vendredi 29 juillet 2011

Et pourtant

Et pourtant, je croyais avoir encore assez de temps
Et pourtant, le soleil passait du jour au lendemain
Et pourtant, la rivière maintenant coulait lentement
Et pourtant, la lumière se voulait toujours sans fin

Et pourtant, j'oubliais le jour qui disparaissait
Et pourtant, le lendemain restait dans l'ignorance
Et pourtant, le cri des mourants se prolongeait
Et pourtant, un dernier souffle a apaisé la souffrance

Il est temps (2)

Je n’acceptais plus d’être représenté par mon corps. Si j’avais pu je l’aurais répudié, je l’aurais abandonné sur le bord de la route. Nous n’avions plus rien en commun. C’était comme si il prenait un malin plaisir à se dégrader de plus en plus vite de jour en jour. Pendant des années je l’avais dirigé. Il m’obéissait sans hésiter, allant parfois même jusqu’à devancer mes désirs. Je n’avais jamais senti chez lui la moindre réticence. Sans que je puisse me souvenir quand cela a commencé j’ai remarqué quelques signes que j’ai interprétés comme des faiblesses, des hésitations ou une mauvaise circulation de l’information entre lui et mon cerveau. Le temps passant, j’ai pris conscience que je ne le connaissais pas. Nous ne nous étions jamais quitté, nous avions toujours tout fait ensemble et j’en étais à me demander s’il ne s’était pas contenté de faire semblant. Même si il m’était arrivé de parfois le pousser à bout, il n’avait jamais manifesté la moindre mauvaise humeur. Pour tout dire, je le sentais récalcitrant. Il me fallait de plus en plus de volonté pour obtenir quelque chose de lui. Même dans ce cas, ce qu’il me donnait n’était pas toujours à la hauteur de ma demande. Je ne saurais pas l’expliquer, mais j’avais, en certaines occasions, la sensation qu’il se moquait de moi, qu’il essayait de me faire comprendre que le pouvoir était entrain de changer de main.

jeudi 28 juillet 2011

Il est temps

Ainsi dans l’eau j’étais plus présentable. Je ne me voyais pas. Tout au plus pouvais-je me souvenir. Au début, pour assurer le coup, j’avais fini par mettre du bain moussant. La mousse finissait par disparaitre comme neige au soleil mais l’eau conservait une teinte bleutée. Pour une grande part, je restais dissimulé. A part la tête, j’étais un pur esprit. Comme lorsque j’étais enfant, j’essayais de me persuader que si je pensais très fort à quelque chose, cela pouvait devenir réalité. J’imaginais ma tête flottant et se déplaçant sur l’eau, quittant mon cou comme un bateau qui s’éloigne du quai où il était amarré. Si je ne voulais plus le voir, mon corps me procurait encore du plaisir. La séance du bain en était un. J’essayais de me glisser le plus lentement possible dans l’eau. Je laissais mon esprit vagabonder. Je me concentrais sur les sensations que me transmettait ma peau. L’eau prenait possession de ses plis. Mentalement, je passais en revue chaque partie de mon corps. Soutenu par Archimède, mon sexe montait vers la surface qu’il n’atteignait jamais. La chaleur me détendait. Chaque muscle se laissait aller. Du temps de ma vigueur, il m’arrivait le matin de sortir nu dans le jardin. Je laissais le froid me saisir. Frissonnant, je retournais dans la chambre. Soulagé qu’elle soit encore endormie, je me lovais contre elle. C’était chaque fois le même plaisir de la sentir me réchauffer. Comme surpris par la fraîcheur empruntée au matin, son corps se raidissait une fraction de seconde.

vendredi 22 juillet 2011

Valeur (aucune)

"Valoriser la famille durable". Telle est la nouvelle idée, en est-ce une, née de la cogitation de la droite autoproclamée populaire. L'objectif est d'ériger le mariage hétérosexuel comme pilier de stabilité de notre société et source d'épanouissement personnel. Comme souvent, sous couvert de sécurité, de bon sens, de tradition, des élus, qui ne pensent qu'à notre bien, tentent de théoriser une normalité, de définir le contenu d'une morale qui regrouperait les vraies valeurs. La cellule familiale devient une prison.

Dans l'esprit de ces élus, au nom de la liberté individuelle il n'est bien sûr pas question une seule seconde d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit. Chacun de nous possède une conscience, une capacité à évaluer son intérêt et ce dans le respect de la loi. Chacun est libre de choisir mais choisir c'est renoncer. Ce qui dans la tête de ces élus veut dire que si vous décidez de ne pas être dans la norme vous n'aurez pas accès aux droits qui s'y rattachent. Dans le cas présent, si vous êtes homosexuel vous ne pouvez pas vous marier. Des homosexuels même vivant en couple ou une personne vivant seule ne pourront pas adopter car un enfant a besoin d'un père et d'une mère pour s'épanouir, pour avoir des repères.

On peut discerner la notion de mérite, de conformité. Si je suis dans la norme, si je fais l'effort d'être hétérosexuel je dois en être récompensé. C'est une façon de transformer chacun de nous en un militant de fait. Se marier devient un acte politique ce qui, par les détours d'une pensée perverse, fait de chacun de nous les complices silencieux d'une discrimination de fait.

mercredi 20 juillet 2011

Pourquoi?

J’étais à l’abri mais derrière l’écran la pluie tombait. Dans une cour pavée, sept cercueils, couverts d’un drapeau tricolore, étaient alignés. Sur le côté, les familles. Face à l’alignement, le président. Il lit un discours. La patrie reconnaissante. Honneur et patrie. Ils ne sont pas morts pour rien mais pour la défense de la liberté, pour respecter l’engagement de la France, un pacte qu’elle a signé pour à travers le monde défendre la liberté.

« Vous êtes morts pour la grande cause des peuples libres qui ont payé leur liberté avec le sang de leurs soldats. » est une des phrases de ce discours. J’ai lu et relu ce discours. L’emphase n’en masque pas l’absence de sens. Un style convenu digne du mouvement parnassien qui étoufferait tout sentiment, toute sensibilité. Le décor, la mise en scène, un président seul face aux cercueils renforcent l'impression d'instrumentalisation de la mort. C'est un spectacle qui doit permettre de justifier sans expliquer. Une dramaturgie qui impose le silence, qui ne tolère pas l'interrogation, qui contraint à l'adhésion. Une intimidation qui légitime un choix. Même la mort est un instrument au service du politique.

L'armée est un outil au service d'une politique et parfois de l'absence de politique. Elle permet de préserver, de protéger nos intérêts. La liberté, ce sont les peuples eux-mêmes qui la préservent ou la conquièrent. Le peuple afghan s'est-il une fois prononcé sur l'intervention d'armées étrangères sur son sol? A-t-il délégué sa souveraineté? A-t-il décidé de remettre son destin entre les mains de puissances étrangères? Allons-nous lui demander s' il est favorable au retrait des troupes étrangères. Si les talibans reprennent le pouvoir, l'armée française retournera-t-elle en Afghanistan?

Putain, je l'ai coincé

Ce matin, à l'heure du soleil levant, submergé par la couette qui, devinant mon hésitation, m'invitait à rester, j'écoutais la radio les écouteurs enfoncés dans les oreilles. Et qu'entends-je? Que Luc Besson, après un entretien d'une heure, avait été convaincu par Christophe de Margerie, patron de Total "que Total et les autres distributeurs de carburants avaient répercuté les baisses des cours du pétrole sur les prix à la pompe «aussi vite» que les hausses."

"Éric Besson a indiqué se fonder sur une étude aux résultats «très clairs», effectuée par ses services sur l'évolution des prix des carburants par rapport à celle des cours du pétrole lors des six derniers mois.Pourtant, selon la dernière enquête de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), rapportée par le quotidien Les Échos, la baisse des cours de 7,1% entre mai et juin ne s'est traduite que par un recul de 0,2% du prix du gazole." Mais l'important est que notre gouvernement ait la sagesse et le bon sens de nous dire que nous nous trompons. Notre ressenti est démenti par la réalité.

Tout en écoutant cette information, je me suis souvenu qu'il y a deux semaines, mon ami Xavier Bertrand déclarait "Quand le pétrole augmente, les prix augmentent aussitôt. Quand le pétrole baisse, ça met toujours plus de temps. Il faut arrêter de considérer que les Français n'ont pas de bon sens et pas de jugeote". Autrement dit, il faut arrêter de nous prendre pour des cons. A ma grande satisfaction, Xav nous caressait dans le sens du poil. A ce propos, l'autre jour, je me suis caressé à rebrousse poil et je peux vous dire que c'est beaucoup plus désagréable qu'on ne le dit. Donc, si j'en crois Luc, Xavier dit n'importe quoi. Et inversement bien sûr.

lundi 18 juillet 2011

Avenir



Hier, comme souvent, allongé sur le canapé, je regardais le plafond. Je le regarde jusqu'au moment où je ne vois plus rien, libérant ainsi mon esprit, ce qui me permet de penser sans être distrait. A quelques mois des élections, je me suis dit que c'était le moment de faire le point. Comme souvent, mes pensées manquent d'ordre, se marchent sur les neurones.
Comme je n'ai peur de rien, je me suis demandé où en était notre démocratie. Pourquoi cette question? J'ai le sentiment que l'évolution de notre société nous échappe. Il est question de la société française. Comme notre société est un être vivant, elle change, évolue, se transforme, mute. Pour partie, cela se fait de façon imperceptible. Des mutations échappent à notre attention jusqu'au moment où elles s'imposent à nous comme par surprise ou sans même que nous en ayons conscience.

Le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, qui est un des éléments de la révision générale des politiques publiques (RGPP pour les affranchis) est un bon exemple. Frappée au coin du bon sens cette mesure s'imposait d'elle-même. C'était une évidence. Pourquoi n'y avait-on pas pensé plus tôt? Déficit? Réduisons le nombre de fonctionnaires. Simple, efficace, économique, mesurable. La fonction publique coûtera moins chère à la nation.

En 2009 la Cour des comptes a mis en évidence qu'une des caractéristiques de la RGPP était"L’absence d’une véritable réflexion prospective d’ensemble, par secteur et globale, sur l’évolution des missions et des besoins". En d'autres termes, si cette mesure permet de faire des économies, minimes rapportées au budget de l'Etat, elle a un coût pour les citoyens qui, lorsqu'ils en ont besoin, constatent, notamment, qu'il y a une rupture d'égalité en terme d'accès aux services publics puisque un certain nombres de ces services (santé, transports, poste...) ont été réduits ou supprimés dans les coins plus ou moins reculés de notre pays. A défaut d'une réflexion sur la gestion des ressources humaines et d'une prise en compte des besoins de la population, nos gouvernants sont devenus des comptables fiers d'économiser trois francs six sous (je ne sais pas combien cela fait en euro).

dimanche 17 juillet 2011

Dépeindre

Je ne vous ai pas précisé qui était l'auteur du précédent tableau intitulé "Pollice verso" Voici le début d'une de ses biographies:
"Jean-Léon Gérôme est né le 11 mai 1824 à Vesoul. Son père est joaillier et orfèvre, sa mère, fille d'un négociant. " Il était possible d'ajouter que sa mère était aussi la femme de son père.

Personnage ouvert, il estimait que les impressionnistes "Font de la peinture comme ils feraient sous eux"

Pouce



Espérons que ce sera une primaire civilisée.

vendredi 15 juillet 2011

Tentative

Même si je sais que cela est vain, je recherche toujours les mots. Des mots qui s’imprègneraient, des mots dont je serais proche, des mots qui seraient comme des larmes d’une troublante transparence et qui ne sécheraient jamais. Je ne renonce pas à trouver des mots qui seraient elle, qui seraient moi. Des mots dans lesquels nous pourrions nous glisser, nous blottir dans leur ombre. Ce qui est en nous se méfie des mots, s’y trouve à l’étroit. Nous ressentons parfois une frustration de ne pouvoir exprimer la force, la violence, la douceur, le calme qui nous traversent, claquent et nous transpercent. Ce n’est peut-être que notre âme qui nous échappe, qui concentre notre vie. Elle est l’eau que nous devinons retenue par un barrage. Dans le creux du lit bruit un ruisseau que nous regardons disparaître un peu plus bas.

mardi 12 juillet 2011

Ma vallée

La semaine dernière notre président, de passage en Bretagne, a déclaré:
"Opposer agriculture et environnement, ça n'a pas de sens, parce que les agriculteurs sont les premières victimes du non-respect des règles environnementales".

J'ai lu et relu cette phrase sans parvenir à en saisir le sens. Peut-on dire qu'opposer viol et respect de l'autre, ça n'a pas de sens, parce que le violeur est la première victime du non-respect de la loi?

Notre président a poursuivi:
"Sur cette affaire d'algues vertes, il serait absurde de désigner des coupables, de montrer du doigt les agriculteurs qui font d'énormes progrès en la matière", a-t-il ajouté. "Les agriculteurs ne sont pas coupables de choix économiques qui ont été faits il y a longtemps."
Je ne sais pas qui en a parlé, mais comme notre président, je pense qu'il n'y a pas de coupable. Pour autant, les causes de la prolifération des algues vertes ayant été identifiées, il nous est possible de déterminer quelles activités humaines en sont à l'origine et donc de connaître les responsables. Mais comme notre président, une fois n'est pas coutume, ne montrons pas du doigt, ce qui par ailleurs est malpoli. Et puis les choix ont été faits il y a longtemps, si longtemps. Si ça se trouve on ne sait peut-être plus qui a fait ces choix. Ils sont peut-être morts. Alors à quoi bon? Je me demandais simplement si les choix économiques impliquent obligatoirement l'utilisation intensive de produits azotés? Quoi qu'il en soit, en tant que citoyen, j'ai ma part de responsabilité. Je ne me suis pas souvent vu aller manifester contre le modèle français de production agricole.

Notre président a tenu à ajouter:

"Il y aura toujours les intégristes qui vont protester et on n'entend qu'eux. Plus c'est excessif, plus on leur donne la parole"

Je vais m'abstenir de tout commentaire.

Pour terminer, au mois d'août 2009,le Premier ministre avait annoncé "la mise en place d'un plan de lutte efficace sous 3 mois". Après réflexion, je me suis dit que les trois mois en question n'avaient rien à voir avec l'efficacité.

lundi 11 juillet 2011

Une fleur




Je n’avais d’autre idée que de la regarder pousser
Elle m’a toujours semblé fragile mais pourtant agile
Elle se balançait dans le vent, souvenir d’un élan passé
Qui la guidait vers la vie en équilibre sur un fil

Toujours à la fin du jour, je l’entourais de mes mains
Comme une peur qui m’échappait et engluait mon amour
Je ne pouvais que deviner sa douceur et son parfum
M’envahissaient les regrets à l’approche du dernier jour

La couleur de ses pétales s’estompait dans la lumière
Je laissais glisser mon regard jusqu’au cœur
Les genoux en terre je m’abandonnais à sa prière
Elle serait éternelle comme le sont les fleurs

Pains de campagne

Aussi loin que je puisse aller dans ma mémoire, je n’ai jamais rêvé d’être explorateur. Marco Polo n’a pas nourri mon imaginaire. Il ne fait pourtant aucun doute qu’il doit être exaltant de découvrir de nouveaux territoires, de pénétrer des contrées encore ignorées de tous. Les actuels territoires inconnus sont plutôt impalpables, nés de l’intelligence et parfois du génie appliqués notamment aux sciences.
Allez savoir pourquoi, je pensais la politique comme un territoire défriché, connu de tous avec, ça et là, quelques bosquets où il faisait bon pique-niquer tout en refaisant le monde entre potes avant de retourner arpenter la plaine. Je me trompais. Des femmes et des hommes politiques, mus par la volonté d’aller toujours plus à l’Ouest ont découvert un nouvel espace politique. Il s'agit d'un sous-groupe baptisé "Droite populaire" qui se situe entre la droite molle et l'extrême droite. Pour faire court, les membres de ce groupuscule s'arrogent le droit de définir ce qu'est un bon français. Voici en quelques ligne leur profession de foi.
"Nous sommes attachés au patriotisme pour redonner fierté, espoir et ambition aux Français. Fiers de notre langue et de notre histoire, nous défendons aussi les symboles de notre Nation : la Marseillaise comme le drapeau tricolore. Nous croyons en l'identité de notre Pays et en l'unité de la République […] Ceux qui choisissent de vivre en France doivent adhérer aux valeurs de notre République par une démarche volontaire. L'immigration doit être contrôlée et maîtrisée. La sécurité est la première des libertés. Ceux qui ne respectent pas les règles de la société et les valeurs de la République doivent être sanctionnés avec rigueur. Nous rejetons le sentiment d'impunité et le laxisme qui conduisent au désordre dont souffrent les plus faibles."

Je ne vais pas commenter dans le détail. Il y a là tout ce qui permet de désigner, de faire le tri, d'exclure sous couvert de nobles sentiments, de défendre les plus faibles et la liberté individuelle. Des mots, des formules proclamés encore et encore qui sont autant de fourches qui nous protégeraient des autres. Vous remarquerez que deux des valeurs de notre République ne sont jamais évoquées.
J'aurai certainement l'occasion ultérieurement de démonter plus finement ce mécanisme.

Débranchés

En cette matinée qui laisse apparaître un soleil qui ailleurs caressera les corps dénudés, je me suis demandé si nos élus savaient qui nous sommes, ce à quoi nous aspirons. Nos aspirations, notre idéal dépendent-ils des saisons, de l'endroit où nous nous trouvons?
Sur le chemin qui me mène au bureau, j'écoutais Claude Goasguen, élu exerçant ses talents au sein de diverses assemblées. A propos de l'augmentation du prix des carburants, notre élu nous informa, pour être honnête j'ajouterai "notamment", que "Les français sont en vacances. Ils ont envie qu'on leur parle de choses agréables".
Que l'on me prenne pour un idiot ne fait pas partie de mes envies.

jeudi 7 juillet 2011

Pour Gaby

Gaby, oh Gaby.


Submergés par un flot d’émotions peu propice à l’expression des sentiments si ce n’est par des larmes et des sourires niais, tes parents m’ont chargé d’écrire ce petit compliment. A quelques exceptions près, nous sommes tous ici pour fêter un évènement. Il est des moments importants dans la vie et celui-ci en est un. Comme me l’a confié ton père, il y a deux objectifs dans la vie d’un garçon, le BAC et le dépucelage. Pour ce qui est du BAC, c’est fait. Pour ce qui est du deuxième objectif, ta mère m’a fait part de ses incertitudes, car, m’a-t-elle dit, autant il est aisé de savoir si son fils a eu son BAC en consultant internet ou la liste affichée aux yeux de tous dans la cour du lycée, autant il n’existe pas de site ou de lieu permettant de savoir si il a dégoupillé le prépuce et dans quelle section. Mais comme aime à le dire Pierre, le plus pragmatique d’entre nous, ça sert à quoi d’avoir la frite si t’as pas les moules.
Mais revenons au BAC. Lorsque l’on connait l’origine d’une partie de tes parents dont malgré toi tu es condamné à porter les stigmates pour le restant de ta vie, on mesure le mérite qui est le tien d’avoir su, à force de volonté et d’opiniâtreté, surmonter ce handicap dont le seul avantage aura été de te permettre d’être avant les autres familiarisé avec le Bled. Si cette réussite est le résultat de ton travail, tu ne viens pas du néant, car comme me le soufflait Pierre, observateur avisé, « Gaby, il a la beauté, la finesse et l’intelligence de sa mère ». Sans avoir la prétention de me comparer à toi Gaby, puisque je n’ai eu mon BAC que grâce au sport, j’espère que, comme moi, tu as ressenti et que tu savoures encore ce moment de grâce fait de fierté et de plaisir car cette sensation de bien-être s’estompe aussi vite que les bulles de champagne que ta mère est impatiente de boire.
Je ne doute pas que ce BAC te permettra de voguer vers d’autres réussites.

mardi 5 juillet 2011

Bravo Nico

Nous y avons tous cru, c’était pas du tout cuit

Mais lui sûr il a tout su, normal avec son gros QI

Pour tous ceux qui croyaient que patatrac

Comme d’hab, il a géré grave le gars Nicolas

Et de ses deux glorieux ainés il a suivi les pas

Pour sans vague arriver sur l’autre rive avec son BAC

A comme...

Amour, c'était au commencement. A était le début, le début de tout. Au début, il était seul. Pensait-il déjà à la fin, pensait-il à mourir? Se doutait-il qu'il faudrait être deux pour devenir d'eux même? Mais qu'a-t-il fait en attendant le deuxième? Peut-être ignorait-il qu'il finirait par ne plus jamais être seul. Être le premier n'avait pas de sens même si sa vie était un puits de premières fois, une fraîcheur qui le faisait sourire comme s'il découvrait la foi du plaisir. Si le deuxième avait été un homme, serions nous moins nombreux? La surprise, l'étonnement, la déception, la prudence. Lequel de ces sentiments se serait dessiné sur son visage?
A ce que je peux en savoir, un matin il vit au loin dans la plaine briller les lèvres de la première femme. Aussi vite que le désir, il se sentit grandir et prêt à se faire croquer. Le premier homme était une pomme.