mercredi 30 septembre 2009

Moi émois (19)



C'est une photo de Lise Sarfati (ci-dessus) que j'ai trouvé dans un ensemble dont le thème est le rouge. En regardant cette photo je ne sais pas ce que je vois, ce que je cherche à voir. Mes yeux ne m'aideront pas à trouver ce que je cherche. Mais je tergiverse. Je cherche ce que j'aime. Non, ce doit être une erreur. J'expose ce qui m'attire. Sous le rouge ou dans dans la zone d'ombre? Suis-je comme cet homme à gauche? Ne fait-elle que passer entre deux?

Je pouvais choisir la photo ci-dessous, de Philippe Halsman, mais que pouvait-elle évoquer? Je n'ai jamais rêvé d'avoir une aventure avec Monroe. Je n'ai aucun mérite. Une absence d'envie. Elle était plutôt un sexe ras le bol . Peut-être semblait-elle trop près pour être accessible. Et puis je ne sais pas ce que j'aurais pu faire avec elle. 1962, sa mort alors que j'étais loin de pouvoir connaître ma première petite.

dimanche 27 septembre 2009

On nous avait prévenus (la quiche de la semaine)

Cette semaine une quiche collective fourrée à la bêtise.

Comme vous le savez, notre Président a fait un lapsus. J'en profite pour vous confier qu'enfant c'est un mot que j'aimais bien prononcer.

Notre Président a prononcé le mot. L'utilisation de ce mot a soulevé l'indignation, l'offuscation (mot qui n'existe pas), l'incompréhension et pléthore de commentaires. Encore une fois il n'a pas été tenu compte du contexte. Comme il est partie prenante au procès, qu'il sait, en tant qu'ancien ministre de l'intérieur, ce qu'il en est du rôle de chacun des prévenus, il sait qui est coupable. Il sait également qu'il est des coupables qui ne sont jamais condamnés. Donc imaginons qu'il ait dit "coupable" comme ça, sans penser à mal, prenant un mot pour un autre. Ce que je suis prêt à croire même si...

Les défenseurs de notre président, vous savez, ceux qui se croient à chaque fois obligés de traduire, d'expliquer les propos de leur leader, auraient pu dire "Effectivement, il n'aurait pas dû utiliser ce mot mais c'est un lapsus." Mais non, ils ont, selon leur sensibilité, justifié l'utilisation de ce mot.

Notre amis Frédo a dit que "parmi les prévenus, il y avait forcément des coupables".
Le "lèche talonnette" Xavier Bertrand a quant à lui précisé que "comme notre président n'a pas donné de nom, il n'y avait pas de problème."
La relance Devedjan nous l'a joué viril en affirmant que les français avaient besoin de savoir qu'ils avaient élu un président qui avait du répondant. On aura compris que notre président a des couilles.
Un quatrième dont je n'ai pas retenu le nom a pour sa part cru bon de préciser que notre président était intervenu en tant que partie civile et qu'il pouvait donc utiliser le mot coupable.
Et pour finir, Michel Aliot Marie a pour ce qui la concerne trouvé la parade en précisant qu'elle ne commentait pas les affaires en cours de jugement même si rien ne l'autorise à le faire après.
En dernier lieu notre ami Fanfan Fillon a dit "Il ne faut pas transformer les victimes en coupables".

jeudi 24 septembre 2009

Réversible 2

Il s'agit de notre ami Jean-François Copé. Après avoir affirmé que "Personne ne comprendrait" , il fait sienne aujourd'hui cette idée d'imposer les indemnités maladie. Au mieux, cela rapportera 150 millions.
Je suppose que mon ami Jean-François a mis à profit les quatre années écoulées pour s'assurer qu'aujourd'hui tout le monde comprend.

Réversible 1

Qui a dit en 2005 à la tribune du Sénat : "Personne ne comprendrait que l'on engage la fiscalisation des victimes d'accident du travail"

Pour ceux qui ne trouvent pas, réponse demain. Quoique demain je ne peux pas. Ce sera donc ce soir. Je vais m'absenter quelques jours.

mercredi 23 septembre 2009

Papa



Ce matin j'attendais l'électricien dans la cuisine. Je mesure le degré d'ambiguïté de cette phrase. J'étais assis. Il était en retard. Je patientais sans être impatient. J'avais deux possibilités. Soit m'abandonner à la pensée pure. Soit écouter la radio. J'ai opté pour cette dernière. J'ai eu le plaisir d'écouter mon ami Christian Estrosi sur France Inter.

Pour ce qui est de la forme, il a adopté la méthode de notre président. Nous avons pu le voir cet été sur les lieux de conflits, descendre de sa voiture et aller serrer la main des salariés. Pour ce qui est de la rhétorique, pareil que son chef. Utilisation du bon sens, de l'évidence. Propos parsemés de questions qui ont pour objet de persuader l'interlocuteur qu'il n'y a qu'une seule façon de procéder, la sienne. La notion d'alternative ne semble pas faire partie de son système de pensée.

L'entretien a essentiellement été consacré à la Poste. Pour ce qui est de la grève, le ministre a retenu 22% de participation. Homme de droite à la fibre sociale, il précise que son rôle est de rassurer ces 22%. Il précise que malgré ce score, somme toute faible, il ne fait de triomphalisme. Dans son esprit, 22% de grévistes veut dire 78% de non grévistes, donc 78% de salariés de la Poste satisfaits du nouveau statut. Aucun des journalistes présents ne le démentira.

Le ton général du ministre est un brin paternaliste, protecteur. Des salariés de la Poste ont peur, qu'ils se rassurent, il va les protéger. Les salariés ne comprennent pas, inutile de leur expliquer. Christian Estrosi est là et veille à ce qui ne leur arrive rien. C'est une méthode qui permet, petit à petit, de dénier au citoyen toute prise sur son destin. Il doit s'en remettre à ceux qui décident.

Contexte

Vous aurez certainement remarqué la place prise, dans notre vie publique, par la notion de contexte. Pendant de nombreuses années cette notion ne concernait que les phrases de nos femmes, rarement, et hommes politiques, souvent. Patrick Devedjan disait à propos de je ne sais plus qui "C'est une salope". Si un journaliste lui demandait de s'expliquer, la réponse était "Il est très facile de faire dire ce que l'on veut à une phrase sortie de son contexte." Il ne l'a jamais dit mais c'est pour dire. A l'époque, comme dirait ma fille, toute phrase embarrassante rendue publique était nécessairement sortie de son contexte. Ce qui n'était pas toujours faux.

Depuis peu, nous sommes passés à la vitesse supérieure. C'est maintenant les entretiens et autres dialogues informels qui bénéficient de la protection du contexte. Le contexte est en quelque sorte un joker, la carte roue increvable des "1000 bornes" que l'on sort dès l'instant où l'on a dit quelque chose que l'on aurait pas dû dire. Le dernier en date à avoir sorti sa carte contexte est Eric Besson. On le voit, sur une vidéo prise par un caméraman, faire un doigt d'honneur à un journaliste. Sans nier ce geste, qu'il a regretté, il n'a pu s'empêcher de dire qu'il fallait tenir compte du contexte. C'était en fait l'ultime manche d'un jeu entamé le matin même avec le journaliste.

Pour ce qui concerne mon ami Brice c'est à peu près la même chose puisque pour comprendre ce qu'il avait dit, il aurait fallu être témoin de ce qu'il avait dit et fait précédemment. La question est: jusqu'où faut faut-il remonter pour être dans le contexte? Pour ce qui est de mon ami Brice, fallait-il être avec lui dès son arrivée? Lorsqu'il a pris son petit déjeuner, peut-être s'est-il brûlé en buvant son café? Lorsqu'il s'est couché la veille, sa femme avait peut-être la migraine?Le jour...de sa naissance?

lundi 21 septembre 2009

Coué

Cette semaine une quiche fourrée à l'égo boursoufflé. Ce qui suit est un extrait d'un article qui reprend des propos de Christian Estrosi au sujet de l'établissement MOLEX. Si l'on en croit le nombre d'articles et de reportages qui lui ont été consacrés, mon Christian s'est beaucoup démené pour empêcher la fermeture du site. L'objectif est atteint.

"Le ministre avait également indiqué que la reprise "représentait dans un premier temps entre 60 et 70 personnes". Mais "je veux une remontée en puissance de 200 à 300 salariés dans les trois ans qui viennent", avait-il ajouté."

Par contre, source comité d'entreprise, ce n'est pas "dans un premier temps entre 60 et 70 personnes" mais quinze et à terme 60 à 70 emploi. Vous remarquerez que plus les échéances sont lointaines plus l'écart est important. D'abord 60 à 70 et ensuite 200 à 300. De un à dix.
Ce qui pourrait faire sourire c'est le "Je veux" de mon Christian. MOLEX a été acquis par un fonds d'investissement dont on peut penser que l'emploi ne sera pas la première priorité, si tant est que ce soit une priorité.

jeudi 17 septembre 2009

Robert et moi (40 ans déjà)




Ce matin, je me suis notamment levé. Pour tout vous dire je n'en avais pas envie sans pour autant avoir le souhait de rester couché. J'étais dans cet entre deux, dans ce no man's land du désir, dans le rien, chemin qui mène jusqu'au territoire du pourquoi pas. Vous aurez compris que ce n'était pas ça. Mais je ne suis pas là pour vous parler de mes états d'âme, ou du moins pas que.

Je me suis posé la question : mais pourquoi, pourquoi cette langueur? La réponse se trouvait en moi. Aujourd'hui est un jour particulier mais je ne le savais pas, ou peut-être l'avais-je oublié. La sensation de flottement cérébral était dû au fait que mon subconscient, mon inconscient et mon esprit était en conférence. Voilà pourquoi je me sentais un peu délaissé.Cette réunion au sommet avait pour objet de me rappeler qu'aujourd'hui était le 40ème anniversaire de ma première rencontre avec Robert. Le 18 septembre 1969. J'étais un petit garçon encore inconscient d'avoir rencontré son idole. Ce 69 n'allait plus finir de tourner sur ma platine, recto, verso. Du 33 à la minute pendant des milliers de minutes. Combien de diamants qui se lovent dans le sillon, combien de tours, combien de craquements. Chaque morceau se coulait dans mes veines, je frissonnais. Tout en moi en réclamait encore plus. Les notes allaient toujours plus loin, dans des territoires vierges de tout plaisir. Je frissonnais et je finissais à chaque fois vaincu et épuisé, heureux de m'être ouvert à cette voix.

Rebelle




Ce midi je suis allé à l'Armitière, célèbre librairie rouennaise. Je passais d'un livre à un autre lorsque tout à coup, car même dans une librairie nous pouvons être confrontés à un "tout à coup", je tombe sur un livre commis par Marc Levy. Je ne supporte pas les déjections graphiques de ce garçon. Une idée folle m'est venue à l'esprit. J'ai pris le livre d'un autre auteur que j'ai placé sur la pile Levy. Me doutant qu'il y en avait ailleurs, je suis parti à la recherche des autres piles. Bien m'en a pris puisque j'en ai trouvé une ribambelle qui ont subi le même sort. Tout à ma quête du Levy, j'ai découvert les piles Musso que j'ai ,sans hésiter, recouvertes. Ces deux garçons sont les meilleurs vendeurs toutes catégories. Plus de 500 000 exemplaires de leur dernier livre cet été.

Tout simplement

Suite à mon billet sur les marchés financiers, vous avez été très nombreux à m'interroger sur le rôle joué par la référence ibor. Voici quelques précisions pour étancher votre soif de savoirs.

Il existe autant de références « ibor » que de places financière (Euribor en zone euro, libor au UK, le Tibor à Tokyo, …). Ibor = InterBank Offered Rate = taux interbancaire offert = taux auquel les banques (une 50 aine en zone euro) acceptent de se prêter de l’argent pour une période donnée, (3 mois étant la référence la plus connue). Les opérations sur un iBOR se font par échange de nominal sans colllatéral.

L’écart de rendement entre ces deux mesures (e.g. euribor et swao eonia de même maturité) est historiquement et structurellement faible. L’un étant avec échange de nominal et pas l’autre, cet écart est une bonne mesure de la liquidité et de la confiance interbancaire. En été 2007, la crise des « sub-primes » éclate, on assiste à la fermeture de certains fonds monétaires dynamiques, à une crise de confiance et de liquidité qui va durer plusieurs mois à l’image de cet écart de rendement qui atteint des sommets. Le retour à une situation plus normale est en cours.

mercredi 16 septembre 2009

Coué

Cette semaine une quiche fourrée à l'égo boursoufflé. Ce qui suit est un extrait d'un article qui reprend des propos de Christian Estrosi au sujet de l'établissement MOLEX. Si l'on en croit le nombre d'articles et de reportages qui lui ont été consacrés, mon Christian s'est beaucoup démené pour empêcher la fermeture du site. L'objectif est atteint.

"Le ministre avait également indiqué que la reprise "représentait dans un premier temps entre 60 et 70 personnes". Mais "je veux une remontée en puissance de 200 à 300 salariés dans les trois ans qui viennent", avait-il ajouté."

Par contre, source comité d'entreprise, ce n'est pas "dans un premier temps entre 60 et 70 personnes" mais quinze et à terme 60 à 70 emploi. Vous remarquerez que plus les échéances sont lointaines plus l'écart est important. D'abord 60 à 70 et ensuite 200 à 300. De un à dix.
Ce qui pourrait faire sourire c'est le "Je veux" de mon Christian. MOLEX a été acquis par un fonds d'investissement dont on peut penser que l'emploi ne sera pas la première priorité, si tant est que ce soit une priorité.

Nimporte quoi

Les marchés amnésiques sous overdose de liquidités






Ces quelques graphiques, réalisés à la hâte dans le train qui me mène à la City, démontrent de façon éclatante que rien ne sera plus comme avant, ce sera encore mieux.

Un dernier pour la route.


mardi 15 septembre 2009

La quiche de la semaine, (back)

Cette semaine, une quiche avec un nez rouge.

Inéligible, Serge Dassault veut saisir la Cour européenne des droits de l'homme

Cest tout.

lundi 14 septembre 2009

C'est qu'est-ce que j'dis

Qui a dit à propos des décrets d'application concernant les tests ADN "D'ailleurs en tant que responsable de notre majorité UMP, sur ces sujets il faut quand même qu'au moins qu'on en discute avec les députés"

dimanche 13 septembre 2009

Dans le mille



Juste pour dire aux récalcitrants que le sport recèle des plaisirs insoupçonnés.

Moi émoi (18)



Nous avons tous nos questions essentielles, souvent récurrentes, toujours récurrentes pour certaines d'entre elles. Nous y apportons des réponses parfois définitives, parfois provisoires. Il nous arrive d'essayer de biaiser, de formuler une réponse qui a pour but de nous rassurer même si cette réponse n'a rien à voir avec la réalité.

Vous vous demandez où je veux en venir, bien que la réponse soit contenue dans la légende.

Prenant mon bain hebdomadaire et dominical dans la baignoire sabot que je partageais avec mes deux frères, tous deux plus âgés, s'insinua un dimanche soir dans mon esprit la question de savoir si la nature nous avait fait égaux. Le questionnement n'était pas aussi précis mais il pouvait se lire dans les regards, dans mes regards. Lorsque mon frère aîné entrait dans l'eau, il introduisait une première jambe, l'autre restant à l'extérieur. Ses deux membres créaient ainsi comme un arc de cercle que j'associais, allez savoir pourquoi, au dôme d'une église païenne. Comme le battant d'une cloche, son sexe se balançait, entraînant dans un même mouvement les deux clochettes dont la musique d'un morceau sans fin transmettrait ses notes à tout va comme autant de phéromones sonores.

A force de regarder, le doute, l'inquiétude et l'espoir s'introduisirent dans mon esprit. Vous aurez remarqué qu'il y a beaucoup de place dans mon esprit. Un dimanche soir hivernal, je me suis demandé pour la première fois si le mien avait la bonne taille (mon sexe, pas mon esprit). Cette question devenant une obsession, j'avais absolument besoin d'une réponse. Mais à qui s'ouvrir de cette préoccupation?

Oui-oui



Qui a dit à propos de la taxe carbone : "Les Français vont vite s'apercevoir que ce n'est pas un impôt mais une contribution pour changer de comportement. Si on a aimé "Ushuaïa", il faut aimer la taxe carbone ! C'est une mesure morale, une mesure éthique".

Qui a dit à propos des relations sociales (c'est le même):"Signer des accords, c'est mieux que de se fâcher, de défiler, de tout casser."

Je vous laisse trois secondes. Un, deux, trois. C'est Xave Darcos qui poursuit en disant "Tout cela crée un climat social finalement assez apaisé et propice au dialogue."

Je ne sais pas si il en était ainsi avant, référence vague à une autre époque qui n'a peut-être existé que dans mon esprit, mais ce qui me frappe avant tout dans ces propos lénifiants, mous, poisseux c'est leur contraste avec la violence de la vie, de la vraie vie, de la vie de tous les jours. Nous sommes en pleine crise, crise qui engendre souffrance, désarrois, incompréhension, sentiment d'injustice et Xave nous dit qu'en fin de compte nous sommes gentils, que nous avons enfin compris qu'il ne sert à rien de se fâcher. Finalement tout va bien. Nous sommes raisonnables. Nous avions l'habitude de tout casser, comme des enfants capricieux qui ne se rendaient pas compte de la chance qu'ils avaient, mais maintenant nous sommes devenus responsables.

Que sommes nous devenus?

samedi 12 septembre 2009

Comme de l'eau de roche

Qui a dit "la transparence absolue, (c'était) le début du totalitarisme. Il n'y a plus d'intimité, plus de discrétion, plus rien n'a d'épaisseur dans la transparence, à commencer les êtres humains.", en commentant la polémique entourant Brice Hortefeux.

vendredi 11 septembre 2009

Des mots de midi

L'a-t-il dit? Disons qu'il l'a dit. Ce que nous disons est-il toujours la traduction de ce que nous pensons? Ou plutôt, de ce que je dis pouvez-vous en conclure ce que je pense?

Il a dit "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage…" Avant d'aller plus avant, je dois vous avouer que je n'ai aucune sympathie pour mon ami Brice Hortefeux mais je n'en suis pas fier pour autant.

Comme je n'y étais pas, que je n'ai pas vu la vidéo et que j'ai simplement lu les propos rapportés, je présume Brice Hortefeux innocent. Pourtant dès l'instant où la vidéo est mise en ligne, mon camarade Brice Hortefeux devient coupable. Cela ne fait aucun doute. Et pleuvent les qualificatifs "Raciste, impardonnable, déplorable, insupportable..." et tombe la sentence : démission.

Parmi ceux qui condamnent, combien ont pris la peine d'attendre que le condamné s'exprime? Le passage de respectable à coupable est si rapide, si foudroyant que le malheureux est contraint de répondre dans les plus brefs délais sous peine de voir son silence interprété comme un aveux de culpabilité. Ce qui n'empêche pas nombre d'accusateurs de ne pas l'écouter. M Hortefeux, puisqu'il est "condamné" sur la base d'une vidéo, devrait avoir la possibilité, par exemple pendant un journal de 20h, de visionner la vidéo et d'expliquer ses propos. Il doit être en mesure de défendre son honneur. La respectabilité est provisoire alors que l'infamie est définitive.

Pourquoi faut-il que ce que nous sommes individuellement, notre intimité, notre intégrité morale, nos valeurs, nos croyances soient si peu respectées, soient considérées comme de vulgaires ingrédients de la recette médiatique d'un plat qui nous est servi sans que nous ayons le courage ou l'honneur de renvoyer en cuisine.

M Hortefeux s'est exprimé à la radio, rapidement sans que nous sachions si nous entendions l'intégralité de ses propos. Très rapidement, on a constaté, allez savoir qui c'est, que selon la station de radio dans laquelle il s'exprimait, il ne donnait pas la même explication de ses propos. En la circonstance, le doute ne profite pas à la défense. De toute façon, il est déjà trop tard. Dans ce type d'affaire il est toujours trop tard pour être innocent. Même d'innocents propos feront de lui un coupable.

mardi 8 septembre 2009

Ca va péter

A l'origine était la contribution climat-énergie. Je ne sais pas pourquoi mais c'est un nom qui me donnait envie, envie de contribuer. En règle générale, ce qui ne veut rien dire, j'aime bien contribuer. J'étais fier de contribuer à sauver la planète après avoir contribué à la polluer. C'était en quelque sorte une rédemption, une possibilité qui m'était donnée de me racheter en achetant une bonne conduite. Ma vie allait avoir un sens, elle allait prendre une autre direction.

Et puis est apparue la taxe carbone. Autant la contribution a un caractère volontaire, convivial , primesautier qui nous invite à prendre conscience, autant la taxe est ressentie comme une contrainte, une punition que nous subissons, qui nous fait perdre de vue le pourquoi. Avec la contribution nous sommes des citoyens, avec la taxe nous ne sommes plus que des contribuables.

Le principe est pollueurs-payeurs. Si il est curieux que le fait de payer donne le droit de polluer , ce qui est étonnant c'est que le produit de cette taxe sera, pour leur part, redistribuée aux particuliers. Je pollue, donc je paye une taxe mais comme la fiscalité ne doit pas augmenter du fait de cette taxe, elle m'est reversée sous forme, notamment, d'un crédit d'impôt. Pourquoi donc donc serais-je enclin à moins polluer? Il y a certainement quelque chose qui m'échappe.

lundi 7 septembre 2009

C'est pas gagné

Qui a dit, à propos du forfait hospitalier:

"(Le Parti socialiste) l'a augmenté sept fois dont une fois de 38%, donc qu'il ne nous donne pas de leçons".

Je ne vous ferais pas lanterner, c'est mon copain Eric que l'on devine agacé par la question d'un journaliste. C'était juste pour souligner la qualité du débat.

Ca va péter

Je dois vous avouer que j'ai hésité. Allais-je en parler au risque de polluer un peu plus le paysage. Et je me suis dit pourquoi pas, pourquoi pas moi. J'avais envie d'en parler car ce qui est devenu l'affaire de la taxe carbone est révélateur de l'état du débat public.

Au départ, que l'on soit pour ou contre, le principe est clair comme de l'eau de roche, les pollueurs seront les payeurs. Comme tout le monde pollue, nous étions tous des payeurs potentiels. Comme il s'agit de notre survie ou de celle de nos petits enfants, cette taxe devait avoir un fort pouvoir pédagogique, rassembleur. C'était d'une certaine façon l'occasion de s'unir pour une cause commune, de se sentir solidaire, de réintroduire la fraternité dans notre quotidien comme on a réintroduit les ours dans les Pyrénées.

L'affaire semblait bien engagée, d'autant qu'une majorité de français était favorable à cette contribution. Des travaux d'experts, commission Quinet, ont fixé la tonne à 100 euros à l'horizon 2030 compte tenu des objectifs que s'est fixée l'Europe. La commission européenne, quant à elle préconise de commencer à 32 euros en 2010, tout comme le groupe de travail présidé par Michel Rocard. Et puis c'est le drame. (à suivre)

jeudi 3 septembre 2009

A la niche 3

Vous avez reconnu le phrasé de mon ami Eric Woerth

"Donc il y a une cohérence à mettre et on fera quelques propositions pour essayer de continuer à être vraiment cohérents avec nous-mêmes, notamment vis-à-vis du travail"

Bien que la syntaxe ne soit pas parfaite et révèle une pensée encore un peu confuse, cette envie de cohérence est touchante. Vous noterez le "vraiment cohérent avec nous-même" et on pourrait ajouter "y compris au niveau de la cohérence".

"nous ne ferons pas de coup de rabot global sur les niches fiscales parce que ca pourrait être interprété comme une augmentation de la fiscalité". "On ne le fera pas en ces périodes de crise.

Là, notre ami Eric nous fait le classique "Ce n'est pas le moment". Et pour le coup, il n'hésite pas à employer le mot crise qu'en d'autres temps il réfutait. J'imagine bien notre président disant "Si on les écoutait, ce ne serait jamais le moment". Mais ce qui est le plus remarquable dans cette phrase c'est le premier argument. Le rabotage "pourrait être interprété comme une augmentation de la fiscalité"
Interprété par qui, il ne nous le dit pas. Ils sont peut-être 3000, ces interprètes. Il est curieux qu'un gouvernement qui prône la rupture avec le passé et ses pratiques se censure parce que son action "pourrait être interprétée". Des millions de personnes ont interprété comme négatif les suppressions de postes dans l'éducation nationale, surtout "en ces périodes de crise". Cette interprétation n'a pas fait reculer le gouvernement. Ce ministre devenu soudain craintif, timoré à l'idée d'une réforme, semble oublier que la révision des niches fiscales était motivée par un souci de justice fiscale.

"on serre vraiment bien la dépense publique, l'Etat, je trouve, a rarement tenu autant sa dépense publique". Par cette phrase, notre ministre nous indique qu'il est content de lui, qu'il ne peut pas faire mieux. Qu'on se le dise à Bruxelles.

"On est en train de regarder définitivement la problématique des recettes", Je dois vous avouer que je n'ai pas compris cette phrase. A priori, comme nous sommes prévenus qu'il n'y aura pas d'augmentation de la fiscalité, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'y regarder trop longtemps. Quoi qu'il en soit, je vais m'entraîner à regarder définitivement une problématique et je vous tiens au courant.

"Il y a un certain nombre de décisions qui sont à prendre, les choses sont sur la table, évidemment, prêtes à ce que les arbitrages soient rendus". Le fait que les choses soient sur la table me coupent l'appétit.

mercredi 2 septembre 2009

A la niche 2

Qui a dit:

"Donc il y a une cohérence à mettre et on fera quelques propositions pour essayer de continuer à être vraiment cohérents avec nous-mêmes, notamment vis-à-vis du travail"

"nous ne ferons pas de coup de rabot global sur les niches fiscales parce que ca pourrait être interprété comme une augmentation de la fiscalité". "On ne le fera pas en ces périodes de crise."

"on serre vraiment bien la dépense publique, l'Etat, je trouve, a rarement tenu autant sa dépense publique".

"On est en train de regarder définitivement la problématique des recettes",

"Il y a un certain nombre de décisions qui sont à prendre, les choses sont sur la table, évidemment, prêtes à ce que les arbitrages soient rendus".


Ce n'est pas un best of. Tout cela a été dit au cours d'une seule et même conversation. Même si ces propos se suffisent à eux-mêmes, beaucoup de même, je ferai un commentaire demain. Je vous sens impatients.

mardi 1 septembre 2009

Rock'night

Ci-dessous une vidéo de ce qui a fait office de rock dans le pré. Vous remarquerez que, modestes, les musiciens se tiennent dans l'ombre, dans l'ombre de la musique dont ils ne sont que les serviteurs, mais de zélés serviteurs. Vous constaterez que l'un d'eux joue du n'importe quoi assis.

http://picasaweb.google.com/ideeplume/RecemmentMisAJour#5376542702190335410

Ariane Massenet : mais à quoi peut-elle bien servir?



L'idée m'est venue après avoir lu un article édité par Slate.fr intitulé "A quoi sert David Martinon?" Je dois vous avouer que je ne m'étais jamais posé la question si ce n'est que la réponse serait "A rien", ce qui ne fait rien avancer.

Nous connaissons tous des personnes qui occupent, à un titre ou à un autre et pendant une période plus ou moins longue, le devant de la scène publique. Un jour, au hasard d'une de leurs apparitions sur notre petit écran, d'une de leurs interventions à la radio, nous nous posons la question suivante "Mais à quoi sert-il, sert-elle?". De deux choses l'une, soit nous savons, soit notre question reste sans réponse. C'est ainsi qu'hier soir, allongé sur mon canapé je regardais sur Canal Plus l'émission dirigé par Michel Denisot. Autant vous le dire tout de suite je suis un nostalgique de NPA.

Pour ceux qui ne connaitraient pas cette émission son principe est simple. Michel Denisot reçoit des invités de la politique et de la culture au sens large. Il pose des questions et pour lui laisser le temps de souffler, des chroniqueurs agrémentent cette émission. Chacun d'eux apporte quelque chose avec lui. Présentation de livres, de disques, de films, humour... Tous? Non! Marianne Massenet arrive sur le plateau, au mieux, les mains vides. L'émission terminée, vous êtes incapables de préciser quelle fut sa contribution à l'émission. Vous vous dites mais à quoi sert donc Marianne Massenet? Elle n'est pas drôle. Elle n'est ni moche ni belle. Sans être commune elle est dénuée de tout charme. Sans être idiote, elle ne fait pas preuve d'une intelligence particulière ou se refuse à nous la faire partager. Elle n'a pas de charisme. Ces interventions n'apportent rien. Ses questions, dont on cherche vainement l'intérêt, ont souvent droit à des réponses polies de la part des invités. Elle n'est pas le faire valoir de Michel Denisot. Alors quoi?

Malgré d'intensives recherches, je n'ai toujours pas trouvé à quoi pouvait bien servir Marianne Massenet mis à part d'être une idée de chronique. Mais je ne désespère pas. Peut-être serez-vous en mesure de m'aider dans ma recherche.