mercredi 23 septembre 2009

Contexte

Vous aurez certainement remarqué la place prise, dans notre vie publique, par la notion de contexte. Pendant de nombreuses années cette notion ne concernait que les phrases de nos femmes, rarement, et hommes politiques, souvent. Patrick Devedjan disait à propos de je ne sais plus qui "C'est une salope". Si un journaliste lui demandait de s'expliquer, la réponse était "Il est très facile de faire dire ce que l'on veut à une phrase sortie de son contexte." Il ne l'a jamais dit mais c'est pour dire. A l'époque, comme dirait ma fille, toute phrase embarrassante rendue publique était nécessairement sortie de son contexte. Ce qui n'était pas toujours faux.

Depuis peu, nous sommes passés à la vitesse supérieure. C'est maintenant les entretiens et autres dialogues informels qui bénéficient de la protection du contexte. Le contexte est en quelque sorte un joker, la carte roue increvable des "1000 bornes" que l'on sort dès l'instant où l'on a dit quelque chose que l'on aurait pas dû dire. Le dernier en date à avoir sorti sa carte contexte est Eric Besson. On le voit, sur une vidéo prise par un caméraman, faire un doigt d'honneur à un journaliste. Sans nier ce geste, qu'il a regretté, il n'a pu s'empêcher de dire qu'il fallait tenir compte du contexte. C'était en fait l'ultime manche d'un jeu entamé le matin même avec le journaliste.

Pour ce qui concerne mon ami Brice c'est à peu près la même chose puisque pour comprendre ce qu'il avait dit, il aurait fallu être témoin de ce qu'il avait dit et fait précédemment. La question est: jusqu'où faut faut-il remonter pour être dans le contexte? Pour ce qui est de mon ami Brice, fallait-il être avec lui dès son arrivée? Lorsqu'il a pris son petit déjeuner, peut-être s'est-il brûlé en buvant son café? Lorsqu'il s'est couché la veille, sa femme avait peut-être la migraine?Le jour...de sa naissance?

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