vendredi 27 mai 2016

L'un ou l'autre

Je fréquente différents types de personnes. Pour faire simple, il en est de deux catégories. Les artistes et les autres. Ne se cache dans l'utilisation du mot "autres", aucun jugement de valeur, aucune volonté de dévalorisation. Quand je dis artistes, j'entends artistes de tous ordres, ce qui veut dire toute personne qui possède ne serait-ce qu'un once de talent dont elle fait profiter autrui (quand j'étais petit, le prêtre du catéchisme disait qu'il fallait aimer autrui. Je me demandais qui cela pouvait bien être). Ce qui veut dire, qu'il y a peu de personnes dans la catégorie autres.
Toujours est-il que l'autre jour, un artiste de mes amis, cow-boy parfumé au dessous de bras laissant toujours derrière lui une odeur de crottin fraîchement éjecté, me propose d'écouter une de ses récentes œuvres et de lui faire part de mon avis. Mais, me précise-t-il, aucune diffusion sur les réseaux sociaux. Comme il se doit, je m'engage à accéder à sa demande dans les plus brefs délais. Et bien sûr, c'est ce que je fais. Pour respecter l’œuvre de l'artiste, je l'écoute sur une chaîne aux rendus à nul autre pareil. A la première écoute je reconnais le touché des glissades digitales, la sensuelle suavité de la voix mais avant de sombrer dans l'adoration béate, je décide de réunir une brochette de filles pour tester le morceau.
Elles sont sur le canapé. Elles parlent de choses et d'autres, elles badinent, pouffent et autres particularités féminines (je sais...). Au bout d'une heure, je me permets de les interrompre pour leur proposer l'écoute. Dès les premières notes, le papotage s'arrête. Dans la mollesse des coussins, elles se répandent, glissent, se liquéfient, dégoulinent, subjuguées par ce qu'elles entendent. Ah cette voix. Mais c'est qui? Désespérées devant mon mutisme, elles me lancent des noms au hasard afin d'incarner cette subjuguante voix et cette sensibilité musicale qui les bouleversent. Jeff Buckley, Ray Lamontagne, Devendra Banhar, Nick Cave et je ne sais qui encore. Que nenni leur répond-je. Tenu par le secret, je ne peux leur dévoiler le nom de l'artiste. Patience. 


 

Tête à têtes

Elles sourient. Que savent-elles de la raison, des saisons, de l'horizon? Elles côtoient les corps perdus dans le reflet des regrets. Elles chantent les airs de la terre. Modèles de leur image, elles sont pétries de force imaginaire. Elles traversent l'immobilité. Elles transmettent le regard du silence. Les marques de la figuration. Elles se figent comme une pulsation au cœur d'un battement minéral.

jeudi 26 mai 2016

Un mariage

Ce fut un beau mariage. Un bien beau mariage. Je sais , je dis ça à chaque fois mais là c'est vrai. Faut croire que je m'en doutais. J'ai mis des alertes partout. J'ai téléchargé l'application "Don't forget it" sur mon portable. A partir de j-30, tous les jours à 6h (heure à laquelle j'ouvre les yeux), j'ai reçu le message "Le 14, Léa et César, youpi". Je dois avouer que certains matins, j'ai mis un certain à me souvenir de la signification de ce message.
Aléa et hasard.
Le matin du grand jour, la fébrilité. Toutes ces phrases qui nous occupent. T'aurais pas vu ma ceinture? Je mets les rouges ou les vertes? Tu crois que ça va ensemble? Tu le mettrais plutôt ici ou plutôt là? Qu'est-ce que t'en penses? Fallait pas me demander avis alors. Je me demande si ce ne serait pas mieux comme ça. Bon, ça ira bien comme ça. Avec toi c'est toujours pareil.
On met combien de temps pour y aller? Vaut mieux qu'on parte de bonne heure si on veut une place assise. Bon, allez, on va être en retard.  T'as fait le plein?
Dans la voiture. Tu passes par là? Je suis sûre que ma robe va se froisser. Tu as pensé à prendre le chapeau? Mais non, t'es bien comme ça. J'espère que la messe ne sera pas trop longue. Tu connais ses parents à lui?  Tu sais comment ils se sont rencontrés?
La messe. Si on était partis à l'heure on serait mieux placé. Tu vois quelque chose? J'entends rien. J'aurais dû manger quelques avant de partir. C'est la mère de la mariée là-bas? Ça dure combien de temps? Dis donc, c'est pas machine là-bas? Mais si, souviens-toi. Fait pas chaud, j'aurais dû mettre des collants. Non, mais tu l'as vue, elle est vraiment habillée comme un sac. Je me demande si je vais communier.

La sortie de la messe. Dites donc, je ne vous aurais pas reconnu. Vous n'avez pas changé. T'as vu, elle a sacrément morflé. Mais si , tu sais bien, on l'avait rencontrée chez les... Quelle élégance, la mariée. Bah dis, le marié, si j'étais plus jeune... Quand bien même. Tu sais où sont les toilettes, je vais pas tenir. C'est quoi le truc vert, là? Du cidre, ça change. J'ai mal aux pieds, j'aurais dû prendre deux paires. Attends moi là, je reviens. C'est fou comme il a grossi, dire qu'avant il était si bien. Elle en revanche, elle a pas bougé. Ah, bonjour. Content de vous avoir revu. C'était qui? Bon, encore une bouchée et j'arrête.

Ainsi se déroula le vin d'honneur champêtre dans la fraîcheur d'un printemps tout en retenue. La légèreté des sourires accompagnait la profondeur des sentiments (convenu?). Chacun était heureux d'être là plutôt qu'ailleurs. D'ailleurs, qu'aurions-nous pu y faire? Parler, rencontrer, retrouver, s'étonner, se souvenir, rire, dire n'importe quoi et son contraire. Ce jour où être heureux est si simple.
Nous étions là pour tout oublier sauf l'instant présent, ce que nous fîmes au cours de cette soirée qui se prolongea dans la lumière d'un autre matin.


lundi 23 mai 2016

Un soir au cinéma





A vrai dire, je n'avais pas l'intention de le voir. Je ne m'étais même pas posé la question. Depuis déjà plusieurs années, Almodovar est rangé dans le rayon des souvenirs. Je ne prends même plus soin de le dépoussiérer. Ses deux derniers films m'avaient au mieux laissé indifférent. Je l'avais ausculté le Pedro et j'avais diagnostiqué une woodyalenite aiguë qui se manifeste par la réalisation de film à la chaîne. Mais, pour faire plaisir, je me suis retrouvé dans la salle pour visionner "Julieta". Un film qui ne traîne pas en longueur. Bien filmé. Bien joué. De l'émotion. Beaucoup d'émotion. Énormément d'émotion enrobée d'une musique émotionnelle qui fait appel à l'émotion du spectateur. L'amour. Le drame. La vérité. Le mensonge. La haine. Les remords. La souffrance. Les regrets. Le doute. L'ombre. Des révélations. Le bonheur qui enfin se profile à l'horizon.
J'ai ressenti comme une sorte d'automaticité. Un enchaînement selon une recette éprouvée qui repose sur le secret, le non dit que l'on finit par découvrir, par entendre. Je n'ai pas retrouvé l'intensité, la force, la gourmandise, l'humour de ses films que j'ai aimés. (Attache moi, Talon aiguilles...)
Après avoir observé les yeux du public féminin à la sortie, j'en ai conclu que c'était un film pour les filles. Voilà bien une conclusion tout en nuance.  

samedi 21 mai 2016

Dommage

Il vivait il y a longtemps. Si longtemps que personne ne s'en souvient.  Loin d'ici. Si loin d'ici que personne ne sait plus où c'était. Son visage a disparu des mémoires. Pourtant certains persistent à dire qu'il avait un beau visage. C'est du moins ce qu'ils supposent s'ils se souvenaient encore de lui. Elle aussi, elle aimerait qu'il soit beau. Elle utilise le présent car elle n'est pas certaine qu'il soit mort. Elle pense que la mort ne s'efface jamais des mémoires. Ou du moins pas complètement. Et puis, si elle l'a aimé un jour, elle aimerait s'en souvenir. Comme une brume qui s'élève dans la chaleur du matin. Elle l'aime peut-être encore. Elle ferme les yeux. Parfois des images se glissent entre les silences. Parfois, le temps d'un dernier instant avant le sommeil, elle se dit qu'il l'attend peut-être. Qu'ils s'aiment vraiment. Mais avant qu'elle n'ait le temps de s'en souvenir, elle s'endort.

jeudi 19 mai 2016

Manifeste

Ce matin, j'ai posé un pied prudent dans la rame de métro. Comme cela se passait bien, j'ai posé l'autre. Mes compagnons de voyage n'ayant rien de particulier, ne laissant paraître aucune particularité qui aurait pu éveiller ma curiosité, je me suis contenté de regarder sans rien voir. Et puis, comme tout ne dure qu'un temps, quel fatalisme, mon regard a fini par se concentrer sur le sol. Nous pourrions penser que l'utilité du sol est de nous faciliter la marche. Cette surface, sur Terre ou ailleurs, sur laquelle nous posons les pieds. Mais bien sûr, il n'en est rien. Le sol doit aussi composer. Comme toute autre surface, il peut se transformer en vecteur de communication. C'est ainsi que ce matin j'ai pris conscience, enfin, d'un message fixé sur le sol de la rame. Je l'avais déjà remarquer mais sans y porter plus d'attention que ça. Mais ce matin, je me suis demandé, je n'avais pas mieux à faire, mais pourquoi sur le sol?  Je dois vous avouer que compte tenu de l'heure, je n'étais pas en mesure de répondre tout de suite. La teneur du message est la suivante "Je monte (il est implicitement convenu que c'est dans la rame), je valide (il est implicitement convenu qu'il s'agit de votre titre de transport). S'il a été décidé de coller ce message sur le sol plutôt que sur une des portes ou sur une vitre ce n'est pas par hasard (à ce propos, je me demande bien où a bien pu passer le hasard). Je n'ai trouvé qu'une seule explication. Le salarié qui, matin et soir, monte dans la rame fatigué après une nuit trop courte, éreinté après une interminable journée de travail harassante pendant laquelle il a été exploité, spolié, humilié, pendant laquelle il a effectué des heures supplémentaires qui ne lui seront pas payées, pendant laquelle il n'a fait que trimer sous le joug impitoyable de supérieurs à la solde du capital, ce salarié finit par se résigner et par baisser la tête sous le poids de l'asservissement. Ainsi, son regard soumis est dirigé vers le sol sur lequel il peut lire "Je monte et je valide". Il ne pourra pas dire qu'il ne savait pas.

mercredi 18 mai 2016

Passe

La vie s'éparpille. Les années de lumière. Les jours sombres. Les minutes de vérité. Tous précipités dans les profondeurs de l'oubli. Des grains de poussière insaisissables qui virevoltent dans la lumière. Il serait toujours temps. Le temps des tentations. Tu étais le temps transparent. Tant attendu. Devenu du temps perdu. Un temps qui s'éloigne. Un temps froid et figé. Un temps qui se perd, s'effiloche et s'accroche au gré des jours.

lundi 16 mai 2016

Un soir au cinéma

Hier soir, le choix fut le résultat d'un compromis entre trois cinéphiles. Un compromis qui devait prendre en compte le sujet du film et sa supposée qualité ainsi que l'heure de la séance. Je ne sais pas trop ce qui a été le plus déterminant dans le choix. Je n'ose pas dire l'heure. Quoi qu'il en soit, ce choix n'a pas fait l'objet d'un regret. Pitch rapide (pléonasme?). Trumbo, écrivain et scénariste, communiste et fier de l'être dans un pays à la recherche de coupables et de complots, est, avec plusieurs de ses camarades, victime du maccarthysme. D'un point de vue purement (quel vilain mot) cinématographique, ce film n'a rien de remarquable. Pour autant, sa sobriété et son absence de manichéisme sont à souligner. Ce film nous raconte une histoire, une histoire dont nous connaissons les grandes lignes mais qui suscite notre intérêt (quel vilain mot) du début à la fin. Plutôt que de nous proposer une œuvre par trop didactique sur le maccarthysme, le metteur en scène adopte le point de vue parfois chancelant de Dalton Trumbo. Nous découvrons les différentes stratégies qu'adopte Trumbo pour résister. En vain, tant la haine, la peur, la lâcheté se sont infiltrées dans la société états-unienne. Après avoir vacillé, fait douter sa famille, reçu des soutiens, Dalton Trumbo révèle au monde son humanité, sa sensibilité, l'amour des siens, de la liberté de choisir, de la démocratie. La répression, l'oppression ne sauraient résister bien longtemps à ces valeurs quand elles naissent du courage. De très bons acteurs pour un film que je n'ai pas trouvé trop long.
Je n'ai pas pu m’empêcher de penser à notre pays au sein duquel, de plus en plus souvent, il est des compatriotes qui s'arrogent le droit de désigner à la vindicte populaire, l'est-elle tant que ça, les mauvais français qu'ils opposent aux vrais patriotes, aux bons français, vous remarquerez que je ne mets pas de guillemets. Il n'y a pas de patriotisme, il n'y a que des actes de patriotisme. Diffuser la haine, la peur, désigner des coupables n'a jamais construit une société. Comment avons-nous fait pour en arriver là?   

samedi 14 mai 2016

Un jour

Nous partirons. Je te rejoindrai. Tu seras étonnée. Comme si nous nous étions quittés. Tu me retrouveras. Nous partirons à la découverte. Nous découvrirons le présent. Nous nous y prélasserons. Nous flotterons de rive en rive. Nous nous laisserons porter. Du plus loin, je ne verrai que toi. Je m'approcherai de l'inconnu de nos nuits. Nous nous regarderons. Peut-être aurai-je envie de pleurer. Je laisserai les larmes. Elles se reflèteront dans tes yeux. Peut-être hésiterai-je encore un peu. Le passé finira par se détacher. Je ne chercherai plus les mots. Tu seras là.

vendredi 13 mai 2016

Mince

J'ai oublié ce que tu m'as dis.
Pourtant je t'avais promis
Tes mots se sont perdus
Dans la nuit survenue

Je ne retrouve rien
Même un tout petit rien
Même le son de ta voix
Tout a disparu jusqu'à toi

J'aimerais me souvenir
De la rive et de ton rire
Du matin indescriptible
Des accords sensibles

Perdu dans les froissements
Des amours d'avant
Ton âme entre les jours dérive
Et apaise nos derniers rêves


 

mercredi 11 mai 2016

Pourquoi pas

Je caressais l'équivoque de ton corps
Et le suave espoir d'entendre encore
Renversé par tant d'urgente d'avidité 
Ailleurs, je rendais l'âme enfin épuisée

Englouti par l'aspérité délaissée
Anéanti par la lutte abandonnée
A la dérive je me laissais partir
Dans le ressac de tes désirs

Comme un souffle écartelé
Par l'étonnement frôlé
Tu aspirais jusqu'à la venue
Des flots jusqu'ici disparus
 





Je te connaissais depuis tout à l'heure
 

mardi 10 mai 2016

A peine



Ce matin là je n'étais pas le seul à me lever. Lui à l'horizon qui m'attendait et moi sans raison. Je ressentais pourtant cette impression de solitude. Comme une première fois. Un instant sans passé qui se prolongeait. Comme un présent qui se serait tenu en équilibre sur les rayons. Surtout ne pas bouger. Enveloppé, absorbé par la transparence. Et puis nous sommes retournés nous coucher.

lundi 9 mai 2016

Rougeoyant

Avant même que je t'aime
Je n'étais déjà plus le même
Amoureux d'à peu près toi
Je n'étais déjà plus roi

Sur le bout de ma langue
Je goûtais notre histoire
Saveurs de mangue
Pourquoi ne pas y croire

Entre les promesses déchues
Soubresauts sur le sentier battu
Et les assauts d'épiques profondeurs
Tu me connaissais par cœur mon cœur


Me larguaient les effluves amnésiques
Comme une musique de flamand
Oubliée dans une pochette de disque
Refuge des deux derniers amants








dimanche 8 mai 2016

Une naissance

Lila  

Avant que finissent les mois
Déjà impatiente parmi nous tu es là
Parfum d'un printemps hésitant
Tu es la fleur d'un nouveau temps

Dans les regards surpris
Dans les effluves du jour
Dans les bras de l'amour
Tu émerveilles la vie

Au travers des premiers jours
Fragile, nos lèvres te frôlent
Nos cœurs battent alentour  
Vers toi nos tendres pensées volent

lundi 2 mai 2016

Station Aubert

Je n'ai jamais aimé que toi
Je t'ai aimée plus d'une fois
Aimée dans un divin désarroi
A chaque fois, toujours toi

Parfois je t'ai aimée de loin
Parfois de moins en moins
Parfois hors des chemins
Toujours avant demain

L'amour toujours en vie
A la tombée de la nuit
Et d'un dernier fruit
La lassitude nous a fui

Jamais lassés d'être enlacés
Des caresses outrepassées
Dans les attaches glissées
D'une autre onde glacée

 

Un soir au concert

Autant le dire tout de suite, comme ça il n'y aura pas d’ambiguïté, les chose seront claires et d'aucuns ne pourront pas m'accuser de tergiverser, j'ai aimé la soirée proposée par la Machine à sourds dans les locaux du Kalif vendredi dernier. Trois groupes, trois prestations que, pour une raison ou pour autre j'ai appréciées.
Tout cela est parti, comme souvent, d'un bouche à oreille mais un peu particulier car cette fois-ci se sont non pas une mais deux bouches, n'en ai-je pas de la chance, qui ont susurré à mon oreille qu'un concert de Certain General pouvait valoir le détour. Comme je suis un garçon qui fait facilement confiance, surtout quand le conseil m'est donné par des pointures telles que Jorge et mon beau-frère, je n'ai pas hésité une seule seconde. Il était dit que j'y serais. Autant vous dire que je ne connaissais aucun des trois groupes qui se produisaient.
Fumo Nero. Un synthé, qui réclame de connaître les codes,



et une chanteuse au dandinement onctueux qui a une façon particulière de jouer de la guitare. Je n'ai pas grand chose à en dire si ce n'est que leur musique se laisse écouter.
Battan l'Otto. Je ne demande qu'une chose. Les voir, les écouter au cours d'un concert dont ils seraient la tête d'affiche. Tant musicalement qu'esthétiquement, j'ai adoré. Ils larguent les amarres et voguent vers l’exubérance. Énergie, fantaisie, exotisme, humour, ondulations en tous genres, proximité, plaisir, romantisme. Je n'aurais qu'un mot : ENCORE.
Et vint Certain General. Mon beau-frère m'avait dit qu'ils avaient plus ou moins disparu de son écran radar dans le courant des années 90 mais que ça pouvait se tenter. Alors, également encouragé par Jorge, j'ai succombé à la tentation. Autant vous le dire tout de suite, ils ont rebranché la prise. Même si tous leurs morceaux ne m'ont pas illuminé, ils nous ont offert un généreux show. Pas d’esbroufe, pas de tentative de jeunisme. Des musiciens dont le talent n'a d'égal que leur sobriété dans un ensemble où aucun ne prit l'ascendant sur les autres. Un chanteur généreux et expressif dont l'interprétation donne de la vie. Ouvert à tout, je me suis laissé prendre pendant plus de deux heures par leur musique, leurs solos, leur diversité. Dénué de toute compétence pour une analyse fine et pertinente,  je terminerais par cette citation qui me revint à la fin de leur prestation "Let the music be your master". Rompez.