samedi 28 février 2009

Croix de bois croix de fer



Est-il notre croix, est-il déjà en enfer? La réponse est non. Notre président est comme le pape, il ne peut se tromper. C'est l'infaillibilité présidentielle qui repose sur le dogme de la rupture. Si parfois nous ne comprenons pas, le vicaire en chef de l'Elysée, monseigneur Guéant, nous explique. Prenons l'exemple de la nomination de François Pérol. Notre président a, sur le sol italien, déclaré que la commission ad hoc s'était réunie, qu'elle avait donné son accord qui serait sous peu transmis à qui de droit. Si rien de tout ça n'était vrai, seul le président de la dite commission avait donné son avis à titre personnel, le vicaire nous a doctement expliqué que les propos de notre infaillible étaient potentiellement vrai. Ce qui n'est pas aujourd'hui le sera demain.

dimanche 22 février 2009

retour



Je n'avais pas trop d'idée pour mon retour et puis ce n'est que mon retour, pas de quoi en faire un plat dominical.
Au gré de mes pérégrinations j'ai croisé le chemin de quelques spécimens de ceux qui vont jusqu'au bout du leur même si ce n'est qu'une illusion de plus. Ne les connaissant pas je n'en pense rien si ce n'est qu'ils ne reflètent pas notre précarité.

samedi 14 février 2009

La filière de la bêtises (et une quiche, une)

Ce billet aurait pu être titré "kikadi you caille di". La réponse est devenue évidente. Au fil des jours, truffant chacune de ses interventions de propos sujets à caution, notre président nous assène des mensonges, des demi-vérités, des amalgames, des raccourcis dénaturant la réalité, allant même jusqu'à détourner à son profit la position d'Axel Kahn à propos de la réforme du statut des enseignants chercheurs. Il prend à chaque fois bien soin de donner à ces propos la couleur de l'évidence après les avoir fait mariner dans un bain de bon sens ponctué du célèbre "Tout le monde le sait". Le journaliste se trouvant en face ne souhaitant pas paraître comme le seul qui n'était pas au courant, acquiesce avec un sourire entendu. J'attends d'un président démocratiquement élu qu'il soit honnête. Je crains que ce type de propos soit des aveux de faiblesse, d'impuissance.

Voici donc un exemple de propos à l'emporte pièce, dont le fond et la forme font penser au café du commerce qui en la circonstance n'est pas agréable.

"Il y a une filière économique pour vos enfants. C’est une blague. Parce que la filière économique ES, mettez vos enfants dedans, et ils ne peuvent pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques. Qu’est-ce que cela veut dire ? On dit à ton gosse, fais la filière économique, tu pourras faire de l’économie et à l’arrivée ils ne peuvent pas se présenter. Ce n’est pas admissible".

Ces propos ne peuvent provenir que d'un esprit étriqué, ignorant qui dénie à tout un chacun la capacité à se construire un projet et à le mener à son terme. Qu'un élève qui prépare un CAP de plombier veuille exercer le métier de plombier est fort probable alors que l'on peut être en ES sans avoir pour projet de faire des études supérieures d'économie. Ce n'est d'ailleurs pas l'objectif de cette série.

L'association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales a tenu à préciser :

"En 2006-2007, les bacheliers ES représentaient 43% des élèves des classes préparatoires Economiques et Commerciales et 37% des élèves intégrant 24 grandes écoles de la Banque Commune d’Epreuves, alors qu’ils ne représentent que 31% des bacheliers généraux et que les places qui leur sont offertes en classes préparatoires sont bien moindre que pour les bacheliers S. Par ailleurs, 60% des étudiants admis dans les écoles de commerce après le bac sont issus de la série ES, ainsi que près de la moitié des étudiants des Instituts d’Etudes Politiques"

Saint Valentin



vendredi 13 février 2009

Naissance d'une rivalité (moi émois 5)

C'est emmitouflé que j'ai quitté la maternité (1), dernier sas avant d'être lancé dans le combat de la vie. Le premier combat singulier que j'ai eu à mener m'a bien sûr opposé à mon père. Ce sont souvent les proches dont il faut se méfier le plus. Je ne l'avais pas identifié en tant que père mais comme imposteur voulant me soustraire ma mère. Comme elle était ma mère, il n'était pas question qu'elle soit sa femme, même si les besoins à assouvir n'étaient pas de même nature.

A cette époque, pas si lointaine, les bébés passaient le plus clair de leur temps dans la position couchée. Les autres étaient davantage des voix que des visages qui, comme des satellites autour d'un astre, passaient devant mes yeux en faisant des grimaces ridicules et censées me faire rire comme les onomatopées que leurs lèvres prononçaient.

A cette époque, toujours aussi peu lointaine, seules les femmes se laissaient aller à exprimer les émotions que faisaient naître les enfants. Les hommes restaient des hommes soucieux de préserver une virilité qu'un tendre sourire était susceptible d'entamer. Mon père lui était fier d'avoir un fils mais en son for intérieur. Dans son esprit le fils était un concept. J'existais dans la phrase "J'ai un fils". J'allais devoir attendre la pleine maturité pour acquérir une réalité charnelle.

Notre premier lieu d'affrontement, notre premier champ de bataille fut la chambre parentale où je fus convié à passer mes nuits. En l'absence de Françoise Dolto, mes parents, comme beaucoup d'autres, pensaient qu'un bébé est incapable de ressentir ce qui se passe autour de lui et de ce fait agissaient comme si ils étaient seuls. Mais comme Françoise et Edwige le révélèrent, c'était loin d'être le cas.

(1)je rappelle que c'est une fiction.

mardi 10 février 2009

Robert et moi



A la demande générale, une autre photo de Robert et de sa choriste. Comme vous certainement, je me demande si il l'a culbutée.

lundi 9 février 2009

Et une quiche, une

Cette semaine je n'avais que l'embarras du choix. J'avais d'abord pensé à Luc Besson pour cette curieuse idée de dénonciation des passeurs de clandestins. Un minimum de réflexion lui aurait permis de constater que cette mesure, qui par ailleurs ne fait l'objet que d'une circulaire, aurait pour effet de mettre en danger les immigrés clandestins, sans parler du fond de cette idée. A l'évidence cette mesure a été pondu sans réflexion, sans concertation. Ce pose le problème de la valeur juridique d'une circulaire. Un précédent texte prévoyait ce genre de mesure ce qui n'a pas empêché des prostituées étrangères d'être reconduites à la frontière après avoir dénoncé leur proxénète. Ensuite il faudrait que les conditions d'accueil soient réunies pour une insertion. Comme souvent, les clandestins ont encore de la famille dans leur pays d'origine. Dans le cas d'une dénonciation non seulement le clandestin est en danger, mais sa famille n'est pas à l'abri des représailles des organisations mafieuses qui organisent ce trafic.

La deuxième candidate était Laurence Parisot qui n'a pas trouvé mieux pour illustrer les difficultés des chefs d'entreprise que de mettre en avant le suicide de deux d'entre eux, ce que l'on ne peut que le déplorer. Nous pourrions, si nous n'hésitions pas à utiliser le malheur des autres, lui rafraîchir la mémoire en lui parlant des milliers de salariés victimes de l'amiante, des salariés tués ou handicapés à la suite d'un accident du travail.

Mais malgré ces bons clients, j'en ai choisi un troisième en la personne de mon ami Frédo. Je n'ai pas pu résister. Vous allez me dire que c'est une cible facile et vous aurez raison mais la tentation est trop forte. Donc, le gars Freddy a tenu à défendre l'idée du transfuge Besson. Il a ainsi précisé que " La dénonciation est un devoir républicain" faisant la distinction entre la délation qui est mal et la dénonciation qui est bien. Le bien et le mal. Les certitudes. Ce que je propose est bien, c'est vous qui pensez à mal. Pour un clandestin, quel est le sens de "devoir républicain". On peut imaginer que nombre de clandestins vivent dans la précarité, l'insécurité et sont dans une situation de faiblesse et notre République utiliserait cette faiblesse pour obtenir gain de cause, ferait du donnant-donnant. On pourrait comprendre un clandestin qui hésiterait à adopter les valeurs de cette République. Et notre Fred qui du haut de ses certitudes décide de ce qui est et n'est pas républicain. Avec lui, à n'en pas douter que d'ici peu le mot républicain sera une insulte.
Si l'on consulte le dictionnaire, comme nous y engage Freddo, on constate que la dénonciation est désintéressée alors que la délation est faite par intérêt. Qu'en est-il dans le cas qui nous occupe? Si le clandestin dénonce son passeur il recevra un titre de séjour en échange. La dénonciation est donc intéressée. Il faut se rendre à l'évidence que la dénonciation est une délation. Comme selon notre ami Fred "la délation est condamnable car se faisant au détriment de gens honnêtes" , les passeurs sont des honnêtes gens.

Pour finir rappelons cette phrase de notre président lors des universités d'été du MEDEF en 2007 "A quoi sert-il d'expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c'est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ?"

Précisions STAPS



"Si la filière STAPS connaît effectivement un vrai problème de débouchés dans le métier de l'enseignement (le nombre de places au CAPEPS a été drastiquement réduit ces dernières années), elle a plutôt bien réussi dans la diversification de ses débouchés dans le privé (entraînement, management du sport, encadrement).

La filière présente des statistiques en terme d'insertion tout à fait honorables. En 2005, une étude du CEREQ (Centre d'études et de recherches sur les qualifications) annonçait ainsi, pour les étudiants en STAPS, un taux de chômage à 8% trois ans après leur sortie d’étude contre... 12% pour les autres filières universitaires.

Le problème des STAPS, bien plus que le chômage, réside plus dans le type de contrat et le niveau de rémunération qui ne sont pas, dans le secteur des métiers du sport, en adéquation avec leur niveau de qualification.

Mais le tableau d'ensemble n'a rien à voir avec la caricature qu'en fait le président, d'autant que les effectifs de la filière ont fondu depuis 5 ans (36.000 en 2007 contre 47.000 en 2003)".

Robert et moi


Robert Plant, Alison Krauss et le producteur T Bone Burnett

"Le duo formé par Robert Plant et Alison Krauss a triomphé aux Grammy Awards, enlevant le prestigieux prix du meilleur album et quatre autres trophées lors de la 51e édition des récompenses musicales américaines qui a également distingué les Français de Daft Punk, dimanche à Los Angeles".



Il est facile de comprendre pourquoi Robert n'est pas pressé de participer à la reformation de Led Zeppelin si il l'a jamais envisagé.

samedi 7 février 2009

Cinéma

Hier soir avec ma chère et tendre nous sommes allés voir un film dont j'ai oublié le titre, ce qui, me concernant, n'est pas une indication sur l'intérêt que j'ai pu lui porter (phrase confuse). Le thème du film est que faisons de notre vie, vivons nous notre vie, notre vie n'est-elle pas qu'une superposition de conformismes...
Autant vous le dire tout de suite je n'ai pas aimé. C'est un film américain. Tout au long de cette histoire, le réalisateur semble douter de l'intelligence du spectateur. Toutes les scènes qu'il juge importantes sont comme soulignées d'un gros et gras trait de feutre noir. Et si jamais nous n'avions pas compris, la musique en rajoute une couche. Je lui suggère pour la prochaine fois de passer certaines scènes au ralenti et de prévoir des pancartes sur lesquelles pourrait être écrit "Attention, scène importante".
Bien sûr, j'exagère. Je n'ai pas été insensible à tout. Certaines scènes m'ont touché. Ces personnages surnagent dans leur quotidien fait de frustration, d'impuissance, de renoncements, de désespoirs, d'égoïsme. Mais bon...
Quoiqu'un film pendant lequel je ne m'endors pas ne peut pas être entièrement mauvais. J'ai découvert un des talents de DiCaprio que je ne soupçonnais pas. Il est capable de jouir en moins d'une minute. Je dis "Chapeau l'artiste".

Ca me revient, ce sont "Les noces rebelles".

vendredi 6 février 2009

Qui a dit

"Je voudrais que quand nos jeunes s'inscrivent..."

lundi 2 février 2009

Prise d'otages



Aujourd'hui encore des millions de travailleurs, de gens modestes qui n'ont pas les moyens d'acheter des pneus à clous ou tout simplement des chaînes ont été pris en otages par un grand nombre de flocons de neiges, des centaines de millions selon Météo France, quelques milliards selon les usagers. Les flocons doivent comprendre que l'hiver n'est certainement pas la meilleure période pour tomber. Encore une fois, la liberté de millions et de millions de nos concitoyens a été bafouée, les droits les plus élémentaires foulés aux pieds. Ce sont à nouveau les plus faibles qui sont victimes, qui sont les premiers touchés. Il n'y a pas de fatalité. Si il le faut, nous légiférerons pour que cessent ces entraves. Mais les flocons doivent savoir que nous sommes ouverts au dialogue, que ma porte, par conviction et par culture, reste ouverte et que rien ne se fera sans concertation mais que le gouvernement, en cas de blocage, saura prendre ses responsabilités. Mais je veux croire et reste persuadé que chacun dans cette affaire saura raison garder. C'est en toute transparence que les choses sont sur la table.

dimanche 1 février 2009

Aujourd'hui

C'était le 1er. Comme un début. Nous attendions à trois dans un lit. Prêt à nous en échapper. Impatients.Nous avions encore des visages d'adolescents. Nous guettions les signes. Celle qui était sage les interprétait. Nous étions blottis dans la chaleur de l'attente. Le temps qui passait nous rapprochait de la vie. L'instant d'un souffle. Nous étions là comme plus jamais nous le serions. Elle seule. Nous étions sortis du temps sans savoir que la première seconde serait une seconde de moins.

Elle était nous mais nous ignorions encore tout d'elle.

Rien


Dans le tourbillon de la vie, j'ai décidé d'écrire sur rien, le vide, niquedouille, le vent, le sable qui coule entre les doigts, ces rêves que le matin efface, ces noms que l'on oublie, tous ces morceaux de fil que l'on a perdus, ces ruines que le temps recouvre, ces regards jetés, ces souvenirs sans mémoire, ces visages sans identité, ces souffrances qui ne nous sont pas parvenues, ces larmes qui ont séché, ces oiseaux qui s'envolent, ces rues désertes, ces empreintes sur la plage, ces cailloux que nous faisons rouler sur le chemin, ces bruits qui nous parviennent, ces inconnus que nous croisons, ces bulles que nous n'avons jamais percées, ces affichent qui se décollent.

Ne rien croire mais vivre nos amours.

Plaisir solidaire


Comme un croissant au beurre encore chaud que l'on trempe dans le café fumant du dimanche matin et dont jouit notre bouche affamée, libérant des arômes qui envahissent notre nez , cet article m'a fait du bien, provoquant en moi (en qui d'autre?) une bandaison (mot qui n'existe pas) cérébrale se propageant bientôt à tout mon corps. Je me suis étiré et suis retourné au lit...



Le dimanche de M. Bertrand


Xavier Bertrand est un homme important, responsable, décideur. Pas le genre de personne à perdre son temps. Ex-ministre du travail, le voilà responsable de l'UMP.
En décembre 2008, à l'Assemblée nationale, il défendait le travail du dimanche : " Les amendements que défendra le groupe socialiste tendront tout simplement à invoquer la sauvegarde du droit au bonheur des tournois de belote, des tournois de fléchettes, des concours de majorettes ou de la pratique de la musculation ! " Et de continuer : " Les amendements que vous défendrez viseront à soumettre les dérogations à l'avis du club d'échecs local, du club de natation ou d'arts martiaux ! "
Ah, Monsieur Bertrand ! Dans votre mépris pour les joueurs de belote et les majorettes, vous oubliez un nombre considérable d'activistes du dimanche qui revendiquent, comme vous le dites, le droit au bonheur : tous ceux qui font l'amour le matin, qui se prélassent au lit, qui lisent le journal en pantoufles, qui vont à la messe, qui prennent longuement un bain, qui courent dans les bois, qui cuvent la fête de la veille, qui causent avec leurs enfants, qui jouent du trombone, qui ne font rien, qui rêvent, qui vont distribuer des tracts sur le marché, qui...
Vous avez raison, où irions-nous si on prenait garde au droit au bonheur de tous ces gens-là ? Si, en démocratie, on prêtait attention aux " gens ordinaires ", selon la formule de George Orwell ? Les gens ordinaires ne rêvent pas d'être président de la République.
Imaginons un dimanche idéal selon M. Bertrand. Lever 8 heures. Café, chemise, rasage, baiser aux enfants, on se dépêche, il faut aller à la zone commerciale dès l'ouverture pour bénéficier de la super-promotion sur les nouveaux dézingueurs à roulettes qui font fureur au bureau.
On s'enfourne dans le break avec les gamins, on galope dans les allées de l'hypermarché , on achète. Joie. Midi. La fête continue : on va au fast-food de la zone, avant de foncer chez Eurodisney.
Les mots manquent pour dire l'extase qui saisit alors la famille. Retour dans les embouteillages. Pas grave : derrière, les gamins jouent sur les jeux vidéo achetés le matin (il y avait une super-promo).
Le soir arrive. Monsieur étudie un dossier, couche les enfants, regarde la télé, pour se détendre. Demain c'est lundi : on n'aura pas le temps d'aller au magasin.
Monsieur Bertrand, si on travaille toujours plus, on fabriquera et on vendra toujours plus, et on polluera toujours plus. Cela s'appelle la crise écologique.
Depuis vingt ans, en France, la productivité du travail a augmenté en moyenne de 2 % par an. Cela signifie qu'avec la même quantité de travail, on produit toujours plus.
Donc, si l'on veut limiter notre impact écologique, on doit travailler moins. Travailler moins pour gagner autant, et faire autre chose de son temps : parler, échanger, discuter, rêver, donner. Non seulement, il ne faut pas travailler le dimanche, mais il faut partager le travail. Partager ? Ah oui, un gros mot.
Hervé Kempf