jeudi 31 juillet 2014

A voir



Peu de chose. Un photo. Une parmi d'autres. Elle évoque un instant, un moment, une journée et finit par recouvrir toute une vie. On y voit ce qu'il y avait avant. Ce qui est arrivé après. Peut-être ne sommes nous plus très sûrs. Ce qui reste est en nous.Un visage fait naître un sentiment, lui redonne vie. Mais ce n'est qu'un mouvement figé. Trop bref pour une pensée. Qu'avons-nous saisi? Nous la regardons. Peut-être telle nous fait-elle sourire. Elle est déjà avide de l'après. Pourtant nous revenons d'un bon à ce moment qui pourrait n'être que cette impression. Ou alors une illusion qui avec patience, tapie dans une boîte, attend notre regard. Elle nous laisse le choix. Le choix de voir, de découvrir, de deviner, d'imaginer, de croiser un regard. Vivre une promesse qu'elle nous avait offerte et à nouveau ressentir cette douleur. Cette douleur qui est devenu un jardin où l'on attend que cette main se pose sur notre épaule.

dimanche 27 juillet 2014

Tout là-bas

Comme nous étions. T'en souviens-tu? Si longtemps déjà. Comme de l'eau évaporée. Il ne reste rien. Les nuages ont quitté l'horizon. Ce qui était proche s'est éloigné. Je rêve que je t'embrasse. Tu souris dans l'air qui te caresse. Je sens ta peau. La douceur des premiers jours. Je me réveille. Un lendemain. Je m'éloigne à mon tour.

jeudi 10 juillet 2014

Déjà

Je suis un sexophoniste.
Pourquoi serais-je triste
D'être ainsi un artiste
Dans la peau d'un dérivatif
Pas pressé d'être hâtif
Je te joue en lascif
Tu en prends bonne note

mercredi 9 juillet 2014

A revoir

Dans le courant flaire et désespère
Faut-il attendre jusqu'à se tendre
Et rouler jusqu'au fond du cratère
Au bout de la vie s'en balancer
Pour s'accorder et se pendre
Totem de l'amour imploré
Quand même comme un fou
Et finit par le dire malgré tout

On samba les couilles (la der)

Hier soir. Hier soir, comme c'était une demi-finale, je me suis assis sur le dossier du canapé, genre gradins comme ils disent. A la mi-temps, j'ai quitté les gradins pour ne plus y revenir. J'en avais assez vu. Quelque peu hypertrophiée, c'était malgré tout la confirmation. La confirmation comme une claque.
Voilà. Pour ce qui me concerne, la coupe du monde c'est terminé. Je vais tailler l'asphalte. Je ne suis pas mécontent de finir plus tôt. Ça me pesait sérieux. Je me demande si je n'ai pas regardé avec plus d'intérêt le curling à Sotchi. Hier soir, les allemands avaient le balai en main et le ballet dans les jambes. Aucun souvenir. Je ne garderai aucun plaisant souvenir et n'en suis pas mécontent mais content, plutôt. Que dire de plus? Ah oui, tonton. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu. A se demander si il n'est pas mort. Pour hier, il m'aurait certainement dit " tu vas voir, ça va être un sacré match". J'aurais en mon for intérieur haussé les épaules.

mardi 8 juillet 2014

On samba les couilles (22)

Hier soir. Hier soir, rien, ai-je noté dans mon journal intime. C'est à cette occasion que j'ai découvert que j'avais un journal intime. Rien est un terme un peu définitif à caractère réducteur. Rien concernant mon intimité. Je me demande où se trouve cette intimité. La coupe du monde en fait-elle partie? Pour les autres jours, je ne me souviens de rien. J'avais pourtant préparé de quoi passer une bonne soirée et puis le trou. Le vendredi soir a disparu. Bien qu'invité, j'ai pourtant eu l'impression d'être bien en place. Dans mon souvenir, bien qu'un peu sur la réserve, j'avais fait une bonne entame de soirée. Tout en respectant le schéma tactique élaboré au cours des soirées précédentes, qui sans être innovant n'en était pas moins audacieux, je n'excluais pas de prendre l'initiative le moment venu. Et puis, tout s'est délité. Le manque d'expérience des grands rendez-vous? La peur de mal faire? Une trop longue attente qui a fini par m’inhiber. La maladresse au moment du dernier geste? Toujours est-il que je n'ai même pas eu l'impression de fouler le gazon. A peine si j'ai fini le nez dedans. Ne suis-je encore qu'en devenir?
Ce n'est qu'une fois avoir atterri sur mon canapé que je me suis vraiment rendu compte que ça avait été une foirade complète. J'avais tout perdu. Mais comme dit mon tonton, un homme qui a tout perdu n'a plus rien à perdre. La prochaine fois, je jouerai à domicile.  

vendredi 4 juillet 2014

Qui est-il?

Pour tout vous dire je me suis demandé. Je me suis demandé si j'allais écrire sur le sujet. Depuis plusieurs mois je m'étais astreint à respecter un devoir de réserve. A plusieurs occasions, forte fut l'envie, la tentation de faire fi du devoir. Mais mobilisant toute ma volonté, j'ai résisté. L'eau continua de couler sous le pont au dessus duquel je me penchais pour regarder les poissons frétiller dans l'eau claire. Et puis là, j'ai craqué. Je sentais bouillir en moi cette envie qui allait devenir irrésistible. Cette envie de lui dire ferme ta gueule, tire toi, tu me casses les couilles! Et puis, je me suis dis non. Pas d'invective. Si tu veux en parler, fais le dignement, dans le respect de ton prochain, avec compassion, avec empathie et pourquoi pas avec amour. Je me suis regardé dans la glace et j'ai lu dans mon regard "N'en fait pas trop quand même".

Qui est-il pour venir ainsi pleurnicher à la radio, sans une once de pudeur? Qui est-il pour ainsi venir étaler ainsi sa vie privée à l'écran? Qui est-il pour qu'une radio, pour qu'une chaîne de télévision se déplace chez lui et enregistrent ses plaintes à n'en plus finir? Qui est-il pour que deux journalistes lui obéissent ainsi au doigt et à l’œil? Qui est-il pour se permettre en doute la probité de nos magistrats? Qui est-il pour se permettre ainsi de déconsidérer notre justice? Qui est-il pour nous demander de prendre partie pour lui et contre nos institutions? Qui est-il pour croire que nous comptons sur lui pour nous dispenser une quelconque vérité révélée? Qui est-il pour nous prendre à témoin d'affaires dont nous ignorons tout du contenu? Qui est-il pour nous servir une bouillie qui finirait par étouffer notre sens critique? Qui est-il pour se poser ainsi en victime et n'avoir pas confiance en notre justice? Qui est-il pour brandir et se réfugier derrière la théorie du complot, à l'instar de l'extrême droite? Qui est-il pour disposer de tant de moyens pour répandre la suspicion, le mépris, le discrédit, pour accuser sans discernement? Qui est-il pour avoir tant d'amis qui s'acharnent sur une juge, font circuler des mensonges, remettent en cause des droits consacrés par notre constitution? Qui est-il pour croire que nous croyons en l'homme providentiel? Qui est-il pour penser que nous allons croire un homme qui la main sur le cœur avait juré que l'on entendrait plus parler de lui, un homme qui a abandonné toute responsabilité politique pour faire du fric comme il le précisa lui-même et qui se permet de donner des leçons d'engagement. Qui est-il pour nous infliger tout cela? Qui est-il? Un simple justiciable?

On samba les couilles (21)

Au hasard de lectures hasardeuses je suis tombé sur le témoignage de Just Fontaine à propos du match France-RFA pour la troisième place de la coupe du monde de 1958 en Suède gagné par les joueurs français 6-3: « une sorte de kermesse était organisée. Les Suédois nous ont fait monter sur l'estrade pour que l'on chante La Marseillaise. Mais comme nous ne connaissions pas bien les paroles, on a chanté Les Couilles de mon grand-père. Les Suédois n'y ont vu que du feu. ».
Putain, ça fait du bien. Je suis tenté d'en rajouter, mais ce témoignage se suffit à lui même, car comme dit mon tonton faites l'humour pas la haine.

Le rock est dans le pré 2014

Des liens pour des photos.

https://picasaweb.google.com/ideeplume/LeRockEstDansLePre2014Preparation?authkey=Gv1sRgCN_e0rCUvo-o9QE

https://picasaweb.google.com/ideeplume/PendantLeRockEstDansLePre2014?authkey=Gv1sRgCIXl_Kb3uMWYhQE

https://picasaweb.google.com/ideeplume/LeRockEstDansLePre2014LeLendemain?authkey=Gv1sRgCM6flqa689GIjgE

mercredi 2 juillet 2014

On samba les couilles (20)

Hier soir. Hier soir, un peu avant 18h, je rentre. Avec une relative lenteur, je me prépare des bricoles à manger en attendant mieux. Il s'avérera que j'attendrai en vain ce mieux. Je m'installe dans le canapé, qui maintenant vous est familier. Je me saisis de la télécommande et appuie sur le bouton rouge. Et que vois-je apparaître sur l'écran? "Bienvenue chez nous". Je vérifie. C'est bien ça. Et le soir j'aurai droit à Joséphine ange gardien. Je n'ai donc rien vu, rien entendu. Je ne sais pas qui. Je ne sais pas comment. Se confirme mon peu d'intérêt. Je ne sais pas comment cela est possible. 78, 82, 86 j'attendais ça avec impatience. Je ne pensais qu'à ça. A bien y réfléchir, le fléchissement à commencé en 90. L'Italie. Alors que l'Allemagne perd en 82  avec le gros Hrubesch, une vrai terreur des surfaces avec des pieds carrés et une tête de pioche, elle gagne en 90 avec le fin Klinsmann. Faut dire qu'il courait vite. A propos de vite, je me suis souvenu de Boniek qui réceptionnait les passes en profondeur de Platine. En deux temps, trois mouvement, elle était au fond. Et puis 94. Pour la deuxième de suite nous n'y sommes pas. Ça ne valait effectivement pas la peine d'y aller. Je me suis souvenu du temps où les belges nous mettaient des taules à chaque match. L'époque de Van Himst. Et puis plus tard, Vercauteren. Cette chronique n'a aucune structure. Comme dit mon tonton, des fois, vaudrait mieux pas.
J'ai une pensée pour Andrès Escobar qui fut assassiné le 2 juillet 1994.
https://www.youtube.com/watch?v=qFjke_ahBYY

mardi 1 juillet 2014

A peine

Le début du jour. Quand rien n'a encore commencé. Ces minutes qui nous appartiennent, que nous regardons couler sans inquiétude, comme si elles étaient l'éternité. A cet instant nous ne savons encore rien. La douceur de la solitude. Nous sommes là. Corps et âme.
Mon regard fixait le bout de la table. Proche de la chute, je balançait dans l'équilibre. J'étais organique. Un oiseau s'est posé sur la barrière. Il regardait d'un œil qui me paraissait fixe, à l'affut d'un mouvement. J'ai fermé les yeux. Une porte s'est ouverte. J'ai entendu son vol. 

On samba les couilles (19)

Hier soir. Hier soir, oui j'avoue, j'ai regardé. Ils ont gagné et pourtant... Je n'ai pas arrêté de ronchonner, de bougonner en regardant toutes ces transmissions hasardeuses, approximatives. Passes trop fortes, suivies de contrôles non maîtrisés. Lenteur, joueurs mis hors de position d'une simple feinte de corps de l'adversaire. Très souvent, ils se sont faits balader, déborder. Valbuéna plutôt lourd. Giroud lent, maladroit, avec une technique de minime. La victoire est heureuse à défaut d'être belle. Les commentaires de Wenger toujours aussi indigents, qu'une absence de recul caractérise.
Nous allons donc retrouver les teutons. Restons fair-play. Nous allons retrouver nos amis d'outre-Rhin. Nous ne pouvons échapper à 82. Je me souviens. Je me souviens surtout que je n'ai pas vu le match. J'avais opté pour l'exultation corporelle. Je m'étais drapé dans la moiteur des plis. Loin de Séville où sévissait Arald dans une algarade qui nous coûta la coupe. Comme dit mon tonton, les fridolins ont toujours tranché dans le vif. J'évite de lui faire répéter.
Pour le reste, je ne parviens pas à m'emballer.
Je ne pourrai pas les regarder vendredi.