vendredi 2 novembre 2007

Trois hommes et des confins (suite et fin)

Nous voici donc partis pour la deuxième étape de notre soirée. Le parcours est trop court pour un discours. Après quelques hésitations, nous voici devant l'entrée d'un concept, le restaurant-brocante. Avant d'entrer, l'endroit donne lieu à des commentaires des connaisseurs. Ce que j'en comprends c'est que ce lieu a été conseillé par quelqu'un qui n'y est jamais allé, que trop contents, ceux qui y vont ne veulent pas prendre le risque d'aller ailleurs, que le menu est bon mais qu'il ne faut pas compter le prendre car on ne dispose jamais du temps nécessaire, qu'il nous faut donc nous rabattre sur les tartines et que ça vaut bien le menu.

Nous entrons et nous installons. Nous sommes six dont deux hommes. Le troisième homme, à l'emploi du temps toujours mystérieux, arrivera plus tard avec sa moitié à plein temps. En attendant nous commandons les tartines et les patates chaudes. Le dernier couple nous ayant avertis d'un prévisible retard, nous décidons de commencer sans eux. Dans la série l'herbe est plus verte dans le champ d'à côté, mon voisin d'en face, un coutumier du fait, qui a choisi une tartine, lorgne avec envie et regret sur la patate chaude de sa voisine. Il accepterait qu'on lui refile.

Comme souvent, la conversation porte sur les absents qui ne sont que des présents en retard. En choeur nous louons cette rencontre qui fait d'eux un gentil petit couple, qui est si bien assorti. On ne pouvait pas rêver mieux. Comme quoi, il suffit d'être patient. Ce qui fait plaisir, c'est qu'il est épanoui. D'un autre côté, il faut qu'ils apprennent à se connaître. Toujours est-il qu'on ne pouvait pas espérer mieux. Il n'y a qu'à les voir se tenir par la main.

Après avoir découvert que les toilettes étaient à la dimension de la propriétaire des lieux, ce qui se matérialise par un manque d'aisance pour les plus d'un mètre cinquante, obligeant à des acrobaties au risque de devoir renoncer à certaines options qui permettent habituellemnt de faire deux choses à la fois, nous nous sommes dirigés vers Saint-Ouen d'Attez, derniers confins de la civilisation normande.

Nous sommes entrés dans le petit bar bruissant d'une animation que la nuit ne laissait pas présager. Nous sommes accueillis par Hélène et Emmanuel qui font revivre le village et battre en choeur la campagne. Nous avons écouté un gars qui écrit des textes sur lesquels il met des notes de musique et une chanteuse accompagnée d'un contre-bassiste dont le physique a retenu toute l'attention de la gente féminine alors que concernant la chanteuse mon voisin me précisa qu'il n'avait aucune attirance pour la progéniture de Sim.

Et arrive le moment où il faut partir. On essaye toujours de prolonger un peu en espérant qu'il y en aura bien un qui dira "Bon, allez, on reste", le mieux étant "Allez, vous restez, on va bien réussir à se tasser", mais c'est rare. Pourquoi faut-il toujours quitter ceux avec qui on se sent bien, surtout si c'est pour finir par aller là où l'on a pas envie d'aller? A défaut de pouvoir rester, il faudrait pouvoir se quitter comme la lumière du jour laisse la place à la nuit.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le petit couple remercie l'auteur des gentils et chaleureux commentaires qu'il fait à son sujet.
il remercie également l'auteur pour la grande qualité de ses chroniques