mardi 30 mai 2017

Présent

Tu étais là. Tu me manquais déjà. Tu serais bientôt là-bas. Je n'entendrais plus tes pas. Tu disparaîtrais dans un dernier regard. Au travers des échos du départ. Je me souviendrais des jours épars. Inlassablement entrelacés dans l'écoulement des errements.

mardi 23 mai 2017

Dans le métro

Avec le soleil et sa chaleur reviennent les plaisirs et les stigmates de l'été qui s'approche. Mais en fin de journée, ce sont les stigmates qui ont tendance à prendre le dessus. Ainsi hier, en fin de journée de travail, 16h pour moi, dans la légèreté de l'air de ce mois de mai, j'entre dans la rame et dans la seconde qui suit je prends conscience que le métro transporte en commun les corps et les odeurs qui les accompagnent. Parfois, les parfums masquent les effluves corporelles, mais hier que nenni. C'était la foire aux phéromones, les dessous de bras étaient de sortie. Me parvenaient jusqu'aux narines les émanations olfactives qui manifestement avaient mariné dans le secret ombragé et suintant des aisselles à l'occasion poilues. Tel un nez de Grâces, je sais reconnaître la vieille sueur. Probablement émanant de plusieurs sources je n'ai pu déterminer avec précision leur provenance. Je me demande si ce soir je ne vais pas rentrer à pied.

lundi 22 mai 2017

Un soir à la radio

Donc, hier soir, entraîné par Jorge Pereira-Rainha, je me suis retrouvé à radio Principe actif pour écouter et voir l'émission Un privé à Babylon animée par Petit Emanuel
et ses acolytes érudits. Malgré un rappel au règlement par l'autorité
de tutelle que d'aucuns ont trouvé justifié, nous avons été très bien
accueillis dans une ambiance qui m'a rappelé mes années d'étudiant quand
demain nous paraissait toujours bien loin L'invité virtuel du jour
était Elvis Costello, chanteur, compositeur, découvreur, producteur,
dragueur, le tout pour notre bonheur. Loin de nous pousser du coude,
nous l'avons levé au rock et à ceux qui nous le font aimer. Pour
terminer en beauté, Jorge P muni de sa voix et de sa guitare et
accompagné d'une prise de son de proximité nous a interprété deux titres
de son dernier disque. Et encore bravo.

vendredi 19 mai 2017

Hier soir au concert


Hier soir, répandu dans le canapé, je regardais par la fenêtre pleureuse tomber la pluie dans le jardin. Le ciel semblait se refléter dans l'herbe. Je craignais que la torpeur me paralyse. Allais-je me lever pour rejoindre l'Appart Bar où Elegant Tramp devait se produire? D'un vigoureux coup de rein dont seule la promesse du plaisir nous rend capable, je quittais le canapé pour quelques aller-retours d'essuie-glace plus tard me retrouver devant une bière face à Loïc Kohler et Jorge Pereira-Rainha . Nous parlâmes de tout et de rien. D'autres s’attablèrent, parlèrent, burent comme dans une abbaye(?).
Et commença le concert par une prestation de Yelo, que je découvrais, nom qui pourrait être la contraction d'un bonjour ensoleillé. En fait, non. Une voix, une guitare, un violoncelle. La musique de Yelo, pour ce que j'ai pu en percevoir car à ma grande honte je n'ai pas toujours été attentif, est teintée d'un romantisme qu'enveloppe une nostalgie des amours perdues. Il est vrai que la vie n'est pas une poilade sans fin. Merci de nous le rappeler. Je me suis laissé bercer par les cordes. A revoir.
Ensuite. Ensuite, Elegant Tramp avec Fab Lo et Phil Long Dong en toute décontraction aux manches acoustiques. Un set composé de titres que je n'avais jamais entendus et d'autres devenus des classiques. J'ai déjà dit que j'aimais. C'est toujours le cas. A moins que vous vouliez que j'en dise d'avantage, à quoi bon, je n'irai pas plus avant.
Et encore bravo.


Cortez the killer

mercredi 17 mai 2017

North Harbor

Sur toute la ligne

Je lirai entre les lignes de ta main
Comme toujours je te verrai demain
Tu m'écriras entre les lignes de ta vie
Comme toujours tu me donneras envie

Tu m'attendras dans un coin de ciel
Avant que le monde ne s'éveille
Nous disparaîtrons dans nos rêves
Quand la vie sera encore brève

mardi 16 mai 2017

A l'infini

Elle caressait mes émotions
Dans ses yeux brillait la clé de l'évasion
Dans les boucles rouges du temps sa révolution
Comme un tourbillon emportait mes douces illusions

Son cœur à l'infini
Faisait battre mon amour
Elle était l'infini
Son cœur à l'infini
Faisait battre mon amour

Dans les derniers parfums du vent d’alors
Seul le linceul de mon cœur flotte encore
Las comme un amour qui s’endort
Dans la brume s’évanouit son corps

L’aube des flots ternes de la baie de Lisbonne
Dépose l'ombre des saisons monotones
Les chagrins sombres des reflets amers de l’automne
Déversent les pleurs et enfin m’abandonnent

vendredi 12 mai 2017

Un soir au concert

Donc hier soir (on fait comme si on était hier, hein?) j'étais au Trois Pièces. Je n'avais jamais fait attention, mais il y en a davantage. J'y étais pour un concert annoncé de longue date. Deux parties. Jorge P avec Jorge et Artur puis Paul Collins avec Paul Collins. Comme Artur n'en finissait pas de terminer son andouillette, le concert a commencé en retard. En attendant, confortablement installés dans une des pièces, nous avons devisé. De nombreux sujets ont été abordés dont l'andouillette d'Artur, les moulures, les chevaux fiscaux, pendant que Thierry Valette faisait la navette entre l'andouillette et la cave, impatient que les premières notes soient jouées. Après une dernière bouchée, ce fut fait.
Hier soir, j'assistais pour la quatrième fois à un concert de Jorge P, ce qui ,somme toute est peu comparé aux 23 de Robert. Toujours est-il, que chaque prestation est meilleure que la précédente. C'est vrai, meilleure, ça fait un peu confiture mais peu importe. Je sais, d'aucuns vont dire, ouais mais tu n'es pas impartial. Et alors et qu'est-ce que vient faire l'impartialité. J'aime bien m'énerver tout seul. Le duo ne fait qu'un dans une complémentarité dissociée qui permet l'expression, la fantaisie et la prise de risque (je reste à votre disposition pour toute explication). Lorsque Arthur, pour la dernière chanson, s'est saisi de la guitare et en a joué je me suis dit que d'autres voies s'ouvraient devant ce duo, Jorge et Artur 2P.
Puis, Paul Collins. Il y a plusieurs choses que j'aime chez lui. Je comprends son anglais. Pratiquement toutes ses chansons sont courtes et elles ont une histoire qu'il prend plaisir à nous raconter. Je l'avais écouté il y a quelque temps accompagné de jeunes musiciens. J'ai de loin préféré la version acoustique d'hier soir. Les mélodies, la voix, les variations, la modestie, l'envie de partager. Voilà, je ne vais pas en rajouter.
Cette soirée acoustique m'a plus. Pas la peine de gueuler pour entendre.
Un bémol. Depuis un concert des Volfonics où il me fut reproché d'être trop grand, je me place au fond de la salle. Mais hier soir, deux chevelus se dandinant m'ont gâché la vue😃😃.
Et encore bravo.

Dans le bus

Ce matin, j'avais le disque dur un peu mou. Un peu d'envie s'était probablement évaporée. Un début dans le flou. Histoire de recoller à la vie, au train-train, je monte dans le bus. Après un coup d’œil sans objet, je reste debout, adossé à la vitre. Il ne me reste plus qu'à regarder. Après quelques secondes, je jette, avec douceur, mon dévolu sur une jeune fille accompagnée d'un garçon non moins jeune. Il parle. Je ne sais de quoi. Elle le regarde. Ses lèvres s'écartent dans un sourire. Il continue de parler. Elle lui passe une main dans les cheveux. Sa chevelure se gonfle et ondule au passage des doigts qui glisse vers sa nuque. Je regrette d'être chauve. Elle le regarde. Il est dans ses yeux, dans les reflets que la lumière dévoile. Elle s'approche de son visage et l'embrasse. A mots couverts.

jeudi 11 mai 2017

Dans le bus.



Ce matin, pour la première fois depuis...depuis la dernière fois, j'ai pris le bus. Bien m'en a pris puisque j'ai découvert une technique pour tout à la fois se curer le nez et se maquiller. J'étais donc debout dans l'habitacle regardant à droite et à gauche en quête d'un centre d'intérêt quand une voix de petite fille attire mon attention. Face à elle sa mère. Elle tient dans la main gauche un miroir de petite taille qui lui renvoie l'image de son nez, ou plus précisément, l'image de l'intérieur de ses narines . De sa main droite, plus précisément de son index, et tout en regardant dans son miroir, elle déloge les concrétions qui obstruent ses voies nasales et qu'elle disperse ensuite d'une pichenette. Et ceci fait, du même doigt, probablement encore enduit d'un reste de sécrétion, elle se lisse les sourcils qui à présent brillent dans la lumière du matin naissant.

mercredi 3 mai 2017

Sens

J'entends le chant de la tronçonneuse et le bruit des oiseaux
Je sens le jaune des champs et le vert du chemin
Je touche au but las de l’asphalte
Je goûte la compagnie des poètes à bicyclette dans l'ère champêtre
Je vois au près les prés peuplés de peupliers