mercredi 27 octobre 2010

Vue du train

Même si ce n'était pas celui qui était prévu à l'origine, nous avons pris le train. Pour des raisons qui tiennent à mon rythme biologique, je choisis d'être côté fenêtre. Ce choix permet aussi d'éviter de se prendre des coups de valises ou de sacs à dos. Je reviendrai sur cet aspect du voyage.
On peut être assis dans le sens de la marche, ce qui permet de voir l'avant, ou dans le sens inverse, ce qui donne la possibilité de voir l'après. Pour avoir voyagé dans ces deux conditions, je n'ai pas décelé de préférence. La vision du paysage est pourtant influencée par le choix. Se rapprocher, s'éloigner.
La ligne Rouen-Paris est celle que je fréquente le plus. Elle est essentiellement urbaine. J'ai toujours trouvé le paysage déprimant. Se succèdent des morceaux de terrains vaguement identifiés par des grillages rouillés et avachis lentement dévorés par les herbes folles de rester là. Des hangars qui perdent leur peau de couleur claire demeurent dans des lieux désertés dont la cour est jonchée de débris, de carcasses d'engins. Les territoires qui jouxtent les voies sont comme des lieux d'oubli. La vitesse du train ne gomme pas cette succession d'abandons.

lundi 25 octobre 2010

Déflation



Au hasard de mes lectures (le hasard n'existe pas) je suis tombé, je tombe souvent, sur un article dont la fellation était le sujet. Cette pratique buccale, contrairement à la sodomie, a me semble-t-il terminé de gagner du terrain puisqu'une enquête de 2006 a révélé que 80% des français ont déjà fait l'expérience de cette pratique. Rien pour autant ne permet d'affirmer que le plaisir était au bout. On ne connaît pas le taux de récidivistes.

Vous allez me demander pourquoi aborder ce sujet. Tout comme la loi sur les retraites, la fellation met en évidence des inégalités tant générationnelles que sociales. Deux exemples suffiront. L'enquête met en évidence que les tranches d’âge entre 25 et 49 ans sont celles qui déclarent le plus avoir eu une expérience fréquente de la fellation dans les 12 derniers mois (plus de 60%), une proportion qui descend à 22% chez les femmes de 60-69 ans ce qui fait dire aux enquêteurs "Plus on est jeune, plus on suce."

Le deuxième exemple concerne le milieu social. L'enquête montre que "La sexualité orale est moins souvent déclarée par les personnes sans diplôme et les femmes de milieu populaire. En revanche, la fellation l’est beaucoup plus chez les femmes ayant un diplôme supérieur, les cadres et les professions intellectuelles. Une des explications à ce phénomène tient dans le fait que les personnes des milieux sociaux les plus favorisés ont une aptitude sociale à se distancier de la norme dominante, en l’occurrence celle d’une sexualité pénétrative." Ce dernier mot a été inventé pour les besoin de la cause.

Comme il existe le minimum vieillesse, le seuil de pauvreté ou la pension de réversion, la classe défavorisée n'a que très peu voie au chapitre.

Ou alors demain

Notre ami Eric Woerth, le ministre calme et serein, a déclaré "La loi est votée. Il est inutile de faire la grève aujourd'hui." Nous pouvons bien sûr en conclure que c'était utile hier. Il est rassurant de pouvoir compter sur un ministre qui nous indique quand il est judicieux de faire grève, de manifester, de nous exprimer.

Merci Eric.

mercredi 20 octobre 2010

Strict

Comme me le faisait judicieusement remarquer une de mes collègues, l'emprise de la communication a réduit la situation sociale à quelques chiffres dont certains sont le sujet de controverses, l'ensemble pouvant faire un excellent exercice de mathématiques pour cm2. Nous avons 40, 42, 44, 60, 62, 65, 67, 1 million, 3 millions, des taux pleins (de quoi?), 224 défilés, deux leaders syndicaux, un ministre, un mouvement, un certain nombre de pédagogues, une prise d'otage, un blocage, des marges de manifestations dans lesquelles se baladent des casseurs... C'est alors que l'utilisation déraisonnable d'un flashball a donné une incarnation, sous la forme d'un visage meurtri, à ce mouvement social.

A la suite de cet incident, notre ami Brice Hortefeux a envoyé un télégramme aux préfets dans lequel il précise notamment:
« J'attire votre attention sur la nécessité d'être particulièrement vigilant sur les conditions d'intervention et de limiter l'usage de la force au strict nécessaire » Faut-il comprendre que d'habitude l'usage de la force n'est pas limité au strict nécessaire?
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mardi 19 octobre 2010

Fond (article de)

Dans une des pub Nespresso, George Clooney demande à une jeune fille "Is there a back door?"



Au moment où l'on annonçait la sortie imminente des mineurs chiliens, je lisais un article intitulé "La sodomie gagne du terrain". Cette affirmation est tirée d'une enquête sur la sexualité des américaines. Cette enquête concerne également les américains mais sur ce point précis, confiance a été faite aux femmes.

Constatant un recours de plus en plus fréquent à cette pratique, l'auteur de l'article s'interroge "Alors pourquoi tant de sodomies? Sont-elles contraintes et forcées? Est-ce un fantasme masculin inspiré des films porno au détriment des femmes?" Demeure dans les esprits la femme qui subit la sexualité débridée de l'homme pervers qui se répand. Dans un premier temps l'auteur répond que non, la femme ne subit pas. Lorsqu'il développe, c'est moins net: "Les femmes qui ont obtenu ce qu'elles voulaient étaient davantage susceptibles de céder aux désirs de leur partenaire. Ce n'est pas la sodomie qui a mené à l'orgasme. C'est l'orgasme qui a mené à la sodomie."

Morale de l'histoire: George sait maintenant pourquoi la jeune fille dit non.

lundi 18 octobre 2010

Mauvais français

Lorsqu'un journaliste a demandé à notre ami Eric Besson quelle était sa définition du bon français, il a répondu qu'un bon français était celui qui respectait, et j'ajouterais qui fait siennes, les valeurs de la République. La solidarité est une de ces valeurs. Cette valeur n'est pas à géométrie variable. Je suis ou je ne suis pas solidaire. Je ne peux l'être à moitié, à mi-temps. Certainement conscient qu'il n'est pas facile d'être un bon citoyen, notre ministre se fait fort de fabriquer les bons français.

Hier, je me suis dit qu'il allait avoir du boulot. Vendredi j'ai utilisé ma voiture. Comme le réservoir était loin d'être vide j'ai fait confiance au gouvernement qui affirmait à plusieurs voix qu'il n'y aurait pas de pénurie de carburant et j'ai été solidaire avec ceux qui avaient vraiment besoin de faire le plein. Afin de ne pas participer à la fabrication de la pénurie, je ne me suis pas arrêté à la pompe. J'ai attendu, bêtement, d'en avoir besoin, c'est à dire dimanche soir. Comme vous vous en doutez, toutes les stations étaient fermées. Je me suis demandé ce qu'allait faire notre ami Eric pour que tous ceux qui n'ont pas été solidaires avec moi deviennent de bons français. Va-t-il faire comme son collègue le ministre des transport? Ayant appris que des malins avaient profité de la situation pour augmenter leurs prix, il a répondu en substance que ce n'était pas un geste civique.
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jeudi 14 octobre 2010

Fond (article de)

Dans une des pub Nespresso, George Clooney demande à une jeune fille "Is there a back door?"



Au moment où l'on annonçait la sortie imminente des mineurs chiliens, je lisais un article intitulé "La sodomie gagne du terrain". Cette affirmation est tirée d'une enquête sur la sexualité des américaines. Cette enquête concerne également les américains mais sur ce point précis, confiance a été faite aux femmes.

Constatant un recours de plus en plus fréquent à cette pratique, l'auteur de l'article s'interroge "Alors pourquoi tant de sodomies? Sont-elles contraintes et forcées? Est-ce un fantasme masculin inspiré des films porno au détriment des femmes?" Demeure dans les esprits la femme qui subit la sexualité débridée de l'homme pervers qui se répand. Dans un premier temps l'auteur répond que non, la femme ne subit pas. Lorsqu'il développe, c'est moins net: "Les femmes qui ont obtenu ce qu'elles voulaient étaient davantage susceptibles de céder aux désirs de leur partenaire. Ce n'est pas la sodomie qui a mené à l'orgasme. C'est l'orgasme qui a mené à la sodomie."

Morale de l'histoire: George sait maintenant pourquoi la jeune fille dit non.

Unique pensée

Le toujours jeune François Baroin, ministre du budget, a déclaré que le bouclier fiscal créait un sentiment d'injustice. Ni une ni deux, je me suis dit qu'enfin il se rendait à l'évidence et avec lui toute la majorité car je ne pouvais penser qu'une telle déclaration n'ait reçu l'aval de notre président. Ces propos ont, peu de temps, fait la une. Perfides, les journalistes sont allés demander leur opinion à ce que l'on appelle les leaders de la droite. Xavier Bertrand a répondu mais à côté. Son meilleur ami, Jean-François Copé a lui répondu qu'il ne fallait pas faire dire aux gens ce qu'ils ne disaient pas.
Je me suis interrogé sur le sens de cette phrase. J'ai d'abord pensé que Jean-François nous expliquait que François ne s'exprimait pas à titre personnel et donc qu'il ne l'avait pas dit mais se contentait de dire ce que d'autres pensaient. Poussant la réflexion plus avant, je me suis dit que je faisais erreur. Jean-François nous a en fait expliqué qu'effectivement François traduisait un sentiment exprimé par la pensée par certains français, du moins je suppose, mais comme ces même français ne l'avaient pas exprimé avec des mots, l'on ne pouvait effectivement leur faire dire ce qu'il n'avaient pas dit.

Quel courage!

En fin de semaine dernière notre premier ministre est allé rendre visite aux soldats français qui ont été blessés en afghanistan. Si je le sais c'est qu'il nous l'a dit. Pourquoi maintenant? Un trou dans son emploi du temps, la patrie reconnaissante ou peut-être un message à nous transmettre.
A la sortie de l'hôpital ou un peu plus tard, notre ami François nous fait part de ses impressions car il est semble-t-il très impressionné. Il a découvert de jeunes hommes qui, par idéal, sont allés défendre la paix et la liberté au péril de leur vie. Ils ont été blessés et souffrent dans leur chair. Et malgré cela qu'ont-ils dit à François? Qu'ils étaient impatients de repartir au front pour continuer leur mission.
Après avoir fait le compte rendu de sa visite, François nous fait part de son sentiment. Il se dit impressionné par la détermination de ces jeunes soldats. C'est pour lui une véritable leçon de courage et un sujet de réflexion. Il se sent lui-même galvanisé. Il ne précise pas que l'idéal de ces jeunes soldats est mis au service d'un des pouvoirs les plus corrompus.
Mais peu importe. Notre ami François a une idée en tête que l'on finit par découvrir. Il termine son intervention par "Dans une société qui parfois donne le sentiment d'être plus revendicative que constructive, ces dix blessés m'ont donné un formidable message d'espoir et une très grande leçon de courage", Vous allez me dire que c'est de bonne guerre.
Créer des catégories de français pour les opposer est devenu un élément de dialogue social. Les bons et les mauvais, ceux qui travaillent et ceux qui font grève, ceux qui sont silencieux et ceux qui s'expriment... Mais ce qui m'a choqué dans les propos de notre premier ministre c'est qu'il utilise, dénature, détourne à son profit la souffrance et l'engagement d'autrui.

lundi 11 octobre 2010

Si j'étais mort...

Si j'étais mort, j'aurais 53 ans. Je n'ai rien accompli de remarquable, mes proches n'ont, me concernant, rien à vendre. Ce qui fait que personne, absolument personne n'a rendu public cette information.

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vendredi 8 octobre 2010

Second Floor Orchestra, c'est extra

Alors que j'écoutais le nouveau disque de Robert (Plant) dont je vous parlerai un peu plus tard, s'afficha sur mon portable un message de Jorge "Salut.(Jorge est parfois un peu familier) Peux-tu écrire un texte de présentation pas trop court ni trop long sur SFO?" Tellement fier et mon égo ainsi flatté je n'ai pu que dire oui. Ayant accepté, il me fallait écrire. Je dois vous avouer que je ne savais pas comment m'y prendre. Après un premier jet, je n'ai pas tardé à me rendre compte que je n'arrivais pas à rentrer dedans. Mais avec l'aide tout en douceur de ma tendre et chère et avec celle rèche et sans concession d'un rocker de mes amis, j'ai réussi à pénétrer le coeur du sujet. Une fois n'est pas coutume, j'ai essayé d'être sobre.

Second Floor Orchestra, SFO pour les speed, est de retour avec CD sans concession. Mais pour ceux qui l’ont rencontré ne serait-ce qu’une fois, il n’était pas parti, toujours présent dans nos souvenirs, dansant dans nos regards, mélodies en boucles d’oreille. SFO est un groupe en trois dimensions. La musique, le plaisir, le partage. Libre à nous d’entrer dans la quatrième pour y retrouver Philippe guitariste entré dans les cordes, Manu touche à tout aux claviers, Jorge aux cordes vocales, Nicolas batteur à fleur de peau et Christophe bassiste toujours grave, cinq individualités qui forment un groupe. Sur scène une seule et même partition les rassemble, celle du plaisir de jouer ensemble. Chaque solo est porté par les quatre autres et contient une part de chacun. Leurs fans ne disent jamais qu’ils vont à un concert mais qu’ils participent à un concert de SFO. Leur musique nous est offerte, donnée. Généreux, ils s’en dépouillent pour sans cesse nous offrir quelque chose de nouveau, d’inconnu qui nous surprend et nous est familier.
Comme aurait pu le dire les Neil Young « SFO is walking into Clarksdale ». Malgré des parcours, des expériences qui les différencient, les musiciens de SFO partagent une même source que leur inspiration rend bouillonnante. Leur musique est durable, des mélodies qui portent et enrobent les paroles. Ils se sont frottés aux plaques diatoniques qui ont traversé l’Atlantique et la Manche pour à leur tour émerger d’un bain de blues, de rock et de pop. Ils ont pris possession de l’étage laissé vacant depuis le départ de J Geils Band, Lynard Skynard et autres Yardbirds. A l’étroit dans le monde parfois étriqué des courants, des styles et des chapelles, ils ont abattu avec élégance les cloisons pour agrandir l’espace de leur inspiration. Ils n’ont pas fait de mélange, ils n’ont pas fabriqué le lien qui les aurait enchaînés, ils ont créé un nouvel étage mélodique qu’ils nous invitent à rejoindre sans tarder.

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mercredi 6 octobre 2010

Discours pour un départ en retraite

Je pensais qu'ils allaient devenir de plus en plus nombreux mais je me trompais.

Avant que de me lancer dans la lecture proprement dite de ce discours, je ferai une déclaration liminaire. A la demande express, insistante et réitérée de la direction, j’atteste que ce texte ne contient aucun mot, aucune expression, aucun jeu de mot, aucune arrière pensée à caractère sexuel. Donc, au grand regret de M Mathé, il ne sera question ni de bites ni de couilles et je ne confondrai pas inflation et ... A la recherche d’une caution morale au dessus de tout soupçon, j’ai fait relire ce texte par M Coquebert. Ceci dit, nous pouvons maintenant entrer dans le dur.

Cher Didier, si tu me permets de t’appeler Didier, tu fais partie de ces centaines de milliers de victimes qui chaque année jonchent les bas-côtés de l’autoroute du jeunisme sur laquelle, les mains vides, errent les moins de trente ans. Entre deux découragements, ils jettent un œil vers ces vieux, comme autant d’objets de curiosité, qui ont côtoyé le travail. Se mêlent dans leur regard l’envie de rejoindre ce monde du travail et la peur de finir comme vous. Donc Didier, puisque c’est de toi dont il s’agit, tu es la victime d’un système discriminatoire qui oblige même les plus talentueux à disparaître. Reste à savoir si tu faisais partie de cette catégorie. Quand bien même tu n’aurais pas fait partie des cadors de l’institution, au sein de laquelle les aboiements sont par ailleurs fréquents sans que pour autant passe quoi que ce soit, rien ni personne ne pouvait t’obliger à partir car, à l’évidence, si tu es resté si longtemps c’est que tu devais servir à quelque chose. Quand bien même ce n’était pas le cas, ce n’était pas une raison pour ainsi, du jour au lendemain, te retirer à l’affection de tes collègues. Car quoi qu’on en dise, tu vas disparaître. Tu ne seras bientôt plus qu’un souvenir avant de tomber définitivement dans l’oubli.
Avant qu’il en soit ainsi, j’ai fait un sondage auprès de tes collègues pour savoir ce qu’ils retiendraient de toi. Ce sondage a été réalisé selon la règle des quotas. Quand j’ai prononcé ton nom les réponses ont été variées : de « Je ne fais pas de politique » à « je ne regarde pas Kho lanta » en passant par « Didier qui ?». Il y a bien sûr eu les « C’est pas trop tôt », les « Je croyais qu’il était déjà parti ». Je pourrai te donner les noms si tu le souhaites. Ce qui ressort de ce sondage, fortement marqué par notre histoire récente, c’est que, comme l’a fait si justement remarqué mademoiselle Molocco, fine observatrice du monde contemporain, si nous avons fusionné nous ne nous sommes pas pour autant mélangés. Je ne sais pas si elle exprimait là un regret, mais force est de constater que la fusion n’a pas permis à certains de se placer alors que d’autres ont été bien indemnisés.

Mais revenons à toi, puisque c’est toi qui pars.

Tu as posé le premier pied dans une agence, sans savoir que ça allait te porter bonheur, le 1er juillet 1973, point de départ d’une réussite professionnelle exemplaire. Si certains ont choisi l’ascenseur, au risque de rester bloqués, toi tu as opté pour l’échelle dont tu as gravi patiemment chaque barreau. Ta carrière fût si riche de succès en tous genres que j’ai rapidement renoncé à en faire ne serait-ce qu’un résumé. Ce n’est pas un chapitre qu’il aurait fallu écrire, mais un tome, voire une saga intitulée « Didier Evrard, un autre regard ». A ce propos, je suis intimement persuadé que tu étais prédestiné à rentrer à l’agence. Un seul élément donnera corps à cette intuition. Tes initiales ne sont-elles pas D.E ? Malgré cette somme que représente ta vie professionnelle, j’en ai extrait un élément qui pourrait la caractériser, qui serait l’élément qui a sous-tendu toute ton action. Cet élément c’est le partenariat. On peut dire, avec la queue de cheval en moins, que tu es le Karl Lagerfeld du partenariat. Virtuose ciselant les relations jusqu’au moindre accessoire. Je sais que tu t’es souvent interrogé, sans t’appesantir outre mesure, sur le sens de ton action, te demandant souvent « Mais qu’est-ce que le partenariat ? » Poser la question c’est y répondre. Comme le disait Staline, cet homme à l’humanisme tout en retenue, « Le partenariat, c’est ce qu’on nous vend comme étant indispensable mais dont tout le monde aimerait se passer. » Le partenariat c’est : on se réunit, on boit un café, on fait un tour de table, on fait le compte rendu de la réunion précédente à l’écoute duquel on est étonné d’avoir décidé de faire tant de chose et d’en avoir fait si peu. Ensuite, nouveau tour de table pour savoir où chacun en est. Vous avez complètement oublié ce que vous deviez faire. Vous répondez que c’est en cours. Les deux grands classiques sont : je dois finaliser et j’attends des infos de machin, je vais le relancer. Personne n’est dupe, mais on fait comme si. Ensuite, comme on les a oubliés, on rappelle les objectifs. On papote. On cherche une date pour la prochaine réunion, ce qui prend de 15 à 30 minutes. Tout le monde est content genre « Dis donc, on a bien bossé ». Et chacun reprend ses habitudes car ce n’est quand même pas les autres qui vont nous dire ce qu’il faut faire.

Ainsi s’approche la fin et c’est avec respect et déférence que nous t’accompagnerons jusqu’à ton dernier jour…parmi nous.