mardi 8 juillet 2014

On samba les couilles (22)

Hier soir. Hier soir, rien, ai-je noté dans mon journal intime. C'est à cette occasion que j'ai découvert que j'avais un journal intime. Rien est un terme un peu définitif à caractère réducteur. Rien concernant mon intimité. Je me demande où se trouve cette intimité. La coupe du monde en fait-elle partie? Pour les autres jours, je ne me souviens de rien. J'avais pourtant préparé de quoi passer une bonne soirée et puis le trou. Le vendredi soir a disparu. Bien qu'invité, j'ai pourtant eu l'impression d'être bien en place. Dans mon souvenir, bien qu'un peu sur la réserve, j'avais fait une bonne entame de soirée. Tout en respectant le schéma tactique élaboré au cours des soirées précédentes, qui sans être innovant n'en était pas moins audacieux, je n'excluais pas de prendre l'initiative le moment venu. Et puis, tout s'est délité. Le manque d'expérience des grands rendez-vous? La peur de mal faire? Une trop longue attente qui a fini par m’inhiber. La maladresse au moment du dernier geste? Toujours est-il que je n'ai même pas eu l'impression de fouler le gazon. A peine si j'ai fini le nez dedans. Ne suis-je encore qu'en devenir?
Ce n'est qu'une fois avoir atterri sur mon canapé que je me suis vraiment rendu compte que ça avait été une foirade complète. J'avais tout perdu. Mais comme dit mon tonton, un homme qui a tout perdu n'a plus rien à perdre. La prochaine fois, je jouerai à domicile.  

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