mardi 25 mai 2010

Chronique du matin

Que ce passe-t-il la nuit? C'est la question que je me pose quand je me regarde le matin dans la glace de la salle de bain. Même si pendant la journée, l'image de mon visage qui m'est donnée à voir n'est pas entièrement satisfaisante, je m'en satisfais globalement. Mais le matin... Juste avant la douche, mon visage est un champ de boursouflures, de profonds canyons d'où émergent des poils aux pigmentations hésitantes. J'ai à chaque fois l'impression qu'il y a trop de peau. Pendant la journée, tout ce qui constitue mon visage, peau, muscles, nerfs et autres, fait tout son possible pour me rendre présentable. Mais tout cela demande des efforts, de l'énergie. Je suppose donc que la nuit venue, tout ce petit monde prend un repos bien mérité. Et puis vient le matin. Il faut se remobiliser, chacun doit reprendre sa place. Plus le temps passe, plus les cellules éprouvent de difficultés à me remodeler. Certaines meurent en route, d'autres ont oublié où elles devaient aller ou ne se réveillent que très tardivement. Alors quand je passe devant la glace, c'est le branle bas de combat, ça gigote dans tout les sens et le visage ressemble indéniablement à une ébauche de Picasso.

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