mardi 29 avril 2008

Les nuits de Tunis




Notre président est, depuis peu, devenu modeste. Nous en avons été informés officiellement lors de sa dernière intervention télévisée. Si nous avons bien compris, il a fait, fait et fera des erreurs. Mais qu'on ne s'y trompe pas, erreur ne veut pas dire faute.

Toujours est-il que chaque jour notre président a l'occasion de nous confirmer sa modestie. C'est ainsi qu'hier il a pu dire à son hôte, le président Ben Ali, que lui Nicolas Sarkozy n'avait pas de leçon à donner à Tunis sur les droits de l'homme. Notre président est modeste et lucide.

samedi 26 avril 2008

LE PETIT TRAIN DE LA MÉMOIRE



Je vais être absent quelques jours. Je vous laisse résoudre l'énigme du petit train.

vendredi 25 avril 2008

Décoratif



Hier, pendant quelques minutes, j'ai regardé l'intervention présidentielle mais je n'ai rien écouté. Ce n'est pas de la mauvaise volonté de ma part. C'est de la faute de Poivre d'Arvor et du réalisateur.

Vous aurez certainement remarqué qu'un des soucis, qu'une des préoccupations de Poivre d'Arvor est sa coiffure. Cela fait des années qu'il lutte contre l'inexorable. Il essaye de nous faire croire qu'il n'est pas chauve ou peu s'en faut. Homme tronc par excellence, il se présente à nous toujours de face. Il sait que nous savons qu'il sait que nous savons mais il n'assume pas. Comme il est de face, je me suis toujours demandé ce qui se cachait derrière. Il est parfois arrivé que sa coiffeuse soit dans un mauvais jour. L'éclairage du plateau étant sans pitié, on pouvait discerner quelques centimètres carrés de crâne luisant mais rien de suffisamment probant.

Jeudi soir j'ai eu la preuve par l'image. Il faut croire que le réalisateur voulait nous distraire, trouvant notre président trop sobre et trop modeste, il voulait
mettre de bling-bling dans la réalisation. Du coup il nous a gratifié de mouvement de caméra à la Lelouch. Traveling, gros plan, caméra sur l'épaule, hors champ. Résultat, nous avons pu voir Poivre d'Arvor de dos et là nous avions la confirmation. Patrick nous avait bien caché sa calvitie. Remarquez, il devait se douter de quelque chose car vue de face j'avais l'impression qu'il était de dos.

Peut-on faire confiance à un journaliste qui dissimule, qui nous a caché si longtemps la vérité?

C'est le premier

C'est avec fierté qu'aujourd'hui j'ai touché mes premiers droits d'auteur avec ce discours que, sur commande, j'ai écrit pour les cinquante ans de mariage d'un couple, à partir d'indications données par un de leurs enfants.

"Chère Denise, cher Christian, maman, papa pour les intimes, comme tout le monde, vous êtes nés, mais vos années de naissance sont historiques. D’une part et surtout parce que ce sont les vôtres et d’autre part parce qu’elles eurent des conséquences, heureuses pour l’une et funestes pour l’autre. Toi, maman, par respect je ne préciserai pas le siècle, tu es née en 36. Toi, papa, tu as poussé le premier cri d’une longue série en 33. L’addition de ces deux nombres donnait un résultat plein de promesses. Furent-elles tenues ?

Denise qui, contrairement à l’autre, ne fut pas la reine du tambour, fit ses premières dents, ses premiers pas à Fresne le Plan d’où, telle une comète à la traîne flamboyante, elle vint s’épanouir sur les bords de l’Andelle pour ouvrir ses pétales à Fleury.

Quant à toi, Christian, Chri-Chri d’amour dans l’intimité, cette intimité qui se tisse à l’ombre de l’alcôve, c’est à St Hillier, à trois coups de pédales de Dieppe, que tu vis le jour.

Et, on ne sait pourquoi, le destin, disent certains, la force des sentiments qui nous font entrevoir le fruit sucré du désir, disent d’autres, toujours est-il que notre Denise et notre Chri-Chri se retrouvent dans la charmante bourgade de Bourg Beaudoin. Il est vrai qu’au début, ce point commun géographique est encore le seul lien qui les unit. Mais si ténu soit-il, ce lien sera décisif.

Toute petite déjà, notre charmante Denise a la fibre maternelle et c’est au sein de sa future belle-famille qu’elle va, en quelque sorte, passer son CAP petite enfance. Et qui va lui servir de cobaye ? C’est tonton François à qui Denise va mettre des couches. Il en a d’ailleurs gardé une en souvenir au dessus de la cheminée qu’avec fierté il vous montre après le dessert et vous sentez qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’il vous fasse une démonstration.

Ainsi, couche après couche, Denise et Christian vont connaître les premiers frissons de l’émoi pour l’autre, « L’émoi pour toi » comme le dit finement Gilles.

Comme si l’éloignement donnait envie de se rapprocher, comme si la pudeur était soluble dans l’eau, c’est après avoir mis la Méditerranée entre elle et lui, que Christian, par la poste, déclara sa flamme, que le temps, comme un souffle d’oxygène, ne fit qu’attiser. C’était l’évènement du bled.

Avant de lui dire « Je t’ai compris », Denise, en tout bien tout honneur, va faire connaissance avec « Le boulevard » à Rouen au service de Madame.

Comme le point d’orgue d’une passion d’avril, ils décident de ne plus faire qu’un le premier avril 1958. C’est sous un ciel chargé qu’a lieu la cérémonie à Bourg Beaudoin, ce qui fit dire à tonton François qu’il n’aimerait pas être à la place de ce Beaudouin.

Et c’est ainsi que 50 ans vont passer, s’écouler, s’égrener au rythme d’une nouvelle vie, d’une vie commune, d’une vie qui donnera la vie. Bien sûr, ce ne fut pas dimanche tous les jours. Quelques aspérités se firent jour. Le plaisir de vivre ensemble n’empêcha pas les chipotages. Conciliante et attentive, Denise composa parfois avec son ronchon et bougon mari victime, avec le temps, d’une surdité à intensité variable.

Et puis ce qui devait arriver arriva. Nos deux jeunes mariés ne furent pas tranquilles très longtemps. Tête la première, Gilles plongea dans la vie et prit sa place, toute sa place. A tel point, qu’il fallut déménager. La petite famille se retrouva rue de Gessard dans une petite maison, mais il vaut mieux un petit chez soi qu’un minuscule chez les autres. Douces années, temps d’un bonheur qui va s’achever et d’un nouveau qui va éclore avec la naissance de Frédéric qui lui aussi prend de la place. Tout ce petit monde va se retrouver à Sotteville.

Christian sait aussi travailler de ses mains. Après avoir commencé chez Marion, Christian, plus connu dans le milieu sous le pseudonyme de Chri-Chri la truelle, va poursuivre sa carrière chez Tamarelle.

Et puis arriva ce qui ne devait pas arriver. Disons que si c’est arrivé, en tout cas on ne l’a pas vu venir. Si l’on sait, dans les grandes lignes, comment cela s’est fait, en revanche, on ne sait pas pourquoi. Je suis donc le fruit du hasard, mais comme on le dit à juste titre, le hasard, ange gardien de nos espoirs inavoués, fait bien les choses et j’en suis l’éclatante et resplendissante manifestation.

Je ne peux aujourd’hui que bénir ce hasard qui me permet en ce jour

d’être parmi vous pour vous dire, maman, papa, que je vous aime, que nous vous aimons. Joyeux anniversaire."

mercredi 23 avril 2008

Quoi que



Vous aurez certainement remarqué que le temps a passé depuis mon dernier commentaire politique. Je dois vous avouer que depuis plusieurs semaines, l'exercice qui consiste à faire de l'humour sur le dos de nos femmes et hommes politiques devenait trop facile. Je n'avais, muni d'un bazooka, qu'à m'installer au coin de la rue et attendre cinq à dix minutes que passe l'ambulance. Même le comique de répétition risquait de ne plus faire effet. Ma roquette risquait de se perdre au milieu des autres. Les victimes changeaient de camp.

Ce n'était pourtant pas l'envie qui me manquait de tirer dans le tas, de les exploser, de les réduire en charpie, comme disait Pierre, de faire voler en éclat leur vérité, de piétiner leur bon sens, de faire une pipe de leur langue de bois. J'étais là, prêt à bondir, à planter mes crocs et mes griffes dans les rondeurs de Roselyne, à faire subir les derniers outrages à Rachida, à étrangler Xavier pour ne plus l'entendre dire "je vais vous dire la vérité". Et puis nous avons eu cette avalanche de ce que l'on a appelé les couacs. Pendant un moment, je me suis dit" Vas-y mon gars, traîne les dans la boue, leur bêtise le justifie". Quoi que...

Pourquoi cette soudaine retenue, ce laxisme diront certains? Plusieurs raisons. Même nos ministres ont le droit d'être humains, donc de se tromper, de dire des bêtises, de se contredire. Par ailleurs, autant je prenais plaisir à tirer sur les tanks avec mon lance-pierre, autant me mêler aux retourneurs de vestes ne me convient pas. Je ne dis pas que je ne céderai pas à la tentation, c'est si bon.

lundi 21 avril 2008

Ca fait pfuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit




Nous l'avons eu raide!

Donc hier l'équipe "Onycroit" dont j'avais l'honneur de faire partie, (photos avant-après), a participé au raid des lions. Comme le suggère le titre nous avons été victimes de nombreuses crevaisons qui ont sérieusement compromis nos chances de victoire qui, à en croire la presse spécialisée, nous tendait les bras.
A l'évidence certain dont, par esprit d'équipe, je ne citerai pas le nom, n'avait pas le matériel à hauteur de nos ambitions. D'aucun a eu besoin de quatre heures pour s'échauffer.

Quoi qu'il en soit, malgré la désinvolture de certains, l'âge d'autres et la méforme des derniers, sachant que le beauf d'Agnès cumule, nous avons fini à la 44ème place sur 83. Si, je vous le concède, ce n'est pas un glorieux classement, nous sommes fiers d'avoir terminé notamment grâce à un esprit de solidarité hors du commun car Patrick est bien gentil mais je lui conseille pour la prochaine fois de faire l'acquisition d'un matériel digne de ce nom. Cette solidarité nous a permis de surmonter les faiblesses individuelles.

Pour le réconfort, nous avons été invités dans la cossue, charmante et conviviale propriété d'un de nos coéquipiers où nous attendait la non moins accueillante et attentionnée épouse du maître des lieux qui nous avait préparé moult victuailles et breuvages. Nous la remercions chaleureusement.

Le repas, pris en toute simplicité sur la terrasse, donna l'occasion à notre prof de sport en fin de carrière de nous faire des révélations sur le monde médiatico-sportif, du genre untel est homosexuel (je me garderais bien d'utiliser les mots crus choisis par notre interlocuteur), telle autre n'est pas farouche...

Pour ce qui me concerne, j'ai passé une très bonne journée et je vous en remercie.

jeudi 17 avril 2008

Fabrique(s)



Je suis depuis longtemps fasciné par les ruines, les friches industrielles, les usines abandonnées, les maisons depuis longtemps inhabitées.
Ma préférence va aux constructions industrielles du 19ème siècle comme celle qui apparait sur cette photo. On devine la gloire, la majesté. Une noblesse de briques. Je pense aux personnes qui ont travaillé dans ce lieu en me disant qu'ils ont peut-être tous disparu. Il ne reste rien de ce qu'ils ont fait, de ce qu'il ont été.
Il reste le message pour un autre dieu, le triomphe d'une éternité.

lundi 14 avril 2008

C'était pour du faux




Pour éviter qu'elle n'enfle et ne se répande, j'apporte le démenti le plus formel à la rumeur selon laquelle j'aurais disparu corps et âme au cours du périple qui devait me mener au Tibet. Il est vrai que je devais me rendre à Lhasa pour tenter une nouvelle normalisation. Pourtant, c'est à Aillon le Jeune, première et dernière étape de mon voyage, que j'ai rencontré la félicité qui ma décidé à rester.

Vous trouverez ci-joint les vidéos de la glisse.

samedi 12 avril 2008

Le dernier survivant



C'est ce matin que j'ai reçu cette vidéo accompagnée d'un mot dont voici la teneur.

"Je...te...charge...(grand blanc)... de trans...mettre... cette vie...déo...à mes....fidèles... lec...teurs. Je...ne vous...oubli...erai...ja...mais.
Je vous...ai..."

C'est ainsi que ce termine l'ultime message de l'auteur des chroniques que vous aimiez tant. Les messages de réconfort pour ses proches seront les bienvenus.

samedi 5 avril 2008

Interlude



Je vais m'absenter quelques jours. A mon retour vous aurez droit à une soirée diaporama de mes vacances.

jeudi 3 avril 2008



La cage est aujourd'hui dorée.

mercredi 2 avril 2008

Corps caverneux (2)

Cette affiche, d'une bonne taille, peut être vue par les automobilistes et par les piétons. Elle donne à voir un corps tronqué puisqu'elle offre à notre regard un tronc, un tronc de femme. Pour être plus précis, on distingue le bas du dos, les fesses et le haut des cuisses. Disons que nous avons droit à un demi-tronc qui est, malgré tout, harmonieux. Après cette description succincte, nous devons nous poser la question suivante : que veut-on nous montrer? A première vue, on souhaite mettre en avant une culotte. Blanche, elle apparaît comme un trait d'union entre la simplicité et l'érotisme. Même si cette femme mi-tronc, qui n'a rien à voir avec le boulanger, ne nous laisse voir d'elle que peu de chose, le publicitaire semble estimer que c'est l'essentiel. Il suppose que ce bout de femme va nous donner envie. Mais envie de quoi?

Notre imagination va nous aider à répondre à cette question. Une imagination qui n'aura rien d'original, fortement influencée qu'elle est. La position du mi-tronc laisse penser que la femme à qui il appartient est penchée, le buste en avant, les mains reposant sur la table de la cuisine. Il est vrai que rien n'indique qu'elle soit dans la cuisine. C'est ma touche personnelle, l'espace de liberté qui m'est laissé par le publicitaire.

mardi 1 avril 2008

Corps caverneux (1)

Il est des matins...C'est ainsi que j'ai commencé. Pour tout vous dire, c'est toujours comme cela que je commence. Un début de phrase qui me passe par l'esprit sans savoir comment je vais le compléter. J'ai donc ainsi procédé aujourd'hui sauf que mon imagination a pris la forme de trois points de suspension. "Il est des matins...", est un bon début, un début qui a de la classe. Je l'ai trouvé en descendant à pied au bureau (ne cherchez pas la contrepèterie). Je me le suis dit plusieurs fois. J'aurais dû me méfier, l'évidence est parfois trompeuse. J'aurais pu compléter par "où". Tellement persuadé que la suite viendrait toute seule en l'écrivant, je ne l'ai pas cherchée. Résultat, je ne l'ai pas trouvée.

Pour ne rien vous cacher, j'avais l'intention d'écrire une chronique sur les culottes Sloggy. Dans l'un des abris bus qui jalonnent mon itinéraire, s'offre à mon regard, depuis quelques jours, une publicité pour ces culottes. Cet abris bus se trouve au bout d'une ligne droite d'environ deux cents mètres, ce qui laisse le temps à un certain nombre d'idées de me traverser l'esprit. J'ai, à ce propos, remarqué qu'une idée, idée au sens large, n'a pas besoin d'être formulée pour exister. Par peur de m'embrouiller, je ne vais pas développer cette idée. La suite de mon propos devrait illustrer ce concept, suite que vous pourrez lire demain.

Vous avez remarqué que plusieurs jours ont passé sans chronique. J'étais parti dans un monde sans. Sans disque dur, sans carte graphique, sans internet, sans clic que remplace le tic-tac du temps, sans souris à longue queue.