lundi 27 avril 2009

Chorégraphie

Si vous ne savez pas quoi faire

Et une quiche, une



Peut-être est-ce la première fois que je lui décerne une quiche, alors je fais un voeu. Voilà, c'est fait. C'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur ces propos de notre ami Jean-Pierre Raffarin. Nous l'avions laissé le moral dans les chaussettes, la larme à l'oeil et au bord de la déprime après avoir vu le fauteuil du sénat lui passer sous le nez. Il a depuis retrouvé le moral, la face de l'indécrottable réjoui à qui j'ai envie de foutre des baffes. Souvenons-nous qu'avoir "La positive attitude" était son dernier projet politique. C'est le genre à s'adresser à un adolescent en lui disant "Tu veux un ch'wing à la chloro?"

Il ne faut pas s'y tromper, derrière cette bonhommie sirupeuse se dissimule un pervers adepte du "Quand on veut, on peut".

Il commence par dire que "le système de cohésion sociale français ne peut pas vivre durablement sans croissance". Avouez que c'est le résultat d'une analyse économique de haut vol.

Ensuite c'est un feu d'artifice. Je souhaite une "Europe rebelle" Il a atteint son Everest de la rebellitude en chantant du Johnny (voir photo). Vous remarquerez qu'il sait rester mesuré et raisonnable puisqu'il ne fait que souhaiter. Peut-être qu'un jour, folie, il le voudra.Une Europe qui tranche avec la politique des compromis et des petits pas, qui prévaut depuis cinquante ans. Ce qui pourrait être drôle dans cette phrase c'est qu'il semble avoir oublié qu'il a été premier ministre pendant trois ans et qu'il fait de la politique depuis...

J'employais le qualificatif de pervers car sous des dehors, qu'il y reste, "pas fier" il n'hésite pas à être l'émissaire spécial de notre président auprès des autorités chinoises pour oeuvrer à la énième réconciliation. Chacun sait que les droits de l'homme ont été rétablis au Tibet et que l'avènement de la démocratie en Chine est proche.

J'étais en Chine, au Canada il y a quelques jours, je lis la presse étrangère : il n'y a pas une journée sans que la séquestration des patrons, l'insécurité sociale française ne soient mises en avant, y compris par un certain nombre de nos concurrents qui expliquent qu'il n'est pas serein d'aller développer des affaires en France. Nous avons déjà connu cela avec les 35 heures et avec la flambée des banlieues. La France n'a pas que des amis, elle doit comprendre que la première valeur d'une politique économique, c'est l'attractivité. Il faut attirer chez nous capitaux, talents et emplois pour contribuer au développement de notre pays. La perversité de notre ami Jean-Pierre se loge aussi dans le style "Il faut être raisonnable". Là, il s'agit de séquestration, il y a peu c'était les grèves. Le salarié peut-être en colère mais gentiment. Par ailleurs, il suffit de consulter quelques données économiques accessibles à tous, pour constater que la France est un des pays les plus "attractifs". Quoi qu'il en soit, dans un monde qui ne devait plus être le même, l'économie continue de primer sur l'homme, sur sa liberté d'expression, sur ses aspirations.

C'est mon premier jour de vacances, j'arrête donc de m'énerver.

jeudi 23 avril 2009

Qui a dit

"Elle [l'Europe] s'occupe de qu'on lui donne à s'occuper et puis, elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper avec les personnes qui peuvent porter ses affaires à s'occuper"

mercredi 22 avril 2009

Remets ta cagoule, on t'a r'connu



L'évidence. Notre président est un adepte de l'évidence. Nombre de ses propos l'illustre. L'évidence est à la fois un argument et une "arme" qui a pour objet de d'enlever toute crédibilité à une opinion, à une analyse différente de la sienne.

La dernière phrase en date (21/04/09 à Nice) à propos des mesures destinées à lutter contre les bandes et la délinquance est la suivante :
"J'ai vu deux reproches, ceux qui disent c'est liberticide, je ne vois pas en quoi c'est liberticide, soit c'est inefficace, il faudrait savoir, soit c'est liberticide, soit c'est inefficace" Elle contient tous les ingrédients de la recette "Je gouverne donc j'ai raison".

1)Faire passer pour une évidence ce qui ne l'est pas. Ici notre président oppose les termes liberticide et inefficace bien qu'ils puissent être complémentaires. Son raisonnement peut laisser croire que ce sont les même personnes qui utilisent les deux qualificatifs.

2) Faire un amalgame de toutes les oppositions. La formule du jour est "ceux qui disent". On ne sait pas qui ils sont, si ils existent. Ils ne font que dire, ce qui peut laisser supposer que ce qu'ils disent ne repose sur rien.

3) Ignorer les opinions différentes des siennes. Dans le cas présents "je ne vois pas en quoi c'est liberticide" En réduisant à deux mots, liberticide et inefficace,les analyses qui lui sont contraires, il ne se confronte pas aux arguments qui ont conduit à estimer que les nouvelles mesures sont effectivement liberticides et inefficaces. Ce qui pourrait nourrir le débat est déconsidéré, voire ridiculisé. Confronter des idées, des conceptions fait partie intégrante de notre démocratie. Je suppose que notre président juge tout cela inutile.

4) Nier le bien fondé, la légitimité, la réflexion qui ont conduit à mettre en doute l'efficacité d'une mesure. Ici, notre président raille "ceux qui disent" car ils seraient en contradiction avec eux-même ou avec les autres "il faudrait savoir, soit c'est liberticide, soit c'est inefficace".

5) Dénigrer, dévaloriser les intellectuels. Au travers des propos de notre président, ce qui est systématique quand il s'agit de sécurité ou de justice, on sent poindre l'opposition entre d'une part ceux qui agissent, qui sont "sur le terrain", qui défendent les légitimes aspirations des petites gens et d'autre part ceux qui pensent, qui disent bien à l'abri des dures réalités de la vie quotidienne.

Je crois que cette façon de procéder de notre président est d'autant plus efficace que depuis deux ans il est attaqué à propos de tout et n'importe quoi, ce qui a pour effet d'affaiblir les mises en cause de sa politique. De ce fait, quelque soit le sujet, ses hypothétique propos sur des chefs d'Etat ou sa politique économique, toutes les oppositions finissent par avoir la même valeur, inaudibles et dérisoires.

Pour détendre l'atmosphère, en regardant la photo vous remarquerez qu'il suffit de deux doigts à notre président pour évoquer sa femme alors que le gendarme qui, père d'une famille nombreuse,est à sa droite a lui besoin de ses deux mains pour parler de la sienne.

Et pour finir, la phrase qui suit, qui aborde les excuses de Ségolène Royal, prouve que je suis parfois d'accord avec notre président.

"Quand je regarde le temps perdu ce week-end pour ces polémiques ridicules alors qu'on a tant de problèmes à régler, le chômage, l'insécurité, les problèmes sociaux, qu'on puisse prendre autant de temps sur des choses aussi grotesques ! C'est à rester pantois."

C'était mieux avant



C'est à n'y rien comprendre. On ne sait plus ni quoi ni qu'est-ce. Avant, c'était deux fois par an et tout le monde en même temps. C'était un des marronniers les plus célèbres avec le chassé croisé des juilletistes et des aoûtiens, le prix des fournitures scolaires, le froid en hiver et la chaleur en été, les oeufs de Pâques et j'en oublie.

Maintenant, c'est chacun de son côté et à n'importe quel moment de l'année. C'est ce qu'on appelle les soldes flottants (c'est du masculin). Il va toujours falloir être sur le qui vive pour ne pas passer à côté de l'affaire de l'année. Surtout si il faut attendre que mon amie Christine vienne inaugurer. Vous remarquerez que des journalistes viennent filmer une ministre qui s'extasie devant une affiche. Ce sont des soldes qui ont lieu dans les grands magasins parisiens qui pour le coup bénéficient d'un bon coup de pub gratuit.

lundi 20 avril 2009

Et une quiche, une

Cette semaine une fast quiche grand format puisque rapide et collective. Je vous avouerai qu'elle est fourrée à l'incompréhension. Elle a le goût du pardon.
Depuis quelques temps Ségolène Royale a pris l'habitude de demander pardon pour les propos de notre président. J'ai trouvé ça à la fois drôle, même si ces demandes n'étaient pas nappées d'humour, et ridicule. J'ajouterais dérisoire.

Ces initiatives peuvent être considérées comme étant sans intérêt, hors du champ politique. Une vision des relations franco-africaines exprimant une autres conception de la politique aurait certainement été plus judicieuse. Mais qui s'en serait fait l'écho?

Mon incompréhension provient du fait que ces pardons fassent autant l'objet de réprobations, de condamnations et autres propos peu amènes. Pourquoi se ridiculiser à donner de l'importance aux initiatives de Ségolène Royale. Elles se suffisent à elle-même. Si elle n'a pas la légitimité pour s'exprimer au nom de la France, il n'est pas utile d'en rajouter. J'ai le sentiment que ces réactions accréditent le fait que les propos de S R sont importants et c'est faire injure à l'intelligence que de préjuger que nous puissions considérer ces propos pour autre chose que ce qu'ils sont, c'est à dire un élément d'une stratégie de communication.

Prout 2



Comme convenu je vous tiens au courant des suites qui ont été données à cette affaire. La commission d'enquête qui avait été missionnée pour établir un diagnostic et proposer des mesures a rendu ses conclusions. Si cette commission s'est rendue sur les lieu même à l'origine du problème, elle n'a par contre pas été en mesure de procéder à une reconstitution ce dont le voisinage lui sait gré.

Il a été mis en évidence d'une part un fonctionnement défectueux de la VMC, autrement dit du système d'aération et d'autre part des particularités architecturales favorable aux déperditions tant sonores qu'olfactives.

Des mesures vont être prises sans qu'il soit aujourd'hui possible de déterminer leur efficacité. Affaire à suivre.

samedi 18 avril 2009

Absolument pas



Après la lecture de "A l'état brut" certains ont pu penser que j'avais un poster de mon ami Frédo dans ma chambre. Je tiens à démentir cette rumeur. Il est vrai que je prends plaisir à commenter les propos du gars Freddy mais ce plaisir n'interfère en rien sur ma libido. Sa bêtise me fascine par sa constance et son intensité.
Frédéric Lefebvre est pour l'instant l'élément le plus remarquable du quinquennat en cours.

mercredi 15 avril 2009

Moi émois (10)

Après avoir, à de nombreuses reprises, perturbé, interrompu, gâché les élans parentaux, nous nous sommes retrouvés, mon berceau et moi, dans le couloir qui fut ma première chambre. Né bien avant que 68 ne cède la place à 69, l'épouse était encore et avant tout une femme de devoir. Devoirs en tous genres, domestiques, de soumission, d'abnégation, de sacrifice et conjugal, ces deux derniers, le temps passant, n'étaient pas toujours sans relation. Elle était tout à la fois femme, mère, épouse et autres particularités culturelles.

C'est ainsi que ma mère se trouvait parfois écartelée entre ses devoirs de mère et ceux d'épouse. Devait-elle s'offrir à son mari ou donner le sein à son enfant affamé. Confrontée à ses missions, elle devait prendre position. Pour ce que je peux en savoir, la priorité fut souvent donné au sein. Au nom d'une certaine convivialité, on aurait pu imaginer la satisfaction simultanée, un partage raisonné des plaisirs renouvelables. Je suppose que cela s'est déjà fait. Quoi qu'il en soit, dans la famille c'était l'un ou l'autre. J'ai bien sûr partagé le lit parentalo-conjugal mais la plus part du temps mon père ronflait, ma mère me tapotait dans le dos pour que je fasse mon rôt et moi j'avais sur le visage cet air congestionné du bébé repu dans l'attente d'être libéré de l'air ingéré.

A défaut d'avoir une activité, une vie sexuelle bien identifiée, consciente et volontaire, je perturbais celle de mon père.

Et une quiche, une



Cette semaine une quiche fumée. La Cinémathèque française propose une exposition intitulée « Jacques Tati, deux temps trois mouvements » L'affiche ci-dessus devait annoncer cette manifestation notamment dans le métro et dans les gares. Mais la RATP et la SNCF ont refusé cette affiche. Je vous laisse quelques secondes pour en deviner la raison.

Effectivement, Jacques Tati a une pipe en bouche et "Au motif qu’elle risquerait de contrevenir aux dispositions de la loi Evin sur l’incitation au tabagisme (« …propagande ou publicité, directe ou indirecte, sont interdites… »)". cette affiche a donc été refusée et remplacée par celle ci-dessous.

« "C’est d’autant plus bête que dans ses films, la pipe de Tati n’était jamais allumée !" a précisé Macha Makeïeff, son ayant-droit moral et commissaire de cette exposition.

D'autres bonnes raisons pouvaient justifier la censure. Les personnages ne portent pas de casque. L'adulte a un grand imperméable, ce qui pourrait passer pour un encouragement au rapt pédophile. Le conducteur enfreint le code de la route en ne tenant pas sa droite.

mardi 14 avril 2009

A l'état brut



Pour reprendre j'ai choisi un terrain connu, un sujet qui m'est familier, une cible que je peux atteindre les yeux fermés comme une vache dans un couloir.
Vous avez deviné que je vais vous entretenir de monseigneur Lefebvre, mon ami Frédo.
Il y a peu, allongé dans mon lit et ne pensant à rien dans un de ces moments où l'on est au point mort, l'image de Frédo m'est passée devant les yeux et je me suis dit qui mieux que lui personnifie la bêtise. J'imaginais que Freddy soit immortalisé par un artiste un peu flemmard qui se contenterait de graver "A l'état pur" sur un bloc de stuc faisant partie d'une exposition intitulée "Tout et son contraire". A titre d'exemple, pourraient être exposés Jésus et Lucifer, un boeuf bourguignon et un hamburger, "Splendeurs et misères des courtisanes" et "Et si c'était vrai", "Le penseur" et "A l'état brut".

Fred est intervenu suite aux incidents ayant eu lieu à Strasbourg "En marge de la réunion de l'OTAN". Il est rarement bon de se trouver dans la marge. Le maire ayant mis en cause l'action des forces de l'ordre, le gars Frédo a rétorqué du tac au tac " Tout le monde sait que Roland Ries, Maire de Strasbourg est socialiste" était le premier argument devant discréditer les propos de l'édile. Enfonçant de sa massue le deuxième clou, mon pote Fred poursuit "Il a accueilli par le passé des manifestations altermondialistes, il ne devrait donc pas s'étonner de ce qui est arrivé."

Sobre, je ne ferai aucun commentaire.

samedi 11 avril 2009

Back (almost)

Fragile avril, rien n'est plus incertain que ces jours qui défilent. Il n'y avait plus rien sur ce chemin que l'on croyait tranquille. Nous avons beau le savoir, c'est comme si à chaque fois nous le découvrions. L'oubli n'est qu'une fine couche de poussière que le vent des tourments balaye. Apparaissent les vides qui vrillent et font vaciller. Tous réapparaissent dans notre souvenir comme sur une photo que nous sommes les seuls à voir.
Je laisse passer le temps.

samedi 4 avril 2009

Et une quiche, une


Cette semaine une quiche fourrée aux cadavres et nappée d'incrédulité.

Mercredi 31 mars, au large de la Libye, une embarcation qui transportait 257 immigrants clandestins et qui se dirigeait vers l'Europe, a fait naufrage. 23 personnes ont été sauvées et 21 corps ont été repêchés. Le 1er avril, on comptabilisait 210 disparus. Et puis plus rien.

Le G20, notre président qui menace de quitter la table des négociations mais qui reste jusqu'au dessert, la naissance d'un nouveau monde...

mercredi 1 avril 2009

Qui c'est qu'a dit?

"J'ai posé un certain nombre de conditions et j'espère en tout cas sur le véhicule électrique qu'on va pouvoir apporter des réponses"