dimanche 9 août 2009

Moi émois (17)



Le principe de comparaison a charpenté ma vie sexuelle. Mais avant cela j'ai vécu, parcouru, l'étape de l'observation. Mes premiers mois de vie pendant lesquels j'ai fait chambre commune avec mes parents ne m'ont pas permis, tout occupé à manger et à dormir, ni d'observer ni de comparer quoi que ce soit avec mon père. Par la suite, l'intimité qui a pu s'établir avec mon géniteur n'a jamais eu de caractère corporel. Le respect que je lui devais et l'admiration que je lui vouais m'interdirent tout esprit de compétition dans ce domaine. Imaginez si un jour j'avais découvert que la nature avait été chiche avec lui. Je dois avouer que c'est un domaine assez trouble qui de toute façon échappait à ma conscience.

Mes premiers cobayes furent mes deux frères. Pour des raisons d'économie nous prenions ensemble notre bain hebdomadaire dans une baignoire à sabot. La baignoire à sabot est un des objets les plus frustrants, les plus minables qu'il m'ait été donné de rencontrer. Elle n'a rien d'une baignoire telle que l'on peut l'imaginer, vaste, longue, large, accueillante dans laquelle on se glisse pour disparaître corps et âme dans la chaleur qui caresse jusqu'à la plus intime partie de notre corps offert .

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