mardi 30 novembre 2010

Corneille



Une certaine lassitude. C'est probablement la saison. La télé ne s'y est pas trompée. J'ai regardé quinze secondes le journal de 20h pour apprendre que le titre principal était les chutes de neige à Lyon. Ce qui veut dire difficultés de circulation (mais que fout la DDA, bordel). Annulation de trains. Trois flocons et ya plus rien qui fonctionne dans ce pays. Et une jeune journaliste qui nous dit que la neige redouble d'intensité. Pour faire plus vrai, elle est sous la neige, au cas où l'on douterait. J'ai remarqué que si l'on en croit les journalistes, beaucoup de choses redoublent et souvent d'intensité. Et pourtant, chacun sait que le redoublement ne sert à rien.

mercredi 24 novembre 2010

Je me demande

C'est fou comme le temps passe vite, même si il ne se passe rien. Comme il ne se passe rien, j'aurais tendance à penser que le temps ne passe pas. Le gouvernement et François Fillon. François a dit qu'il allait continuer les réformes. Il va continuer, ce qui veut dire qu'il avait commencé. Pourquoi ai-je l'impression que rien ne bouge? Notre président lui aussi continue. Il continue à poser des question alors qu'il devrait apporter des réponses. Alain Juppé continue lui aussi. Il était maire à plein temps. Il est maintenant également ministre à plein temps. Jean-François Copé continue comme si de rien n'était. Il continue sa marche en avant. Comment croire qu'il va patienter encore plus de six ans. Ceux qui étaient absents continuent de l'être et je continue à me dire que ce n'est peut-être pas plus mal.

jeudi 18 novembre 2010

Ennui

Hier soir, un peu par hasard je suis allé à un concert d'Isia. Je n'avais jamais rien écouté d'elle mais je m'étais laissé dire qu'elle était pleine d'énergie, que ça dépotait (expression un peu vieillotte au même titre que à toute berzingue!)

Comme il y avait des places assises paraissant confortables, j'ai pris place histoire de voir venir. Il serait toujours temps de se lever pour se rapprocher de la source.

Autant vous le dire tout de suite, je ne me suis pas levé. J'ai fait le gars à qui justement on ne la fait pas. Je me suis ennuyé. Il est vrai que la petite à de l'énergie à revendre mais elle la gaspille. Elle s'agite dans tous les sens comme une marionnette qui tenterait de ressembler à une danseuse. Elle chante mais fort. Pour tout dire, elle hurle, confondant passion et hystérie. Si elle a une belle voix, elle ne sait pas s'en servir et finira par la perdre. Peut-être peu sûre d'elle, elle noie, dissimule son talent dans le bruit et la fureur. Et puis elle est bavarde et essaye de faire de l'humour.

Le groupe qu'elle forme avec ses musiciens n'a pas d'identité. Quand je sors d'un concert, je fredonne une des chansons que j'ai écoutée. Mais là, rien, j'avais tout oublié ou alors je n'avais rien écouté. En sortant, avant la fin, je chantais "J'habite tout seul avec maman..." en buvant un jus de fraise au bar.

Alors, rien? Si. En première partie, nous avons écouté un groupe local, Older, énergiquement talentueux. De cette énergie limpide qui ne transforme pas la musique en un magma de décibels. Une énergie qui se découpe en tranches dans lesquelles on mord avec gourmandise, une énergie qui vous arrache la tiédeur de la retenue, qui vous donne l'envie d'être une de ces cordes, d'être ce manche sur lequel les doigts courent pour créer la musique que l'on aime. Musique qui n'a pas besoin d'artifice. Le talent? Ce sont les compositions, les accords, l'envie de rentrer dedans, de nous balancer du riff. Older le juvénile, dont la finesse et la justesse des paroles écrites par notre ami Pierre ne font que confirmer un groupe que je suis impatient de retrouver.

dimanche 14 novembre 2010

En coin



Après toutes les spéculations, cette photo pourrait-être le résumé de son état d'esprit matinal.

samedi 13 novembre 2010

Pour rire (1)

En cette semaine de pluviosité intense, j'ai réfléchi pour trouver un sujet qui apporterait du soleil dans les coeurs, dans les esprits, dans les pensées. Je dois vous avouer que le premier sujet qui m'est venu à l'esprit et qui me semblait le plus adapté c'était moi. Afin de ne pas en rajouter, j'aurais simplement mis ma photo. Un soupçon de modestie m'y a fait (miafè) renoncer.

Ensuite j'ai envisagé de vous entretenir de ce vain G20 qui à Séoul a patiné dans la semoule (lire smoul). Ils ont l'air tellement heureux. C'est comme une photo de classe, si ce n'est qu'il manque les professeurs. Si l'on souhaitait résumer l'action de ces sympathiques garçons, on pourrait dire qu'ils font «des plans d'irrigation pendant le déluge» (Jacques Rueff)ou que ce sont "des alcooliques réunis pour décider comment ne plus boire et qui se contentent de prendre un dernier verre" (Jacques Attali)


J'ai aussi pensé au retour du cliché soviétique. L'usage de la gomme électronique. Ma copine Cricri Lagarde se recycle. Elle était dans le 12ème sans y être. Elle ne fait pas partie de la droite décomplexée.

Trouvez les différences.



mardi 9 novembre 2010

De réalité (principe)

2007
"Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’Homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés et je les mettrai au service de la défense des droits des femmes"

2010
"La France a envie de faire avancer les choses. Nous avons des valeurs à défendre, nous les défendons, mais en respectant nos partenaires, en comprenant qu'ils ont une culture différente, qu'ils viennent de plus loin et qu'il faut les encourager vers l'ouverture. Personne ne peut contester les progrès économiques de la Chine, l'ouverture de la Chine. Il faut l'encourager dans cette direction et c'est ce que nous faisons en parlant tranquillement, en se respectant, en essayant de se comprendre. C'est un gros travail."


Entre la volonté
Et la réalité
Entre le geste
Et l'action
Se glisse une ombre


T.S Eliot

dimanche 7 novembre 2010

Pomme d'Api (2)

Une voix l'informe que l'attente prendra fin dans cinq minutes. Il lève les yeux et tente de découvrir un point. Il ne sait pas trop si il doit regarder à gauche ou à droite. Il s'éloigne de quelques pas de la vitre.
Il regarde le responsable du protocole ouvrir largement la porte. Il avance et va quitter la moquette bleue du salon et il posera un premier pied sur le tapis rouge vif. Sans trop savoir pourquoi il se demande d'où vient cette tradition. Il n'aime pas se poser des questions dont il ne connaît pas la réponse. Ce chemin écarlate qui le mènera jusqu'à son invité semble émerger de l'asphalte. Comme une plaie qui laisserait affleurer de la lave. A trop rester inactif, des idées idiotes encombrent son esprit.

Décoré de son drapeau rouge aux cinq étoiles jaunes, l'avion stoppe. Distrait par ses pensées, il ne l'a pas vu atterrir. C'est pourtant un spectacle qu'il apprécie. L'oiseau d'acier qui... Le personnel de l'aéroport s'active. On finit de dérouler le tapis, on met en place l'escalier. Il ne doit pas s'avancer trop tôt. Si le chinois met trop de temps à sortir, il se retrouvera les bras ballant sans trop quoi faire.

Comme si il était dans les starting-block, il pose le pied droit sur le tapis. C'est curieux. Il a l'impression qu'il est mouillé. Lave-t-on les tapis rouge? Il appuie de la pointe de sa chaussure. Une sorte de jus rouge sort des fibres et tache le cuir de sa bottine. Curieux et inquiet, il fait un pas supplémentaire. Même jus. La porte de l'avion ne s'est pas encore ouverte. Il fait signe au responsable du protocole et lui demande ce que cela signifie.
"Sauf votre respect, monsieur le Président, vous m'avez dit qu'il était très important que dès ses premier pas sur notre sol, le Président Hu Jintao devait se sentir comme chez lui."

jeudi 4 novembre 2010

Pomme d'Api (1)

Le couple est entré dans le salon. Il ne lui reste plus qu'à attendre. L'homme ajuste les manches de sa chemise, puis celles de sa veste. Un observateur pourrait le croire nerveux. Il n'est qu'impatient. Sa femme lui caresse la main et lui sourit. Elle aime bien lui sourire. Cela semble toujours l'apaiser. Et puis, elle ne sait pas quoi faire d'autre. Il se dirige vers la baie vitrée. Restée en retrait, elle l'observe. Elle regarde ses pas. Il toujours l'air de se diriger vers quelque chose comme si chaque arrêt n'était qu'une étape vite oubliée. Pourquoi sont-ils arrivé si tôt?

Il regarde le ciel. Rien. Vide. Pas un nuage. Du bleu partout. Peut-être un peu de blanc sur le pourtour, là-bas à l'horizon, comme une ceinture d'acier qui tenterait d'échapper à la chaleur du soleil. Même si ses doigts continuent de s'agiter dans son dos, il se laisse absorber par l'uniformité qui s'offre à lui. Son esprit est en repos. Aucune pensée ne vient le perturber. Il aime ces moments qui lui donnent l'impression de n'être plus qu'un point, un ensemble d'atomes, comme une vie primaire, un commencement. Il ne se souvient plus de rien. Il n'aime pas les souvenirs.

mercredi 3 novembre 2010

Incertain

Leur regard se désagrège
Dans l’éclat de la violence
Comme le choc d’un arpège
Qui s’égrène au gré des branches.

Du quai de leurs souvenirs
Un gris inconnu ondule
Rien qu’ils ne puissent retenir
Seules les ombres les bousculent

Ils trouvent refuge entre deux mots
Frissons de leurs caresses passées
D'anciennes racines folles affleurent
Aspirent les plaisirs qui ont cessé

Les sons glissent en bas de page
La mémoire a renoncé
Ils ont abandonné la rage
Et s'éloignent de la clarté

Confusion

"La démocratie, c'est la loi de la majorité, la majorité issue des urnes"

Cette phrase a été prononcée par mon ami Eric Woerth. Mon ami Eric semble confondre démocratie et loi du plus fort. Comme l'écrivait Tocqueville, que j'encourage Eric à lire ou à relire, la démocratie peut devenir "Le despotisme radouci". La démocratie n'est pas une loi, c'est un idéal, une construction commune, un devenir. La démocratie se vit, se pratique, s'exprime. Nous avons le pouvoir de l'inventer chaque jour, de lui donner de nouvelles formes. La démocratie n'est pas une arme, une arme qui aurait pour objet de tenir le peuple en respect, de lui imposer le silence.