vendredi 15 août 2008

Pile ou face



Voilà. C'est pour de vrai. Nous allons disparaître quelques jours. Nous réapparaîtrons resplendissants pour le rock est dans le pré.

Pour ce qui est de l'illustration de ce message, je vous propose d'essayer de deviner qui est qui

jeudi 14 août 2008

En pente douce

Bien qu'il n'y ait plus de saison, plus de raison, de moins en moins de rayons et pratiquement plus de crayons, ne craignons rien. Il nous reste les grands départs, les chassés croisés, les prévisions de bisons futé, les propos rassurants de Christine Lagarde, le bon sens de Jean-Pierre Raffarin, la torpeur de l'été, les journalistes au jo avec leurs tombereaux d'émotions, d'historique, d'énorme, de monstrueux, d'inouï, de fantastique, de jamais vu, de merveilleux, de beauté du sport, de "les qualificatifs nous manquent", l'hilarant où c'esti l'Ossétie (rien à propos de l'Abkhazie).

Tout ça pour vous dire, vous l'avez peut-être remarqué, que je suis en pré-vacances, ce qui explique mes absences, un manque évident de contenu, autrement dit, un coupable laisser-aller. Les sujets ne manquent pas. Comme un écureuil avec ses noisettes*, je les engrange.

*je sais...

dimanche 10 août 2008

jeudi 7 août 2008

Allez savoir pourquoi...




Vous vous souvenez peut-être que notre président de la République nous avait affirmé, nous regardant droit dans les yeux, après avoir raillé ceux qu'il appelait les droitdelhommistes lorsqu'il était ministre de l'intérieur, qu'il serait, notamment, le président des droits de l'homme, des droits de la femme, de tous les droits et qu'il ne pouvait y avoir dans le monde un seul être opprimé dont la France ne puisse assurer la protection.

Rien ni probablement personne ne l'obligeait à prendre une position aussi radicale. Peut-être dans son esprit est-ce un moyen de rassembler le peuple français et d'obtenir son soutien. Et puis... Il fit savoir qu'il n'irait à Pékin que sous certaines conditions. Bien que ces conditions ne soient pas remplies, il décida qu'il irait à Pékin. Pour justifier sa décision il fit savoir qu'il allait à Pékin en tant que président en exercice de l'Union européenne et que l'on ne pouvait boycotter un quart de la population mondiale. Autant la première raison relève du minimum syndical en matière diplomatique autant la deuxième relève d'une bien curieuse conception de la politique étrangère qui concerne les relations entre les états. Sinon, en dessous de quel nombre est-il possible de boycotter les habitants d'un pays. Mais soyons diplomate, mettons cette deuxième raison sur le compte de la confusion qui est parfois le lot des débutants. Ne retenons que la première.

Pourtant, dans un entretien que notre président a accordé à l'agence Chine nouvelle, il fait mention de l'amitié entre la Chine et la France, leurs relations historiques, cette amitié entre les deux peuples, je cite, " répond aux aspirations profondes de nos deux peuples, elle est indispensable à la construction d'un ordre international plus juste, plus sûr, plus harmonieux". A aucun moment il ne fait mention de l'Union européenne, du peuple européen et de son statut de représentant de l'Union européenne alors que c'est une occasion de donner corps à une diplomatie européenne.

Voilà ce que je pensais mais je n'avais rien compris. Notre ami Jean-Pierre Raffarin m'a ouvert les yeux. Interrogé sur la présence en Chine de notre président, où notre gars Jean-Pierre se trouve également, il a répondu que, fidèle en cela à la tradition, notre président respectait la trêve olympique.

Allez savoir pourquoi, j'ai parfois l'impression que l'on me prend pour une quiche.

mercredi 6 août 2008

Cochon qui...




Redoutant d'être le sujet d'une chronique, certains m'ont fait part de leur réticence à prendre part aux conversations en ma présence. Je comprends leur légitime préoccupation. Si effectivement j'ai tenté ici même de faire rire à leurs dépens, il n'a jamais été dans mon intention de les ridiculiser. Pour cela j'ai toujours pris soin d'enrober mes chroniques de tendresse. Par ailleurs j'ai, autant que faire ce peut, préservé leur anonymat. Certains, à peu près les mêmes, ont mis en doute l'efficacité des mesures mises en oeuvre afin d'assurer cet anonymat. Bien que des tests effectués par un cabinet indépendant auprès d'un échantillon représentatif ont prouvé l'efficience de ces mesures, par exemple les initiales AD n'évoquent rien pour 99,99% des personnes interrogées, je m'engage malgré tout à renforcer de manière drastique les procédures destinées à la préservation de l'anonymat. Vous trouverez ci-après un extrait de chronique rédigé selon la procédure "de AD ALIX" que vous pourrez, sur simple demande, consulter dans le cahier des charges.



"Il y a peu, de passage chez X et Y, par ailleurs parents de xx et de 2(xy), pour reprendre mon xy, j'ai eu le bonheur d'assister à des scènes familiales touchantes. X, installé sur un meuble d'une certaine couleur et destiné au confort fessier, en confiance au milieu des siens, dévoilait sans malice certaines parties de son anatomie. Y, mutine et tendrement moqueuse mit le doigt sur ce que l'on peut appeler une excroissance, rassurante particularité. Pourtant, X, qui jusqu'ici semblait faire fi des contingences, sembla accuser le coup, arguant qu'il fallait voir là le vestige d'une réalité corporelle qui avait pour tout ou partie accompagné sa jeunesse. Il fit remarquer à ceux qui feignaient de découvrir cette réalité que ce stigmate, d'origine génétique, était depuis longtemps connu de tous et ne pouvait donc à ce titre être considéré comme une modification corporelle récente résultant d'un comportement reposant sur le déséquilibre des apports journaliers."

Voici donc le résultat d'une application stricte des nouvelles normes en vigueur. Vous remarquerez que le respect de l'anonymat se fait au détriment de la convivialité.

mardi 5 août 2008

Chronique du matin

La dernière fois je vous exposais les désagréments, les contrariétés qui ont tôt fait de vous gâcher le petit déjeuner. Pourtant, le petit déjeuner est avant tout un moment de plaisir et même pour certains, dont je tairai le nom, c'est un plaisir intense. Je tiens à vous dire sans délai que je ne suis pas le mieux placé pour vous parler de ce moment. Il est impératif d'être dans de bonnes dispositions. Les puristes vous diront qu'il faut s'endormir en y pensant et qu'ainsi, dans l'inconscience du sommeil, le corps se prépare. De cette façon, à la seconde même où vous ouvrez les yeux, vous avez faim, vous avez délicieusement faim. Si ce n'est pas le cas, il est préférable de se recoucher. Quel plus grand gâchis qu'un petit déjeuner sans faim? Je ne vais pas personnaliser cette chronique car il m'arrive souvent de ne pas avoir faim. Je vais donc me mettre dans la peau de quelqu'un que je connais, qui est un pro du petit déjeuner mais dont je n'ai pas le droit de dire le nom. je vais écrire "je" mais je penserai "il". Vous allez donc avoir droit au petit déjeuner idéal.

Je passe d'abord par la salle de bain et ce pour plusieurs raisons. Pour profiter pleinement du plaisir qui se profile, il faut avoir tous les sens en éveil. La douche y contribue. L'eau ruisselle sur mon corps comme une seconde peau qui à chaque instant se renouvelle. De sa caresse elle dissout le voile de la nuit et ainsi s'éveille les appétits du corps. Ensuite pour profiter pleinement du petit déjeuner, il faut avoir l'esprit libéré de toute contingence. En entrant dans la cuisine, je sais que tout le temps qui me reste avant le départ sera consacré à ce plaisir du matin. Pleinement conscient de ce qui m'attend, je descends.

Je prépare le café, veillant à ce que le filtre soit bien placé. J'ai en tête une check-liste avec, souligné en rouge, les gestes indispensables à accomplir. Pendant que le café passe, je vais acheter du pain frais. Cette étape est en quelque sorte l'angle mort, la face cachée de la lune du petit déjeuner. Si la cafetière connait une défaillance, ici la cuisine je crois qu'on a un problème, je ne peux pas intervenir. Je dois vous avouer que sur le chemin du boulanger je ressens toujours comme une angoisse même si je sais au fond de moi que j'ai scrupuleusement respecté la procédure.

lundi 4 août 2008

Correspondance

La maison se trouve dans ce qui a certainement été un parc. De l'extérieur, je n'ai vu que la façade de briques rouges. Je n'ai pas encore fait le tour. A la réflexion, ce n'est pas une maison mais plutôt un message ou peut-être même un avertissement. La taille des fenêtres permet à la lumière d'entrer sans entrave. Le mur absorbe la chaleur du soleil. Des marches mènent à l'entrée. Avant de parvenir jusqu'à la porte, on doit avoir dix fois le temps de se demander si sa visite est bien utile. Les doutes sur la nature de cette construction viennent du fait que... Je ne sais pas trop, c'est juste une impression. Je me fais peut-être des idées. Après tout je ne suis pas en Egypte et je ne m'appelle pas Champollion.

"Chère, peut-être as-tu l'impression que je te parle sans cesse de la même chose, que je ressasse. Je cherche à me libérer bien que je sache que cela est vain. Je ressens pourtant ce besoin de creuser en moi pour extraire ce qui me fait souffrir, ce qui me fige, m'entrave. Je dois me confronter à ce que je suis, à ce que je suis devenu. Jusqu'ici je n'ai fait que gratter la surface, remuer la poussière. Je sais que pour être plus proche de toi, de ceux que j'aime je vais devoir creuser, exposer à la lumière les racines. Je dois t'avouer qu'il m'arrive souvent de renoncer par peur de la douleur, par manque de courage. Alors, voulant croire que c'est un renoncement temporaire, le regard dans le vague, je laisse le temps passer. Je dérive, le passé m'aspire jusqu'à cet instant et m'oublie. Cet instant où le souffle disparaît, cet instant qui arrête le cours de la vie. Je finis par personnifier cet instant sans âme, par lui donner chair pour pouvoir m'acharner sur lui comme sur un coupable provisoire, pour me persuader qu'il existe."

Allez savoir pourquoi...



Des ministres quittent le conseil des ministres un disque à la main. Les journalistes présents, toujours à l'affût de l'information pertinente, interpellent les mange-disques de la République qui, hilares, exhibent le cadeau que leur a fait notre président de la République. Comme c'était le dernier conseil des ministres avant les vacances, je me demandais si ils n'avaient pas fait des jeux.

Un enfant a été assassiné. Ce fait divers fait la une de tous les supports d'information. Témoignages des voisins, de ceux qui ont vu les suspects et qui se doutaient bien ("ils étaient mal habillés"), conférence de presse du procureur, marche silencieuse et pour finir déplacement de deux ministres.

Dimanche s'est ouverte la 17ème conférence mondiale sur le SIDA. La France est représentée par un ambassadeur.

Allez savoir pourquoi je n'aime pas la rupture.