mardi 28 octobre 2008

Ni fait ni à faire



Il n'y a aucun modèle, il faut en quelque sorte réinventer le monde au sortir de cette crise.

C'est une phrase de Henri Guaino, conseiller agaçant de notre président. A chaque fois que je le vois, j'ai envie de lui mettre une claque. Il a toujours raison. C'est un monsieur posé, jamais un mot plus haut que l'autre et qui a une propension hors norme à vous prendre pour un imbécile, ce qui est désagréable. Je crois vous en avoir déjà parlé.

Mais revenons à cette phrase. Nous sommes nombreux à penser que notre monde ne correspond pas à nos attentes. Nous en faisons partie mais il ne nous ressemble pas. Nous gigotons ponctuellement dans notre coin pour tenter de faire savoir que nous ne sommes pas d'accord. Nous gigotons tout seul ou à plusieurs et en tout bien tout honneur. Une fois que nous avons fini de nous agiter, nous ressentons une frustration. Nous n'avons pas forcément une idée très précise du monde dont nous serions fiers.

Nous avons la sensation que quelque chose nous échappe. Notre société semble changer sans que nous ne parvenions à en distinguer les contours. Nous perdons notre confiance. Nous agissons sans être convaincus. Nous découvrons de façon assez cruelle que ceux en qui nous voulions avoir confiance se débattent comme des moucherons dans une toile d'araignée. Nous leur en voulons d'être aussi ridicules, pathétiques. Nous leur en voulons de ne plus rien représenter. Nous finissons par croire qu'ils n'ont plus rien à nous dire.

Nous sommes pourtant persuadés d'être nombreux à partager les mêmes valeurs, un même idéal. Nous avons besoin de croire en quelque chose, de partager un projet. Nous refusons de ne vivre que pour nous même. Nous ne sommes pas résignés à l'individualisation de notre société. Mais c'est comme si nous étions en plein désert avec un stock de ciment, avec de l'eau à cent mètres sous terre. Nous avons commencé à creuser avec nos pelles de plage.

J'écris "nous" mais vous pouvez lire "je"

La chômeuse



Ce n'est qu'une photo. Elle a été prise dans les locaux d'une ANPE lors de la visite de notre président dans les Ardennes. C'est un tableau.

Coincée en bas à gauche du cadre, une chômeuse. Elle ne peut pas s'échapper. Elle a essayé mais en vain. Son visage laisse apparaître une pâleur qui révèle peut-être la peur qui a laissé place à l'incrédulité. Elle est seule et résignée. Tous les autres ont réussi à s'enfuir.

Pour ne pas l'effrayer davantage, ce qui pourrait provoquer de sa part un mouvement de panique, les autres personnages respectent une certaine distance, distance qui est un message d'apaisement. Vous remarquerez que ces autres personnages forment un triangle dont l'homme aux bras croisés constitue le sommet, la pointe. Deux éléments forts caractérisent cet homme. Ses bras croisés et l'inclinaison de son corps vers la gauche nous indiquent sa méfiance dans une position de retrait. Sa tête penchée, son regard plutôt inexpressif traduisent son impuissance face à la situation vécue par la chômeuse. Il semble lui dire "Je suis là mais je n'ai rien à vous dire". Ne sachant trop comment mettre fin à ce face à face gênant il dira "Bon bah dis, c'est pas l'tout...et bon courage."

Légèrement en retrait, la femme aux cheveux blancs affiche un sourire. Elle non plus n'a rien à lui dire mais elle essaye de le dissimuler derrière ce sourire de type paternaliste. Derrière ce sourire on devine une déception, elle devait certainement s'attendre à autre chose. Afin de ne pas être venue pour rien, elle lui demanderait bien si elle prend son vélo pour aller au travail afin d'économiser l'énergie. Une autre fois peut-être. Elle garde contre elle son dossier qui pourrait lui servir à repousser la chômeuse.

A l'extrême droite, un personnage qui semble dubitatif. Il laisse s'exprimer son doute quant aux chances de la chômeuse de retrouver un emploi. Ce doute se matérialise sous la forme de ses joues gonflées. Les mains dans les poches, la cravate en bataille, il ne semble pas réellement concerné par la situation mais semble se dire "Bah dis donc, c'est pas gagné!".

Pour ce qui est des autres personnages, ils ne cherchent pas à dissimuler leur désintérêt pour ce qui se passe autour d'eux. Ils ne font pas semblant. Ils paraissent appartenir au terroir. Leur attitude tendrait à mettre en évidence qu'ils savent eux ce qu'est une chômeuse, qu'ils en rencontrent tous les jours et qu'il n'y a pas de quoi en faire tout un fromage.

dimanche 26 octobre 2008

L'homme mode d'emploi



Comme je l'ai appris il y a peu, pour certaines femmes l'homme est un mystère. Il fait envie, elles ont envie de toucher et pourquoi pas de faire un essai. Certaines, sans qu'il s'en rende compte, emballent un homme et le ramène chez elles. Arrivées à destination, soit elles déballent soit elles attendent. Parmi ces dernières, quelques-unes font jouer leur droit de rétractation, d'autres hésitent car une fois déballé, il est difficile de faire marche arrière. Certaines se souviennent de s'être, par le passé, emballées trop vite, d'autres ont le souvenir de ne pas avoir regardé avec suffisamment d'attention ce qu'elles avaient emballé.

Nous avons celles qui déballent sans hésiter. Dans ce cas, je conseille d'observer. Les hommes partagent un certain nombre de particularités tant corporelles que fonctionnelles et psychologiques. Mais ce qui compte pour comprendre non pas un homme mais celui qui est dans le carton ce sont les options. Contrairement à une voiture, du moins dans un premier temps, ce n'est pas vous qui choisissez ces options. Il arrive que l'homme lui-même ait oublié les options dont il est équipé ou il arrive qu'il tente d'en dissimuler certaines. Il vous faut donc observer avec beaucoup d'attention.

Dans un premier temps, afin de ne pas l'effrayer, vous ferez appel à votre sixième sens pour essayer de déceler l'erreur de casting avant de déclencher le processus pour lequel vous avez décidé de ne pas rentrer seule, car une fois que c'est parti, il est très délicat de l'interrompre en cours de route.

Et une quiche, une



Comme toutes les semaines ça se bouscule autour des fourneaux. Cette semaine nous avons une nouvelle lauréate. Notre garde des sceaux Rachida Dati. C'est une femme de mérite, un concentré de volonté et d'ambition légitime. Modèle possible pour Otis, on se doute que en cas de panne, elle serait capable de tirer elle-même sur la corde pour faire grimper l'ascenceur social. Elle illustre à merveille l'expression se donner les moyens de son ambition.

Munie de tous ces atouts et de la confiance de notre président, elle est devenue ministre, coqueluche et marionnette. Chargée de mettre en oeuvre des réformes qui étaient peut-être indispensables, elle a tôt fait de confondre autorité et autoritarisme, révélant ainsi dans ses relations avec les autres un manque de confiance en elle.

Mais cela, allez-vous me dire, ne saurait justifier la remise de la quiche hebdomadaire. Comme de nombreux ministres de la justice avant elle, elle est contestée. Cette contestation porte moins sur les réformes que sur sa façon de les mener et son obstination à nier l'évidence.

Bon sang, mais pourquoi la quiche? Pour l'ensemble de son oeuvre et sa mise en scène à répétition qu'elle nous propose à chacune de ses sorties. Elle est dans le palais de justice, face aux caméras. A l'extérieur sur le parvis, au choix, une manifestation de magistrats, de citoyens ou d'avocats. Notre ministre, le regard déterminé, est entourée de ce que l'on devine comme étant trois ou quatre magistrats. Sont-ils commis d'office ou volontaires ou sont-ce des quidams de passage, car je ne sais pas si vous avez remarqué mais dès que quelqu'un parle devant une caméra il y a toujours trois ou quatre zozos qui s'agitent derrière celui qui parle. Notre ministre nous explique qu'il n'y a pas de malaise dans le monde de la justice. Elle affirme qu'elle se fait fort de défendre l'indépendance et le droit d'expression des magistrats. Désignant les trois ou quatre qui sont derrière elle, elle dit "Demandez leur si ils ne peuvent pas s'exprimer librement". La caméra cadre les quatre gus qui répondent par un silence en quadriphonie.

Concernant les manifestations de contestation, elle se contente de dire que toute réforme donne lieu à des manifestations. Si il n'y avait pas de manifestation, on peut supposer qu'elle verrait là une approbation. En résumé, manifestation ou pas, c'est, pour notre ministre, la même chose.

Pour finir voici les propos du jour de mon gars Lefebvre qui a toujours quelque chose à dire sur tout : Dans un communiqué, Frédéric Lefebvre a estimé que "les magistrats sont les gâtés du budget et leurs représentants en demandent encore plus". Pour le député des Hauts-de-Seine, "un des seuls budgets en hausse en période de crise ne les empêche pas de se plaindre et d'appeler à la résistance la profession pour défendre des enjeux corporatistes".

L'heure c'est...



Contrairement à ce que vous avez pu entendre et lire, cette nuit, quand il sera trois heures il sera trois heures et non deux heures. Depuis la nuit des temps, il a toujours été l'heure qu'il était.

mercredi 22 octobre 2008

Encore lui

Il y a quelques jours un député UMP a déclaré ; "Quand on a la chance d'avoir été accueilli dans un pays qui vous permet d'avoir le ventre rempli et d'y vivre libre on le respecte, tous ceux qui ont sifflé notre hymne national devraient en tirer les conséquences et faire leur valise pour réintégrer le pays de leurs origines et de leur rêve"

Un peu plus tard, un journaliste demande à mon gars Fanfan si il condamne ces propos.
Il répond, prenant certainement ses responsabilités " Ecoutez, je ne suis pas le porte-parole des autres, chacun s'exprime librement, ce ne sont pas les mots que j'aurais choisi, mais derrière ça il y a une réalité." Le journaliste lui posera trois fois la question, en vain.

mardi 21 octobre 2008

Encore lui



En mars 2006, Hachette publiait un ouvrage intitulé "Promis j'arrête la langue de bois" dont l'auteur présumé est Jean-François Coppé. Vous connaissez la tendresse que j'éprouve à l'égard de mon Jean-Jean. Quand j'ai lu le titre de son livre je lui ai fait confiance je ne l'ai pas lu. Faire confiance à mon gars Fanfan! Quelle idée me direz-vous.

C'est un garçon qui a des ambitions, quoi de plus légitime. Il a ambitionné d'être ministre et il l'a été. Faute de l'être à nouveau, il a ambitionné d'être président du groupe UMP à l'assemblée nationale et il l'a été. Il ambitionne d'être président de la République et il attend.

Pour patienter, il a soudain découvert que les parlementaires ne disposaient pas des conditions nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions et il s'est fait le chantre du rééquilibrage des pouvoirs. Il y a peu de temps, il s'est rendu compte que l'exécutif passait outre les avis du Parlement. Donc notre gars Coppé est allé de découverte en découverte, d'étonnement en étonnement. Il était temps que l'assemblée et lui-même puisse prendre leurs responsabilités.

Vous aurez certainement remarqué qu'une des phrases favorites de l'homme politique est "Je prendrai mes responsabilités, j'assume pleinement mes responsabilités", phrase sensée lui donner sérieux, crédibilité, respectabilité et sensé nous informer qu'il a du courage. Qu'un homme politique prenne et assume ses responsabilités est le minimum que l'on puisse attendre de lui. Mais comme cette phrase est à elle seule une justification et une explication, nous ne savons jamais de quelles responsabilités il s'agit. Pour résumer, cette phrase n'a aucun sens. à suivre...

Mère Christine



Hier soir, après une journée bien remplie et avec la légitime fierté du devoir accompli, je rentre à la maison. Comme souvent, j'allume la radio pour me tenir au courant des nouvelles du monde et au-delà si il le faut. Et bien justement, il le fallait. Premier titre "Soeur Emmanuelle est morte". Plus rapide que la vitesse de la lumière, j'éteins la radio. C'était parti, on allait bouffer du soeur Emmanuelle pendant 24 heures, de l'information étouffe chrétien. Car comme toujours, nos médias sont incapables de faire dans la simplicité. Le mort, en l'occurrence la morte, est paré de toutes les qualités. Pour avoir des témoins de moralité de poids, à la respectabilité incontestable, dont les dires sont censés confirmer le caractère exceptionnel du défunt en l'occurrence de la défunte, on est allé chercher Bernard Kouchner et la très chrétienne et la très croyante Bernadette Chirac. J'avais envie de gerber. Vous allez me dire que c'est exagéré, vous avez remarquez que je vous fais dire ce qui m'arrange, que quand même soeur Emmanuelle et patati et patata. Je ne sais pas comment la télé et la radio parviennent à me faire hair des personnes par ailleurs respectables. Ce besoin de héros, d'homme providentiel.

Mais à en croire ce visage torturé, sculté par la fatigue et le don de soi et l'adversité, notre amie Cricri Boutin n'est pas loin de pouvoir remplacer la sainte défunte.

dimanche 19 octobre 2008

Shame on me




Cette semaine une quiche un peu particulière puisque faite maison. J'ai décidé de m'attribuer la quiche de la semaine. Je suis d'accord avec vous, ça fait un peu local, ça manque d'envergure mais il n'y a pas de raison.

Vous avez certainement remarqué que nous vivons une crise. Je ne fais que répéter ce qui nous est dit mais sans trop savoir ce que veut dire "vivre la crise". Crise de liquidité les bourses étant sèches (oui, je sais), crise systémique, crise du crédit, crise de confiance. La confiance est la pierre angulaire. Il faut redonner confiance. Tout est fait pour redonner confiance. Mais redonner confiance à qui? A ceux qui ont tout fait pour ne plus avoir confiance. Non pas leur redonner confiance en eux-même, de ce côté là ils ont de la réserve, mais confiance en les autres.

Pour ce faire, pour réinjecter de la confiance dans le système, nos gouvernants ont décidé de mettre le paquet. Des centaines de milliards sur la table. Je vous le concède, ils sont un peu virtuels mais peuvent être sonnants si le besoin s'en fait sentir.

Ces milliards, virtuels ou pas, ont fait trébucher la conscience de certains. Comment se fait-il que l'on puisse ainsi rapidement mobiliser des milliards alors que l'on peine à trouver des millions pour lutter contre la misère et la souffrance humaine? Je connais tous les arguments, toutes les explications qui justifient cet état de fait: démagogie, il faut comparer ce qui est comparable, ce n'est pas aussi simple que cela, il ne faut pas mélanger, il ne faut pas confondre, pas d'amalgame. Le capitalisme est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais

Ces gouvernants, démocratiquement élus et préoccupés par le bien-être des peuples, décident en mon nom. Et que fais-je moi qui ne suis pas d'accord? je ronchonne, j'ironise, je m'indigne, je donne des leçons et... Et rien. Je me dessaisis de ma responsabilité et reste dans mon coin.

Je me décerne donc la quiche de la semaine, fourrée au renoncement.

jeudi 16 octobre 2008

Des mesures



En voyant cette photo je me suis souvenu de certains concours d'adolescents dont je faisais partie et je me suis dit qu'un tel accessoire nous aurait été très utile. Il aurait permis de mettre un terme à des contestations sans fin. Je sais que, comme pour tous les sports, il est difficile de comparer les époques, mais j'en ai connu plus d'un qui avaient de quoi faire vibrer Big Ben, alors qu'aujourd'hui, époque du portable, du mp3 et de la puce...

Quoi qu'il en soit, il y a une préoccupation qui traverse les époques et réunit les générations, c'est celle de la taille. Quand j'écris taille, il faut comprendre longueur et non penser au verbe tailler. Il faut avoir fréquenté assidument les douches collectives d'après match pour affirmer que pour certains cette préoccupation peut devenir une obsession. Pour d'autres, ceux qui s'estimaient mal dotés, la douche était une épreuve. Ils avaient deux stratégies. Celle du camouflage qui consiste à attendre qu'il y ait suffisamment de vapeur pour passer inaperçu et celle du "je suis pressé, je prendrai une douche chez moi". Pour ce qui me concerne j'étais toujours le premier sous la douche.

lundi 13 octobre 2008

Portage de prince

Une nouvelle vidéo pour vous indiquer que je suis toujours sur le coup mais que je me suis lancé dans le montage, ce qui nécessite du temps et beaucoup d'amour. Je vais finir par être en mesure de vous proposer un produit fini d'ici la fin du mois.


dimanche 12 octobre 2008

Amnésie (une quiche, une)



D'habitude, cette rubrique a pour objet de faire sourire. Elle est toujours partiale et de mauvaise foi. Je dois vous avouer que c'est à chaque fois avec gourmandise que je décerne hebdomadairement(?), sur avis d'un jury d'experts dont le monde entier se plait à reconnaitre la compétence, la quiche. Cette semaine, c'est différent. La quiche est moisie, les bords de croûte sont rongés par les rats, l'odeur rance attire les cafards.

J'aime croire que nous rassemblent des valeurs comme la justice, l'équité, la solidarité, le respect des lois de la République, le sens du bien et du mal, le sens du bien commun. J'aime croire que nos hommes politiques, que nous avons élus, ont une haute idée de leur fonction et que leur action est dictée par une morale qui allie rigueur et intérêt général. Vous allez me dire que tout cela est bien lourd.

Avec les lignes qui bougent, le pragmatisme érigé en principe de gouvernement, la modernité en justificatif de toute action, le bon sens en méthode de communication, avec une droite dite décomplexée, certains, en toute simplicité et pour qui en toute circonstance nécessité fait loi, donnent libre cours à leur imagination .

C'est ainsi que, je ne vous l'apprends pas, Bernard Accoyer, Président de l'Assemblée Nationale et comme l'on dit troisième personnage de l'Etat a songé"à une amnistie fiscale pour nos compatriotes qui accepteraient de rapatrier leurs capitaux, sous condition de souscrire à cet emprunt d'Etat"

Quelque chose me dit que ce ne sont pas "mes compatriotes" car je ne partage rien avec eux et mon gars Nanard devrait se souvenir que nous avons une mémoire collective.

mercredi 8 octobre 2008

Est-ce ainsi...



Comme beaucoup, j'ai appris que le capitalisme financier était en crise. Cette information écrase tout sur son passage. Le Tibet, le Darfour, l'Ossétie du nord et du sud, l'Irak, le thon rouge, la défaite du PSG...

Ce capitalisme financier est une activité humaine, complexe, immatérielle, volatile. C'est un trou noir qui absorbe l'énergie, l'intelligence, la pensée, le temps et les hommes. Nous en voyons ce que l'on nous en donne à voir. Des salles de marché avec des femmes et des hommes qui téléphonent tout en regardant des écrans sur lesquels brillent des courbes et des tableaux multicolores. Des façades d'immeubles qui jettent leur ombre sur la rue. Des femmes et des hommes en tailleur et costume qui sautent dans un train. Parfois un reportage tente de nous expliquer. Sitôt terminé, je ne me souviens plus de grand chose. Ce que je retiens, ce doit être le but du reportage, c'est que le "monde de la finance" est une source de profits pour quelques-uns mais sans savoir à quoi sert ce monde.

...et c'est même à ça qu'on les reconnait"



Vous allez dire que je m'acharne, que cela devient obsessionnel. Ce n'est pas faux. Je voulais titrer "Pour en finir avec Frédéric Lefebvre" mais j'ai l'intuition que je ne suis pas près d'en avoir fini avec mon gars Frédo.

Je vous donne à lire pour deuxième exemple de la tactique à Freddy un article de Libération qui est plus parlant que le premier.

"Au plus fort du débat sur le financement du RSA il était monté au créneau pour expliquer que le bouclier fiscal n'était pas un dispositif pour les plus fortunés.
"Le bouclier fiscal ça serait un truc pour les riches? Mais est-ce qu'on a regardé l'application du bouclier fiscal? Est-ce qu'on a vu que 75% des gens qui profitent du bouclier fiscal sont en-dessous de 3.750 euros de déclaration annuelle aux impôts? Ce sont des gens très modestes"
Très en colère contre les socialistes qui disent "n'importe quoi", il avait sommé le PS de "reconnaître publiquement son erreur".

Décidemment, le fougueux Lefebvre en fait trop. Car les chiffres sont là qui montrent que le bouclier fiscal est bien un truc pour les riches, et même pour les très riches.
Selon une étude réalisée par le ministère du Budget, l'Etat a remboursé plus de 246 millions d'euros aux quelques 15.000 contribuables, qui avaient payé, en impôts et taxes, plus de 50% de leurs revenus de l'année 2007
Grâce à Didier Migaud, président socialiste de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale et commanditaire de cette étude, on sait enfin précisément à qui a profité ce fameux bouclier fiscal. On constate, sans surprise que les ménages les plus aisés ont été comblés.
"Deux euros sur trois payés au titre du bouclier fiscal vont aux ménages disposant de plus de 15 millions d'euros de patrimoine"
Plus précisément: 155,6 millions d'euros ont été restitués à 671 ménages, soit 231.900 euros par ménage.
OK, dira Lefebvre, mais il n'empèche que les trois quart des bénéficiaires du bouclier ont un revenu fiscal de référence inférieur au RMI. Sont-ils pour autant "très modestes"? L'étude démontre, par l'absurde, qu'il faut être prudent sur ce point:
13 contribuables disposant de plus de 15,53 millions d'euros de patrimoine déclarent un revenu fiscal de référence inférieur à 3.753 euros annuels,
Où l'on peut vérifier que pour être riche, il n'est pas nécessaire d'avoir de gros revenus!"


Je vais être raisonnable, je ne ferai pas de commentaire. Je me contenterai de vous proposer d'un seul tenant une réplique des "Tontons flingueurs" : "Les cons ça ose tout... ... et c'est même à ça qu'on les reconnait"

Pour terminer, provisoirement, je n'ai pas résisté au plaisir de vous faire partager cette phrase que j'ai trouvé sur le site de Fred la gâchette:

"A l’heure où le pouvoir d’achat est, légitimement, au cœur de vos préoccupations, il est urgent d’agir. Agir, mais pas n’importe comment. Augmenter vos salaires et vos retraites, diminuer le coût de votre logement, lutter contre la vie chère, aider les familles et les jeunes…"

mardi 7 octobre 2008

"Les cons ça ose tout... ...



Je vous ai déjà parlé de mon ami Frédéric Lefèbvre, porte-parole de l'UMP et porte-flingue de notre président. Une de ses caractéristiques est, face à un contradicteur, de nous faire part de ce qu'il appelle la vérité et cela d'une voix qui ne laisse paraître aucune émotion. Cette façon de s'exprimer a pour effet que chacun de ses propos se pare des oripeaux de l'évidence. Il est ainsi capable, avec calme et aplomb, d'asséner autant de contre-vérités qu'il y a de jours dans l'année. C'est un grand consommateur de débuts de phrase du style "Chacun sait bien...", "Je vais vous dire la vérité..." "Tous les experts le disent...", "Il est reconnu que..." "Il n'y a qu'en France que... (ce qui suit est négatif)" "Partout ailleurs...(ce qui suit est positif)".

A chaque fois qu'il est face à un journaliste, il sait qu'il ne sera pas contredit, le dit journaliste n'ayant la plus part du temps rien préparé. Quand il se trouve face à un contradicteur digne de ce nom, il ne fait preuve d'aucune passion, il décale légèrement son argumentation en fonction des propos de son interlocuteur, sur lesquels il peut finir par s'appuyer. Un exemple.

A propos du débat sur la presse, face à Jean-François Kahn, mon copain Frédéric, péremptoire, affirmait que si le coût de distribution des journaux était si élevé en France c'était à cause du syndicat du livre CGT qui avait le monopole au sein des NMPP. Ce à quoi Kahn répondit que mon ami Frédéric décrivait là une réalité du passé, que beaucoup de publications aujourd'hui étaient distribuées par d'autres canaux.Sans donner raison à Kahn, mon gars Lefebvre finit par dire, sans argument pour contredire l'évolution du secteur de la distribution, "Comme nous avons réglé le problème des dockers, il va falloir régler le problème du syndicat du livre." Ceci dit sans idéologie. Pourquoi argumenter puisque le syndicat du livre est un problème en soi.

dimanche 5 octobre 2008

Vieilles recettes et vieux pots



Cette semaine encore, les candidats à la quiche de la semaine se bousculaient au portillon. Le choix que j'ai effectué est évidemment partial.

En fin de semaine dernière, avec 72 heures d'avance sur l'heure légale de publication, un journal nous informait d'une nouvelle et forte augmentation du nombre de demandeurs d'emploi, ce que certains spécialistes appellent "une dégradation du marché de l'emploi". Il était donc impératif de faire savoir aux français que le gouvernement ne resterait pas les bras croisés. Il allait donc communiquer.

Notre amie Christine Lagaffe nous informa qu'elle allait dans les plus brefs délais organiser une réunion, à laquelle elle ne participera finalement pas, avec tous les partenaires concernés par le sujet pour les mobiliser. On peut supposer que jusqu'ici ils ne l'étaient pas.

Quelques heures plus tard, voilà notre premier de la classe, Laurent Wauquiez qui le plus doctement du monde nous explique comment, en trois points, il va enrayer la montée du chômage. 1) Il va chaque mois réunir le service de l'emploi (anpe, assedic...). 2) Il va développer la formation. 3) Il va faire en sorte que davantage d'offres d'emploi soient collectées par l'anpe.

Que n'y avions nous pensé avant.

samedi 4 octobre 2008

Une déclaration

Voici une première salve de déclarations, déclarations qui n'ont rien de belliqueuses. Un problème technique ne me permet pas de vous proposer les autres déclarations. Je me fais fort de trouver la solution.
Si vous êtes intéressés par le cd du rallye, photos, vidéo et bonus, vous pouvez nous en faire la demande sur le blog ou à l'adresse suivante: association.ema@wanadoo.fr. Les fonds collectés seront reversés à l'association.
Encore merci pour tout et pour le reste.

vendredi 3 octobre 2008

Une passion, la vérité (ou presque)

Il y a peu j'avais qualifié le discours de notre président à Toulon de fondateur puisqu'il avait décidé qu'il fallait dire la vérité aux français. Ni une ni deux, conseillers et ministres s'étaient engouffrés dans la brèche en brandissant l'étendard de la sainte vérité. Chacun découvrait que les français avaient un cerveau, que nombre d'entre eux vivaient dans la vrai vie.

Et puis, après l'enthousiasme des premières heures, après le souffle frais et vivifiant de la nouveauté, certains ont commencé à douter comme si trop de vérité d'un seul coup pouvait être nocif. Notre camarade Christine Lagaffe , aidé en cela par son second Woerth, a continué de tergiverser à propos de la croissance.

Il y a quelques semaines, alors qu'un journaliste lui demandait si l'on pouvait parler de récession après un trimestre de croissance négative, elle répondit qu'il y avait récession après deux trimestres de croissance négative. Nous étions priés de ne pas raconter n'importe quoi. Et voilà qu'en début de semaine l'INSEE nous apprend que la croissance a été négative pour le deuxième trimestre consécutif. Ce sont des choses qui arrivent, il serait bien léger de dire que c'est de la faute du gouvernement tout cela restant compliqué, obscur et somme toute abstrait. Mais bien sûr le principal objectif des journalistes était de faire prononcer le mot récession par n'importe quel membre du gouvernement ou de la majorité.

D'un seul coup, il ne s'agissait plus de dire la vérité mais de rassurer les français, de protéger les français. Il était donc irresponsable de tenir des propos alarmistes. Il fallait être positif, optimiste. Il n'était plus question que de croissance molle, ralentie, certains allant jusqu'à mettre en doute les données de l'INSEE. Devinant peut-être le ridicule de la situation, notre ami Woerth finit par lâcher le mot mais il parla de récession "technique". Allez savoir pourquoi.

mercredi 1 octobre 2008

La jarretière

N'étant pas en possession de l'intégralité des documents audio-visuels relatant cette magnifique journée de dimanche, ce qui sera le cas le 5 octobre prochain, vous trouverez ci-après les vidéos concernant ce jeu qui nous valu un certain nombre de chutes qui, pour des raisons de respect de la personne, ont été coupées au montage. Ces nombreuses chutes sont une des conséquences du vieillissement de la population française. A ce propos, vous remarquerez la prise de vue pour le moins tremblotante Vous découvrirez une vidéo intruse qui s'intitule "Plus jamais ça". Nous présentons nos humbles excuses aux familles qui, à juste titre, ont déploré la perte de valeurs du corps enseignant, corps qui à l'évidence a perdu l'esprit de la morale et de la dignité qui furent les piliers de l'école française.

Demain, d'autres vidéos. Vivement demain.