mardi 11 mai 2010

Coincé

Ce matin, il est 7h30 lorsque, après avoir appuyé sur le bouton d'appel et que les deux battants se soient ouverts en signe de bienvenue, je pénètre dans l'ascenseur qui doit me faire monter jusqu'au septième étage. J'appuie sur le bouton qui indique sept, les portes se referment et puis rien. La cage ne bouge pas. Comme souvent en pareil cas, j'appuie à nouveau sur le bouton. Rien ne se passe. De mon index je presse le bouton d'ouverture sans plus de succès. Comme souvent en pareil cas(bis)je pose le doigt sur d'autres boutons sans plus de résultat. Au cas où, mais sachant mon geste inutile, j'essaye d'écarter les battants. Il ne me reste plus qu'à enfoncer la pastille sur laquelle est dessinée une cloche. Une sonnerie stridente retentit. Le silence revenu, une voix me dit "Garder votre calme, les secours sont en route". J'ai pu constater que la route était longue.

Une fois les première minutes passées, il ne reste plus qu'à attendre. Ma seule préoccupation fonctionnelle était d'espérer que mes capacités de stockage naturel s'avéreraient suffisantes. Et puis la pensée vagabonde. En pareille circonstance, je préfère être seul. Bloqué avec une autre personne qui nous est étrangère oblige à entretenir une conversation sans intérêt, d'abord sur la panne, les ascenseurs, les expériences passées. Redoutant le silence, on use le sujet jusqu'à la corde avant de passer au sujet profession...Ça n'en finit pas, ce que vous dit votre interlocuteur ne vous intéresse pas le moins du monde.

Étant seul et compte tenu de l'exiguïté du lieu, je me suis mis à imaginer. Imaginer d'être coincé en compagnie. Une compagnie qui m'inspire. Une inspiration qui nous aurait fait grimper les étages, faute de rideaux. Après avoir pris les dimensions et avoir repéré les objets à ma disposition, je me suis dit que l'horizon des possibles étaient sans limite si ce n'est les nôtres. Je suis resté 45 minutes mais je n'ai pas eu le temps d'explorer toutes les possibilités. Pour le coup, une seule aurait fait mon bonheur.

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