samedi 14 février 2009

La filière de la bêtises (et une quiche, une)

Ce billet aurait pu être titré "kikadi you caille di". La réponse est devenue évidente. Au fil des jours, truffant chacune de ses interventions de propos sujets à caution, notre président nous assène des mensonges, des demi-vérités, des amalgames, des raccourcis dénaturant la réalité, allant même jusqu'à détourner à son profit la position d'Axel Kahn à propos de la réforme du statut des enseignants chercheurs. Il prend à chaque fois bien soin de donner à ces propos la couleur de l'évidence après les avoir fait mariner dans un bain de bon sens ponctué du célèbre "Tout le monde le sait". Le journaliste se trouvant en face ne souhaitant pas paraître comme le seul qui n'était pas au courant, acquiesce avec un sourire entendu. J'attends d'un président démocratiquement élu qu'il soit honnête. Je crains que ce type de propos soit des aveux de faiblesse, d'impuissance.

Voici donc un exemple de propos à l'emporte pièce, dont le fond et la forme font penser au café du commerce qui en la circonstance n'est pas agréable.

"Il y a une filière économique pour vos enfants. C’est une blague. Parce que la filière économique ES, mettez vos enfants dedans, et ils ne peuvent pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques. Qu’est-ce que cela veut dire ? On dit à ton gosse, fais la filière économique, tu pourras faire de l’économie et à l’arrivée ils ne peuvent pas se présenter. Ce n’est pas admissible".

Ces propos ne peuvent provenir que d'un esprit étriqué, ignorant qui dénie à tout un chacun la capacité à se construire un projet et à le mener à son terme. Qu'un élève qui prépare un CAP de plombier veuille exercer le métier de plombier est fort probable alors que l'on peut être en ES sans avoir pour projet de faire des études supérieures d'économie. Ce n'est d'ailleurs pas l'objectif de cette série.

L'association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales a tenu à préciser :

"En 2006-2007, les bacheliers ES représentaient 43% des élèves des classes préparatoires Economiques et Commerciales et 37% des élèves intégrant 24 grandes écoles de la Banque Commune d’Epreuves, alors qu’ils ne représentent que 31% des bacheliers généraux et que les places qui leur sont offertes en classes préparatoires sont bien moindre que pour les bacheliers S. Par ailleurs, 60% des étudiants admis dans les écoles de commerce après le bac sont issus de la série ES, ainsi que près de la moitié des étudiants des Instituts d’Etudes Politiques"

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