lundi 31 août 2009

En arrivant au port

Je dois vous avouer que j'ai trouvé ça louche. Un compte rond, tout juste. Pas un de plus, pas un de moins. Comme une liste de courses. A gauche les noms, à droite le montant. C'est du moins ce que le commun des contribuables peut imaginer. L'argent est toujours à droite et la marge à gauche. Eric Woerth, un gars réglo mais pas rancunier, a laissé aux 3000, les 3000, une marge de quatre mois pour se remettre dans le droit chemin. Eric est réglo mais humain. Il aurait pu dire je vous laisse jusqu'à demain ou même pire. Pas de délai, ceux qui ont fraudé se verront appliquer la loi. Avouez que cela aurait été un peu brutal. Un délai de quatre mois permet de se poser la question "ai-je fraudé?" et de tenter d'y répondre et pour cela on interroge son avocat fiscaliste. Car contrairement à ce que peut croire le vulgaire contribuable, au-delà de 100 millions d'euros de revenu annuel, il est difficile de savoir si l'on fraude ou pas. Seul un spécialiste est en mesure de le dire. Comme Eric n'est pas à proprement parlé un spécialiste, il préfère laisser du temps à ceux qui s'y connaissent. Et croyez-moi, quatre mois ne seront pas de trop. Même les riches ont le droit à la présomption d'innocence.

Si j'ai bien compris, mon gars Eric souhaite que les fraudeurs se dénoncent eux-même pour qu'ils puissent ainsi affirmer leur repentir. Eric croit aux vertus éducatives de la faute avouée qui là sera effectivement à moitié pardonnée, voire... Je ne doute pas un seul instant que les 3000 regrettent, qu'ils ont honte. Il faut leur indiquer le chemin de la rédemption. Comme l'on constate une incompréhension grandissante entre l'administration fiscale et certains contribuables, Eric a prévu une réunion au ministère des finances avec les associations de fraudeurs afin de rétablir le dialogue, d'aplanir les différents, ce qui permettra de construire une relation basée sur le respect mutuel.

La fiscalité, c'est beaucoup de psychologie.

dimanche 30 août 2009

A la niche 1


Certains jours je doute. Vous allez me dire "C'est bien, continue". Et les autres jours j'espère.

En ce début de mois de juillet qui allait voir s'arrêter notre président d'avoir trop battu la campagne, un homme m'a fait rêver. Cet homme c'est Pierre Méhaignerie. Pour le situer c'est en quelque sorte un centriste du centre, rallié UMP et qui n'a, à ma connaissance, par son action et ses prises de position, jamais provoqué de passion. Probablement un des rares à maîtriser notre système fiscal.

Donc mon ami Pierrot et son ami Gillou Carrez ont constaté que plus un revenu était élevé, plus l'impôt qui s'y appliquait était dégressif. Constatant cette remise en cause de la justice fiscale, ils se sont dit qu'il y avait certainement quelque chose à faire. Après avoir marché dans le maquis fiscal ils ont trouvé le chemin qui mène aux niches fiscales. Ils ont sorti le raboteur de niches, encouragé en cela par Eric Woerth en mal de rentrées fiscales. Le gain potentiel était de 70 milliards.

Promis, juré, le Parlement allait en débattre à la rentrée à l'occasion du vote de la loi de finance. Et puis, ce qui en juillet ne semblait devoir souffrir d'aucun retard est, en cette fin de mois d'août, repoussé à...plus tard. Pourquoi? Ne pas donner l'impression d'alourdir la fiscalité en cette période crise, c'est la psychologie. Ne pas alourdir un programme parlementaire déjà chargé, c'est la démocratie. Attendre les résultats d'une évaluation sur ces niches fiscales, c'est la prudence.

Ces trois "obstacles" existaient déjà en juillet.

samedi 29 août 2009

mercredi 26 août 2009

Complot


Ce matin, comme d'habitude, je n'ai pas lu le Figaro. Je ne lis jamais le Figaro. Peut-on pour autant parler d'habitude. Pourquoi je ne lis pas le figaro? C'est par manque d'habitude et par principe. Le principe n'est pas une bonne raison. Il y a deux raisons qui expliquent cette non lecture. D'une part, le propriétaire est Serge Dassault et, d'autre part, Etienne Mougeotte est le rédacteur en chef. C'est dissuasif. Etienne Mougeotte, pour vous le situer, est le Michel Droit de l'ère médiatique.

Pourquoi vous parle-je de ce journal? Pour tout vous dire, j'ai oublié. Dès que ça me revient, je vous préviens.

mardi 25 août 2009

Fernande



"Si tous les physiologistes le disent : anatomiquement, un homme est fabriqué pour bander tout le temps, le mâle humain, explique Marc Galiano, urologue-andrologue de l'Institut Montsouris, est un bandeur inhibé par son système sympathique, mais aussi par son cerveau conscient."

Il est donc évident que nous n'y sommes pour rien. La volonté ne fait rien à l'affaire. Vouloir ce n'est pas pouvoir. Cela met en évidence que l'homme est un être délicat, sensible, "Handle with care". Un rien, une contrariété, un geste brusque, une parole jetée sans précaution et c'est le reflux. A y regarder de plus près, la femme a sa part de responsabilité. L'homme est victime du désir féminin. Elle croit que bander est simple, mécanique, qu'il suffit à l'homme de voir un bout de sein pour avoir la trique. Et bien non, nous ne sommes pas en mesure d'être au garde à vous à tout moment, au débotté. Pour notre malheur, la performance s'est invitée jusque dans notre lit. Il faut faire jouir absolument, à tout prix. Il n'y a pas d'alternative.

L'homme est la victime de cette sexualité primaire dont la réussite dépendrait d'une bonne vieille pénétration suivi de vigoureux coups de reins ponctués d'éructations rauques et sauvages pour se terminer par un spasme que soulignent des ongles s'enfonçant dans la chair, signifiant que, ouf, on y est arrivé.

Je dis non.

lundi 24 août 2009

Fernande



"mourir au cul de la princesse" , "s'endormir sur le rôti", "rester en affront", "attraper les mouches", "lever le siège", "faire flanelle", "faire Charlemagne", "rester court", "remettre son bonnet", "perdre haleine", "manquer de voix", "être froid de l'article", "mettre les chaussettes à la fenêtre", "marquer six heures", "tricoter", "avoir le pousse-mou", "… l'oreille basse…", " ...la limace…", "la mort dans le dos" (Dictionnaire érotique du linguiste Pierre Guiraud).

Voilà résumée en quelques expressions la peur de l'homme. Vous l'aurez compris, je parle là de l'impuissance sous toutes ses formes où plutôt sous toutes ses manifestations. Pourquoi aborder ce sujet, allez-vous me demander, si ce n'est parce que l'auteur de ces lignes serait directement concerné? Je vous vois déjà sourire mais non, j'ai simplement lu un article très instructif sur le sujet. En résumé cet article nous dit qu'il n'y a plus aucune raison de s'inquiéter, "entre médicaments érectiles, psychothérapies et prothèses, il est possible de rendre leur tonus aux plus affaiblis"

On apprend que "En vieillissant par exemple, la plupart connaissent un allongement du temps de latence entre deux érections. A 25 ans, ce sera quelques minutes. Une demi-heure après 35. Une heure après 45. Une journée après 55. Plusieurs jours après 65. Une semaine après 70 ans." Pour ce qui vous concerne je ne sais pas mais après des tests autant rigoureux que scientifiques et sous le contrôle de mon huissière préférée, il en ressort que je fais plus jeune que mon âge. J'ai l'air de blaguer mais c'est du sérieux, du moins il faut le croire puisqu'on hésite pas, sans nous demander notre accord, à exhiber notre pénis sur la place publique.

Fernande



Les hommes ont des sujets de préoccupation qui leur sont propres. C'est un bon début. Quand je dis propres, cela veut dire propre à leur sexe et ce quelque soit son état. Comme vous le constatez, j'avance doucement même si je sais que vous avez deviné quelle est ma destination. Le sujet que je vais aborder nécessite des préliminaires. Je ne peux, comme ça, entrer dans le vif du sujet. Ce n'est pas parce que la fin est connue et inéluctable qu'il faut faire fi des chapitres précédents.

Pèse sur les hommes une responsabilité ancestrale, une de ces responsabilités qui nous vient du fond des grottes et qui parfois les écrase, les plonge dans un océan de doutes. A la face du monde, ils assument seuls une responsabilité dont ils ne maitrisent pas tous les aboutissants. Ils sont constamment sur le fil qui fait d'eux des dieux ou des noeuds.

vendredi 21 août 2009

A pied dans Paris(*)

Comme je vous en avais fait part, photos à l'appui, courant juillet nous avons arpenté les rues et les quartiers de Paris. Nous étions équipés en conséquence. Chaussures de marche, sac à dos avec ravitaillement, plan et objectifs, tant géographique que culturel. Dit comme ça, cela fait penser à ces personnes qui pour parler de leurs vacances utilisent l'expression "On a fait". "On a fait l'Italie, on a fait la Dordogne...Donc nous avons fait Paris.
Marcher est le meilleur moyen de s'affranchir des contraintes. Quand je marche je me sens libre. Il est toujours possible de marcher au hasard, de passer d'une rue à une autre, de regarder, de découvrir, de ne plus savoir où l'on est sans pour autant se perdre puisqu'on ne sait pas où l'on va, de s'amuser à demander son chemin.

Mais cette fois-ci nous avions des objectifs, il nous fallait les atteindre. C'est peut-être une différence entre la marche solitaire et la marche à deux. Cette deuxième possibilité nécessite une destination commune sinon au premier carrefour il y a risque de séparation. Notre destination commune était le cimetière du "Père Lachaise", rue du repos. Nous sommes partis de Beaubourg. Si il y avait une destination finale, nous avions aussi prévu des destinations intermédiaires. Nous abordions cette randonnée comme une promenade touristique et non comme un raid.

(*) ne cherchez pas une contrepèterie

Pensée

Je hais les courses d'obstacles.

jeudi 20 août 2009

Mehdi pas là

C'était juste pour dire.

Confiance (3)

Notre commercial, pas désagréable, va essayer de nous convaincre. Après nous avoir dit, de façon classique, que nous avions choisi le bon modèle, il va pendant quelques minutes le dénigrer. Son argumentation repose sur un article d'un magazine auto du genre "Auto plus" qui, preuves à l'appui, remet en doute la fiabilité des instruments électroniques qui composent aujourd'hui les automobiles. Il nous dit donc que nous allons faire l'acquisition d'un produit qui à tout instant peut tomber en panne. Il semble avoir soi peu confiance dans ce qu'il vend qu'il nous dit que si il était à notre place, il n'hésiterait pas. Effectivement nous n'hésiterons pas.

Pour faire ceux qui s'intéressent, nous lui posons des questions sur le coût du crédit. Sur un bout de papier il nous fait des additions, des multiplications, des colonnes, nous dit que la banque ne fera pas mieux mais à aucun moment il ne nous indique le célèbre TEG. Nous ne comprenons pas si ce n'est que ce n'est pas gratuit.

Allez savoir pourquoi, à aucun moment nous n'avons eu confiance. Dès le début, la question était : où est l'arnaque?

mercredi 19 août 2009

Confiance (2)

Nous déambulons donc au milieu des modèles. Je joue au beau-frère qui s'y connait. Comme il se doit, nous sommes pris en charge par un commercial fort courtois qui, nous l'apprendrons plus tard, est le chef des commerciaux. Il nous invite à prendre place dans son bureau. Nous répondons gentiment à ses questions afin qu'il puisse cerner notre demande et certainement déterminer dans quelle catégorie de clients nous nous rangeons. Il consulte sa base de données afin d'y trouver le véhicule de nos rêves, plus précisément de ceux de madame qui, si elle n'a jamais rêvé de voiture c'est de celle qui ne tombe jamais en panne, dont on n'a pas besoin de changer la courroie de distribution, dont on ne pète pas les durites... Bien que nous ayons précisé le prix maximum, sans en avoir l'air ni insister, il nous entretien de modèle hors budget.

Il trouve le modèle recherché qui se trouve dans un lieu de stockage à quelques centaines de mètres. Nous sommes invités à nous y rendre. Nous sommes accueillis par un autre commercial qui nous présente le rêve qu'il nous vante comme étant un bon modèle, ordinateur de bord. Je passe sur les détails. Nous nous retrouvons dans son bureau pour finaliser la vente et l'achat. Et c'est à ce moment là qu'il nous propose un forfait entretien. Moyennant un financement partiel par Citroën de notre achat nous bénéficierons de l'entretien pièces et main d'oeuvre qui précise-t-il ne nous coûtera rien. Et là bien sûr une petite lumière rouge s'allume.

Nous sommes face à un commercial qui nous propose quelque chose de gratuit. Qui ne se méfierait pas? Il développe ses arguments pour nous convaincre. Ma "femme" et son beau-frère sont bien élevé et peu contrariant. Nous le laissons gentiment nous faire l'article sachant très bien que ce sera non même si nous lui faisons la promesse que nous réfléchirons. La suite demain

mardi 18 août 2009

Confiance (1)

En cette période de crise, d'incertitude, de doute, de remise en cause, d'incompréhension, de méfiance, d'interrogation, de solitude, d'isolement, de crainte (vous vous demandez dans quel pays je vis) nous avons besoin d'avoir confiance, I need somebody to trust comme le disait Peter Gabriel.

Pour ce qui me concerne, je deviens de plus en plus méfiant. Je me dirige tout droit vers la parano, le complot mondial dont je suis la victime. Vous voulez un exemple? En voici un de la vie courante.

Il y a peu j'ai accompagné une de mes nombreuses belles-soeurs pour acheter une automobile d'occasion. Ce n'est pas que je m'y connaisse mais la tendance est de croire, à tort ou à raison, qu'une femme à la recherche d'une automobile est une proie facile à qui l'on peut vendre n'importe quoi à n'importe quel prix. J'étais donc la caution technique, le beau-frère qui s'y connait et à qui on ne la fait pas. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans chaque famille il y a au moins un beau-frère qui s'y connait. La plus part du temps, il s'y connait dans un domaine qui n'a rien à voir avec son activité professionnelle. Vous avez aussi le beau-frère qui s'y connait mais sans le savoir. Certains membres de sa famille, on ne sait pourquoi, sont persuadés qu'il s'y connait alors que pas du tout.

Toujours est-il que nous nous sommes retrouvés dans une concession Citroën, parmi les occasions. L'oeil rivé sur les prix nous avons constaté que le choix était restreint. Je dis nous car du statut de beau-frère, je suis devenu par la force des chose le mari de ma belle-soeur. Comme le dit le vendeur, nous allions acheter une voiture pour madame. La suite demain.

jeudi 13 août 2009

La dernière fois

Dans notre vie nous avons des premières fois à foison. Nous pouvons nous en souvenir ou pas mais nous savons que nous les avons vécues. Je ne vais pas énumérer ces premières fois. Nous en avons en commun et d'autres qui nous sont personnelles, du moins le croyons nous. Ces premières fois n'ont pas, à nos yeux, toutes la même valeur. Certaines sont insignifiantes, d'autres sont des rituelles. Certaines d'entre elles sont des objectifs que nous nous fixons. Parfois par simple défi, pour exister. Elles peuvent être décevantes, douloureuses à plus d'un titre. Nous en avons tous en mémoire. Il existe des premières fois qui sont les seules et peuvent être universelles. A titre d'exemples, à quelques exceptions près, nous ne naissons et ne mourons qu'une seule et unique fois. Elles sont premières et dernières.

Mais la dernière fois ne s'affiche pas toujours aussi clairement. Elle est sournoise, à moins de croire qu'elle-même ignore sa nature. Je vais bien sûr être obligé de donner des exemples. Avons-nous un quelconque intérêt à savoir par avance que c'est une dernière fois. Imaginez, je ne pense qu'à ça, que vous êtes avec l'être aimé. Vous vous apprêtez à faire l'amour. Vous avez l'intuition que c'est la dernière fois, du moins pour vous. Après cette fois là c'est fini, terminé. Que faites-vous? Vous remettez à plus tard pour décupler votre envie? Vous demandez à l'autre, pour qui ce n'est peut-être pas la dernière fois, de faire des trucs qu'il a toujours refusés de faire? Vous décidez de le faire avec quelqu'un d'autre? Si c'est un homme éjaculateur précoce, vous pensez que parce que c'est la dernière, cela va durer plus longtemps? Vous donnez libre cours à vos fantasmes? Vous faites tout pour qu'elle s'en souvienne et y pense avec nostalgie et envie? Vous renoncez parce que vous l'aimez?

dimanche 9 août 2009

Moi émois (17)



Le principe de comparaison a charpenté ma vie sexuelle. Mais avant cela j'ai vécu, parcouru, l'étape de l'observation. Mes premiers mois de vie pendant lesquels j'ai fait chambre commune avec mes parents ne m'ont pas permis, tout occupé à manger et à dormir, ni d'observer ni de comparer quoi que ce soit avec mon père. Par la suite, l'intimité qui a pu s'établir avec mon géniteur n'a jamais eu de caractère corporel. Le respect que je lui devais et l'admiration que je lui vouais m'interdirent tout esprit de compétition dans ce domaine. Imaginez si un jour j'avais découvert que la nature avait été chiche avec lui. Je dois avouer que c'est un domaine assez trouble qui de toute façon échappait à ma conscience.

Mes premiers cobayes furent mes deux frères. Pour des raisons d'économie nous prenions ensemble notre bain hebdomadaire dans une baignoire à sabot. La baignoire à sabot est un des objets les plus frustrants, les plus minables qu'il m'ait été donné de rencontrer. Elle n'a rien d'une baignoire telle que l'on peut l'imaginer, vaste, longue, large, accueillante dans laquelle on se glisse pour disparaître corps et âme dans la chaleur qui caresse jusqu'à la plus intime partie de notre corps offert .

vendredi 7 août 2009

Moi émois (16)

Ma vie sexuelle reprend. Pour ceux qui n'ont pas suivi ou qui ont oublié, je suis arrivé à l'âge de cinq ans après avoir connu des expériences sensorielles avec ma première maîtresse de maternelle, accessoirement avec la femme de service et avec ma soeur qui n'était pas consentante. Pour ce qui est de ma mère, je n'y reviens pas. Quand j'écris que ma vie sexuelle reprend, elle le fait sur le papier, car comme son nom l'indique, comme notre coeur, elle est toujours en activité. Pour ce qui me concerne, je parle pour moi car je ne veux pas mettre mon nez dans les affaires des autres, ma vie sexuelle ne se résume pas à un sexe en érection. D'ailleurs, elle ne se résume pas.

A cinq ans, j'ai commencé à découvrir des liens entre mon cerveau et mon sexe. Ce n'était pas aussi clair que cela mais je prenais conscience qu'il y avait un lien entre les autres, mon anatomie et ses transformations. Pas tous les autres. Le temps passant, j'allais découvrir que les sources de mes émois étaient diverses et disparates, à telle enseigne qu'il s'avérera difficile de créer des catégories. Les frontières morales et culturelles se révèleront poreuses.

Ma sexualité enfantine et adolescente reposa sur la comparaison et le doute qui sont les plus sûrs compagnons de l'inaction, de la frustration et du doute.

Quoi de neuf sous le soleil de la mondialisation

Qui a dit:"Je suis aujourd'hui en état de vigilance totale." Vous allez me dire trop facile. En effet, c'est ma copine Cricri Lagarde au sujet des banques et des bonus. Cela méritait la quiche de la semaine mais cette dernière ne reviendra dans le moule que début septembre.

Donc, banques, bonus, traders, code éthique, G20, tolérance zéro (dixit Cricri), rappel à l'ordre (dixit notre président), convocation, conformité sont quelques uns des mots et expressions qui préoccupent journalistes et femmes et hommes politiques.
Et je me dis, et je vous demande : "Mais de qui se moque-t-on?" C'est du moins comme ça, au débotté, que j'ai réagi. Mais réflexion faite, je crois que l'on ne se moque pas de nous.

Les banques agissent en toute transparence. Le gouvernement est totalement vigilant. Personne ne conteste le bien fondé des bonus. Il est tout à fait normal que quelqu'un qui travaille bien soit récompensé. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé vendredi à l'issue d'une réunion à Matignon, que la politique de bonus de BNP Paribas était conforme aux recommandations du G20. Notre président a convoqué les banquiers pour une autre réunion le 25 août pour s'assurer définitivement que les banquiers en question ont bien compris ce qu'il y avait à comprendre. Et avec Cricri la Vigie, on est paré pas de soucis.

Mais comme il y a toujours des ronchons, je vous laisse lire ce que j'ai glané.

"Reste à attendre les suites du rapport Houillon rendu le 7 juillet, après sept mois d'auditions conduites par ce député UMP et ses collègues de tous bords : soulignant que les régulations "n'ont pas véritablement empêché les dérives"

"Mais à l'aune d'un récent bilan, l'Autorité des marchés financiers pointe des insuffisances et préconise un renforcement du code."

jeudi 6 août 2009

Quoi de neuf sous le soleil de la mondialisation?(2)

Ce matin j'ai écouté Jacques Attali. Je dois vous avouer que je n'aime pas son côté je sais tout, j'ai une opinion sur tout et, parfois, son manque d'humour. Bon, mais il est comme ça. Il est d'une certaine façon la victime de la paresse des médias qui ne prennent pas la peine d'élargir leurs sources d'information.

Mais une fois n'est pas coutume, marre de toutes ces formules qui polluent mon propos sans rien y ajouter, j'ai ce matin constaté qu'il partageait mon analyse de la situation (1). A savoir que les autorités politiques n'ont rien décidé lors des G machin et truc. Qu'il ne sera pas mis en place d'autorité de régulation européenne, chaque pays créant la sienne. Que les banques gardent pour principal objectif de faire le plus de profit possible sans se préoccuper des moyens pour y parvenir. Que personne, même pas les banquiers, n'est en mesure de connaître la situation financière des banques (nature des actifs...). Et que le capitalisme n'a que faire de la morale qui n'est en rien un élément de son fonctionnement. C'est à l'autorité politique, si elle en a la volonté, d'imposer des règles de fonctionnement conformes à une certaine morale. Une certaine morale car je ne sais pas quelle est cette morale.

Il est probable qu'elle ne soit qu'illusion. Un concept, comme Catherine Benguigui, mais vide de sens. Un leurre pour amuser les enfants. Je suis amené à me poser la question de savoir quelle est la mission de l'Etat? Il est fort probable que tous les acteurs de l'activité économique soient pressés de voir émerger la reprise. L'euphorie qui envahira les corps et les esprits nous fera oublier les bonnes résolutions, les angoisses, les prises de conscience. Il y aura quelques esprits chagrins mais dont les mises en garde seront balayées par une croissance à nouveau triomphante.

(1) pour ce qui me concerne, j'ai le sens de l'humour.

dimanche 2 août 2009

Quoi de neuf sous le soleil de la mondialisation?

Vous avez certainement en mémoire que l'avenir allait être radieux, qu'un nouveau monde allait naître, que l'Homme avec un grand h allait être mis, remis au centre de l'économie, que ceux qui avaient fauté allaient être punis, que les paradis sur terre ne seraient plus jamais fiscaux. Pour tout dire, les valeurs morales allaient être réhabilitées. Le capitalisme serait moral ou ne serait pas. Et...

Prenons l'exemple de New Fabris, dernier équipementier automobile ayant fait les frais de la crise. A l'instar d'autres licenciés, les salariés de cette entreprise ont estimé que la disparition de leur outil de travail, que la perte de leur emploi avaient un coût, en quelque sorte une valeur. Cette valeur est devenue standard. Comme un titre d'une nature particulière, le prix est fixé, on ne sait pourquoi, à 30 000 euro. Ces titres ne sont pas échangeables, une fois vendus ils n'ont plus aucune valeur si ce n'est peut-être celui de la paix sociale.

Les salariés de New Fabris ont bien malgré eux fait leurs les "valeurs" d'un système financier, en tirant, d'une certaine façon, profit de leur situation peu enviable. Ces femmes et ces hommes ont, même provisoirement, adopté la morale d'un système qui les exclut. Ils en sont réduits à donner un prix à une partie de leur vie. Ils finissent par considérer que ces 30 000 euro sont la dernière valeur à laquelle se raccrocher. Mais ce sont les 30 000 euro de la haine, du renoncement, du découragement, de l'incompréhension, de la faiblesse, leur plat de lentilles.

Ils doivent savoir qu'ils ont tout perdu en disant oui à 12 000 euros. Si ils ont revendiqué ensemble, ils se retrouvent seuls avec ce qui leur a été octroyé. Chacun se retrouve isolé et frustré, choqué d'être si peu de chose. Pourtant victimes de la brutalité d'une logique, un ministre les a accusés d'utiliser la violence pour obtenir gain de cause. Ils sont devenus les agresseurs, contraints de devenir gentils et raisonnables pour finir par se résigner.

Dormir à Paris

Comme vous avez pu le remarquer, je me suis pris pour un artiste. Pendant que je photographiais n'importe quoi, je réfléchissais à un thème de photos. C'est en prenant le métro que j'ai trouvé et c'est "Le sommeil ailleurs" ou "Le sommeil en milieu hostile". Je n'ai pas encore trouvé le titre.

Le sommeil est une activité pendant laquelle nous sommes vulnérables. C'est un moment d'intimité, un moment entre soi. Quand nous dormons nous pouvons ronfler, faire des grimaces, parler, avoir un relâchement des sphincters, perdre de notre superbe. Nous révélons une partie de ce que réveillés nous cachons. En règle générale nous dormons dans le noir et dans un endroit confiné, qu'il ne faut pas oublier d'aérer. Nous dormons seul ou au pire à deux, sachant que l'autre s'adonne au même plaisir. Le sommeil est solitaire et ne se partage pas.

Et pourtant, il nous arrive de dormir n'importe où.