vendredi 11 septembre 2009

Des mots de midi

L'a-t-il dit? Disons qu'il l'a dit. Ce que nous disons est-il toujours la traduction de ce que nous pensons? Ou plutôt, de ce que je dis pouvez-vous en conclure ce que je pense?

Il a dit "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage…" Avant d'aller plus avant, je dois vous avouer que je n'ai aucune sympathie pour mon ami Brice Hortefeux mais je n'en suis pas fier pour autant.

Comme je n'y étais pas, que je n'ai pas vu la vidéo et que j'ai simplement lu les propos rapportés, je présume Brice Hortefeux innocent. Pourtant dès l'instant où la vidéo est mise en ligne, mon camarade Brice Hortefeux devient coupable. Cela ne fait aucun doute. Et pleuvent les qualificatifs "Raciste, impardonnable, déplorable, insupportable..." et tombe la sentence : démission.

Parmi ceux qui condamnent, combien ont pris la peine d'attendre que le condamné s'exprime? Le passage de respectable à coupable est si rapide, si foudroyant que le malheureux est contraint de répondre dans les plus brefs délais sous peine de voir son silence interprété comme un aveux de culpabilité. Ce qui n'empêche pas nombre d'accusateurs de ne pas l'écouter. M Hortefeux, puisqu'il est "condamné" sur la base d'une vidéo, devrait avoir la possibilité, par exemple pendant un journal de 20h, de visionner la vidéo et d'expliquer ses propos. Il doit être en mesure de défendre son honneur. La respectabilité est provisoire alors que l'infamie est définitive.

Pourquoi faut-il que ce que nous sommes individuellement, notre intimité, notre intégrité morale, nos valeurs, nos croyances soient si peu respectées, soient considérées comme de vulgaires ingrédients de la recette médiatique d'un plat qui nous est servi sans que nous ayons le courage ou l'honneur de renvoyer en cuisine.

M Hortefeux s'est exprimé à la radio, rapidement sans que nous sachions si nous entendions l'intégralité de ses propos. Très rapidement, on a constaté, allez savoir qui c'est, que selon la station de radio dans laquelle il s'exprimait, il ne donnait pas la même explication de ses propos. En la circonstance, le doute ne profite pas à la défense. De toute façon, il est déjà trop tard. Dans ce type d'affaire il est toujours trop tard pour être innocent. Même d'innocents propos feront de lui un coupable.

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