mardi 25 octobre 2016

Souffle

Elle veille sur son sommeil. Un voile apaisant. D'anciennes merveilles. La douceur de ses rêves. Il n'attend plus le matin. Il n'attend plus le jour. Pour toujours. La lumière s'incline. Lorsque la vie décline.

dimanche 23 octobre 2016

Eternel

Retour à Moscou
Ça vaut le coup
Le coup de matraque
Après la traque

Retour à Alep
État d'alerte
Bastonne Poutine
C'est la routine

Retour à Homs
Y a plus d'homme
Écrase Bachar
Arrête ton char

Retour en mer
Vagues amères
La tête sous l'eau
On veut leur peau

Retour en France
Rejet en transe
Têtes de coupables
Roulent sous la table

Retour auprès de toi
Encore, encore une fois
Ombre, tu m'accueilles
Nos vies tournent et s'effeuillent

  

samedi 22 octobre 2016

De pirate


                                          Extrême haine. C'est la peine. C'est pas la peine.
                                                     Douleur, mais j'entends ton cœur.
                                               Au détour, vers toi mon amour je cours.



                                                              (Œuvre de Leland Lee)

Un soir au concert (2ème partie)

Après m'être assuré que Deaf in stéréo avait bien terminé, je suis allé boire une bière. Je n'aime pas boire une bière pendant un concert. Ça encombre et il suffit que l'on gigote pour s'en mettre partout. En d'autres circonstances, s'en mettre partout peut donner envie mais pas là.
Je retourne dans la salle et là sur la scène The see no evils. J'avoue que je les avais écoutés pour la première fois 24 heures plus tôt. Et chacun sait qu'il y a parfois loin de la galette aux planches. Avant les premières notes, je les regarde. Jeunes. Un guitariste et un batteur bien coiffés. Un bassiste, version blonde et vivante de Joey Ramone. Un chanteur qui serait un mixte entre Jimmy Somerville et Phil Collins. Je sais, jamais le physique.
Sans coup férir, ça ma plu. Un groupe sorti de l'ombre du garage. Du carré aux angles arrondis. J'adore ces groupes sans leader qui s'en donnent à cœur joie (expression un peu surannée). Un chanteur à la voix puissante qui cimente le tout sans la ramener. Un bassiste un peu sur son quant-à-soi avec un son un peu en retrait. Trouvant que souvent la basse écrase tout, je ne vais pas me plaindre. Un guitariste qui n'a rien d'un hero mais dont je m'accorde à dire que son set était dépourvu de superflu. Un batteur qui lui, il est vrai, tape, frappe, déboule, vibre plus vite que son onde. Tout ça pour dire que The see no evils ne regarde pas à la dépense avec prestation vrombissante non dénuée de mélodie. J'ai cherché à qui ils pourraient me faire penser et faute de culture, j'ai laissé tombé. De toute façon, The see no evils se suffit à lui-même.
Me restait plus qu'à aller retrouver Anthony Trollope.

Aux organisateurs et mentor je dis merci pour tout et pour le reste. 

jeudi 20 octobre 2016

Un soir au concert (1ère partie)

 J'y vais, j'y vais pas. Un peu plus et je n'y allais pas. Un peu plus et je restais sous la couette avec Anthony Trollope. C'est bien aussi mais ce n'est pas le même style. Au bout du bout, j'ai fini par y aller. Faut dire que Jorge m'avait mis la pression (je tais son nom de famille pour protéger son anonymat). Je peux vous dire que je ne l'ai pas regretté.

D'abord Deaf in stéréo. De l'énergie. Droit devant. Pas de détail, directement dans le vif du sujet. Les portes du garage étaient grandes ouvertes et le moteur ronflait à toute berzingue (on disait ça quand j'étais petit, à toute berzingue). Quand j'ai vu le batteur torse nu, j'ai tout de suite su qu'il n'avait pas fait le déplacement pour caresser les cymbales et frôler la grosse caisse. Et de fait, dès les premières notes, ça a bastonné. Bien qu'étant un garçon sensible, j'aime bien quand ça bastonne. Une basse solide qui balise la partition mais pas envahissante. Un chanteur guitariste qui peut éructer, vriller, saturer et qui, faute de pouvoir exploser, en a dans les pistons (pour filer la métaphore). Au milieu de tout ça, sur le côté pour être plus précis, le clavier. Douces notes mélodiques. Comme une noix de crème Nivéa sur barbe rapeuse. A cent à l'heure sur le boulevard de la torpeur. Loin de l'élégance mélodieuse de Grapes. Mais c'est tellement bon de s'en mettre plein les doigts. Deaf in stéréo désensable. Mes oreilles l'entendent encore. Encore, c'est ce que j'ai entendu après le dernier morceau.
Regret de ne pas avoir pris mon appareil photo.

mardi 18 octobre 2016

Un soir au cinéma

Hier soir, accompagné d'un nombreux public, je suis allé voir "Voyage à travers le cinéma français". Je vais brièvement commencer par ce que je n'ai pas aimé. Bertrand Tavernier avait été invité pour parler de son film, du cinéma et répondre aux questions du public. Comme souvent, voire comme toujours, les questions du dit public n'avaient aucun intérêt (c'est moi je qui le dis). Ces questions n'ont pas donné l'occasion à Bertrand Tavernier de nous parler de cinéma. Il souhaitait certainement nous parler de la Lune et le public l'interrogeait sur la longueur du doigt.
Pour tout dire, comme souvent, voire comme toujours, le film se suffit à lui-même. Il ne parle que de cinéma et nous étions venus pour ça. Il est dénué de tous les ressentiments qui parsèment la vie de Bertrand Tavernier. Bien sûr, j'aurais aimé voir davantage d'extraits, de témoignages, d'analyses mais je n'ai pas vu passer les 3h15. Voir pour la première fois sur grand écran toutes ces actrices et tous ces acteurs, tous ces visages en gros plan et toutes ces scènes que j'avais vues différemment a été un grand plaisir. Découvrir des compositeurs, des metteurs en scène dont je n'avais jamais entendu parler a confirmé toute la richesse de notre cinéma et donné l'envie de replonger dedans.
Merci pour tout et pour le reste.

lundi 17 octobre 2016

Navette prend le frais


Dans la rue

Je vis son visage sans âge. Comme les dernières pages d'un livre que personne ne lit plus. Qui s'en souviendra? Qui s'en souviendra encore? Il y a tellement de choses à se souvenir. Il était assis, immobile. Peut-être n'était-il déjà plus là. Tout autour, le mouvement des passants. D'autres vies. Comme des lignes qui finiront par se rejoindre.  Vivant, mort. A peine né, sa mère devait l'avoir pris dans ses bras. Le regardant sans y croire, elle a pleuré, elle a souri. Elle l'a embrassé. Elle l'a aimé. Il a vécu dans d'autres cœurs. Dans d'autres corps. Dans d'autres pensées. Il tendait la main. Tendre la main. Je regardais sa solitude. Nous étions séparés par mon hésitation. Je me suis assis à côté de lui. En attendant, je cherchais des mots. Dans le silence. Je ne sais pas pourquoi, absurdité cérébrale, je me suis souvenu de cette phrase de je ne sais plus qui : après l'amour, le premier qui parle dit une connerie (en substance). J'ai laissé les mots où ils étaient. Nous avons pris et partagé notre temps. 

samedi 15 octobre 2016

vendredi 14 octobre 2016

Paradoxe

Illusion. Alluvions d'hier. Quand le manque se dépose. Offre une pose. Que reste-t-il encore? D'encore plus fort. Dans l'angle mort. Des herbes folles s'envolent. Desséchées s'éparpillent. Comme la légèreté des brindilles. Filent hors du regard. Revenir plus tard. Encore plus tard. Quand il sera trop tard. Libéré du temps. Il ne sera plus temps. L'espoir du vent violent. Par moment. La nuit se fait jour.

jeudi 13 octobre 2016

Si proche

L'amour en cours. Toujours trop court. Court tout autour. A perdre haleine. Tout au long du jour. Autre. Tout autre. L'audace retenue. Comme la peur de la vie. Les échardes éparses parsèment. S'enfoncent, ronces absconses. Errance d'enfance. S'épanche. Dérive loin des rives rêveuses. Frêle et indécis. Ce qu'en somme nous sommes. 

mercredi 12 octobre 2016

Pardon?

J'ai beau faire, rien ne me passe par la tête. Rien n'y fait, c'est bête. Je lis, je regarde, j'écoute mais y a rien à faire. Reste plus qu'à me taire. Tout s'échappe, je ne retiens rien. Je fais des efforts mais en vain. Comme une citrouille évidée, pas la moindre idée. Des courants d'air mais pas de courant d'idée. Tous ces trucs qui se passent et j'oublie tout, c'est l'impasse. C'est pas faute d'essayer mais je dois être rayé. Tout se mélange. C'est étrange. Les images, les légendes, ça correspond pas. Même pas de pensée unique, j'en n'ai pas une seule. Comme un gars de la Marine, j'ai des avis et je me fais des idées. Elles sont bien reçues. Va falloir que ça change. 

mardi 11 octobre 2016

Pas drôle

Il aurait suffi de... C'est parfois ce que nous nous disons. Il aurait suffi de... Ça ne sert à rien. Nous le savons. Mais c'est comme si nous avions l'infime, l'infirme, espoir de revenir en arrière. Nous savons que c'est impossible mais, ne serait-ce que quelques secondes, nous avons envie d'y croire. Il aurait suffi de...comme une formule magique qui nous replongerait dans l'enfance. Ce temps où nous disions on aurait dit que...Rien n'était vrai mais nous croyions à tout. Il aurait suffi de si peu de chose. Il aurait suffi d'un mot. Il aurait suffi d'une seconde. Il aurait suffi d'un sourire. Il aurait suffi d'un rien. Mais rien ne suffira jamais. Nous le savons.

lundi 10 octobre 2016

Comme on voudra (mauvais rêve)

Les astronautes ne vont plus sur la lune
Les cosmonautes ne font plus la une
Les fusées sont dans les musées
Cap Canaveral est désabusé

La nuit l'amour propre capote
Je ne reconnais plus mes potes
Dans la rue les formes chagrinent
Finkel et Zem nous assassinent

L'espoir s'échoue sur le sable
On est prié de se mettre à table
La haine traîne dans la plaine
Comme si l'amour était à la traîne

Au-delà des monticules
Flottent les particules
Dans l'air du temps je respire
De ne pas connaître le pire

Mais je m'éveille et tu es là
Je suis sûr que c'est toi
Puisque je t'aime
Dans ce matin qui nous emmène









dimanche 9 octobre 2016

Navette et ses amis


Un matin au cinéma

Après la consternante et paresseuse daube "Eight days a week", je me suis dit que nous ne pouvions pas en rester là, ne serait-ce que par respect pour le cinéma et la musique. Clin d’œil kaléidoscopique, c'est à quatre, dans le doux vent du petit matin, que nous nous sommes retrouvés dans le hall de l'Omnia. Un groupe de 4 composé de trois musiciens. Après quelques moqueries à destination d'un handicapé temporaire, nous nous sommes engouffrés dans le couloir qui menait à la salle. Après un court-métrage, oui oui vous avez bien lu, un court-métrage, nous nous sommes laissés porter par la voix et l'histoire de Padovani. Sans effet de manche ni melon, le corse nous a raconté une partie de sa vie. Et comme toujours, quand il s'agit des années fin 70 début 80, je me demande pourquoi comme un naze je suis resté de ce côté-ci de la Manche. L'idée d'aller de l'autre côté ne m'a même pas traversé.
De club en club, de concert en concert, nous traversons Londres. A géométrie variable, les groupes se font, sont à deux doigts de se défaire et avec un accord do-ré font fortune. La musique, les musiciens, les groupes voyagent et nous font voyager non sans éveiller la nostalgie, cette sensation que décidément ils étaient sacrément vivants.
Allez-y.

samedi 8 octobre 2016

Navette du champ des possibles

https://www.facebook.com/lechampdespossiblesrouen/

vendredi 7 octobre 2016

Dépérir (aux éclats)

Je ne voulais pas m'endormir. Je voulais entendre encore tes soupirs. Je voulais attendre l'apaisement. Je voulais entendre encore tes rires. Je voulais encore m'approcher à n'en plus finir. Je ne voulais pas encore des souvenirs. Je voulais encore te dire. Dans tes yeux je voulais me découvrir. Je voulais être ton reflet.

jeudi 6 octobre 2016

Rien de plus

Ce matin, après m’être réveillé, je me suis levé. Ce moment où l’on est débarrassé des souvenirs de la veille encore en sommeil. Noir dehors, noir dedans. A se demander si j’avais ouvert les yeux. J’ai atteint à tâtons et à petits pas le couloir. Le couloir, cet entre-deux dont la traversée confirme que la nuit est finie. A peine avais-je quitté les froissements étoffés que je ressentis quelque chose qui pouvait s’apparenter à une envie. Rien de précis. Encore qu'un soupçon. Probablement les dernières caresses d'un rêve. Sensation qui resterait dans l'ombre moite du désir.     

Je dirais même plus

Les tintinophiles tintinnabulent.

mardi 4 octobre 2016

Déjà

Les larmes retenues. Dans le temps ténu. Quand la peine s'atténue. Lorsque le souvenir dénué me rappelle les nuées imprécises. Le temps sinueux dévale jusqu'à toi. Les brides d'un passé ridé s'incrustent, dessinent les rires émus. Si peu de rien. Comme une dernière fin. Le temps se déplie. Nous quitte et se perd.  

Du spectacle

Sorte de Christ domestique, adepte de la verticalité, je suis cloué au lit. Comme si un ultime clou était venu se ficher dans le bas du dos. De mon dos. Aurais-je pour vocation de sauver le monde?

Lucidité (enfin)

Je m'étonnais de plaire aux vieilles dames. Jusqu'au jour où je me suis rendu compte que j'étais vieux.