samedi 29 mars 2014

Tout près

Tu es tentant
Comme un autre Satan
Contre toute attente
Sur ma langue une amande
Flot de mon amant
Si tu ne déments
Se glisse le démon
Tout au long des monts
Entre méandres
Tu te démembres
Et te reste à fendre
Mon désir tendre
 

mercredi 26 mars 2014

Charlotte



Avec toi Charlotte
Beaucoup de rimes en ote
Dont certaines sont un peu hot
Alors commençons sans fausse note
Charlotte tu n’es pas sotte
Peut-être même es-tu polyglotte
Ce qui n’est pas trop avec toutes ces portes
C’est avec tes quenottes que tu grignotes,
Tel un agriote, tes craquottes
Si d’aucuns sont à l’Ouest, Charlotte
Toi tu n’es pas aux fraises, t’as la cote   
Avec Maud et Sandrine du marché zélotes
Tu as découvert ce qu’est la parlote
Et à coup sûr tu en as pris bonne note
Dans les tableaux tu barbottes
Tu as beau sortir couverte, chapeaute
Tu en a marre que ça clapote
Es-tu tombée chez Picrochole
Pour qu’ainsi ça chipote 
Et toutes ces lignes et colonnes gigotent
Devant lesquelles perdue tu zozotes
Du contrat tu es devenue dévote
Car ici tout toujours mijote
Mais en touche jamais tu ne bottes
Même si parfois ça te picote
Mais motte à motte
Comme dit mon amie la marmotte
Ton passage a été sans faute.

mardi 25 mars 2014

Détacher

Un jour de plus est une vie
Pour avoir cette autre envie
Un souffle comme un répit
Ton dernier silence me sourit

Enfin

Un chemin. Des pierres le parsèment. Elles viennent d'une profondeur. Elle donnent l'impression de vouloir s'extraire de la terre.  De toute leur force. Pour aller où? Comme si elles faisaient une pose, elles luisent dans la lumière qui rase le sol. J'ai envie de les aider à quitter ce lieu, de leur donner un peu de vie. Elles étaient un mouvement que le temps a saupoudré. Ce sont des points. Elles attendent peut-être d'être usées, d'être à nouveau aspirées. Je les sens à chaque pas. Elles donnent du poids à chacun de mes pas, une réalité qui s'accroche. La force du mouvement me parcourt. Sur le côté les arbres descendent le long du ravin. Ils se confondent dans la distance comme si ils voulaient dissimuler, dérober une présence à mon regard. Les feuilles d'une saison attendent de disparaître. D'où je viens est maintenant à distance. Je pense au sommet. Là-haut, comme si j'étais persuadé d'y parvenir. L'envie de voir l'horizon, la plaine prise dans la lumière. C'est une sorte d'accomplissement. Être vivant ailleurs.

samedi 22 mars 2014

Endosser







C'est un oubli. Je m'étais pourtant promis de m'en souvenir. Je l'avais déposé là. Peut-être sans y faire trop attention, me disant que de toute façon il était là et que si le besoin s'en faisait sentir je finirais bien par le retrouver. Je sais pourtant que j'oublie mais à chaque fois je me dis que ce sera différent. Il n'y a aucune raison que cela soit toujours pareil. Peut-être n'y mets-je pas assez de volonté. Parfois je me demande si je ne fais pas semblant d'y croire. C'est quand il m'a fallu sortir. Un regard par la fenêtre. Il neigeait. C'est alors que je l'ai cherché. A vrai dire, l'air de rien, je suis passé d'une pièce à l'autre. Je ne voulais pas me donner l'impression de chercher. Je commençais à m'en vouloir. Il était forcément quelque part. Mais pourquoi fallait-il qu'il m'échappe? Tant d'autres souvenirs sans objet restaient collés à ma mémoire. Ailleurs. Il devait être ailleurs. J'ai regardé le paysage disparaître dans le blanc.  

mardi 18 mars 2014

Ce tube d'argent

Ce tube d'argent
Une flûte traversière dont les notes, d'abord hésitantes, m'enchantent. Son souffle les transporte par delà les pièces. Ce n'était pas hier. A chaque instant à travers le temps. La vie se prolonge. Parfois imperceptible, elle se perd les jours où tout me quitte. Les mouvements de son corps pour une mélodie. Le métal qui laisse glisser ses doigts. Je la regarde. Son dos semble vouloir accompagner l'instant. Je devine son regard.Je ferme les yeux.

dimanche 16 mars 2014

Claire

                      Claire

Quand je t'ai connu petite et pas peu fière
Vive et piquante dans le profil d'un fil de fer
Peut-être la jolie môme et son pull de Ferré
Courant dans la cour pour dire adieu à l'hiver
Tu n'avais alors dans le regard qu'une prière
Que ta vie soit peuplée d'aujourd'hui et non d'hier
Et tu allais dévaler, arpenter, te confronter à la morale de fer
Jusqu'à plonger dans ta destinée fraîche et claire
Comme nous entraîne vers nos rêve l'eau de la rivière
Bien sûr tu laisses ton temps couler sur les berges pour atténuer la misère
Et pendant ces jours qui se traînent et où tout leur semblent amer
Tu écoutes, tu parles, tu regardes, tu ris pour que le bonheur ne soit pas qu'un éclair
Bien sûr il arrive que fragile se casse le verre
Et pour un peu de chaleur ne reste plus qu'à entourer et se taire
Alors s'il nous arrive de nous agacer sans en avoir l'air
Sache que comme les gouttes de tendresse reviennent à la mer
Chaque instant, chaque geste, chaque pensée de ta vie nous est cher    
Cela fait un certain temps que tu es sur terre
Serait-ce pour cela que tu es terre à terre
Même si tu sais comme une ritournelle t'envoyer dans les airs
Pour retrouver sans cesse l'amour et te sentir légère
Et quand on y est que peut-on faire sur cette Terre
Si ce n'est s'aimer comme des sœurs et des frères
Et encore plus puisque c'est ton anniversaire

mercredi 12 mars 2014

Le tout premier (1.2.3 fiction)

J'ai rassemblé mes souvenirs, tous mes souvenirs. J'ai le sentiment qu'il n'en manque pas un seul. Pour certains, je suis allé les rechercher très loin. Rien ne dit qu'ils soient tous complets. Quelques morceaux ont pu se perdre en route mais en tout cas, même incomplets, ils recèlent l'essentiel. Il est possible que ma mémoire ait fait de la rétention mais ce n'est certainement pas sans raison. Je suis persuadé que ma mémoire me veut du bien. Une fois rassemblés, je les ai triés. Cette phase s'est révélée complexe. Après quelques hésitations, j'ai opté pour la chronologie. Étant un esprit simple, je privilégie la linéarité. Combien de fois me suis-je perdu dans des romans dans lesquels s'entremêlaient passé et présent. D'une certaine façon, mon souci principal a été de découvrir mon premier souvenir. Si je prends l'exemple de ma naissance, ma mère me l'a racontée mais est-ce pour autant un de mes souvenirs? Une question en entraînant une autre, je me suis demandé ce qu'était un souvenir. Un épisode de ma vie avec un début et une fin. Une sorte de nouvelle cérébrale. Le souvenir d'un parfum est-il réellement un souvenir? J'ai coupé court et me suis concentré sur la recherche du premier. J'ai fini par le trouver. J'ai décidé que c'était le premier. Il y avait tout lieu de le croire. Alors pourquoi ce rassemblement de souvenirs? Dans un premier temps, j'avais l'intention de raconter ma vie. J'étais persuadé que cela ne viendrait à l'idée de personne d'autre. Je dis cela sans amertume. Et puis en me racontant, j'avais l'espoir d'apprendre à me connaître, de découvrir qui j'étais pour autant que je sois décidé à ne rien omettre. Moi est un sujet qui m'intéresse. Bien sûr, ma vie ne peut se résumer à une succession de souvenirs, quand bien même ils pourraient être qualifier de passionnants. Je décide pourtant de commencer par le premier. Je suis persuadé que je finirai par découvrir le point commun entre eux. Même si cela n'apparait pas au premier coup d’œil, le désordre de ma vie répond à quelque chose que je suis encore incapable de définir, mais je sens une puissance qui me guide.

Rien de pire que de dépérir. Ce n'est pas la première fois. Mais à chaque fois l'urgence se fait plus pressante. Il m'est impossible d'évaluer le temps restant. J'ai l'espoir de gagner un peu de vie en me débarrassant de morceaux de mon passé. Je le convertis en mots que j'offre aux autres. Libre à eux de les lire. J'échange de l'avant pour de l'après.Mais cette fois-ci, que j'espère la dernière, c'est différent. Ce qui reste de ma vie me servira à la raconter. J'ai le temps. Et même si je ne l'ai pas. Je le prendrai. Jusqu'à la dernière seconde pour un dernier mot. Un dernier point de suspension. Si elle est sans fin, quelqu'un aura l'envie de la finir. Un sourire, un baiser, une caresse, une larme sur sa joue. Noir sur blanc. Je n'ai pas donné de couleur à ma vie.
J'ai commencé petit. Le premier souvenir est un bruit. Le bruit de mes pleurs. Des pleurs du refus. Je n'ai jamais été à l'aise avec les autres. Les premiers autres étaient des enfants. Des enfants dans une cour, des enfants dans une classe. Des enfants qui parlent, qui me parlent. Des enfants que je regardent sans comprendre ce qu'ils me veulent. Certainement pas grand chose mais comment le savoir. J'étais sur le pas de la porte. La main qui tenait la mienne allait relâcher son étreinte. J'allais me retrouver seul. Peut-être pour toujours. Et j'ai pleuré. Que pouvais-je faire d'autre? Ma mère m'a laissé là. Je n'ai pas pensé à lui en vouloir. Une autre femme s'est adressée à moi. Elle m'a pris par la main mais c'était une autre main. Elle m'a montré une place. Je découvrais que chacun avait une place. "Voici ta place et range tes affaires." Il y aurait toujours quelqu'un pour me désigner ma place.

C'est un premier souvenir qui n'a ni début ni fin. J'aurais pu le laisser de côté. Mais j'ai cette envie de ne rien oublier. De ne pas être oublié. C'est un aveux. Je ne veux pas disparaître avec ma mort. Que restera-t-il de moi après? J'y pense souvent. Des souvenirs dans la mémoire des autres. Je ressurgirai dans des conversations. Où serai-je après ma mort? Tout entier dans le cercueil. Dans ce nom et ces dates gravés. Dans des objets, ailleurs. Dans des regards. Sur les joues que j'ai embrassées, dans les bras qui m'ont étreint. Provoquerai-je encore des frissons? Ferai-je encore sourire? Quel sera cet instant où je ne serai plus nulle part, où plus aucun cœur ne m'abritera? Même mort, j'aimerais continuer à aimer. S'il ne restait que l'amour, le plaisir de l'amour, le corps du désir, le désir d'aimer, de sombrer dans l'absolu.   

A l'envers

Je joue au promeneur solitaire
Je vais prendre l'air
L'air du sillon sur les lèvres
Ritournelle d'un ancien rêve
Je marche dans l'ombre du soleil 
Je retrouve presque le goût du miel
La chaleur rampe sur le sol
Les bruissements prennent leur envol
Les enfants courent entre les couleurs
Laissent s'emballer leur cœur 
Ils vivent, vibrent à fleur de peau
Dans ce jour où il n'est jamais trop tôt 
Ce jour où je laisse filer des tourbillons
Comme des galaxies aquatiques
Où tournent les chansons
Et projettent  ces paroles magiques
Qui peut-être te sont parvenues

jeudi 6 mars 2014

Réponse

Qui était-il
Fut-il léger
En provenance d'un vide agrégé
Fut-il une île
Perdue sur une mer d’huile
Survolée par des mouettes muettes 
A la silhouette fluette  
Etait-il si fragile pour que s'écrive
Poussé par le vent la dérive
Etait-il si fébrile sur la rive
Pour que sans souvenir il vive