samedi 29 décembre 2007

Plaisir (délicieux) 1ére partie



Il est aujourd'hui aisé d'être un rebelle doublé d'un pervers. Les interdictions et les obligations foisonnent. Par exemple, un bon citoyen est un citoyen qui consomme, qui profite de toutes les heures d'ouverture des magasins, samedis, dimanches, nocturnes, jours fériés. Le citoyen de notre république laïque prie, prie pour que les magasins soient encore ouverts, prie pour que les stocks ne soient pas épuisés comme lui peut l'être en cette fin de journée où, anxieux dans l'ascenseur qui le ramène au parking (moins deux ou moins trois, allée rouge ou verte?), il récapitule à voix haute ce qu'il a acheté, associant chaque achat à un prénom tout en guettant le signe de tête approbateur de son conjoint (je te préviens, je n'y retourne pas!).


Il m'arrive donc parfois d'endosser le rôle du rebelle, ce qu'en temps normal je ne suis pas. La meilleure période est bien sûr celle de Noël mais le samedi est tout au long de l'année un moment propice à l'expression de la rebellion. Le centre ville (et non le centre bourg) et le centre commercial (et non la supérette et son kiosque à journaux) sont les lieux à privilégier si l'on souhaite retirer toute la satisfaction qu'une telle démarche recelle en son sein. Je vous concède que c'est avant tout un plaisir solitaire mais qui, contrairement à d'autres (les hommes me comprendront), est un plaisir qui se prolonge avec une égale intensité.

Il s'agit donc, pour le citoyen de notre laïque république, de traverser les temples et autres cathédrales de la consommation et d'en ressortir sans avoir rien acheté. Avantage non négligeable, cette activité peut être exercée par tout un chacun, sans préparation aucune et peut même s'improviser à tout moment de la journée. Deux options techniques sont offertes. Soit vous laissez à la maison, conseillé la première fois, tout moyen de paiement, soit vous vous munissez de votre carte de crédit. Cette deuxième option permet de se dire "si je le voulais je pourrais acheter". Une fois ce choix effectué, il ne vous reste plus qu'à vous glisser dans la peau de Mad Max au pays du consumérisme.

dimanche 23 décembre 2007

Remarquable



Le mercredi 19 décembre 2007 restera à jamais une date fondatrice de la science universelle. Il y a eu la roue, l'écriture, l'imprimerie, la relativité restreinte, la générale, la loi universelle de la gravitation, l'héliocentrisme et ce 19 décembre nous avons eu Jean-Baptiste qui nous a démontré que l'humain est à la science ce que l'oeuf est à la poule.

Pour tout vous dire je suis allé à sa soutenance de thèse avant tout pour lui faire plaisir car l'histoire de la perturbation phonique sur le jet aquatique ne m'a jamais passionné, à telle enseigne que je m'étais muni de mon lecteur mp3, prêt à accomplir ce bienveillant dodelinement de la tête qu'accompagnerait un sourire d'approbation.

Et bien non, je n'ai rien fait fait de tout cela, subjugué que j'ai été dès la première seconde. Jean-Baptiste a bien évidement fait preuve d'une maitrise scientifique et technique mais il a surtout réussi à me captiver, à tel point que sa goutte a fait déborder le vase de ma passion. Et oui, je n'avais d'yeux que pour ce divin docteur. J'avais l'impression que c'était à moi qu'il s'adressait. Chacun des mots qu'il prononçait trouvait sens et, seconde après seconde, complétait le puzzle qui, une fois constitué, transformerait l'énigme en révélation. Jean-Baptiste m'a rendu plus intelligent. Jusqu'à ce 19 décembre, il faisait l'objet de mon admiration. Depuis, toutes choses égales par ailleurs, il partage avec Robert le sommet de mon Panthéon.

Une fois terminée la démonstration, les membres du jury, comme sonnés par l'évidence, n'ont pu, pour certains, que bafouiller quelques critiques balayées avec élégance par Jean-Baptiste, les autres risquant des questions qui, à peine formulées, faisaient l'objet d'une réponse définitive, Jean-Baptiste finissant de mettre k.o cette brochette de mandarins dont les regards traduisaient le respect et l'humilité retrouvée.

Je n'aurais qu'un regret, qu'il n'est pas une fois été fait référence à la goniométrie qui je le concède est une matière ardue mais injustement ignorée. Ainsi, l'angle de propagation de la source phonique a-t-elle une influence sur la nature et l'ampleur de la perturbation du jet, car je le rappelle, il ne faut pas confondre résultat calculé et résultat mesuré.

Pour terminer, il ne m'a pas échappé que la thèse de Jean-Baptiste recélait en son sein un érotisme que ne manquaient pas de confirmer croquis et vidéos.
Chaque mot était une note née des cordes de ton esprit.

Chapeau!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

jeudi 20 décembre 2007

Coupable(s)



Aujourd'hui un témoignage de Martin. Vous en jugerez par vous-même, mais il me paraît un tantinet pleurnichard et moralisateur. Martin, nous vous écoutons.

"Comme peut-être certains parmi vous, dès la nouvelle connue, j'y suis allé franco, sans retenue, j'ai sauté dessus à pieds joints, j'ai fait part de mon indignation, je me suis joint au concert de réprobations. Avec les autres, j'ai jeté la pierre, j'ai crié au scandale. Je tenais mon coupable et je n'allais pas le lâcher. Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de Christine Boutin, était jeté dans la cour des lamentations. Il était coupable et responsable. Dans le domaine du logement, comme dans d'autres, les responsables de la pénurie sont toujours ceux d'avant, ce qui est frustrant pour le citoyen, alors que ceux du moment, eux, vont mettre le paquet et se font fort de rattraper le retard. Il arrive que ceux du moment soient ceux d'avant mais bien décidés à ce que ça change. Si vous leur parlez de ce qui n'a pas été fait par le passé, ils vous répondent que ce qui les intéresse c'est l'avenir et que les français ne les ont pas élus pour parler du passé. Donc je tenais mon coupable.
Bien sûr, il affirmait avoir oublié le montant de son loyer, bien sûr, il justifiait l'avantage dont il bénéficiait par le fait que d'autres, et non des moindres, en bénéficiaient aussi, bien sûr il affirmait le 16 novembre dernier "Qu'aujourd'hui se trouvent dans le parc HLM des gens qui ne devraient pas y être, et que se trouvent dans la rue des gens qui devraient être dans les HLM, je considère que c'est un véritable scandale.", mais le bras droit de la ministre avait bon dos. Nous faisons tous partie de la même société. Election après élection nous élisons ceux qui vont décider et agir en notre nom. Alors je vous propose que nous partagions à due proportion cette culpabilité."

Merci Martin. Bel effort pour nous faire porter le chapeau mais je tiens à rappeler que notre vie est ce que nous en avons fait et que nous sommes tous logés à la même enseigne. Il ne faudrait pas oublier non plus que Nicolas Sarkozy a été élu avec 53% des voix.

mardi 18 décembre 2007

J'ai honte

Depuis quelque temps, je vais au bureau à pied. Comme je suis fonctionnaire et que j'ai le sens de la retenue, je dis au bureau et non au travail. Chemin faisant, ma pensée se nourrit de choses et d'autres, d'autres choses. C'est ainsi que parfois je me sens tout chose jusqu'à devenir petit.
Ce matin, accompagnant chaque pas, ma pensée s'est penchée pendant quelques minutes sur la vie sexuelle de notre président. Je me demandais si, comme c'est le cas pour les autres sujets, il avait mis les choses sur la table.

lundi 17 décembre 2007

Minnie



Ce matin, un journaliste bien informé m'a appris que non seulement Carla Bruni était une artiste de renommée internationale mais qu'en plus elle était de sensibilité de gauche. Moins glamour, il n'a pu s'empêcher de préciser que même dans ce domaine notre président pratiquait l'ouverture.

lundi 10 décembre 2007

Robert et moi (boom limonade 4)



Donc pour pouvoir aborder Hélène dans ce que vous pensez être des conditions favorables, vous avez décidé d'organiser une boom. Vous voici au pied du mur. Comme vous êtes un piètre danseur, vous estimez que le slow est la meilleure porte d'entrée. Vous savez qu'en règle générale ce type de morceau dure de trois à cinq minutes, ce qui, selon les circonstances, peut paraître court ou long. Malgré tout cela vous laisse une fenêtre de tir relativement réduite. Vous estimez que c'est aujourd'hui ou jamais. Vous devez donc trouver un slow qui soit suffisamment long pour que, sans équivoque, soient posés les jalons d'une future relation. Un de vos copains vous a parlé d'un groupe, Led Zeppelin, et d'un super slow, suffisamment long pour s'installer et qui laisse place à l'hésitation. Vous lui avez demandé d'apporter le disque.

Vous avez bien conscience d'être dans la préméditation mais vous avez besoin d'être rassuré, vous avez besoin de croire que c'est en pensant à tout qu'on n'oublie rien, vous avez besoin de croire que vous avez du courage, le courage de dire, le courage de vous tromper, le courage d'avoir un corps.

Toutes les étapes sont ainsi planifiées mais vous avez peur. Vous avez beau creuser en vous, vous ne découvrez pas une once de courage. Par contre vous trouvez toutes les bonnes raisons pour retarder le déclenchement de votre offensive. Hélène, que vous rêvez sur une île, est à portée de regard. Si la vie était plus simple.

Une des caractéristiques de la boom limonade, qui est à la boom matelas ce que le sucre en poudre est à la cocaïne, c'est l'absence d'alcool et l'abondance de boissons sucrées à bulles trônant au milieu des gâteaux au chocolat, des bonbons multicolores que le soleil fait briller en un désespérant camaieu de bonnes volontés.

A défaut de courage, vous vous laissez guider par le désir. Vous avez attendu que ce qui fait office de piste de danse soit garnie pour déposer le disque de votre copain sur la platine et se font entendre les premières notes de "Since have been lovin' you". Il vous faut rejoindre Hélène avant qu'un autre ne l'invite mais sans avoir l'air de vous précipiter. Votre choix doit donner l'impression d'un heureux hasard.

Et vous voilà dansant avec elle mais vous avez oublié un détail.

vendredi 7 décembre 2007

Je hais le téléthon

Je vous livre un point de vue plutôt qu'une opinion de Thierry sur le téléthon. Je tiens à mettre en garde les personnes de coeur que certains des propos qui suivent peuvent choquer les âmes sensibles. Thierry c'est à vous.

"Je hais le téléthon d'une haine viscérale et définitive.

Le téléthon est un énorme gâteau recouvert de chantilly, imbibé de crème, de chocolat, sucré jusqu'à l'écoeurement et qui, poisseux, dégouline jusqu'au sol. Comme on a peur de ne pas en mettre assez, on en met trop.

Quand revient le temps de cette obscène manifestation, je suis comme une bouteille de limonade avec pulpe que l'on aurait secouée. Il faut laisser reposer avant d'ouvrir sinon ça gicle.

Vous allez me dire "Why so much hate?". Je ne supporte pas que l'on exhibe les enfants malades devant la caméra, que l'on se vautre dans les bons sentiments et la bonne conscience. Je ne supporte pas le fait que l'on mette en vitrine les maladies génétiques attendrissantes et propres qui font pleurer les ménagères de moins de quelque chose et qu'on laisse dans l'arrière cour le SIDA qui récolte trois francs six sous et dont les victimes en plus de la maladie doivent au choix supporter l'exclusion, les jugements moraux, l'indifférence, le rejet...

Je suis pour le téléthon si il s'agit de sauver le thon en voie de disparition dans la Méditérranée ou s' il s'agit d'aider les jeunes filles au physique ingrat à bénéficier de la chirurgie esthétique."

Je prends acte de cette contribution mais je tiens à rappeler que Nicolas Sarkozy a été élu avec 53% des voix.

jeudi 6 décembre 2007

Merci Laurent


Aujourd'hui, je vous propose une contribution de Joseph qui exprime une opinion quelque peu extrémiste, qu'un peu de pédagogie devrait ramener à la raison. Mon cher Joseph, nous vous écoutons.

" Il semble qu'il n'y ait rien de plus urgent aujourd'hui que d'augmenter le pouvoir d'achat des français. Nous avons donc un pouvoir, celui d'acheter plus, pouvoir qui se transforme en devoir d'achat. Acheter est devenu un acte civique, un deuxième bulletin de vote. Notre président a-t-il le pouvoir de nous acheter? Sommes-nous devenus des cimoyens de consommer?

Vous allez dire "Encore un donneur de leçon qui a les moyens de s'indigner". C'est vrai, je ne fais pas partie des plus malheureux, bien que, comme le dit fort justement un de mes beaux-frères, on adapte son train de vie à son salaire, ce qui veut dire que, quelque soient les augmentations de salaires, à la fin du mois il manque toujours quelque chose pour faire la soudure. Mais je quitte volontiers le terrain du pouvoir d'achat qui n'est pas le sujet de cette chronique.

Je souhaite vous faire partager les propos de Laurent Wauquiez, porte parole du gouvernement. Il s'exprimait sur le pouvoir d'achat. Comme beaucoup d'hommes politiques de la majorité, il emploie l'expression "On met les choses sur la table" ce qui est prendre le risque de provoquer des déceptions. Cette expression n'est pas utilisée par les femmes. Ensuite, concernant la rémunération des heures supplémentaires exonérées de charges sociales, il précise "Quand un employeur met cet argent-là pour son salarié, personne ne va se servir au passage". Un peu plus loin, il croit pouvoir affirmer "La plupart de ceux qui travaillaient avaient le sentiment qu'on leur reprenait ensuite le fruit de leur labeur, via notamment les impôts et les charges sociales". En deux petites phrases il remet en cause les symboles de la solidarité, de la cohésion que représente l'impôt, cet outil de redistribution des richesses. Dire que "personne ne va se servir au passage" donne un caractère illégitime à l'impôt, l'assimile à du vol. L'injustice supposée de l'impôt est renforcée par l'utilisation de l'expression "qu'on leur reprenait ensuite le fruit de leur labeur". On pense à ce dessin qui représente le tiers-état qui supporte sur son dos le clergé et la noblesse. Une société qui ne repose pas sur la solidarité est une société qui n'a pas de projet, pas d'avenir, qui n'a rien à transmettre. Les propos de Laurent Wauquier sont une brique de plus dans l'édification de l'individualisme".

Bien. Nous remercions Joseph mais je tiens à rappeler que Nicolas Sarkozy a été élu par 53% des français. Il fait ce pour quoi il a été élu. Les choses sont sur la table.

dimanche 2 décembre 2007

Robert et moi (boom limonade 3)

Vous êtes donc dans ce groupe de garçons mateurs hableurs. Vous faites partie de ceux qui se taisent. Vous aimeriez bien vous mêler à la conversation mais vous manquez de confiance en vous. Votre vocabulaire technique est limité et vous n'êtes pas certain d'en connaître la signification exacte et rien n'est pire que d'être la risée de ceux qui "savent". Les initiés qui se lancent des regards entendus qui vous maintiennent dans l'enfance comme à la piscine où est toujours présent un "en avance sur son âge" pour vous maintenir la tête sous l'eau.

Cela fait quelques semaines que vous l'avez repérée. Appelons la Hélène. Au début, vous n'y avez pas apporté une attention particulière. Elle occupait un espace dans la classe mais plutôt comme une silhouette. Et puis un jour, couché sur votre lit, à la recherche d'un fantasme instantané, sans trop savoir pourquoi, vous passez en revue les "filles" de votre classe. Des visages défilent et le diaporama s'arrête sur la photo d'Hélène. Vous glissez ailleurs, votre main droite retombe sur le couvre lit en tricot amoureusement confectionné par votre grand-mère. Hélène! Vous essayez de fixer son visage en fermant les yeux. C'est ainsi que vous vous trouvez amoureux.

Plaisir, douceur et souffrance. Chaque jour est celui qui vous donnera le courage de lui parler. Mais pour lui dire quoi? Pendant les cours, vous la regardez, vous lui souriez en espérant qu'elle comprendra, qu'elle viendra vers vous pour prendre votre main. Même si votre main continue de se balancer orpheline au bout de votre bras, vous avez l'impression qu'elle a compris. Vous n'avez surpris aucune manifestation tangible d'un quelconque intérêt à votre égard mais l'indicible naissance de ce qui n'est encore qu'une onde vous rend plus léger. Après avoir espéré un miracle, vous allez devoir faire un geste. L'idée de lui écrire est rapidement éliminée. Vous en êtes encore au stade où vous voulez lui dire sans utiliser les mots. Votre courage du matin est comme le sable d'un sablier que l'on retourne. Vous allez opter pour une approche physique qui ne vous exposera pas à l'humiliation du refus.

lundi 26 novembre 2007

Droit du sang




Voici le témoignage de Laurence l'insurgée, qui nous fait par de son indignation, de sa révolte, de son refus de l'injustice. Laurence, c'est à vous.

" Je tiens ici à exprimer mon indignation, à vous faire part de mon refus du conservatisme, à affirmer ma farouche volonté de combattre les idées reçues, à fustiger l'obscurantisme que l'on voudrait nous imposer comme une valeur universelle. Je vous le dis tout net, nous en avons assez des donneurs de leçons. Je dis nous car je ne suis pas seule. Nous avons jusqu'ici fait preuve d'une bienveillante et compréhensive patience. Nous avons toujours accepté la discussion, respecter les différents points de vue même si nous ne les partagions pas. Nous avons toujours eu le souci d'écouter, d'entendre, de comprendre les arguments, car, contrairement à ce que j'entends ici ou là, nous sommes pour le débat d'idées, pour les échanges francs et constructifs qui nous enrichissent mutuellement et sont l'honneur de notre société.

Pour autant il faut savoir faire la part des choses et avant tout il faut savoir rester modeste. Nous ne pouvons, au risque d'être contreproductifs, nous ériger en donneurs de leçons car nous-mêmes ne sommes exempts de tout reproche. Nous nous devons de prendre en compte la sensibilité de nos interlocuteurs qui ont vocation à devenir nos partenaires. Des relations équilibrées reposent sur la confiance, la non ingérence et le respect de l'autre, de sa culture, de ses aspirations. Même si le souci de la franchise doit guider nos propos ils ne doivent pas humilier mais concourir à l'établissement d'une relation durable et équilibrée.

Alors, bien sûr, il y aura toujours de beaux esprits pour trouver à redire, qu'on en fait trop, qu'on en fait pas assez, qu'il ne fallait pas y aller. N'en déplaise à ceux qui s'érigent en conscience et s'auto-proclament défenseurs de l'humanisme, j'approuve sans réserve le voyage en Chine de notre président. Si notre pays n'avait pas vendu ses avions et ses centrales nucléaires, d'autres, moins scrupuleux que nous ne le sommes, l'auraient fait à notre place. L'histoire montre que démocratie et développement économique vont de pair, car ne nous y trompons pas, les droits de l'homme progressent en Chine même si c'est de façon imperceptible. Les moralisateurs auront beau jeu de dénoncer la peine de mort, les arrestations arbitraires, l'absence des libertés fondamentales, l'exploitation des ouvriers, les conditions de travail, le soutien financier, politique et militaire à d'autres dictatures. Notre président sait tout cela et il s'est fait fort de le rappeler à ses interlocuteurs en mettant sur la table l'ensemble des dossiers et ce sans concession. Notre président sait que la démocratie finira par s'établir en Chine, mais qu'il faut du temps et la patience n'est pas la moindre des qualités de ce grand peuple que sont les chinois qui sait pouvoir compter sur notre soutien".

Merci Laurence. Il est parfois nécessaire que les choses soient dites et bien dites. La vérité doit avoir droit de cité.

vendredi 23 novembre 2007

En un mot comme en cent


C'est avec fierté que je vous présente la centième chronique sortie de mon cerveau. Afin de récompenser mes fidèles lectrices et lecteurs, je vous propose de gagner l'original de cette chronique dédicacée par son auteur. Pour ce faire, il vous suffit de répondre à la question suivante : à qui appartiennent les pantoufles ci-dessus?

J'aimerais écrire une chronique par jour mais je dois vous avouer que je suis parfois victime de coup de mou, victime d'une volonté qui s'effiloche et disparaît entre les coussins du canapé sur lequel je m'allonge pour regarder la télé. A chaque fois, la mauvaise conscience se refléte dans l'écran comme un message subliminal que vous m'adresseriez "Que fais-tu, affalé comme un veau, corps sans cerveau au regard qui s'emplit d'images qui finissent par se perdre dans les méandres de l'oubli". Je prends alors conscience que je me fourvoie sur le chemin de la facilité, du renoncement, que les images sont l'acide qui ronge mots et idées qui sont nos liens qui, si je n'y prends garde, vont se dissoudre dans le flot de la médiocrité. La honte alors m'envahit et je prends la résolution de ne plus sombrer dans les eaux fangeuses du renoncement.

Mais chaque soir, je passe à proximité du canapé. Alors, comme une planète à proximité d'un trou noir, je me laisse attirer. Comme si j'étais certain de dominer la situation, je "décide" de simplement m'asseoir. Je suis dans la situation de l'enfant qui a une tablette de chocolat et qui se jure qu'il ne mangera qu'un carré.

J'ai honte.

mercredi 21 novembre 2007

Robert et moi (boom limonade 2)

Comme il se doit, la mère de famille insiste pour que la salle soit bien décorée. Nappes, petits bouquets de fleurs, serviettes en papier festives, agencement artistique des bouteilles de soda et des gâteaux. Vous naviguez entre la honte et la haine qui va se prolonger tout au long de la boom. La mère de famille se fait un plaisir d'accueillir tous les invités les gratifiant au passage d'un enjoué "Amusez-vous bien les enfants mais ne faites pas trop les fous". Ensuite, elle ne pourra s'empêcher d'intervenir régulièrement pour voir si tout va bien, pour préciser qu'il reste du coca dans le frigo, pour remettre un peu d'ordre sur les tables, pour embrasser son grand fils qu'une telle attitude emplit de désespoir.

Mis à part cette pollution affective, la boom limonade se caractérise par la stratégie de l'attente niaise. Au début, les filles forment un groupe homogène que ne quittent pas des yeux les garçons. Les filles minaudent et les garçons rient très fort. Ils évaluent, notent, faisant le tri entre les envisageables et les "faute de mieux". Vous faites peut-être partie de ceux qui jusqu'à ce jour n'ont fait que regarder, espérant secrètement qu'elle ferait le premier pas. Elle est là dans le groupe de filles. Vous la regardez le plus discrètement possible mais bien décidé à tenter quelque chose. Comme toujours dans un groupe de garçons, il y a ceux dont vous êtes persuadé qu'ils ont fait le grand saut et qui font tout pour vous conforter dans cette idée.

mercredi 14 novembre 2007

Robert et moi (boom limonade 1)



Lors d'une précédente chronique j'avais mentionné le concept de "boom limonade". Nous sommes nombreux à avoir été dupés par ce qui pouvait sembler le plan d'enfer. La description qui suit correspond à la réalité des années 70 dans le milieu de la moyenne bourgeoisie et équivalent.

La boom limonade est une soirée qui a lieu l'après-midi et qui se déroule chez une copine ou un copain de classe. En règle générale, l'identité de l'organisateur n'a aucune importance. Les invitations sont distribuées dans le cadre de la classe. Imaginons que vous êtes l'organisateur.

Les contraintes de l'organisateur sont nombreuses. La première, question de fierté et de future notoriété, est de réussir à inviter le plus de monde possible car les invités, en fonction de leur projet à caractère libidineux qui pour le coup rime avec boutonneux, se préoccupent de connaître l'identité des autres, ce qui déterminera leur présence.
La deuxième contrainte, qui est un préalable non négociable, est le contrôle par la mère de famille de la moralité des invités. La moralité s'entend au sens large et peut, chez les plus tatillonnes, faire l'objet d'une recherche généalogique. La mère de famille n'aime pas les visages inconnus. Donc, en amont, la mère de famille sollicite son réseau d'informatrices, les autres mères connues et de bonne réputation, afin de collecter des informations qui lui permettront d'opposer son véto à la présence de tel ou tel dont on dit que..., qui parait-il aurait..., qui aurait des fréquentations..., dont la soeur aurait redoublé sa troisième année de maternelle. Il faut ensuite déterminer les heures d'ouverture et de fermeture. Puis la mère de famille rappelle les principaux points du règlement intérieur : interdiction de fumer, de boire de l'alcool, d'aller dans les chambres, de se livrer à des pratiques qui n'ont lieu d'être que dans le cadre du mariage, d'attenter à la virginité des jeunes filles, de faire se succéder deux slow, d'éteindre les lumières...

lundi 12 novembre 2007

Merci Christophe



Ce matin, je manquais d'énergie. J'ai donc essayé d'adapter les préceptes de notre économiste en cheftaine, j'ai nommé notre amie Christine qui, après avoir fait la promo du lissage dans le temps (j'aimerais qu'elle lisse de même sa bêtise), nous a fait part de son espoir de voir les prix baisser début 2008. Notre président a proclamé devant le congrès américain qu'elle était belle, je complète "et qu'elle se taise". Ce matin, j'étais donc face à l'alternative suivante : économiser mon énergie en restant couché ou la dépenser en allant travailler. J'ai choisi.

Vous avez raison, Christine ne s'appelle pas Christophe et réciproquement. J'étais partie pour vous dire un mot au sujet de monsieur Christophe de Margerie, PDG de TOTAL. J'ai écouté ses propos à la radio. Vous avez certainement remarqué que depuis quelques temps et ce jusqu'à épuisement, on nous bassine à propos des prix du pétrole dont par ailleurs je ne méconnais pas les effets, notamment sur ma facture de fuel.J'y reviendrai. Donc le journaliste demande à Christophe ce que compte faire son entreprise qui est citoyenne. Il répond "La contribution citoyenne de mon entreprise est de faire baisser les prix, du moins de ne pas les faire augmenter trop brusquement". Je m'attendais à ce qu'il ponctue sa réponse par "Humour".

Ensuite le journaliste lui demande si rester en Birmanie n'est pas un signe de soutien à la dictature. Christophe répond " Je crois que ça nuit (mais là, je fais la réponse moi-même) à la question. Ca nuit beaucoup moins qu'on le pense. C'était nécessaire. Ca reste plus que jamais nécessaire et si j'avais qu'un mot à dire : moi je suis absolument content qu'il y ait une reprise de dialogue entre la Lady, cette grande dame, et la Junte... C'est comme ça que ça doit se passer, c'est comme ça que nous avons toujours tout fait pour essayer que ça se passe parce que contrairement à ce qui a été dit, nous avons été actif mais de manière discrète dans ce domaine, c'est-à-dire pousser la Junte à s'améliorer, c'est pas difficile mais très certainement à faire en sorte que nous puissions rester en respectant notre code de conduite ; et c'est pas en faisant partir, probablement le dernier rempart de la démocratie dans ce pays, que vous allez faire avancer les choses. Très clairement, nous restons.".

Nom d'un pipeline, TOTAL est responsable du rétablissement de la démocratie en Birmanie mais pas de l'état des navires qui transportent son pétrole.

samedi 10 novembre 2007

Chronique du matin (plaisir)



Ce matin le ciel est gris. Les dernières feuilles du noisetier qui se trouve dans le jardin tentent de résister au vent. Les noisettes ont toutes été entreposées par l'écureuil du coin. A propos de noisettes, pendant l'été, le noisetier fait écran avec les voisins d'en face et la lointaine rue.

Ainsi, certains matins, avant que les sons de la routine ne me soient renvoyés par la rue, levé depuis quelques secondes, j'ouvre la fenêtre de la chambre, je regarde le noisetier et je me sens ailleurs. Je ne pense à rien, je ne fais que regarder. La sensation de premier matin du monde est renforcé par la tenue qui est la mienne durant ces premières secondes. Je laisse la fraîcheur se déposer sur mes membres. Si je me sens gagné par un sentiment de liberté et prêt à offrir mon corps à la nature, ce qui n'a aucun sens, mon envie d'exibitionnisme urbain est modéré par le fait que les balasts des corps caverneux peuvent mettre quelques minutes à se vider, non que j'ai honte de mon corps caverneux mais je préfère lui offrir une audience restreinte.

Pourtant, comme une mémoire cachée réveillée par un gène que l'air frais aurait ravivé, j'ai devant les yeux l'image d'un cerf humant l'air d'une clairière et essayant de déceler le parfum du désir.

Je referme la fenêtre avant de me mettre à bramer.

mardi 6 novembre 2007

Robert et moi




Voici donc la première écoute personnelle de mon premier disque de Led Zeppelin. Je pose le disque sur le tourne-disque, autrement appelé électrophone. Malgré un design plutôt anguleux qui lui donne l'aspect d'un objet de contrebande en provenance de la RDA, il possède des options. Le "posage" du bras pouvait être manuel ou automatique. Les deux étaient d'usage délicat. N'étant pas muni d'un système hydraulique, l'option manuelle pouvait donner lieu à un posage craquant, voir dérapant. L'option automatique quant à elle comportait le risque d'un posage hors cible avec ripage sur le côté. Comme l'on dit au foot, j'avais une super occase mais qui se terminait par un poteau sortant. Les spécialistes aprécieront.

J'ai dans mes connaissances, un puriste qui possédait un tourne disque, qu'il appelait pompeusement, avant l'heure, une mini chaîne. Il lui accolait le qualificatif de stéréophonique parce qu'elle possédait deux "enceintes" qui dans la réalité crachaient la même bouillie mais il semblait le seul à ne pas s'en apercevoir, pensant peut-être que deux mono étaient égaux à une stéréo. Donc, sa mini chaîne possédait, bienfait de la technologie, un bouton pour les aigus et un autre pour les graves ce qui lui permettait, à peu de frais, de jouer à l'ingénieur du son.

Emu mais la main ferme, j'ai posé le bras, et le saphir, diamant du pauvre, est entré en contact avec le sillon. Je ne sais pas si c'est la chambre en rotin à l'acoustique approximative ou si c'est l'enceinte qui jusque là, sur l'échelle de la violence phonique, n'avait jamais dépassé le palier Sheila, mais le résultat fut décevant. Black Dog semblait avoir un chat dans la gorge. Pour tout dire, j'étais l'auteur d'un sacrilège. C'était confiture au cochon et compagnie. Il est vrai que j'avais entendu dire par un de ces spécialistes en tout, que le pressage français était une catastrophe. Cette première fois m'avait laissé frustré.

Chronique du matin (envie)

La dernière fois, je vous ai fait part du plaisir de retarder le lever, blotti au fond du lit, dans la chaleur de la nuit que l'on tente de retenir comme dirait...
Après ce premier plaisir, je me lève et surgit avec force le premier désir, désir incidieux, désir qui me caresse, désir qui engourdit ma volonté, désir qui me fait entrevoir la volupté, j'ai nommé le désir de se recoucher. Vais-je résister? Certains matins, c'est triomphalement que la volonté s'impose, où mon esprit prend le pas sur mon corps. La victoire de l'un ou de l'autre se décide en quelques secondes.

Sorti du lit, j'ai froid et je sens que je vais céder. Rapidement, pour me donner bonne conscience, je cherche à quel moment je vais pouvoir gagner du temps pour effacer le retard mais c'est comme les économies budgétaires, difficile de trouver le poste de dépenses que l'on pourrait contracter. M'en remettant à l'improvisation, je replonge dans le lit. Sentir la chaleur se déposer sur ma peau est source d'un divin plaisir. Il faut que je me roule sans vergogne dans ce plaisir solitaire car il ne dure que quelques secondes. Allez savoir pourquoi, mais rapidement le plaisir fait place à la mauvaise conscience, à cette réalité que je ne me suis accordé qu'un sursis.

A chaque fois je me dis que je n'aurais pas dû me recoucher. La volonté, cet instrument de torture que l'on glorifie, n'a pas le triomphe modeste.

Lagarde devrait se rendre



J'étais prêt à fondre sur Christine, tel un rapace avide de sang sur sa proie, prêt à la déchiqueter, à la réduire en miettes, à la fouler d'un pieds vengeur, à lui faire avaler le micro, à lui faire goûter de la pompe à vélo pour lui signifier qu'elle me gonfle. J'étais prêt à tirer au bazooka sur l'ambulance. J'étais prêt à endosser les habits de Raoul. Et puis je me suis aperçu que ce n'était même plus une ambulance mais un brancard et je n'ai pu que baisser les armes. J'étais prêt à mettre un genou en terre et à prier, à prier pour qu'elle se taise, à prier pour qu'elle réfléchisse. Un retour en arrière pour expliquer ce début.

L'autre soir, j'écoutais distraitement les informations quand mon esprit, le mauvais, fut rebranché sur le secteur à l'annonce de la présence de notre ministre de l'économie. Le sujet était le prix du pétrole et ses répercutions sur notre pouvoir d'achat, pouvoir d'achat qui fait l'objet de toutes les attentions. Comme le dirait Vince, pas très fun le sujet et mauvais pour le karma. Donc, persuadé qu'elle allait nous gratifier d'analyses dignes du café du commerce, je m'apprêtais à prendre des notes. Dès les premières secondes je ressemblais à la Victoire de Samothrace.

Cette chère dame m'a découragé. J'étais consterné, j'avais honte pour elle. Pourquoi parler quand on n' a rien à dire? Si je n'avais qu'une chose à demander à un ministre c'est d'imaginer qu'il s'adresse à des personnes dotées d'une intelligence. Ayant pris la peine de l'écouter, les propos de Christine Lagarde étaient une insulte à mon intelligence. Qu'avons-nous fait pour mériter ça? Christine, tu ne me fais plus rire.

vendredi 2 novembre 2007

Trois hommes et des confins (suite et fin)

Nous voici donc partis pour la deuxième étape de notre soirée. Le parcours est trop court pour un discours. Après quelques hésitations, nous voici devant l'entrée d'un concept, le restaurant-brocante. Avant d'entrer, l'endroit donne lieu à des commentaires des connaisseurs. Ce que j'en comprends c'est que ce lieu a été conseillé par quelqu'un qui n'y est jamais allé, que trop contents, ceux qui y vont ne veulent pas prendre le risque d'aller ailleurs, que le menu est bon mais qu'il ne faut pas compter le prendre car on ne dispose jamais du temps nécessaire, qu'il nous faut donc nous rabattre sur les tartines et que ça vaut bien le menu.

Nous entrons et nous installons. Nous sommes six dont deux hommes. Le troisième homme, à l'emploi du temps toujours mystérieux, arrivera plus tard avec sa moitié à plein temps. En attendant nous commandons les tartines et les patates chaudes. Le dernier couple nous ayant avertis d'un prévisible retard, nous décidons de commencer sans eux. Dans la série l'herbe est plus verte dans le champ d'à côté, mon voisin d'en face, un coutumier du fait, qui a choisi une tartine, lorgne avec envie et regret sur la patate chaude de sa voisine. Il accepterait qu'on lui refile.

Comme souvent, la conversation porte sur les absents qui ne sont que des présents en retard. En choeur nous louons cette rencontre qui fait d'eux un gentil petit couple, qui est si bien assorti. On ne pouvait pas rêver mieux. Comme quoi, il suffit d'être patient. Ce qui fait plaisir, c'est qu'il est épanoui. D'un autre côté, il faut qu'ils apprennent à se connaître. Toujours est-il qu'on ne pouvait pas espérer mieux. Il n'y a qu'à les voir se tenir par la main.

Après avoir découvert que les toilettes étaient à la dimension de la propriétaire des lieux, ce qui se matérialise par un manque d'aisance pour les plus d'un mètre cinquante, obligeant à des acrobaties au risque de devoir renoncer à certaines options qui permettent habituellemnt de faire deux choses à la fois, nous nous sommes dirigés vers Saint-Ouen d'Attez, derniers confins de la civilisation normande.

Nous sommes entrés dans le petit bar bruissant d'une animation que la nuit ne laissait pas présager. Nous sommes accueillis par Hélène et Emmanuel qui font revivre le village et battre en choeur la campagne. Nous avons écouté un gars qui écrit des textes sur lesquels il met des notes de musique et une chanteuse accompagnée d'un contre-bassiste dont le physique a retenu toute l'attention de la gente féminine alors que concernant la chanteuse mon voisin me précisa qu'il n'avait aucune attirance pour la progéniture de Sim.

Et arrive le moment où il faut partir. On essaye toujours de prolonger un peu en espérant qu'il y en aura bien un qui dira "Bon, allez, on reste", le mieux étant "Allez, vous restez, on va bien réussir à se tasser", mais c'est rare. Pourquoi faut-il toujours quitter ceux avec qui on se sent bien, surtout si c'est pour finir par aller là où l'on a pas envie d'aller? A défaut de pouvoir rester, il faudrait pouvoir se quitter comme la lumière du jour laisse la place à la nuit.

mardi 30 octobre 2007

Merci Christine



Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi est une pointure, du moins nous l'a-t-on vendu comme telle. Elle a exercé ses talents avec succès outre-Atlantique dans un des plus importants cabinets d'avocats. Ainsi, tout comme notre ami Jean-François, elle a su garder les pieds sur terre, se coltiner la réalité, ses escarpins couverts de la poussière des moquettes. Et pourtant...

Je la suis de près depuis quelques temps, friand de ses analyses de la situation. Elle occupe son poste actuel depuis le mois de juin. Ce matin, certainement après avoir potassé à fond les dossiers préparés par ses collaborateurs, elle analyse ainsi, sur France Info, la situation monétaire et pétrolière : "Christine Lagarde a par ailleurs souligné qu'un euro fort permet de compenser l'impact des prix élevés du pétrole qui sont libellés en dollar". A sa décharge, l'étude de son CV nous révèle qu'elle n'a pas bénéficié de formation en économie. Il me semble qu'un des engagements de Nicolas Sarkozy était d'être plus proche de ses concitoyens. A l'évidence, Christine Lagarde a fait sien cet engagement. La profondeur de son analyse en fait une femme comme les autres.

Il y a peu, pour mettre fin à la suspicion qui pesait sur les statistiques du chômage, madame Lagarde a, pour faire court, d'une part demandé à l'INSEE de revoir ses méthodes de calcul et d'autre part de ne plus publier que des statistiques trimestrielles, tout en maintenant les statistiques mensuelles de l'ANPE, considérant que seule cette périodicité trimestrielle permettrait d'apprécier une tendance, alors que des données mensuelles n'étaient sujettes qu'à des polémiques comme il se doit stériles. Ainsi, les prochaines statistiques dignes de foi seront publiées mi-novembre.

Pourtant, Madame Lagarde n'a pu s'empêcher de dire, à propos des statistiques mensuelles de septembre:
"Je vous signale que nous aurons à la fin de la journée un chiffre qui devrait être absolument positif... sur la baisse du nombre de demandeurs d'emploi"

Par ailleurs, le "absolument positif sur la baisse" est, comme l'on dit, absolument savoureux.gj

lundi 29 octobre 2007

Trois hommes et des confins

Samedi soir, je suis allé là où je n'étais jamais allé. J'ai découvert les confins du département de l'Eure. Les confins est une notion relative, bien répartie sur le territoire et accessible à tous. Chacun de nous a ses confins. Des extensions sont possibles. Il en est ainsi des confins de l'âme où il ne fait pas toujours bon s'aventurer.

Samedi donc, nous avons eu la chance d'atteindre deux fois les confins. Dans un premier temps, une étape dans le chef lieu des confins locaux et ensuite une longue pause dans les confins du terroir, les vrais, ces confins où l'indigène, quoique frustre et méfiant au premier abord, d'un sourire chaleureux et d'une poignée de main autant virile que caleuse vous signifie la bienvenue.

Après un trajet au cours duquel il fut principalement question d'une souris crevée à l'origine d'une odeur pestilentielle empêchant nos hôtes de dormir dans leur chambre, ce d'autant que cette bête crevée est à l'origine d'une recrudescence du nombre de mouches et dont le cadavre en décomposition fait office de garde-manger pour les larves fruits de la frénésie sexuelle qui s'est emparée des dites mouches, frénésie provoquée par l'odeur de putréfaction qui agit sur la mouche comme un puissant aphrodisiaque mais qui n'a pas le même effet sur nos hôtes qui, dans un premier temps ignorant l'origine du remugle, en attribuaient l'origine à leur conjoint à l'hygiène corporelle supposée négligée, nous finîmes par arriver à Verneuil sur avre.

Après nous être garés sur la belle place de l'église, comme promis, c'est avec impatience et mus par l'excitation de découvrir les nouvelles collections automne-hiver de gants et écharpes que nous avons pénétré dans le magasin sur le fronton duquel j'ai découvert son nom "De mère en fille". Une fois à l'intérieur, je peux vous dire que nous n'avons pas été déçus, la réalité s'affichait à la hauteur des attentes. Des gants, des écharpes, des chapeaux des plus classiques aux plus fous, de toutes les formes, de toutes les couleurs et même un bonnet pour rasta chauve.

Pendant que glissant d'une collection à l'autre et échangeant quelques bons mots qui faisaient sourire la propriétaire des lieux en proie au déchiffrement d'un petit carnet et m'attendant à voir entrer madame Bovary, nous apparurent au milieu des boas et des bijoux fantaisie deux jeunes femmes. Il y a des signes qui ne trompent pas. Autant certaines soirées avant même de commencer sentent le pâté, la foirade de première, autant il en est d'autres qui prennent la peine de nous envoyer des signes d'un proche avenir radieux. Samedi soir était une de ces soirées. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ces deux personnes que nous devions retrouver ailleurs plus tard étaient là maintenant. Après les embrassades et les sourires que la surprise prolongeait, c'est confiants et légers que nous décidâmes de nous diriger vers la prochaine étape que je vous conterai dans le détail lors d'une prochaine chronique.

vendredi 26 octobre 2007

Il ne manque que la photo



Chacun a une photo à mettre dans le cadre.


Un monde de brutes, de Jean-Michel Dumay
LE MONDE | 20.10.07 | 14h03 • Mis à jour le 20.10.07 | 14h03


obert Sutton, un professeur américain de management à la Stanford Engineering School, a théorisé récemment la notion du "coût total des sales cons" en entreprise (CTSC). A la suite d'un très sérieux article dans la Harvard Business Review, il a rédigé un "petit guide de survie face aux connards, despotes, enflures, harceleurs, trous du cul et autres personnes nuisibles qui sévissent au travail". Paru en France en avril (Objectif zéro-sale-con, Vuibert, 186 p., 18 €), le livre aurait quelque succès. Pour plus de détails, disons que le CTSC, qui peut s'avérer très élevé, est notamment corrélé à l'absentéisme, aux démissions ou dépressions engendrées au contact direct du "sale con". Etant entendu que la nature de celui-ci, à la définition duquel chacun d'entre nous n'a jamais la garantie de se soustraire, est repérable à la quantité d'insultes personnelles qu'il profère, à sa capacité d'envahir l'espace d'autrui sans vergogne, à intimider ou à humilier, souvent publiquement.



Si la chasse aux mauvais managers, à coups de formation au développement personnel et à la gestion des émotions, est monnaie de plus en plus courante en entreprise, celle-ci seule, cependant, ne saurait arriver à bout du monde de brutes que semble décrire la sociologie des organisations. Le stress, par exemple, en constitue l'avatar premier dans les sondages. Quels sont, selon vous, les mots qui décrivent le mieux la façon dont la plupart des gens vivent leur travail aujourd'hui ? questionnait l'institut TNS-Sofres pour l'hebdomadaire Pèlerin en juillet : "Le stress", répondaient en tête et sans ambiguïté 78 % des actifs - 92 % ajoutant croire que ce fléau touche aujourd'hui beaucoup ou un peu plus leur entourage au travail qu'il y a quelques années.

De fait, les changements dans l'organisation du travail ont induit une nouvelle donne relationnelle. L'évaluation individualisée des performances a copié-collé au coeur des entreprises l'univers concurrentiel du petit village global. Résultat, pour Christophe Dejours, psychiatre et psychanalyste, qui s'exprime ainsi dans Enjeux (octobre) : "Les relations de confiance ont déserté l'univers du travail. La convivialité, le vivre-ensemble ont disparu. Avec les "contrats d'objectifs", ce qui compte, c'est le résultat ; le chemin par lequel on y parvient n'intéresse pas."

En gagnant pas à pas chaque secteur d'activité soumis aux injonctions de la croissance, le culte de l'urgence et du court-termisme axe les efforts sur les moyens au détriment de la fin. Il détourne l'esprit du sens à donner à l'action. Du coup, il bloque toute volonté d'engagement, empêche toute consolidation, écarte toute construction de loyauté et de confiance mutuelle - les ferments, puis ciment, de toute stabilité. Dans cet univers morcelé sur la durée, chacun est fragmenté et sommé de s'adapter. Or, chacun le sait, le discours de l'adaptation se nourrit (aussi) des peurs et, notamment, celle, si présente, de l'exclusion. "D'où une solitude psychique et sociale, suggère Christophe Dejours. Les pathologies qui surgissent depuis quinze ans sont des pathologies de la solitude."

Au coeur de ce mouvement, et dans la sphère privée cette fois, Marie-France Hirigoyen note à son tour une augmentation de la dureté des relations (Les Nouvelles Solitudes, La Découverte, 216 p., 17 €). "L'exigence de perfection a rendu les relations entre sexes de plus en plus dures", écrit-elle. Les sites de rencontres prospèrent au service de consommateurs de l'autre de plus en plus exigeants. "Nous voulons que l'autre corresponde précisément à nos attentes et, si ce n'est pas le cas, la solution la moins dérangeante consiste à rompre et à passer à une autre relation." Cela se ferait sans gants. Au besoin avec des mots de plus en plus durs, de plus en plus violents. Avant de replonger dans la fausse douceur des très actuels paradis virtuels.


Jean-Michel Dumay

mardi 23 octobre 2007

Robert et moi (14)



J'effectue la sortie du magasin le disque à la main. Je vous rappelle que je viens d'acquérir le "IV" de Led Zeppelin. Durant le voyage je vais le tourner et le retourner. Arrivé à destination, je dois participer au déchargement de la voiture. Je ne vais pas jouer les Cosette mais un enfant de commerçant est corvéable à merci et il ne bénéficie pas de la protection du code du travail. Je travaillais plus mais pour ne rien gagner.

Une fois les travaux de manutention achevés, je suis monté dans ma chambre, le disque sous le bras. J'étais l'heureux occupant de ce que l'on appelait une chambre en rotin. Le lit, la table de nuit, le guéridon, le bureau intégré à l'armoire, le fauteuil, tout était en rotin. Je suppose que le rotin était un signe extérieur de richesse car ma mère ne se lassait pas de dire que son fils avait une chambre en rotin. Je vous parlerai dans le détail de ma chambre d'adolescent un peu plus tard.

J'étais également l'heureux propriétaire d'un tourne disque ressemblant à celui qui illustre cette chronique. L'appellation tourne disques correspond tout à fait à la réalité. Le mien possédait trois vitesses, 45, 33 et 13. Le treize tours était peut-être une anticipation d'un projet qui n'a jamais vu le jour. Ce tourne disques était vendu avec deux accessoires, l'un pour les 45 et l'autre pour les 33, qui permettaient, en supperposant les disques, de réaliser une programmation, ce qui pour les boum limonade était très pratique. Vous vous demandez peut-être ce qu'est une boum limonade. Je vous en ferai une description lors de la prochaine chronique.

Donc, évoluant dans le cadre de ma chambre en rotin, j'ouvre la porte de mon bureau, reproduction en rotin d'un pont-levis, porte sur laquelle je pose mon tourne disques. Je le branche mais pour une raison que j'ai oubliée, le fil se trouve dans le passage qui sépare ma chambre en rotin de la chambre contemporaine de mes parents. Le contemporain est fonctionnel. Il arrivait à mes parents de traverser ma chambre. Autant ma mère faisait l'effort de passer sous le fil, autant il était hors de question que mon père fasse de même. En fonction du moment de la journée, je pouvais être amené à débrancher plusieurs fois par face. Mon père n'a jamais partagé mes goûts musicaux. J'avoue que la réciproque était vraie.

Je vous raconterai la première écoute la prochaine fois. C'est promis.

Merci beaucoup Pierre

Sans sa permission, je me permets ici de reproduire un billet de Pierre Assouline sur la journée du 22 octobre. Je vous encourage à le lire. En le lisant, on a l'impression que tout est dit. Je ne vous cacherais pas que le passage sur Henri Guaino me comble.
Bonne journée.



Que faire de Guy Môquet ?
Il y a ceux qui, comme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, liront eux-mêmes ce lundi la lettre d’adieu de Guy Môquet dans un lycée en prenant soin de la replacer dans son contexte et en faisant fi des problèmes de récupération que cela pose, persuadés de rendre ainsi un hommage à la Résistance à travers cette lecture tenue également comme une forme de “contestation de la politique qui est actuellement menée dans notre pays”.

Il y a ceux qui, tel Guy Krivopissko, conservateur du Musée de la Résistance nationale, recommanderont plutôt la lecture du poème saisi sur Guy Môquet le jour de son arrestation.

Il y a ceux qui, comme les adhérents syndiqués du SNES, appellent à un boycott collectif de cette lecture.

Il y a ceux qui appellent à manifester à Paris à la station de métro Guy-Môquet.

Il y a ceux qui, tel le psychiatre Xavier Pommereau, appellent à la plus grande prudence lorsque cette lettre sera lue à des adolescents, en la resituant précisément dans son contexte afin d’éviter tout contresens et de lever toute ambiguité, en précisant bien que “ce n’est pas la lettre de quelqu’un qui a choisi de mourir car (…) aujourd’hui, un adolescent qui voudrait en finir n’écrirait pas autre chose que ce qu’a écrit Guy Môquet”, précision qui a son importance lorsqu’on sait que le suicide est la seconde cause mortalité chez les 15-24 ans.

Il y a ceux qui, tels ces comédiens du Français, se réuniront avec Michel Favory à 20h au Théâtre du Vieux-Colombier à Paris pour lire les écrits des poètes de la Résistance.

Il y a ceux tels ces historiens membres du Comité de vigilance face aux usages publics de l’Histoire, qui dénoncent dans cette initiative son aspect purement commémoratif ajoutant l’esprit de communion, l’apologie du sacrifice et le désir d’union nationale à la dimension cérémonielle (monument aux morts, flamme de l’Arc de triomphe, devoir de mémoire) : “Chaque acteur de l’espace scolaire jugera de l’attitude qui lui paraît la plus juste, mais il ne nous apparaît pas possible, en tant qu’enseignants comme en tant que chercheurs, de cautionner un tel risque de confusion mémorielle“.

Il y a ceux qui, tel le journaliste Laurent Joffrin, directeur de Libération, pensent exactement le contraire et appellent les enseignants à lire cette lettre en cours… pour toutes les raisons invoquées justement par ses détracteurs car, selon lui, s’y refuser reviendrait à juger le chef de l’Etat non sur ses actes mais sur ses intentions…

Il y a ceux, tels les membres de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie, qui refusent que la rôle de l’Etat aille au-delà de la commémoration, que son chef édicte ce qui doit s’enseigner et se permette d’empiéter sur la liberté pédagogique en rendant obligatoire ce qui devrait être laissé à l’appréciation de chacun. L’historien Jean-Pierre Azéma, l’un des meilleurs spécialistes de l’Occupation, ne dit rien d’autre lorsqu’il refuse “cette caporalisation mémorielle” (”Guy Môquet, Sarkozy et le roman national” in L’Histoire, No323, septembre 2007).

Il y a ceux telle Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, qui assisteront ce matin à 9h à la lecture de cette lettre au collège Paul Vaillant-Couturier à Argenteuil, et ce soir à 20h30 au concert de Paul MacCartney à l’Olympia.

Il y a ceux qui, tel le conseiller de l’Elysée Henri Guaino qui a eu cette idée de génie de rendre la mémoire obligatoire à jour et à heure fixes, liraient cette lettre à leurs élèves s’ils étaient leur professeur tout en soulignant son caractère universel, ne se formaliseraient de ce que “quelqu’un” a cru bon y remplacer “camarade” par “compagnon” dans l’intitulé de l’hommage officiel, ne comprendraient même pas que tous les enseignants ne la lisent pas, pousseraient le cynisme jusqu’à dénoncer dans “cette agitation de quelques professeurs (…) une attitude purement politicienne (..) une prise d’otage idéologique” et manifesteraient leur colère car “la nation mérite un peu de respect de la part de ceux qui sont sensés la servir”.

Afin que nul n’en ignore, rappelons donc que ce lundi 22 octobre 2007, les enseignants des écoles françaises sont requis par le président de la République, via une note de service du ministre de l’Education nationale, de lire solennellement en classe les derniers mots de Guy Môquet à la veille de son exécution le 22 octobre 1941. L’Elysée a tenu à rappeler que cette lecture était obligatoire mais que néanmoins, les contrevenants ne seraient pas sanctionnés. On croit rêver, mais non.


Si j’étais dans la situation d’un professeur du secondaire, j’annoncerais aujourd’hui à mes élèves que nous parlerons toute l’année, régulièrement, sauf ce lundi 22 octobre, de l’esprit de résistance tel qu’il s’illustre dans de magnifiques lettres de lycéens et d’étudiants, de toutes origines et de toutes tendances, dont celles de Guy Môquet et de ses compagnons, adressées à leurs proches à la veille d’être exécutés par les Allemands entre 1940 et 1944. L’Histoire n’est pas la mémoire. Sous l’influence d’Henri Guaino, ce type dangereux qui lui sert de plume et de conseiller, et qui lui a déjà pondu un discours affligeant aux Africains pour leur expliquer leur incapacité fondamentale à entrer dans l’Histoire, le chef de l’Etat a commis l’erreur non seulement d’instrumentaliser une mémoire et une tradition qui lui sont étrangères (pas la moindre impasse Guy Môquet à Neuilly mais un boulevard Maurice Barrès, ce qui n’est pas pour déplaire à M. Guaino qui se dit justement “de sensibilité barrésienne”) mais aussi la maladresse de l’incarner personnellement. Ce qu’il fait systématiquement en toutes circonstances au risque de se voir renvoyer à la figure une initiative qui pourrait être louable en son principe mais qui se métamorphose par sa faute en réflexe antisarkozyste. Cette fois, c’était une fois de trop. L’Elysée le sait mieux que quiconque car depuis des semaines, on y observe avec inquiétude, de rapports en notes confidentielles, la montée d’un mécontentement qui ne vient pas que de la gauche enseignante, il s’en faut.

dimanche 21 octobre 2007

Chronique du matin (précision)



L'illustration de la précédente chronique du matin a suscité quelques réactions internes à la cellule familiale. Il vous faut d'abord savoir qu'en choisissant cette illustration je ne pensais pas à mal. Cette illustration est un symbole qui, je le reconnais, n'a pas pour tous la même signification.

A la demande d'une personne qui m'est très proche, je précise, comme l'on dit, que toute ressemblance avec une personne existante ou ayant existé ne serait que pure coïncidence. De toute façon, je ne sais pas peindre.

Si vous le souhaitez je peux remplacer l'origine du monde par cet ange qui, je vous le concède, n'a rien à cacher. Il faut malgré tout que vous sachiez que de récentes recherches ont mis en évidence que les premières iconographies d'anges sont l'oeuvre d'un religieux du IV siècle que l'on soupçonne d'avoir été pédophile.

mercredi 17 octobre 2007

Chronique du matin (plaisir)


Le matin est parfois et parfois c'est souvent source de contrariétés. Mais le matin ne vaudrait d'être vécu s'il n'était peuplé de plaisirs et de désirs.

J'ai longtemps cru que je n'étais pas du matin, ce qui ne reposait sur rien car je ne suis pas certain d'avoir essayé avant d'essayer pour me rendre compte que j'étais autant du matin que du soir. Pour ce qui est de l'après-midi, je l'ai toujours été. Remarquez, c'est comme pour les filles, pendant plusieurs années je les trouvais idiotes. Un jour j'ai essayé, et j'ai constaté que j'étais plutôt filles. Même si c'est un mot que j'aime bien, je me demande ce que plutôt vient faire là, à moins que mon inconscient ne me laisse une porte de sortie.

Pour passer en revue désirs et plaisirs du matin, je me dois d'effectuer un flash back de plusieurs minutes.

Il fait encore nuit. Le silence est là si ce n'est le frôlement du souffle sur les lèvres. Les corps ne se doutent de rien. Le matin attend son tour. Il reste une seconde. Le sommeil nous préserve de l'angoisse du réveil.

Et badaboum, le radio réveil se met en marche. Je prends conscience du lit, de la chaleur qui me préserve de l'extérieur. Je m'étire dans la douceur des draps qui me caressent les jambes, les bras, les épaules... Je me tourne d'un côté, de l'autre pour essayer de retrouver la bonne position. Je finis par me recroqueviller non sans avoir remonté drap et couvertures de façon que seule dépasse ma tête. Je jette un coup d'oeil au réveil. Encore un quart d'heure. Une éternité. Je ferme les yeux et je laisse le temps m'engourdir. J'imagine souvent que le temps va ralentir, s'arrêter. J'aime sentir mon corps se détendre, échapper à mon esprit pour à nouveau me conduire d'un frôlement aux limites du sommeil. J'aime faire semblant de croire que la vie est presque parfaite. J'aime me dire jusqu'au dernier moment que je ne me léverai pas, que rien ne justifie que je quitte cet endroit où je suis si bien, que de toute façon personne ne viendra me chercher et je m'enfonce un peu plus vers le fond du lit. Il arrive qu'une de mes mains fasse preuve d'autonomie.

Pourquoi cette illustration? C'est toujours à regret que je quitte mon lit.

mardi 16 octobre 2007

François a dit


"Je dois le dire devant tous les élus qui sont présents ici : la réforme de l'Etat, cela supposera que nous soyons courageux,la réforme de l'Etat supposera que chacun d'entre nous accepte qu'il y ait moins de services, moins de personnel, moins d'Etat sur son territoire ".

Je ne serai pas long. Juste pour vous dire que dans cette phrase de François, prononcée devant les libéraux de l'UMP, ne riez pas, l'UMP est diverse, la preuve en est qu'il existe aussi un courant social-libéral de sensibilité gaulliste très actif. La gauche n'a pas le monopole de la sensibilité.

Je reprends. Cette phrase de François comporte rien moins que trois fois le mot moins. Si il n'y avait eu que deux moins, au bout du compte, moins par moins ça fait plus. Mais là, trois moins, vous aurez beau les retourner dans tous les sens, ça fera toujours moins.

Mis à part ce raisonnement foireux, François a le mérite d'annoncer la couleur. Il est écrit noir sur blanc que nous allons faire grise mine. A y réfléchir de plus près, est-ce que nous voulons vraiment qu'il y ait moins de service public ? Ayons conscience du sens de cette phrase, de son application sur le terrain, de ses conséquences sur notre vie de tous les jours.

En elle-même cette phrase n'a pas de sens. Pourquoi moins, moins, moins, pourquoi pas plus, moins, moins, ou plus, moins, plus. Comme cela est devenu une habitude, François argumente en disant que d'autres pays l'ont fait, donc c'est bien. Par ailleurs François me semble bien pressé. Il a commandé plusieurs audit qui doivent servir de base à la réforme de l'Etat. Le résultat de ces audit sera connu au printemps prochain. Ensuite il y aura des entretiens avec les partenaires sociaux. La réforme de l'Etat, comme l'on dit, s'inscrit dans le temps. Et voilà notre François, craignant peut-être que Nicolas ne le dise avant lui, nous annonce que ce sera moins, moins et moins.

Soyons optimistes, rien n'est fait puisque François le dit lui-même "il faudra que nous soyons courageux". J'en conclus qu'ils ne le sont pas encore mais qu'ils ont vocation à l'être. Quoi qu'il en soit, je ne vois pas de quel courage il parle.

Certains me reprochent de toujours m'en prendre à la majorité. Quand l'opposition agira et fera des propositions, c'est promis je ne les louperai pas.

Je ferai plus court la prochaine fois.

Merci Brice (pour rire)


Une contribution de Dominique qui à l'évidence se croit plus malin que tout le monde.

"Sacré Brice. Avant d'aller plus loin, je vous offre un retour en arrière. Il y a peu, Fadéla Amara qualifie de "dégueulasse" le contenu de l'amendement Mariani. Cette saillie provoque l'indignation de députés de la majorité qui se sentent gravement insultés et demandent des excuses. A cette occasion nous voyons réapparaître madame Morano, tout en finesse et retenue, qui nous fait le grand numéro de la prude offusquée. Pour tout dire, Fadéla Amara entretient la polémique dénoncée par notre ami François.

Et comme par miracle, le lendemain, sages et dociles, les pitbulls retournent dans leur niche et la vierge éffarouchée regagne sa chambre. Fadéla est invitée par Patrick, qui en connaît un rayon dans le domaine des insultes, à un petit déjeuner afin qu'elle puisse faire plus ample connaissance avec les députés de la majorité. A 24 heures près, c'était la salope qui allait chez les gros dégueulasses. Patrick n'est pas le seul à prendre soin de Fadéla. François en personne y va de son soutien. Il l'invite à prendre place dans son automobile pour, de concert, effectuer un voyage officiel. François est l'ami de Fadéla. Dans la bouche de François, il n'est plus question de polémique stérile et indigne et ridicule mais plutôt de l'expression de la diversité qui caractérise la société française.

Et ce matin, le pompon a été décroché par notre ami Brice qui à propos des propos de Fadéla nous dit avec aplomb " Par conviction je pense que tout débat enrichit et n'appauvrit pas." Donc, si j'ai bien compris, Fadéla participe au débat, ce débat enrichissant et par contre le Comité consultatif national d'éthique polémique.

Pour terminer, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager la contribution au débat de Michèle, notre ministre de l'intérieur. Elle a ainsi affirmé : "il faut distinguer entre, peut-être, l'expression politique qui implique que chacun éventuellement peut donner un avis et participer à un débat" et "ce qu'attendent nos concitoyens, c'est-à-dire une visibilité".
J'ai bien envie de lui conseiller d'aller faire un tour à l'extérieur."

Vous aurez noté avec moi le parti pris de Dominique qui à l'évidence est tenaillé par un besoin de revanche.
Certains parmi vous se plaignent que sous couvert d'ouverture, je ne donnerais accès à cette tribune qu'aux gens de gauche, voire aux gauchistes. Pour toute réponse, je dirai simplement que je ne souhaite alimenter cette polémique.

lundi 15 octobre 2007

Robert et moi (13)






Ma première rencontre face à face avec Led Zeppelin n'a rien de glorieux. Je ne l'avais d'ailleurs jamais imaginée. A cette époque j'étais enfant unique, ce que je suis toujours. C'est une des constantes de ma vie. Je vivais seul. Avec mes parents, soit, mais seul. Je n'étais ni heureux ni franchement malheureux. D'un certain point de vue, je n'étais rien. Pour être plus précis, j'étais tout en intériorité.
Donc, un de ces jours qui ne ressemblait à rien, qui n'avait aucun intérêt pour un garçon de treize ans, je me trainais derrière mes parents dans une grande surface exclusivement réservée aux professionnels, ce qu'étaient mes parents. Je vivais avec des professionnels sans en avoir conscience.

Marchant dans les allées, entre les cornichons et les raviolis, je découvre ce que l'on appelerait aujourd'hui un espace culturel entièrement dédié à la musique. Il est fort probable que cet espace ne se trouvait pas à cet endroit mais on ne pouvait pas demander à ce magasin qui faisait dans le demi-gros de faire preuve de délicatesse. Je me dirige vers les bacs. Les passant en revue sans rien en attendre, je ne me souviens plus de leur contenu. Je tombe sur Led Zeppelin IV. J'étais en passe d'acquérir mon premier Led Zep. Dans son emballage de cellophane, je l'extrais. Bien sûr, je le regarde recto verso avec l'envie de lui arracher son enveloppe transparente. Avant il me faut m'assurer du financement parental et ensuite passer à la caisse.

Commencer par le IV c'est comme acheter, sitôt son permis en poche, une berline spacieuse, confortable aux sièges moelleux qui roule vers la plage sur une autoroute à huit voies. A son volant, une blonde à la bouche, vous êtes entre Robert et Jimmy, Bonzo vous donnant le tempo. Autrement dit, ce serait comme débuter par "Harvest" pour découvrir Neil Young, au risque de le confondre avec América.

En passant à la caisse, je ressens la fierté des initiés car sur la pochette il n'est fait aucune indication du nom du groupe de celui de l'album. Je suis impatient de l'écouter.

PS : Le résultat est tombé, brutal, sans appel. Je resterai de ce côté-ci de la Manche. Je ne fais pas partie des élus qui ont obtenu un billet pour le concert

mardi 9 octobre 2007

Merci François


Aujourd'hui je vous propose une contribution de Claire, plutôt tendance "droitdelhommiste" et qui à tout le moins n'est pas de droite. Allez Claire, on t'écoute.
"Un détail. Notre premier ministre estime que le débat, qu'il qualifie de polémique, qui a eu lieu à propos de l'amendement Mariani n'a porté que sur un détail. Je cite la phrase telle qu'elle a été prononcée "Cette loi dont les polémiques ont grossi jusqu'au ridicule, un détail en masquant l'essentiel : qu'elle rendait à la France le droit de choisir son immigration, qu'elle renforçait la qualité des contrôles, qu'elle instaurait une politique d'intégration véritable, fondée sur notre langue, fondée sur notre culture, fondée sur notre histoire, fondée sur le respect d'une identité nationale dont nous n'avons pas à rougir".
Alors examinons cela dans le détail. Partons du principe que François, qui ne pensait pas à mal, a fait preuve de maladresse. Il était devant ses copines et ses copains de l'UMP et il n'a pas pu s'empêcher de faire le malin. Pour autant, cette loi sur l'immigration a fait l'objet d'un débat au parlement, les opposants au test ADN se trouvant tant à gauche qu'à droite. Un débat parlementaire ne serait-il qu'une vulgaire polémique?
Par ailleurs, François pense-t-il que seuls les hommes politiques, qui l'oublie-t-il sont nos représentants, ont une opinion sur cet amendement ou se sont exprimés à son propos? Ce que pensent nos concitoyens ne serait-il que polémique? S'indigner, contester, exprimer sa sensibilité, faire part de ses craintes, de ses réticences ne ressort-il que de la polémique? L'opposition à un projet de loi, qui s'exprime aussi à l'intérieur du gouvernement, peut-il être qualifié de ridicule? Je n'admets pas que les idées que j'exprime soient qualifiées avec ce que je ressens comme du mépris.
François a-t-il si peu de considération pour ses concitoyens pour croire que l'essentiel de cette loi nous a échappé? Bien que je ne sache pas ce qu'est l'identité nationale, par contre je rougis de honte que cette loi ait pu être votée. Elle donne l'image d'un pays qui a peur et qui fait preuve d'un coupable égoisme en prônant l'immigration choisie. Les hommes n'ont-ils de valeur que par leurs gènes et leurs compétences?
Cette politique d'intégration dite "véritable" est, dit François, fondée sur notre langue, notre culture, notre histoire. Il faut croire que je ne vis pas dans le même pays que François".

Nous remercions Claire pour sa contribution, bien qu'elle me semble trop empreinte de sensiblerie ce qui nuit à sa compréhension.

Pour finir, un mot d'un certain Ernesto qui, malgré ses efforts et son obstination à vouloir parler notre langue, s'exprime dans un français très approximatif qui ne lui permettra pas de se joindre à nous. A toi Ernesto.
"Bon iour. Yé souis un étranger sans patrie. Yé né connais pas les frontières. Cela fait quarante ans qué yé souis libré. Yé crois qué Francesco et son amigo Brice ne seraient pas près à m'accueillir. Pourtant dépouis quarante ans, mon image et ma vie font vivre beaucoup dé personnes qui me sont étrangers. Viva el libré!"

Merci Ernesto.
Je crois que Claire veut rajouter un mot. Claire, nous vous écoutons.

"Je viens d'entendre Thierry Mariani, l'auteur de l'amendement ADN, qui sont peut-être les initiales de A Dit Non. Semblant si peu sûr du bien fondé de son texte, il lui cherche une respectabilité à l'étranger, affirmant, péremptoire, que de nombreux pays européens ont déjà adopté ce type de législation, et que je sache, dit-il, on ne les compare pas à des dictatures. Effectivement, Thierry. Allez savoir pourquoi, j'aurais préféré qu'il ait un autre prénom. Mais monsieur Mariani est au mieux un adepte de l'approximatif, au pire un menteur car aucun de ces pays n'a de législation comparable à celle qui a été votée par notre parlement. Par ailleurs, monsieur Mariani tente de justifier la nécessité de son texte du seul fait que d'autres pays auraient adopté la même règle. Il faut rappeler à monsieur Mariani que des pays qu'il cite en exemple, comme la Finlande ou la Suède ont pratiqué, il y a peu, l'eugénisme. Il ne semble pas que notre pays leur ait emboîté le pas. Se targant d'être un élu du peuple depuis 20 ans, il semble lui aussi avoir oublié ce qu'est un débat d'idées."

C'était un peu long mais nous remercions Claire, un peu de candeur de temps en temps n'est pas pour nous déplaire.

dimanche 7 octobre 2007

Chronique du matin


La dernière chronique du matin date de plus d'un mois. Je vais donc vous resituer la scène. Nous sommes le matin. Je viens de me lever et j'ai fait le choix de prendre le chemin de la cuisine plutôt que de passer en premier lieu par la salle de bain. Je sais que ce choix est lourd de conséquences. Si à six heures trente la pièce dédiée aux ablutions est déserte, calme et vierge de tout remugle matinal, à sept heures elle devient le lieu le plus convoité et donne lieu à des stratégies de conquête et de reconquête qui laissent ce lieu, pourtant si paisible, dans un état qui fait penser, toutes choses égales par ailleurs, à Stalingrad au soir du 2 février 1943 et pour pousser la comparaison jusqu'au bout, j'ai souvent l'impression d'endosser les habits du maréchal Paulus.

La photo du jour est un peu brut de décoffrage. Je dois vous avouer que j'ai hésité avant de l'intégrer à cette chronique et ceci pour plusieurs raisons. La première tient au style de cette chronique qui est plutôt léger et élégant et ne se refuse aucune périphrase, que je préfère à circonlocution. La deuxième raison est de l'ordre de l'intime. Vous en conviendrez avec moi, il est toujours délicat de toucher à l'intime. Relater nos habitudes matinales n'est pas sans risques car le matin est par essence le temps de l'intimité. Même si cette chronique est plutôt (avez-vous remarqué comme j'utilise souvent le mot plutôt) masculine et ne repose que sur mon vécu, il est indéniable que je dévoile à chaque fois un peu de votre propre intimité. Vous avez raison, je ne sais plus où je veux en venir. Toujours est-il que j'ai choisi d'offrir à vos yeux cette photo au nom d'un réalisme qui donne à cette chronique toute sa crédibilité, tout son authenticité.

Pour reprendre le cours de ma progression matinale, en ce matin de tous les jours, je suis à la croisée des chemins. Je suis debout. Face à moi, la porte de la cuisine, à droite le salon qui n'est là que pour meubler ne jouant aucun rôle à cette heure de la journée et à gauche, échappant à mon regard car située dans un renfoncement, la porte des toilettes ci-dessus exposée. A cet instant, il me faut opérer un nouveau choix. Vous vous dites peut-être "Mais il n'a qu'à aller à gauche" ou bien "Qu'il aille où il veut mais qu'il y aille". Je comprends votre impatience mais il faut que vous sachiez que si je me suis levé à six heures trente, il n'est que six heures trente-deux au moment de ce choix. Imaginez que je vous repasse l'action au ralenti ce qui donne cette impression de lenteur mais qui me permet de décrire dans le détail tout ce qui échappe à l'oeil à vitesse normale. Avant de crier pénalty, il faut toujours attendre de visionner l'action au ralenti.

Ayant reprécisé le lieu, le temps et l'action pour vous permettre de visionner en votre château intérieur (funny?) la scène et son environnement, je me ferai un plaisir de continuer lors de la prochaine chronique du matin.

mardi 2 octobre 2007

Merci Jean-François



Voici un homme hors du commun que le commun des mortels ne peut appréhender dans son ensemble tant il est multiple, polymorphe et virevoltant. Un jour ici, un jour là. Alors ça, il est extraordinaire. Pour tout vous dire, nous ici à la maison, nous sommes des fans de Jean-François Coppé. C'est un exemple pour nous tous.
Nous avons donc décidé, en son honneur, de créer une épreuve que nous avons baptisé le Challenge (lire tchaleinedge) Coppé. Chaque semaine, avant la découpe du poulet dominical, nous remettons au membre de la famille qui s'est livré au plus grand nombre d'activités lors de la semaine précédente le challenge qui représente un moulage des pieds de notre héros se posant sur la moquette de son bureau qui se trouve dans le plus grand cabinet d'avocats de Paris.
Que l'on ne s'y trompe pas, aucun parmi nous n'a l'irréaliste ambition d'en faire autant que Jean-François, mais c'est pour nous tous un exemple et une source de motivation.

samedi 29 septembre 2007

Un dimanche à la ville

Voici donc les dernières vidéos. Je ne ferai pas beaucoup de commentaires mon esprit étant incapable d'alimenter ma plume, ayant fait quelques folies de mon corps durant cette fin de semaine.
Je vous précise tout de même que j'ai décidé d'opérer une rupture avec le passé en recomposant de façon radicalement différente l'album photos. Cela demandera quelques jours.



jeudi 27 septembre 2007

Un dimanche à la ville

Voici trois vidéos de tirs à la corde qui sont plus courtes, les vidéos, que je ne pensais. Demain je mettrai la suite des vidéos poétiques.
Concernant le premier album photos, un statisticien de mes amis qui côtoie la rigueur au quotidien, m'a fait remarquer qu'il y avait trop de photos. Je vais donc, dans les prochains jours, mettre en place un plan de rigueur qui permettra le non remplacement de dix photos par jour et je pourrai ainsi à terme composer un album avec moins de photos pour ceux qui n'ont pas que ça à faire.
Il m'a par ailleurs été suggéré de collecter les poèmes écrits pour l'occasion pour les mettre ici-même. Donc si vous avez concervé par-devers vous ces poèmes, je vous serais reconnaissant de bien vouloir me les faire parvenir.
Le propriétaire du blouson ne s'est toujours pas fait connaître.




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mercredi 26 septembre 2007

Un dimanche à la ville

Des soucis techniques, que j'espère résoudre dans les meilleurs délais, ne me permettent pas de joindre les vidéos poétiques et tiralacordesques. Je vous demande donc un peu de patience.
Afin de vous faire patienter, je vous rappelle que nous sommes toujours à la recherche de la personne qui a oublié son blouson dont la photo se trouve en fin du précédent message sur le rallye.
Par ailleurs, celui ou celle qui a emprunté le concombre est prié de le rendre. Afin que l'honneur des protagonistes soit sauf, je propose que le concombre soit remis au prêtre de la paroisse Saint-Ouen qui est tenu par le secret de la confession et dont l'église jouxte les jardins de l'hôtel de ville.
Nous avons été avertis par le ministère des affaires étrangères que trois touristes japonais se sont plaints à leur ambassade d'avoir été agressés par un groupe d'autochtones qui, sans raison, les a menacés avec un tournevis. Monsieur Kouchner a pour sa part fait savoir qu'il privilégiait la négociation.

lundi 24 septembre 2007

Comique de répétition

Avez-vous remarqué que notre président ne cesse de discourir?

Un dimanche à la ville



C'est déjà hier mais je suis persuadé que ce sera bientôt demain.
Tout en vous écrivant, je regarde par la fenêtre et vois le noisetier s'agiter dans tous les sens sous les rafales de vent. Je remercie le ciel de ne pas être incontinent et d'avoir résisté à la dépression jusqu'à aujourd'hui.
Nous tenons à vous remercier d'avoir si nombreux répondu à notre invitation, vous qui, comme le soleil du jour, avez illuminé ce rallye, car comme le dit mon gars Jérôme, un pote de l'INSEE qui manie le bon sens avec une dextérité hors du commun, "Si nous n'avions pas été là, il n'y aurait pas eu de rallye". Sacré Jérôme, un sacré déconneur, oh lui alors y devrait faire du cinéma!
Le début du rallye a été source d'inquiétude. A lecture de la première énigme, il est en effet apparu de façon manifeste que chez un grand nombre de participants la connexion des neurones n'était pas encore effective. C'est ainsi que nos candidats, comme autant de parts de quiche, tentaient laborieusement de comprendre les propos, sibyllins pour certains, de la petite horloge. Mais, guidés par le goût enivrant de la victoire, vous avez su mettre votre génie au service de votre ambition, à savoir, grimper sur la première marche du podium. Et c'est ainsi que d'énigmatique, le rallye, comme profitant de la lumière d'un automne naissant, vous devint lumineux, réveillant en vous cet esprit d'équipe qui se nourrit de cette solidarité qui réchauffe nos coeurs. A partir de cet instant, plus rien ni personne n'allait pouvoir vous arrêter.
Au cours de la présente semaine, de nouvelles photos ainsi que d'autres vidéos seront ajoutées dans un deuxième album. Je continuerai par ailleurs le reportage de vos aventures.
Je remercie celles et ceux qui m'ont envoyé leurs photos et films. Il en sera fait bon usage.



Vous trouverez ci-dessous un blouson trouvé dans les jardins de l'hôtel de ville. Ce vêtement, de sexe indéterminé et de taille 44 (je vous fais grâce de vos plaisenteries douteuses) est à réclamer par un message sur ce blog.

mercredi 19 septembre 2007

Un matin d'été


J'aime ce disque qui prend les enfants pour ce qu'ils sont, intelligents, joueurs, sensibles, légers. J'écoutais souvent ce disque avec mes enfants, allant même jusqu'à chanter avec eux, riant aux paroles du hérisson qui pique, répondant au téléphone de la compagnie des lapins bleus.
Je ne me souviens plus comment je l'ai découverte, mais ce disque contient une perle cachée. Après la dernière chanson répertoriée sur la pochette, si l'on attend quelques secondes, on peut entendre le rire d'Emilie Jolie. Je ne sais pas pourquoi elle rit, son père lui a peut-être fait une grimace, ou peut-être rit-elle étonnée et pour nous récompenser de notre patience. Ce rire, qui dure cinq secondes, semblait nous faire du bien, nous faisait rire. Alors, les enfants disaient "encore" "encore". J'aimais les entendre dire ce mot qui contenait leur impatience, leur gourmandise, leur envie. Dès qu'ils entendaient le rire d'Emilie, ils riaient. Je prenais plaisir à déclencher leurs rires, à les entendre dire "encore". Faisant semblant d'en avoir assez, je leur disais "Bon encore une fois et c'est fini." Et le jeu continuait encore, encore et encore...