mardi 25 mai 2010

Chronique du matin

Que ce passe-t-il la nuit? C'est la question que je me pose quand je me regarde le matin dans la glace de la salle de bain. Même si pendant la journée, l'image de mon visage qui m'est donnée à voir n'est pas entièrement satisfaisante, je m'en satisfais globalement. Mais le matin... Juste avant la douche, mon visage est un champ de boursouflures, de profonds canyons d'où émergent des poils aux pigmentations hésitantes. J'ai à chaque fois l'impression qu'il y a trop de peau. Pendant la journée, tout ce qui constitue mon visage, peau, muscles, nerfs et autres, fait tout son possible pour me rendre présentable. Mais tout cela demande des efforts, de l'énergie. Je suppose donc que la nuit venue, tout ce petit monde prend un repos bien mérité. Et puis vient le matin. Il faut se remobiliser, chacun doit reprendre sa place. Plus le temps passe, plus les cellules éprouvent de difficultés à me remodeler. Certaines meurent en route, d'autres ont oublié où elles devaient aller ou ne se réveillent que très tardivement. Alors quand je passe devant la glace, c'est le branle bas de combat, ça gigote dans tout les sens et le visage ressemble indéniablement à une ébauche de Picasso.

Et Taser

Mon ami Brice est du genre réactif. Il est piqué et ça enfle jusqu'à prendre des proportions insoupçonnées. Jeudi une policière municipale est tuée "à l'arme lourde". Contrairement aux apparences, aux déclarations, aux reportages, aux photos d'hommes à têtes de coupables diffusées ici et là, le coupable n'est pas connu. Pour l'instant, il y a une mise en examen. Comme souvent en pareil cas, la présomption d'innocence est ignorée.

Après cette mort, ressurgit la revendication de la police municipale et des élus locaux. Les policiers municipaux doivent-être armés. On ne sait pas pour quoi faire, mais cela semble impérieux. Aussitôt demandé, aussitôt fait, notre ami Brice signe un nouveau décret, le précédent avait été suspendu par le Conseil d'Etat jugeant que l'usage de l'arme n'était pas suffisamment encadré d'un point de vue juridique, sans concertation, sans avis. Taser versus kalachnikov. De frustration, de l'émotion, de la compassion, des promesses de fermeté d'un impuissant, des confusions...

samedi 22 mai 2010

Cherchez l'intrus

Titre lu dans le Monde

"La Fraternité Saint-Pie-X met à l'index les homosexuels pour lutter contre la pédophilie"

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vendredi 21 mai 2010

Divers et varié

Ce matin, j'entre chez le marchand de journaux. Comme souvent, la taulière est en retard pour mettre les journaux dans le présentoir. A qui veut l'entendre, elle dit "Ce matin je suis en retard". Tous les matins elle est en retard. Le journal que je souhaite acheter est le dernier de la pile. J'attends. Plaçant "Le Parisien" en évidence, elle lance à son mari qui se trouve derrière le comptoir "Dis donc, t'as vu ça!". Cette phrase est utilisée lorsque le locuteur veut attirer l'attention sur un fait divers, qui en l'espèce est la mort d'une policière municipale. Dans ce cas, soit la phrase ne reçoit aucun écho, tout dépend qui est accoudé au comptoir, soit elle lance le débat sur l'insécurité qui la plupart du temps débouche sur un constat qu'on est plus en sécurité nulle part.

Assis dans le bus, je me suis dit que la patronne du café-tabac-marchand de journaux-brasserie pourrait aisément remplacer bon nombre de nos journalistes. Pour avoir écouté la radio hier soir, ce matin et regardé les chaînes d'information ce matin, ces "journalistes" nous ont rabâché à longueur de temps "Dis donc, t'as vu ça!", avec en prime les témoignages oh combien profonds de notre président "Les coupables seront attrapés et seront punis" (nous ne sommes pas dans la cour de l'Elysée mais dans celle de récréation) et de notre ami Brice accouru sur les lieux, bien en face des caméras "Les coupables seront identifiés, arrêtés, déférés et châtiés", vocabulaire un peu plus riche. Propos qui, comme d'habitude mais sans que cela ne soulève le moindre commentaire (heureusement que je veille) font fi de l'indépendance de la justice.
Je vous remercie de votre attention.

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jeudi 20 mai 2010

Re petit poème

Poème définitif ou ébauche qui devrait être lu par des enfants pour les 40 ans de leur père. C'est mignon. Il y a une rime qui ne fonctionne pas, si vous avez des idées, dites moi.


Quand nous te regardons, nous lisons les mots du temps sur ton visage
Ils nous viennent à l'esprit comme autant de grains qui roulent sur la plage
Chacun d'eux sur le rivage de ta vie est comme l'écume légère de l'âge
Comme un vague à l'âme d'une existence qui a trouvé son ancrage.

Nous savons que tu as de l'humour, mais si, qui se mêle à ton amour
Alors les mots comme de petits bateaux qui accostent à ton âge
Pourraient être naufrage, ravage, radotage, carnage, "ridage"
Sauf que si les années passent, jeune tu resteras toujours

Tu n'as plus depuis très longtemps l'âge que l'on dit de raison
Mais tu as plus que jamais celui où l'on veut toujours avoir raison
Bien sûr, comme tu es notre papa, de tous les papas tu es le plus fort
Mais ce n'est pas une raison pour toujours croire que tu n'as jamais tort

Si tu n'es pas toujours drôle, tu aimes bien avoir le rôle du farceur
Tu nous fais rire, tu nous chatouilles, tu es l'empereur des blagueurs
Habile de tes mains, c'est un jeu d'enfant de réparer nos jouets cassés
Mais il est une chose qui nous est interdit de casser, ce sont tes pieds

Nous somme tes fils, trois perles qui parent le fil de ta vie
Pour Julien, papa gâteau, tu es la crème des pères au chocolat
Pour Guillaume toujours conquérant, il te rêve en maillon faible
Pour Alexandre la bougeotte, tu resteras celui qui jamais ne l'arrêta


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mercredi 19 mai 2010

Petit poème

Ils se mirent à faire des rimes face au miroir
Nous nous mîmes à faire des rimes pour l'imiter
Je me mis à faire des rimes pour le monde entier
Il se mit à faire des rimes qu'éclose un dernier soir

Les mots apparaissaient si beaux qu'il se mit à y croire
Les phrases caressaient les hommes jusqu'à l'extase
Elles montaient haut et construisaient sa gloire
Dans le vent des discours les regards s'apaisaient

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mardi 18 mai 2010

Hygiène

Comme souvent avant de partir en voyage, j'ai compté les jours d'absence. Je compte sur mes doigts. Jeudi, le pouce, vendredi, l'index, samedi, le majeur et dimanche l'annulaire. Tout s'embrouille lorsque je pars plus de dix jours. Et pourquoi ai-je compté, seriez-vous tenté de me demander? Ce comptage m'a permis de déterminer le nombre de sous-vêtements que je devais prendre par devers moi. Il est une règle, non écrite, que toute personne respectueuse de son hygiène et du confort olfactif de son prochain se doit de respecter qui précise "Pour chaque jour qui se lèvera, de sous-vêtements tu changeras". Malgré mes recherches, je n'ai pas découvert qui en était l'auteur. Je ne serais pas étonné que ce soit un lessivier.

Quand j'écris sous-vêtement, je pense slip et culotte, ces tissus enrobants qui côtoient ces zones humides, suintantes et odorantes. C'est du moins ce que l'on pourrait croire lorsque l'on est confronté aux réactions que peut provoquer le non respect de la règle. Peut-être imagine-t-on que dans ces sombres endroits privés de toute aération rampent des monstres putrides aux effluves repoussantes et honteuses. Je dois vous avouer que pendant un temps je me suis plié à cette règle. A cette époque j'osais à peine regarder mon slip lorsque je l'enlevais. Pour tout vous dire, c'est à peine si je le touchais avec les doigts. Fallait-il le laver avec les autres vêtements ou séparément? Et puis j'ai voulu en avoir le coeur net. Un soir, je pris la décision de le retirer avant d'éteindre la lumière et d'observer l'objet de plus près. Pour éviter tout incident, je le fis dans la salle de bain, verrou mis.

Autant vous dire que je fus autant surpris que déçu. Je le regardais sous toutes les coutures, l'approchais de mon nez. Rien. A croire que je n'avais rien mis dedans ou qu'un ventilateur y était intégré. Toujours est-il que depuis ce jour, si je continue à compter, c'est pour la forme.

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mercredi 12 mai 2010

De l'autre côté

Je profite du pont pour aller quelques jours sur l'autre rive où, à n'en pas douter, il fait meilleur puisque ce pont traverse la Loire. Pourquoi faudrait-il aller ailleurs? Le corps est associé à cette notion d'ailleurs qui est une promesse d'épanouissement de nos sens. Une recherche de satisfaction. Je succombe toujours à cette illusion de l'ailleurs. L'ailleurs est souvent un endroit qui nous interdit l'oisiveté, l'habitude. Si l'on y va c'est pour faire quelque chose sinon pourquoi y aller. Comme vous pouvez le constater, je meuble en attendant d'y aller, ce qui ne saurait tarder.
Voilà, j'y vais. Bon ailleurs.

mardi 11 mai 2010

Il faut le faire

Ce soir je suis allé courir et rapidement je me suis mis à penser. La pensée de course à pied est moins confortable que celle sur deux roues. Elle est heurtée, chaotique, moins maîtrisable. Pour commencer, j'avais choisi "La soumission librement consentie". Ce sujet m'intéresse mais faute d'oxygène ou de fond je l'ai abandonné en route. Après un peu de flottement, ma pensée a fait émerger des mots, des noms. Grèce, FMI, plan de stabilité, BCE, spéculateurs, milliard, des centaines de milliards, historique, coupables. Je vous disais il y a peu que, contrairement aux affirmations martiales et définitives de nos redresseurs de torts élus, rien n'avait changé depuis le début de la crise. Ma copine Cricri a aujourd'hui confirmé mes propos en confiant aux Echos que "Tous les symptômes qui avaient précédé la crise de l'automne 2008, juste avant la faillite de Lehman Brothers, ressurgissaient, c'est indéniable." Ensuite elle poursuit "Tous les Etats membres doivent restaurer l'équilibre de leurs finances publiques tout en poursuivant les réformes et en investissant dans des stratégies d'avenir, afin de retrouver des niveaux de croissance structurels conséquents" C'est ce que l'on doit appeler une phrase parfaite. Notre amie Lagarde sait ce qu'il faut faire pour que tout aille bien.

Cela me fait penser au boulot. C'est toujours l'urgence, flux tendu, juste à temps. Autrement dit le bazar. On essaye de suivre mais c'est à peine si l'on arrive à s'accrocher au pare choc. Le chef, décrétant que cela ne peut plus durer, décide de réunir tout le monde afin d'analyser la situation et de trouver des solutions. Les idées fusent, toutes plus intelligentes les unes que les autres. Tout un chacun y va de sa proposition. C'est super. Si on n'y prend garde, on finirait par s'embrasser. C'est l'euphorie. Plus jamais rien ne sera comme avant. La réunion se termine. Nous sommes contents de nous. Ca va donner. Chacun retourne dans son bureau et continue comme avant. Comme dit le chef "Vous verrez, ça ira mieux quand on sera organisé".

Petit poème

Ils se mirent à faire des rimes face au miroir
Nous nous miment à faire des rimes pour l'imiter
Je me mis à faire des rimes pour le monde entier
Il se mit à faire des rimes qu'éclose un dernier soir

Les mots apparaissaient si beaux qu'il se mit à y croire
Les phrases caressaient les hommes jusqu'à l'extase
Elles montaient haut et construisaient sa gloire
Dans le vent des discours les regards s'apaisaient

Coincé

Ce matin, il est 7h30 lorsque, après avoir appuyé sur le bouton d'appel et que les deux battants se soient ouverts en signe de bienvenue, je pénètre dans l'ascenseur qui doit me faire monter jusqu'au septième étage. J'appuie sur le bouton qui indique sept, les portes se referment et puis rien. La cage ne bouge pas. Comme souvent en pareil cas, j'appuie à nouveau sur le bouton. Rien ne se passe. De mon index je presse le bouton d'ouverture sans plus de succès. Comme souvent en pareil cas(bis)je pose le doigt sur d'autres boutons sans plus de résultat. Au cas où, mais sachant mon geste inutile, j'essaye d'écarter les battants. Il ne me reste plus qu'à enfoncer la pastille sur laquelle est dessinée une cloche. Une sonnerie stridente retentit. Le silence revenu, une voix me dit "Garder votre calme, les secours sont en route". J'ai pu constater que la route était longue.

Une fois les première minutes passées, il ne reste plus qu'à attendre. Ma seule préoccupation fonctionnelle était d'espérer que mes capacités de stockage naturel s'avéreraient suffisantes. Et puis la pensée vagabonde. En pareille circonstance, je préfère être seul. Bloqué avec une autre personne qui nous est étrangère oblige à entretenir une conversation sans intérêt, d'abord sur la panne, les ascenseurs, les expériences passées. Redoutant le silence, on use le sujet jusqu'à la corde avant de passer au sujet profession...Ça n'en finit pas, ce que vous dit votre interlocuteur ne vous intéresse pas le moins du monde.

Étant seul et compte tenu de l'exiguïté du lieu, je me suis mis à imaginer. Imaginer d'être coincé en compagnie. Une compagnie qui m'inspire. Une inspiration qui nous aurait fait grimper les étages, faute de rideaux. Après avoir pris les dimensions et avoir repéré les objets à ma disposition, je me suis dit que l'horizon des possibles étaient sans limite si ce n'est les nôtres. Je suis resté 45 minutes mais je n'ai pas eu le temps d'explorer toutes les possibilités. Pour le coup, une seule aurait fait mon bonheur.

Plein les poches

lundi 10 mai 2010

De dupes



Comme le dirait mon camarade Jean-Marc, analyste financier aux jugements pertinents, des couilles en or y en a qui vont se faire avec les bourses qui remontent. A l'évidence, les marchés font à nouveau confiance au marché. Samedi après-midi sur mon vélo, je me disais que quoi qu'il puisse se passer, le marché se fera toujours des "big golden balls".

Si je prends la peine de me tourner vers le passé, je me souviens que la Grèce, comme tous les autres, devait satisfaire aux célèbres critères de convergence, terme qui sent le grec, pour obtenir le droit d'entrer dans la zone euro. Je me souviens aussi, que le doute planait sur la sincérité des comptes publics fournis par l'administration grecque de l'époque. Je me souviens également, cela a commencé il y a 4 ans, que des publications économiques émanant de diverses sources pointaient des déficits publics grecs importants. Et depuis, les finances publiques se sont détériorées. En revanche, comme dirait Pascal ex collègue d'une officine gouvernementale aujourd'hui disparue, je n'ai pas souvenir qu'une instance européenne "compétente" ait fait part, pour le moins, de ses préoccupations à ce sujet.

Il a fallu plusieurs semaines pour que l'Europe fasse preuve d'une solidarité spontanée. Mais comme il s'agissait moins de sauver le soldat Phidippidès que de répondre aux exigences du marché, l'échec a été patent. Et vite fait bien fait, entre deux commémorations, nos gouvernants ont élaboré un plan de stabilisation. Comme vous pouvez le constater sur la photo, le marché est hilare. La question est de savoir pourquoi le marché est-il hilare?

samedi 8 mai 2010

La quiche de la semaine (suite)



Manifestement notre ami François est fatigué, ce qui expliquerait son comportement pour le moins incohérent.
Comme vous le savez le gars François en a après les spéculateurs qui seraient à l'origine de tous nos maux. Ce que François reproche aux spéculateurs c'est de spéculer. Comme François et les siens ne sont pas trop persuadés du bien fondé de leurs accusations, ils ont désigné une deuxième catégorie de coupable que sont les agences de notation. Si l'on en croit Fanfan, ce sont d'obscures officines installées dans des arrières cours dont on ignorerait tout, leur méthode de travail, les critères de notation. Pour faire court elles n'auraient aucune légitimité et seraient néfastes à l'économie. Depuis le début de la crise, mais qu'a-t-on fait depuis, elles sont montrées du doigt, vous savez ce doigt accusateur, ce doigt qui infailliblement désigne le coupable.

Et que nous dit Fanfan? Qu'il va tout faire pour rassurer les marchés et pour mériter la confiance des agences de notation. "La France est aujourd'hui la meilleure signature avec l'Allemagne en Europe, et nous allons tout faire pour la conserver. Ce qui est important pour préserver cette signature, c'est de faire des réformes, de réduire les déficits, de ne pas rester immobile face à un monde qui est train de changer" Fanfan ne fait que courir après ce monde qui change, réduit à réagir. Il est pathétique que ce soit les "coupables" qui nous contraignent à être "vertueux". Fanfan quémande la confiance des spéculateurs. A-t-il celle de ses concitoyens? (trop fort!)

jeudi 6 mai 2010

Comme ça



Aujourd'hui est un de ces jours où je n'ai pas grand chose à dire. J'ai pourtant vécu toute une journée. On ne peut pas traverser une journée pour au bout du compte n'avoir rien à raconter. 24 heures dans une vie donne forcément ne serait-ce qu'un petit quelque chose à restituer. Il est vrai que pour certains jours, une fois retiré les habitudes il ne reste plus grand chose. Je pourrais vous parler de ce que j'aurais aimé faire mais qu'enfin de compte mais aujourd'hui je n'ai pas eu d'envie particulière. J'ai bien conscience qu'avec toute cette vie qui virvolte autour de moi j'ai dû rater quelque chose, passer à côté d'une manifestation de la beauté. Pourtant, dieu sait que je regarde. J'aime bien regarder les oiseaux, surtout quand je traverse le pont qui enjambe la Seine, chaque matin et chaque soir. Le matin je traverse côté amont et le soir côté aval. Demain, pour voir, je ferai l'inverse. Les pigeons stationnent sur les quais. Quand ils traversent pour aller sur le quai d'en face il ne leur vient jamais à l'idée de se poser sur l'eau. Je n'en ai jamais vu un seul ne serait-ce qu'essayer. Pourtant en survolant l'eau je suis certain qu'ils voient les mouettes flotter à la surface. A chaque fois je me demande pourquoi pas un seul ne tente sa chance. Quand je vois un pigeon aller d'un point à un autre je me demande si il sait pourquoi il le fait et où il va. Il finit toujours par retourner là d'où il vient.

La quiche de la semaine

Cette semaine je n'ai pas attendu que la semaine se termine. Dès hier soir elle était bien cuite et dorée. Donc, hier soir François Fillon, Premier ministre, chef du gouvernement, chef de la majorité a fait le déplacement Matignon-journal de 20h pour nous dire qu'il était content de lui, fier d'avoir remis la France en mouvement. Il nous a dit que les spéculateurs ne gagneraient pas. Où était François ces trois derniers mois? Les spéculateurs ont déjà gagné. M'est avis qu'ils sont déjà passé à autre chose. Souvenons-nous que notre président nous avait promis que plus rien ne serait comme avant, qu'un nouveau monde allait naître, que les spéculateurs, qui sont-ils, allaient voir ce qu'ils allaient voir. François parlait des gnomes de la city.
Hier soir François nous a dit que les dépenses publiques allaient diminuer, que des décisions difficiles allaient être prises. Quel courage. C'est le célèbre courage politique, le "Je prendrai mes responsabilités". Ce que j'aimerais savoir c'est pour qui ces décisions vont-elles être difficiles.
Hier soir, François nous a dit que pour les retraites, tout serait sur la table, que rien n'était décidé, qu'il y avait plusieurs option. Je ne sais pas si vous avez remarqué, tout est toujours sur la table. Depuis le temps, il y a un sacré bordel sur cette table. Pas facile de s'y retrouver.
Hier soir,François n'avait rien à nous dire.

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lundi 3 mai 2010

Indignes



Vous aurez sûrement remarqué que nous avons plusieurs doigts et qu'ils sont de tailles différentes. Si chacun d'eux joue un rôle spécifique dans notre vie quotidienne, ils peuvent, en certaines circonstances, être interchangeables. Malgré tout, si on y réfléchit, on constate que l'annulaire ne sert pas à grand chose et encore moins si l'on n'est pas marié. En revanche, l'index est à la main ce que la lame est au couteau suisse. Sa forme, sa longueur, sa circonférence en font un précieux allié en maintes circonstances. Il peut se glisser dans de nombreux endroits, nous servir d'éclaireur, nous soulager.
Mais l'index peut aussi, à son corps défendant, traduire la violence, servir à exclure, à désigner à la vindicte populaire. C'est l'index qui exclut, qui fouille, qui exhibe, qui exprime le bon droit, qui condamne du haut de sa bonne conscience, de sa certitude.

Cette fois ci, l'index a retrouvé les coupables. Les parents dont les enfants ne vont pas à l'école. Une proposition de loi du député UMP Eric Ciotti vise à suspendre les allocations familiales aux parents d'un enfant absent de l'école de façon répétée. Xavier Bertrand a déclaré à propos de cette proposition qu'il trouve par ailleurs "efficace", avant même qu'elle soit votée, et équilibrée "Je veux témoigner de tout le soutien du Mouvement Populaire (UMP)" Il est à noter que l'acronyme ne correspond plus au nom du parti. Il ne restera bientôt plus que le P.

Doutant peut-être que le populaire soit en mesure de comprendre, il s'adresse à nous par slogans interposés. "fermer les portes de l'école à son enfant, c'est forcément l'envoyer dans le mur de l'échec". "L'instruction, c'est la vocation première de l'école. L'éducation c'est la vocation première des parents" Il a du lire les oeuvres complètes de Françoise Dolto.

M. Ciotti, l'auteur de la proposition n'est pas en reste. Il explique qu'il y a "carton jaune" avec un "avertissement de l'inspecteur d'académie après quatre demi-journées d'absence dans un mois". Et si on constate à nouveau "plus de quatre demi-journées d'absence, alors là, il y a carton rouge et suspension des allocations familiales". Il précise "l'absentéisme pouvait être la première marche d'un parcours délinquant". Il finit par "Je fais confiance à la communauté éducative pour appliquer les lois de la République. C'est pour cela que nous avons souhaité que l'inspecteur d'académie soit l'acteur principal qui va activer ce dispositif". "Il est en lien avec les parents et avec le enfants" Si l'on connait un tant soit peu les rouages de l'Education Nationale, on sait que l'inspecteur en question ne voit que rarement les parents et jamais les élèves. Vous aurez noté l'ironie et la défiance que contient l'expression "Je fais confiance à la communauté éducative pour appliquer les lois de la République."

Nous allons donc punir les parents. Nous, car la loi est votée en notre nom. Puisque la suppression des allocations est censée résoudre le problème, il ne peut s'agir que de parents pauvres dont la progéniture est nombreuse. Donc le mauvais parent est pauvre, il a beaucoup d'enfants, il est incapable de s'en occuper, il est irresponsable, est probablement au chômage, se lève à pas d'heure, vit pour tout ou partie d'allocations diverses et variées et il habite en banlieue de préférence en Seine Saint Denis. C'est ce que l'on appelle avoir une politique de la famille.

Laissons le dernier mot à notre président "Désormais, la décision de suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répétitif d'un élève devra avoir un caractère systématique"

Juste pour dire, on remarquera que le chef de l'exécutif dicte les propostions de lois.


Responsable!

Dimanche matin, comme d'habitude, je ne me suis pas levé à la même heure. Souvent je me lève de façon à avoir assez de temps pour me recoucher et de me relever alors que c'est toujours le matin ce qui, le cas échéant, permet de prendre un deuxième petit déjeuner. Mais dimanche, ce n'est pas ce que j'ai fait. Je m'étais engagé à rendre public les photos de rallye. J'ai donc pris mes responsabilités pour qu'elles soient disponibles dès dimanche soir. Si tel n'avait pas été le cas, j'aurais assumé mes responsabilités, ce qui veut dire...Je ne sais pas ce que signifie assumer ses responsabilités. Comment cela se traduit-il concrètement.

Dimanche, entre deux petits déjeuners, j'ai entendu le premier ministre grec, qu'en temps normal on entend jamais, présenter son plan d'austérité et dire qu'il prendrait ses responsabilités. Je suppose que tout le monde connaît la nature de ces responsabilités puisqu'elles ne sont jamais précisées. Ce n'est que dans un deuxième temps qu'il les assume en prononçant la phrase "J'assumerai mes responsabilités". Cette phrase n'est que très rarement conjugué au présent. Quoi qu'il en soit, on ne sait pas ce que recouvre ce verbe.

Prenons l'exemple grec. Il est dit que la situation financière de la Grèce est dûe à la gestion du précédent gouvernement qui, pour faire court, a magouillé les comptes. Ce précédent gouvernement a peut-être dit un jour, pourquoi ne l'aurait-il pas dit, qu'il prendrait ses responsabilités. Comment cela se traduit-il aujourd'hui, sachant que la précédente majorité n'a pas perdu les élections pour ce motif? Mettre un pays en quasi faillite n'est passible de rien.

Vous allez me dire qu'il n'est pas concevable que personne n'ait vu le coup venir. Ceux qui savaient, qu'ils soient grecs et surtout européens sont responsables. Mais peut-être n'avaient-ils pas dit qu'ils prendraient leur(s) responsabilité(s).

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samedi 1 mai 2010

Rallye 2010, photos et autres

Si vous mettez le nez à la fenêtre, expression qui n'a rien de métaphorique, vous constaterez que nous avons eu de la chance. Peut-être un souffle de bienveillance.
Si nous avons pu déplorer quelques incidents comme la perte provisoire d'une équipe qui nous a fait le remake d'un film de Robert Lamoureux (je vous laisse deviner qui sont les Pierre Tornade et Jean Lefebvre), si comme tous les ans Gérard a ronchonné, contesté, si tout passe si vite que nous n'avons le temps de rien, il n'en demeure pas moins...

Si après les adresses à copier pour accéder aux différents albums

http://picasaweb.google.fr/ideeplume/Preparation#

http://picasaweb.google.fr/ideeplume/PortraitsRallye2010#

http://picasaweb.google.fr/ideeplume/MoletteRallye2010#

http://picasaweb.google.fr/ideeplume/AutresRallye2010#

http://picasaweb.google.fr/ideeplume/JeuxRallye2010#

http://picasaweb.google.fr/ideeplume/AutresRallye201002#

Petit et courbé

Je me souviens qu'en 2007 est né le plus grand défenseur des droits de l'homme que notre pays ait engendré. Il était à lui seul Amnesty International, Human Rights Watch, journalistes et médecins sans frontières, ni putes ni soumises, WWF, Action Contre la Faim, Droit Au Logement. Il se réclamait de la philosophie des lumières, de la nuit du 4 août, de Valmy. Il n'y avait pas de symbole assez prestigieux pour traduire sa détermination à défendre la veuve et l'orphelin. Il ne serait plus une femme qui ne souffrirait sans que la France, phare civilisateur de la planète, ne soit là pour l'extraire à la barbarie, à l'obscurantisme, à l'arbitraire. Poutine, Kadhafi, Hu Jintao et consort se heurteraient à sa détermination de sans cesse lutter contre les dictature. Il érigea le Tibet en symbole de son combat. C'est ainsi que j'ai failli voter pour lui (non, je blague).

Il était déterminé. Rien ne viendrait entamer son inébranlable volonté de rendre dignité et liberté au Tibet et aux tibétains, dut-il pour cela boycotter la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Et puis le temps a passé. Ignorant, depuis je me gaussais, je raillais celui qui était devenu notre président. Pourquoi suis-je ainsi demeuré aveugle alors qu'il oeuvrait pour que le Dalai Lama puisse à nouveau fouler la terre de ses ancêtres. Et il a fini par triompher. Nicolas Sarkozy a libéré le Tibet du joug des Hans. Modeste, il ne nous a rien dit. Alors, allez-vous me demander, si notre président n'a rien dit, comment le sais-je? C'est en visionnant certaines photos de son récent voyage en Chine que j'ai deviné.



Pour que notre président puissse ainsi se comporter face à son homologue chinois, c'est qu'il tenait à le remercier pour quelque chose de très important. Et qu'est-ce qui pouvait expliquer cette courbette si ce n'est la libération du Tibet? Fin psychologue, Nicolas en se comportant ainsi permettait à Hu de sauver la face.

Comme vous pouvez le constater, il y en a un qui était encore plus content que notre président. Sacré Jean-Louis.



Et c'est ainsi que notre président remerciera son ami Hu lorque les chinois connaîtront la démocratie.




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