responsable de centaine de viols et qu'il fallait donc en contrôler l'usage.
La semaine dernière, cet acharné du contrôle et de la censure, a décrété qu'il fallait surveiller de près les journalistes. Pourquoi? Je dois vous avouer que ce n'est pas très clair. Voici ce que j'en ai compris. Notre président a réussi à réduire l'opposition politique à une bande de bras cassés s'opposant les uns aux autres. Cette situation a permis à notre président de mener sa politique sans beaucoup de résistance.

Et puis, allez savoir pourquoi, les journalistes, un certain nombre de journalistes, sont devenus critiques, moqueurs, remettant en cause une certaine façon de gouverner. Ils ont mis en évidence, avec constance, que notre président faisait fi des principes qu'il y a quelques mois il érigeait comme devant dicter sa façon de gouverner.

Et bien sûr, Freddy n'a pas supporté. Il fallait qu'il trouve quelque chose. Et il a trouvé : le comité d'éthique. Les journalistes surveilleraient les journalistes. Frédo est pour la liberté de l'information et il est même prêt à la défendre si il le fallait. Mais comme toute liberté, elle a ses limites, et le gars Fred, pour ce qui est des limites, il s'y connaît.

Il pense que l'éthique est l'argument imparable, dénué de tout arrière-pensée et comme d'habitude frappée au coin du bon sens. Fredo, qui ne recule devant rien, nous dit que 95 pays ont ce genre d'instance. Donc, si il y en a autant c'est que c'est bien. Tout comme pour les tests génétiques qui, à l'en croire, étaient utilisés par tous les pays démocratiques, ce qui se révéla être un mensonge, personne, pour l'instant, n'est allé vérifier la réalité de cette affirmation, et, si ces instances existent, leur nature et leur rôle.

Pour justifier cette curieuse idée, il nous fait remarquer que de nombreuses professions sont dotées d'un ordre professionnel. Comme si il était judicieux de comparer les médecins, les architectes, les expert-comptables et les journalistes. Ces derniers ont besoin d'une liberté totale pour exercer leur métier. A l'écouter et quelque soit le sujet, tout est comparable, tout est transposable.

Il est fort probable que notre gars Fred se désintéresse de savoir si il y aura ou pas un jour un comité d'éthique. Il a essayé de décrédibiliser les journalistes dans leur ensemble. Il a tenté de nous faire croire que le champ d'investigation des journalistes était délimité. Il ne peut ignorer que notre pays a des lois qui protègent le citoyen et sa vie privée contre d'éventuels empiètements des média.

Je propose à Frédo un comité d'éthique qui sanctionnerait les politiques qui nous prennent pour des idiots.

(J'ai été un peu long)

jeudi 22 octobre 2009

Guaino, taisez-vous!

Riton, conseiller spécial de notre président, a l'art de s'exprimer sur tout et n'importe quoi, c'est ce qui doit certainement justifier le qualificatif de "spécial" dont il est affublé. Il déverse son opinion que relaient des médias bienveillants ou en manque d'imagination.
Il me donne toujours, ou plutôt souvent, l'impression qu'il pense détenir la vérité et s'étonne que cette vérité ne soient partagée par tous. Cette attitude condescendante, parfois dédaigneuse, a pour effet d'accentuer les clivages, de renforcer les oppositions.
La dernière sortie du gars Riton concerne la lecture de la lettre de Guy Moquet. Mesuré, Henri affirmait que les enseignants devaient se conformer à une directive qui les obligeait à lire cette lettre à leurs élèves. Vous trouverez ci-après un extrait d'une note de service du 16 septembre parue au Bulletin officiel le 24 septembre 2009.

Mon pied au cul.

Ce moment de mémoire et de réflexion pourra s'appuyer sur des rencontres entre les élèves et d'anciens résistants, ainsi que sur la lecture de textes : la dernière lettre de Guy Môquet à sa famille, des lettres de jeunes condamnés à mort ou d'autres textes témoignant de l'engagement des jeunes pendant les années noires de l'Europe. Ces lectures, laissées à l'initiative de chacun, pourront par exemple être choisies dans l'annexe parmi les textes proposés à l'occasion des commémorations 2007 et 2008, auxquels s'ajoutent cette année des lettres liées aux engagements suscités par l'appel du 18 juin 1940.

mardi 20 octobre 2009

Souverain



Il a fini par reconnaître que c'est un trône. Comme d'autres avant lui, il se laisse gagner par la solitude. Comme si on lui avait coupé les glands. Mais on lui a coupé les glands.

lundi 19 octobre 2009

Double effet

Cette semaine, le double effet quiche cool. Voici un extrait du compte-rendu hebdomadaire du conseil des ministres effectué par Luc Chatel.

"Cette affaire commence à suffire! On a vraiment le sentiment d'une chasse à l'homme. Tous ceux qui interviennent sur cette question, que veulent-ils? Ils veulent interdire l'élection à un candidat de par son origine sociale, son nom, son faciès? C'est ça la République? Nous sommes en République, en démocratie, avec des principes républicains. Tous les républicains devraient défendre ces principes républicains. Après son nom, son origine, sa jeunesse, je ne sais pas ce qu'on trouvera la prochaine fois, peut-être la race ou autre chose? Où va-t-on?

En dehors de la syntaxe sarkozienne de notre accessoirement ministre de l'éducation nationale, je suis d'abord surpris que le cas Jean Sarkozy soit évoqué en conseil des ministres. Notre président ne nous a-t-il pas dit que nous ferions mieux de travailler plutôt que perdre notre temps dans de vaine polémique? A la lecture de sa déclaration, je suis comme Luc, je me pose la question : où va-t-on? La deuxième question est : pourquoi? Que ce qui reste de l'opposition, faute de mieux, utilise cette affaire de l'EPAD n'est pas surprenant. Que des média s'interrogent, pourquoi pas. Chacun de nous est assez grand pour se faire ou pas une opinion. Mais pourquoi donc chaque membre du gouvernement s'est-il cru obligé d'intervenir pour soutenir, justifier une candidature et ce jusqu'à l'absurde comme notre gars Luc qui en est réduit à utiliser les mots de faciès et de race? Jean Sarkozy est un conseiller général qui se présente à une élection pour diriger un établissement public. Puisque de son point de vue, il n'y a là rien à redire, pourquoi tout un gouvernement se préoccupe-t-il de l'élection d'un conseiller général? Pourquoi un conseiller général a-t-il bénéficié d'un temps d'antenne sur le service public pour expliquer pourquoi il était compétent. Pour nous montrer sa nouvelle coupe de cheveux, ses nouvelles lunettes?

vendredi 16 octobre 2009

Prise de position

Ridicules



Interrogé sur sa déclaration à propos de l'affaire Clearstream et sur son lapsus assimilant les prévenus à des "coupables", Nicolas Sarkozy estime que "le mieux à faire est de (...) s'abstenir de tout commentaire". Le chef de l'Etat concède qu'il aurait été "mieux inspiré de le faire dès le début"

Supposant qu'il est sincère, ce témoignage rend pathétiques et ridicules les "politiques" qui se sont crus obligés de justifier des propos que notre président considère comme injustifiables.

L'Elysée reconnaît des "anomalies" dans ses commandes de sondages
"Tout cela appartient au passé, ce système n'existe plus", a déclaré le directeur de cabinet du président.

Peut-être vous souvenez-vous que lorsque ces "anomalies" ont été signalées, l'Elysée démentait toute erreur de procédure concernant le passage des marchés publics. Aujourd'hui, l'Elysée reconnait ces anomalies mais puisque c'est du passé c'est pardonné, oublié. (Dé)mentir pour que plus tard l'aveu ait force de prescription. Juré, l'Elysée ne recommencera plus.

jeudi 15 octobre 2009

"Faut savoir dire stop"



Si l'on s'en tient au descriptif, on remarque le mocassin à glands doubles (1). Un ventre que l'on devine mou que symbolise un bourrelet, ce bourrelet de la cinquantaine qui s'accroche et qui, chaque matin dans la salle de bain, vous nargue de face ou de profil. Chevelure ondulée que la nuit ne saurait altérer. A propos de nuit, je me demande ce qu'est l'intimité d'un président mais ce n'est pas le sujet du jour.

Ce que nous voyons c'est un homme dans un fauteuil. Rien ne laisse deviner sa qualité. Si l'on fait abstraction du photographe, on peut le croire seul. Isolé. Cet isolement est peut-être volontaire. Un peu fatigué, il fait une pause avant de repartir. Pourtant, quelque chose dans son attitude laisse deviner qu'il n'est pas là par hasard. Par contre, sa posture, qui est toujours un message, peut vouloir dire "qu'est-ce que je fais là" mais je crois que c'est plus surement un message d'absence. Son pouce et son index qui massent ses yeux est un geste d'intimité, un peu comme si il se grattait les couilles. J'ai dit "un peu". Il ignore son environnement. C'est un acteur entre deux actes. La position de sa jambe, son coude sur l'accoudoir qui permet à sa tête de reposer dans sa main révèle un abandon. Dans quelques instants il va desserrer sa cravate et délasser ses chaussures. L'homme volontaire et d'énergie a disparu.

(1) jeu de mots

Tout court



J'ai toujours trouvé qu'il la jouait p'tit bras.

mercredi 14 octobre 2009

La quiche de la semaine

Cette semaine une quiche fourrée au n'importe quoi.
Concernant l'affaire Jean Sarkozy, nous avons entendu un certain nombre de réactions. J'en ai trouvé deux qui, me semble-t-il, se détachent du lot.

La première est l'oeuvre d'un vice-président du Conseil Général des Hauts-de-Seine que je vous livre tel un diamant qui n'a nul besoin d'être taillé.
«Il est le fils d’un génie politique, il n’est pas étonnant qu’il soit précoce. Quand vous êtes l’enfant d’un pianiste de grand talent, ce n’est pas étonnant que vous ayez vous même des aptitudes et si vous êtes le fils de Zidane, que vous jouiez bien au foot»

La deuxième réaction est une création de Lolo Parisot qui, après avoir vanté les mérites du jeune, fait, semble-t-il sans humour, en style indirect, savoir au fils :
«Je serai intéressée de connaître son projet quand il en aura un.»

Il n'en sera pas autrement.

Séparation

"J'espère que la justice sanctionnera, et durement" Ainsi s'est exprimé notre ministre de l'intérieur. Ce type de phrase est devenu banal. Il ne fait jamais l'objet d'une quelconque remarque. Comme je refuse que ce silence perdure, je m'y colle.

Samedi, un certain nombre de personnes, autre version de "groupe de jeunes d'ultra gauche", se livre à des dégradations dans le centre ville de Poitiers. Le dimanche, les représentants locaux de l'ordre expliquent qu'ils ont été pris de court, que les casseurs étaient très organisés et nombreux. Déjà M. Hortefeux annonce sa venue. Le lundi, faute d'avoir pu assurer la sécurité des personnes et des biens, mission principale pour laquelle il a été nommé, le ministre est sur zone. Après les phrases convenues sur le non respect des règles de la démocratie, notion que l'on adapte au gré des circonstances, notre ministre ne peut s'empêcher, après beaucoup d'autres en d'autres temps, d'en appeler à la justice, à sa sévérité. Il émet le souhait d'une condamnation.

L'Etat ayant failli, notre ministre procède à un glissement des responsabilités. La justice se trouve contrainte de sévir, de punir, de condamner. Dans l'esprit de notre ministre, si la justice ne condamne pas, elle n'aura pas assumé ses responsabilités. "J'espère que la justice sanctionnera, et durement" Par ces propos, le ministre affirme, comme une évidence, la culpabilité des personnes interpelées. Elles ont été arrêtées, elles sont donc coupables. La présomption d'innocence, qui est une protection à laquelle chaque citoyen a droit, leur est refusée. Comme une évidence, il ne saurait y avoir d'alternative à la culpabilité. On dicerne un "si ce n'est toi c'est donc ton frère".

En utilisant cette méthode qui consiste à passer outre le questionnement pour imposer la certitude du bon sens, notre ministre ne respecte pas l'indépendance de la justice. M. Hortefeux exprime une conception de la justice qui repose sur l'apparence,l'immédiateté, l'émotion, l'évidence. Il ne semble pas mesurer sa responsabilité lorsqu'il suggère, par ses propos, que la justice est au service de l'exécutif. Nombreux sont nos représentants qui s'expriment ainsi et tentent d'utiliser le pouvoir judiciaire au mieux de leurs intérêts immédiats. Notre société est régie par des principes, des lois que nous nous devons de respecter et de défendre.

"Faut savoir dire stop"



Au début, en regardant cette photo, je voulais écrire une chronique vaguement politico-moqueuse. La routine. Du genre il en fait trop. Passer son temps à annoncer des réformes, des plans n'a plus aucun sens. Jusqu'à ne plus paraître que comme un lecteur de discours à destination d'on ne sait qui.

Et puis, la regardant à plusieurs reprises et de plus en plus attentivement, j'ai trouvé que cette photo nous montrait davantage qu'un président peut-être victime d'une fatigue, d'une lassitude passagère.

Je vous laisse réfléchir et je vous raconte demain.

lundi 12 octobre 2009

Matinale




Dans un entretien au Parisien, le secrétaire général de l'UMP fait valoir que "le début du parcours de Jean Sarkozy est dû à une seule chose : l'élection".

Et chacun sait que ça ne se commande pas.

vendredi 9 octobre 2009

Pédophile

Il m'est souvent fait la remarque que je suis resté un grand enfant. Cela fait-il de ma femme une pédophile pour autant?

jeudi 8 octobre 2009

C'est fini

J'ai commencé à écrire le texte qui suit à l'occasion de mon départ. Mais mon départ ayant été retardé, j'ai continué à écrire tout en perdant de vue le sujet initial.

C'est décidé, il n'y a pas à y revenir, je vais partir. Le troisième départ. C'est le bon car le dernier. Il y a toujours une première fois, qui rentre rarement dans les annales, faute de place, faute d'expérience. Et vient un jour la dernière fois. La première et la dernière fois se confondent parfois. Combien de fois s'est-on dit que c'était la dernière fois, armé d'une volonté que l'on ne se connaissait pas et qui, manifestement trop grande pour nous, nous tombait sur les chevilles et nous faisait trébucher sur notre résolution. La dernière fois est un trait définitif et rageur tiré sur le passé. Nous savons pourtant que s'accorder une dernière fois est un signe de faiblesse. Nous essayons de l'imaginer comme un défi, comme une bataille gagnée avant d'avoir été menée. La dernière fois est un caramel mou qui fond au soleil.

J'ai oublié la première fois que j'ai décidé que ce serait la dernière fois. Avant d'arrêter de fumer, inconscient, j'avais acheté la dernière cartouche de Gitanes. Je voulais un compte à rebours, un sablier que j'aurais appelé un tabatier. Je regardais les paquets quitter un à un l'enveloppe bleue et blanche en me disant "Il m'en reste encore neuf, encore huit, encore..." Cet encore avait un goût d'éternité. Je me donnais le droit à la dernière cartouche, au dernier paquet, à la dernière cigarette, à la dernière bouffée, à la dernière inhalation de cette fumée qui pour la dernière fois allait envahir mes poumons et y déposer les derniers atomes de goudron. J'ai vu arrivé le dernier paquet avec anxiété. Je sentais déjà, sans me l'avouer, que la dernière fois allait se prolonger.