mercredi 23 septembre 2009

Papa



Ce matin j'attendais l'électricien dans la cuisine. Je mesure le degré d'ambiguïté de cette phrase. J'étais assis. Il était en retard. Je patientais sans être impatient. J'avais deux possibilités. Soit m'abandonner à la pensée pure. Soit écouter la radio. J'ai opté pour cette dernière. J'ai eu le plaisir d'écouter mon ami Christian Estrosi sur France Inter.

Pour ce qui est de la forme, il a adopté la méthode de notre président. Nous avons pu le voir cet été sur les lieux de conflits, descendre de sa voiture et aller serrer la main des salariés. Pour ce qui est de la rhétorique, pareil que son chef. Utilisation du bon sens, de l'évidence. Propos parsemés de questions qui ont pour objet de persuader l'interlocuteur qu'il n'y a qu'une seule façon de procéder, la sienne. La notion d'alternative ne semble pas faire partie de son système de pensée.

L'entretien a essentiellement été consacré à la Poste. Pour ce qui est de la grève, le ministre a retenu 22% de participation. Homme de droite à la fibre sociale, il précise que son rôle est de rassurer ces 22%. Il précise que malgré ce score, somme toute faible, il ne fait de triomphalisme. Dans son esprit, 22% de grévistes veut dire 78% de non grévistes, donc 78% de salariés de la Poste satisfaits du nouveau statut. Aucun des journalistes présents ne le démentira.

Le ton général du ministre est un brin paternaliste, protecteur. Des salariés de la Poste ont peur, qu'ils se rassurent, il va les protéger. Les salariés ne comprennent pas, inutile de leur expliquer. Christian Estrosi est là et veille à ce qui ne leur arrive rien. C'est une méthode qui permet, petit à petit, de dénier au citoyen toute prise sur son destin. Il doit s'en remettre à ceux qui décident.

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