Réalisé par Reiser, ce film
aurait pu s’appeler « Robert, on voit tes couilles ». Je n’en ai
jamais vu autant en si peu de temps et dans un espace aussi restreint. A la
réflexion, je n’ai pas eu l’impression que le héros avait pris son couteau. Le
fait de n’avoir lu et entendu que de bonnes critiques m’a incité à aller voir
ce film. Une fois sorti, je me suis interrogé sur les raisons de cette
unanimité. En dehors des scènes de cul, très réalistes, très nombreuses,
parfois gênantes et qui n’apportent rien à l’histoire, le reste n’est
pratiquement que suggéré. J’aurais aimé en savoir plus sur deux des personnages
principaux. Touchants, ils se rencontrent sans se toucher, se parlent,
pourraient se rapprocher mais, d’une certaine façon, une bite les sépare, jusqu’à
étouffer une relation naissante. La mort, la vraie et les petites, l’eau, les touffes végétales, les corps qui attirent et les autres, le tout sur une plage pleine de
cailloux. Des culs, des bites et des couilles au repos ou en pleine action,
mais de sensualité aucune trace. Pour tout vous dire, ce film ne m’a pas fait
bander.
mardi 25 juin 2013
jeudi 20 juin 2013
Si peu
Ce
matin j’ai écouté une chronique qui tentait de répondre à la question «
Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? » J’avoue que je n’ai rien
retenu mais j’ai pris un certain plaisir à écouter la voix, les mots du
scientifique qui essayait de m’expliquer. J’ai laissé infuser. Un peu
plus tard, j’ai repris cette question. Je me suis dit que s’intéresser,
ne serait-ce que quelques secondes, au
rien, c’était déjà quelque chose. Ma pensée lui donnait une existence
sans que je puisse en donner une définition. Comme pour l’origine, le
rien est une notion difficile à concevoir. Quand je me concentre sur le
rien, je sens poindre les ondes de l’incertitude. Le rien est au quelque
chose ce que le surréalisme est à la poésie parnassienne. Je me tiens à
la rambarde tout en observant une partie de moi-même sombrer dans ce
rien. Ne serais-je même pas peu de chose ?
mardi 18 juin 2013
Qu'est-ce qui fait que?
Qu'est-ce qui fait que c'est au boulot que ne rien faire est le plus délicieux? C'est avant tout une expérience personnelle car, je n'en doute pas, ils sont nombreux ceux qui travaillent de la première à la dernière minute, voire au-delà. Je suis donc à mon bureau, le regard fixé sur l'écran. Je relis, je peaufine, je rajoute, je retranche, j'intervertis, je modifie, je me demande, je doute et imperceptiblement mes yeux quittent l'objet de mon attention et le regard se tourne vers la fenêtre. Seconde après seconde, mon corps s'engourdit, mon cerveau se déconnecte, mes yeux baignent dans le trouble, le vaporeux, le brumeux. Je n'entends plus rien, je ne vois plus rien, je ne pense à rien. Je suis bien. Et puis la sonnerie du téléphone, un collègue, le sommeil qui me réveille.
Je rentre chez moi. Je me mets devant la fenêtre et là, rien.
Je rentre chez moi. Je me mets devant la fenêtre et là, rien.
lundi 17 juin 2013
Latente
L'homophobie s'afficherait. L'homophobie serait latente. De Versailles à Saint Clou il serait pécher que de glander sur une plage. Du jaune, du bleu qui se rencontrent dans le vert. De l'eau, du sable, du soleil mais pas de nana. L'homo n'aurait pas le droit de s'en foutre jusque là. L'intolérable serait tout au fond. Il suffirait que le nœud de la corde soit dissimulé dans l'élégance.
samedi 15 juin 2013
Qu'est-ce qui fait que?
Qu'est-ce qui fait qu'à chaque fois que je vois et que j'entends Jean-François Copé j'ai envie de lui mettre des baffes, de lui crier "Ta gueule". J'avoue que ce n'est pas un comportement républicain, respectueux de la diversité des idées. Mais au fond de moi, je n'ai pas envie d'être respectueux. C'est son éternel petit sourire narquois qu'il arbore dès qu'une caméra se pointe. Sauf quand il dit "Je inquiet pour la France". Alors là, il fronce les sourcils et à son regard noir et pénétrant on comprend que l'heure et grave et qu'il va falloir faire quelque chose. Alors on attend qu'il nous dise ce qu'il faut faire pour qu'il ne soit plus inquiet. Et on attend. Il est tellement décomplexé, qu'il ne prend même plus la peine de proposer des solutions, d'avoir des idées. Soit il nous dit qu'il est inquiet ou alors qu'il va nous dire la vérité car les français savent bien que... Car il est fort le bougre quand il s'agit de trouver des slogans, des phrases toutes faites, des questions qui ont pour objectif de faire comprendre qu'il a raison et que tout débat est inutile.
lundi 3 juin 2013
Babines
Qu'apprends-je ce soir en lisant le Monde? Que le cunnilingus est à
l’origine du cancer de Michael Douglas. Je ne chercherai plus à remonter
jusqu'à l'origine du monde et je crois qu'à partir d'aujourd'hui
lorsque je tournerai sept fois ma langue ce sera dans ma bouche.
samedi 1 juin 2013
Discours pour un départ
Yasmina, si tu me permets de t'appeler Yasmina, ce
n'est pas la première fois que j'écris un discours en ton honneur car ce n'est
pas la première fois que tu pars, mais comme j'en ai oublié le contenu,
peut-être vais-je me répéter. Il y a peu, tu m'informais de ton départ pour une
autre région, à savoir la Picardie, et à cette occasion tu me faisais part de
ton souhait que j'écrive un mot car me précisas-tu et je reprends tes mots
"Je vais encore être obligé de me taper un de ces discours officiels qui
sont une purge écrit par un fonctionnaire dénué de talent et
d'imagination". Peut-être est-ce la nostalgie, je t'ai alors proposé
d'écrire un texte teinté de romantisme, de poésie. Que nenni m'as-tu répondu,
je veux du cul, encore du cul et toujours du cul.
Je dois t'avouer que cela a quelque peu contrarié
mon âme de poète mais puisque tu le souhaitais, il en serait ainsi. Comme le
disait un des nombreux directeurs régionaux que nous avons côtoyé, disons,
disons que ce discours sera comme un hotdog. Pourquoi cette référence culinaire
me demanderez-vous? Nous étions dans ton bureau, une brochette de
fonctionnaires chargée de mettre en œuvre un nouveau plan emploi, le 25ème du
nom qui ressemblait au 24ème qui lui-même... Sans crier gare midi approchait et
je ne sais pourquoi nous nous sommes mis à parler du hot-dog et plus
précisément de ce que nous appréciions dans ce met. Chacun y alla de sa
préférence, le croustillant, la texture, le goût et lorsque vint ton tour, tu
nous avouas que ce que tu préférais dans le hot-dog c'était, je cite, "le
moment où le mec met la saucisse chaude dans le pain". Tu pris la peine
d'ajouter, je cite encore "C'est la raison pour laquelle on appelle ça un
met moelleux". Et là, je vous prie de croire que nous fûmes interloqués.
Prudemment, chacun alla manger de son côté.
Donc, tout un chacun a maintenant une idée précise
de l'orientation de ce texte mais dans le respect d'un principe auquel je ne
déroge jamais : souvent limite, mais jamais vulgaire. Pour autant, pour les
plus sensibles, il est encore temps de partir.
Tu as donc décidé de partir, plus au nord. Si j'ai
bien compris, tu es même déjà partie. Tu es partie en Picardie région de bric
et de broc mais plutôt de briques. Tu as certainement pu constater que là-bas
même au mois de mai il ne fait pas beau. Quand j'ai pris connaissance de ta
destination, je me suis souvenu d'un directeur qui nous était venu de là. Un
garçon toujours propre sur lui, le pli du pantalon bien marqué comme la pointe
d'une flèche qui aurait indiqué une direction que personne ne voulait suivre.
Quelles traces a-t-il laissées. Car comme David, jamais avare de compliments,
aimait à le dire à propos de ce directeur, il ne suffit pas d'avoir deux
prénoms pour se faire un nom.
Je ne vais pas revenir en détail sur ta déjà
brillante carrière au sein de cette grande et belle administration qui a
souvent changé de nom sans que cela n'ait la moindre influence sur son
l'efficacité. Je me suis d'ailleurs demandé si il y avait des degrés dans
l'efficacité ou si ce mot se suffisait à lui même. Tu es l'exemple même de la
méritocratie républicaine chère à M. Guaino. Je savais que cette référence te
ferait plaisir. Car en être arrivée là avec un patronyme de boat-people, c'est
méritoire. Tu avoueras que ce n'était pas gagné d'autant plus que tu es une
femme. Jusqu'ici tu as souvent été adjointe, adjointe d'hommes, autant dire que
c'est toi qui prenais les décisions, car comme aimait à le dire avec élégance
Philippe Lagrange "La Yasmina, elle est sévèrement burnée", je ne me
souviens plus si l'on pouvait discerner une pointe d'envie dans le ton.
Toujours est-il que tu as traversé tous les plans emploi à propos desquels tu
disais "C'est bien gentil d'avoir des plans, encore faudrait-il qu'ils
servent à construire quelque chose." Tu as toujours eu le chic pour les
formules chocs. Les plans jeunes, les plans vieux auxquels je suis maintenant
très attentif, les plans alternance, les plans d'urgences, regrettant comme tu
le disais qu'il n'y ait pas quelques plans cul au milieu de tout ça.
D'ailleurs, de tous ces plans qui se succédaient, comme le disait une actrice
qui avait tourné avec Rocco Siffrédi, on n'en voyait pas le bout. Et
puis comme des fruits sec parsemant un gâteau non moins sec, tu as
inlassablement vanté les mesures, les mesures pour l'emploi qui n'ont jamais
été à la mesure de la situation. Les TUC qui permettaient à peine aux
bénéficiaires de se procurer de quoi grignoter, les SIVP, quatre lettres dont
ont ne pouvait même pas faire un mot, les CRE comme le nom l'indique et autres
contrats de ceci ou de cela le tout agrémenté de synergie, d'inclusion pour un
horizon bouché, de cohésion, de partenariats en tous genres, de convergences,
de gagnant-gagnant. Mais comme tu es une fonctionnaire ayant une haute idée de
ta mission, c'est inlassablement que tu remettais sur le métier l'ouvrage même
si parfois tu avais l'impression d'être une Pénélope.
Mais revenons à ton sujet de prédilection, à savoir
le cul. Pour tout dire je ne suis pas loin d'avoir la même prédilection que
toi, j'en suis même tout près. Autant dire que je suis à touche-touche qui est
une variante du jeu appelé le docteur. A propos de toucher, je me dois de
révéler à cet auditoire, il y a prescription, que tu es la seule de mes
collègues qui aies donné forme à un fantasme dont j'étais l'objet et qui si
j'en crois la rumeur était très répandu. Ainsi, un jour de printemps me
semble-t-il, alors que nous venions de nous croiser dans un couloir désert de
la DR et que rien dans mon expression corporelle ou dans mon regard ne pouvait
laisser deviner une quelconque sollicitation, je sentis dans l'instant qui
suivi ce croisement une main gratifier ma fesse droite d'un frôlement appuyé.
Comme nous étions seuls dans le couloir, je n’eus aucune peine à deviner à qui appartenait
cette main. Un peu plus tard, je t'offris une photo de cet obscur objet du
désir que tu déposas dans le tiroir où se trouvaient tes stylos dont tu avais
souvent besoin. Aujourd'hui et vu l'état général de délabrement de cet obscur,
je ne te donnerai pas une autre photo car comme le dit madame Dick, que dans le
métier l'on surnomme Rivers, ce qui n'a rien à voir avec des pratiques
sexuelles qui auraient été officialisées avec le mariage pour tous, le
désir n'est pas suffisant pour raffermir la fesse.
Pour autant Yasmina, revenant à une poétique
chasteté, sache que tu tiens une place particulière dans mon cœur et je
souhaite que le picard saura t'apprécier autant que nous. Et pour terminer dans
la tonalité de ce discours et pour employer une de tes expressions préférées,
quand j'ai appris que tu partais, ça m'a troué le cul.
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