vendredi 29 juin 2007

Robert et moi (3)

La première fois que j'ai rencontré Robert Plant, il se trouvait dans une valise. Je revois bien la scène mais je ne parviens pas à me souvenir de la date. J'hésite entre 1968 et 1969. Il y a bien une année qui aurait ma préférence mais je préfère, du moins provisoirement, laisser planer le doute. Toujours est-il qu'à cette époque, j'étais petit et en pension. J'éprouvais beaucoup de difficultés à comprendre ce qui se passait autour de moi et ce que l'on attendait de moi.
Nous étions une dizaine dehors à attendre je ne sais quoi. Dans un groupe, même de circonstance comme c'était le cas, se dégagent toujours un où plusieurs leaders. Cette position dans le groupe repose sur des critères plus ou moins identifiés mais qui s'imposent à tous sans qu'ils aient besoin d'être exposés. Je n'ai jamais réussi à être un leader, un winner, un killer mais plutôt un swiver. Ce matin là, puisque c'était un matin, je ne sais pas pourquoi, mais je suis certain que c'était un matin, donc ce matin là, le leader était un élève de cinquième, les cheveux blonds et longs, il avait un frère en première ou terminale et de plus il arborait un pantalon légèrement évasé dans le bas. Dans le groupe que nous formions, il possédait tous les attributs du meneur, dont il pouvait exhiber certains lors des séances collectives de douche. Pour vous donner un point de comparaison, j'étais en sixième, j'avais les cheveux courts, mon père ne supportait pas les cheveux longs, j'étais fils unique et je devais encore porter des culottes courtes et pour ce qui est des douches...

jeudi 28 juin 2007

Robert et moi (2)

La saga "Robert et moi" sera composée d'un certain nombre d'épisodes qui pourront, en fonction de mon actualité, être entrecoupés de textes divers et variés sans aucun rapport avec la dite saga. Je ne procéderai pas à un résumé des épisodes précédents qui resteront disponibles, permettant ainsi au lecteur de faire des recherches si nécessaire. Soucieux d'assurer un suivi, je reste à la disposition du lecteur pour répondre à ses éventuelles questions. Vous aurez remarqué le caractère administratif de ce message qui n'a pour seule ambition de fixer les règles afin de rassurer le lecteur. Le lecteur a besoin de sentir qu'une main bienveillante peut, à tout moment le guider. Il n'en demeure pas moins que les règles pourront évoluer.
Je reprendrai le cours normal des choses demain. C'est une phrase qui n'a pas de sens si ce n'est celui de la fuite.
A propos de phrases qui n'ont pas de sens, dont la recherche pourrait être une activité à plein temps, j'en ai découverte une dans une dépêche de l'AFP. Elle est prononcée par Madame Christine Lagarde, ministre de l'économie, qui, au sujet du paiement des heures supplémentaires, mesure qui fait partie du "paquet fiscal" (vous parlez d'une appellation), a déclaré au journal Libération " Quand on regarde l'impact, ce sont vraiment les bas salaires qui bénéficient le plus de cette mesure". Comment peut-on "regarder" l'impact d'une mesure qui n'a pas été mise en oeuvre, ni même votée? Je ne doute absolument pas de la bonne volonté de Madame la ministre. Je suis persuadé que les smicardes et les smicards sont déjà bien marqués par les impacts.

mercredi 27 juin 2007

Robert et moi (1)

Comme promis, je vais vous parler de Robert Plant. Je pensais que j'allais pouvoir le faire comme ça, le plus tranquillement du monde, en toute simplicité. Cela fait trois minutes que je triture le capuchon de mon stylo sans trop savoir comment commencer. Des images me viennent à l'esprit mais pour le coup j'ai envie de vous raconter l'histoire de Robert et moi de façon structurée. Le principe de "Robert et moi" est assez classique mais il a le mérite de sous-entendre une intimité entre les deux protagonistes. Cette intimité n'existe que dans mon esprit. Au cours de cette lecture, vous aurez parfois l'impression que je suis mythomane et vous aurez raison.
Tout commence un jour. Je ne connais rien au rock, à la pop musique comme l'on dit en cette période de conservatisme exacerbé . Pour vous donner une idée, ma discothèque, qui est un paquet de disques rangé dans un placard de ma chambre, est composée de Sheila, Adamo, Pascal Danel, Tino Rossi (ça c'est ma mère), du musette (ça c'est mon père), Mireille Mathieu (ça je ne sais pas qui c'est).

mardi 26 juin 2007

je n''aurais pas dû

C'est ce que je me suis dit, je n'aurais pas dû écouter Patrick Devedjian. Ce matin, comme beaucoup d'autres matins, j'étais dans la salle de bain. Quand je suis dans la salle de bain avec l'idée bien arrêtée de me raser, je fais couler l'eau pour qu'elle devienne chaude. Pendant ce temps je pars à la recherche d'un gant de toilette, d'un rasoir et de la mousse à raser. Quand je reviens devant le lavabo, l'eau est chaude et s'ensuit le rituel du rasage dont je pourrai vous parler un autre jour.
Donc, ce matin, faisant fi de toute prudence, je décide d'écouter Patrick Devedjian sur RTL, interrogé par Jean-Michel Aphatie. Comme je le redoutais, il ne m'a fallu que quelques secondes pour avoir envie de balancer le poste par la fenêtre. Pourquoi tant de violence? J'ai toujours l'impression que Devedjian prend son interlocuteur pour un imbécile. Il fait partie de ces hommes politiques qui pensent que tous les français ont les mêmes idées. Deux phrases prononcées ce matin par Devedjian pour illustrer mon propos "D'ailleurs, les Français savent que le vrai responsable, c'est le Président de la République. C'est lui qu'ils ont élu". Le Président de la République n'est pas responsable (art 67 constitution) et c'est une majorité de français qui l'a élu et non pas tous." Mais ce que je pense c'est que les Français ont approuvé ces réformes". Pour être honnête, il précise un peu plus loin que 53% des français ont voté pour le Président et son projet. Un peu plus tard il affirme "Je pense que les groupes de pression ne peuvent pas empêcher la mise en oeuvre de la volonté populaire." Le plus tranquillement du monde il assimile les syndicats à de vulgaires groupes de pression. Il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour qu'il les qualifie d'anti-démocratiques. Ensuite il vante le fonctionnement on ne peut plus démocratique de l'UMP et dès l'instant où est évoqué le problème de sa direction (rivalité avec Raffarin) aidé en cela par le journaliste, il affirme que c'est loin de la préoccupation des français. Que sait-il de nos préoccupations, de nos aspirations? Pense-t-il que notre idéal est de consommer en toute tranquilité?
J'ai conscience de souvent parler de la vie politique. Robert Plant parle parfois de politique.

lundi 25 juin 2007

sympa (3)

Toute ma colère tombe sur Claire Chazal et Patrick Poivre d'Arvor. D'une part parce que leurs questions étaient convenues. Si le Président aime la soupe, il était servi. C'est à se demander si ces deux journalistes avaient préparé quoi que ce soit. D'autre part, ce qui m'est insupportable, c'est que ces deux journalistes et d''autres avant eux n'ont pas une once d'esprit critique face aux propos du Président qui sont parfois mensongers, ambigus, sans fondements. Un seul exemple. Au cours de sa présentation du service minimum dans les transports, il a précisé que les jours de grève ne seraient plus payés. Par principe, les jours de grève ne sont jamais payés. Mon épouse qui est enseignante a fait grève plusieurs semaines contre la réforme des retraites. Ses jours de grève, comme ceux de ses collègues, ont été déduits de son salaire. De façon insidieuse et sournoise, le Président de tous les français veut faire croire que les fonctionnaires sont des privilégiés qui sont payés même quand ils ne travaillent pas. Face à ce sous-entendu, nos deux journalistes ont servi un silence d'assentiment. Vous allez peut-être penser qu'interroger le Président de la République nécessite du respect. C'est vrai, pour la fonction. Mais même dans le domaine du respect ils ont été pitoyables. Ainsi lorsque Poivre d'Avor a comparé, au sujet du G8, le Président à un petit enfant. Les journalistes ont une culture internationale, économique et des grands dossiers de notre société si limitée qu'ils sont incapables de contredire leur interlocuteur. J'ai l'impression qu'entre les journalistes "Oui Monsieur le Président" et les agressifs qui font passer leur interlocuteur pour une victime, c'est le désert.
Je me suis donc couché énervé le 20 juin au soir. Le 21 au matin je me suis réveillé plein d'espoir me disant que les journalistes de radio avaient sûrement remarqué quelque chose, qu'ils seraient pour le moins caustique. Et bien rien. On nous a répété quinze fois que c'était le premier jour de l'été, que le soir on allait bien s'amuser,vu que c'était la fête de la musique avec en perspective déprimante les reportages radio-trottoir du soir. Comme le dirait Patricia Martin "C'est sympa."
Je crois que Robert Plant a chanté une chanson intitulée "King's horses".

dimanche 24 juin 2007

sympa (2)

La veille de ce 21 juin, le Président de la République était intervenu sur TF1 pour à nouveau et sans cesse nous dire à nous, citoyens attentifs, que lui, Président tout aussi attentif, avait encore et toujours raison sur tout et à propos de tout mais comme il est modeste j'ai un instant cru qu'il allait s'en excuser. Il a affirmé, déversé ses généralités, inondé nos esprits de ses bonnes idées et nous a fait comprendre que lui, Président de la République de tous les français, serait coupable de ne pas mettre ses idée en oeuvre. Je ne vais pas revenir sur le contenu (j'aimerais avant me procurer la version écrite de cette intervention) mais pour ce qui est de la forme, il parait tellement sûr de lui, il semble tellement pénétré de l'esprit du bon sens que toutes ses affirmations semblent frappées du sceau de la vérité. Tout ceci est dans la logique des choses. Il se présente comme un homme de convictions, sincère, persuadé d'oeuvrer pour le bien de son pays. Il est donc normal qu'il mette de la passion dans ses propos, dans sa façon d'être, qu'il nous dise que rien n'est inéluctable. Il est dans son rôle de galvanisateur. Il a le soucis de l'intérêt général.
Là j'ai posé les bases du gars raisonnable et réfléchi qui veut paraître impartial avant de se lancer dans la baston. Vous aurez remarqué que je ne vais jamais droit au but car je ne suis pas loin de penser que les préliminaires sont plus importants que tout. Nous en reparlerons. Donc pour en arriver dans le vif du sujet, je vais déverser ma colère sur les deux journalistes qui étaient en face du Président.
Je garde toujours Robert Plant à l'esprit.

samedi 23 juin 2007

sympa (1)

Le mercredi 21 juin a été un jour peu ordinaire. Comme souvent je me suis levé. Ensuite j'ai accompli ces dizaines de gestes qui nous sont communs à tous même si il existe quelques particularités propres à chacun. Je ne sais d'ailleurs si il serait de bon goût de rentrer dans les détails. Je prendrai le risque une autre fois de vous faire partager mes débuts de journée. Comme chaque matin, je me suis réveillé avec France Inter et ma femme. Je l'écris dans cet ordre car c'est de la première dont je prends conscience. Me soulevant légèrement sur les coudes, j'ai vérifié l'heure. 5h50. J'ai ensuite refermé les yeux, hésitant entre l'écoute de la radio et le rendormissement. La plupart du temps je ne prends pas garde aux dix minutes qui me séparent de 6h. Pour des raisons techniques et idéologiques, j'écoute France Inter jusqu'à 6h45. Après l'écoute des informations, j'ai le droit à un certain nombre de rubriques dont celle de l'économiste en chef Jean-Marc Sylvestre. J'ai honte mais j'ai envie de lui mettre des baffes. Je lui consacrerai un message un peu plus tard.
Rassurez-vous, je n'ai pas oublié pour Robert Plant. J'y pense.

jeudi 21 juin 2007

Vous

Un peu je vais attendre avant de vous parler de Robert Plant.
Je vais d'abord vous parler de vous. Ce blog est encore très récent; Il n'est connu que de ceux à qui j'en ai parlé. Pour l'instant, seule ma femme a lu ce que j'ai écrit (mes enfants estiment qu'un blog est trop intime pour être lu par un tiers) mais je ne vouvoie pas ma femme et pourtant dans mes messages j'emploie le mot vous. Si je vous écrit c'est que je vous espère. Ce vous s'incarnera un jour et vous vous reconnaîtrez dans ce vous qui n'aura plus ce caractère impersonnel. Bien sûr, ce que j'espère c'est que certains parmi vous se reconnaîtront en moi.
C'est promis, la prochaine fois je vous parle de Robert Plant.

Ronchon

Je voulais écrire un mot sur Robert Plant mon idole mais l'actualité, qui n'attend pas, m'a contraint à bouleverser mon programme.
Chaque matin je me rends à mon travail à vélo. Selon l'itinéraire emprunté, cela fait un parcours de trois à cinq kilomètres. J'habite sur un plateau et je travaille dans la vallée qui n'est pas verte. Donc, le matin je descends et le soir je monte. Cette pratique est un élément de liberté qui n'a pas un caractère militant. C'est un plaisir physique, sans être source de jouissance, et cela me donne la satisfaction de me jouer des embouteillages. J'aime imaginer les automobilistes se disant "La semaine prochaine j'achète un vélo". Le plaisir peut être simple comme un coup de pédale.
Mais quelle est donc cette actualité qui m'a fait renoncer à écrire un mot sur mon idole.
Si la pratique du vélo est pourvoyeuse de satisfactions, elle l'est aussi de soucis. Ce matin donc, j'ai démarré sur des chapeaux de roue, enfilant les rues, les ronds-points, conscient de ma puissance musculaire. Après avoir avalé la ligne droite j'ai basculé dans la descente qui me mène à la vallée. Il faut savoir que face à une descente, le cycliste bascule. La première portion, comme si je dévorais, de cette descente est très pentue, ce qui fait que les automobiles me ralentissent. J'arrive donc en bas de cette première partie qui se termine par un stop, la deuxième partie commence par un feu tricolore. J'ai, à cet endroit, l'habitude de me faufiler avec prudence entre les voitures, ce que je fis ce matin. Cela fait, j'attendais que le feu passe au vert quand j'ai entendu un bruit du genre "pfffff...." qui caractérise la crevaison. A cet endroit précis, j'étais à mi-parcours, il n'était donc pas question de faire demi-tour. J'ai ainsi poursuivi mon chemin jusqu'au bureau. Quoi de plus ridicule qu'un cycliste qui marche à côté de son vélo. De plus, je traverse une période noire, je suis victime d'une crevaison tous les quinze jours.

La prochaine fois je vous parle de Robert Plant.

mercredi 20 juin 2007

Je sais pourquoi

La composition du nouveau gouvernement Fillon m'a, à plus d'un titre, laissé perplexe. Pourquoi Borloo a-t-il changé de ministère (les raisons avancées n'expliquent rien), pourquoi Barnier à l'agriculture, pourquoi autant de ministres, le seul moment où le gouvernement sera resserré ce sera pour que tout le monde soit sur la photo. Beaucoup de questions sans réponse mais par contre je sais pourquoi Bernard Laporte a été nommé secrétaire d'Etat. Qui mieux que lui peut symboliser l'esprit d'ouverture? Un conseil pour finir : attention aux doigts en cas de courant d'air.

mardi 19 juin 2007

Départ en retraite

Comme prévu, j'ai, ce matin, lu le discours de départ en retraite que j'ai écrit hier. Au cours de sa vie professionnelle, ma collègue a connu des moments difficiles, de souffrance, moments qu'elle a pour partie traversé dans la solitude. En écrivant ce mot de départ, j'ai essayé d'exprimer ma compassion, ma tendresse. C'est ainsi que certains passages étaient teintés de nostalgie. En les écrivant, j'étais persuadé que les seules réactions seraient peut-être des sourires attendris. Mais curieusement, ces passages ont, parmi l'auditoire, provoqué des éclats de rire. Il est vrai que mon texte alterne rire et nostalgie. Je vais essayer de joindre une copie. Je ne domine pas encore toutes les fonctionnalités d'un blog.
Donc voici en bleu le discours. Si son style vous plaît, n'hésitez pas à me contacter et je me ferai un plaisir d'en écrire un pour vous.


JACQUELINE VA PARTIR


Jacqueline, Jacqueline…je répète à l’envie ce prénom car bientôt je ne le sentirai plus me faire vibrer les cordes vocales. Comme aurait pu le dire notre ami Rocco, ce matin et pour la dernière fois, Jacqueline, je t’ai bien en bouche. C’est un beau prénom et d’ailleurs comme me le faisait remarquer avec justesse Madame Cartel, qui depuis hier me tutoie et qui dans quinze ans me fera la bise, donc comme me le faisait remarquer Catherine, dans Jacqueline il y a line qui rime avec fine, avec féminine, avec piscine, avec cabine, avec pinacothèque Donc, Jacqueline, si tu permets que je t’appelle Jacqueline, Jacqueline, tu as décidé de nous quitter mais je ne te donne pas tort. Comme le disait fort justement Michel le jardinier, les souvenirs ne sont pas toujours le terreau des regrets.
Comme nous l’a répété à plusieurs reprises Madame Becquet, il était temps que tu partes. Les dossiers et les chemises commençaient à te donner des boutons, de ces boutons dont l’éclosion nous révèle l’aridité des espèces. A croire que seuls les cactus s’épanouissent sur nos bureaux, ce qui pour certains est une bonne excuse pour ne toucher à rien. Il est des doigts qui, le soir venu, sont vierges de tout piquant. Mais à n’en pas douter, et comme me le faisait si justement remarquer Monsieur Jean, Jacqueline n’est-elle pas à l’image de ces fleurs qui adoucissent le cactus, légères, fragiles dont l’absence avive l’attente mais dont on ne peut, l’espoir nous tenant éveillé, détacher le regard. Oui, sous ses airs bourru et définitif, notre directeur régional est un être sensible, attentif et d’une rassurante proximité. Mais il sera bientôt temps de vanter ses mérites.
Donc Jacqueline, revenons à toi car j’ai l’impression de t’avoir un peu perdu de vue.
Des souvenirs, nous en avons. Ils ne nous sont pas tous communs, car si nous avons fait un certain nombre de choses ensemble, il est vrai qu’il est des domaines où la communauté n’était pas de mise, allez savoir pourquoi.
Je ne vais pas retracer ta carrière, si brillante fut-elle, car tu n’es jamais restée les deux pieds dans le même bureau. Si le secrétariat général a bien fait son travail, une fois n’est pas coutume comme aime à le dire Annick, pas plus que la moyenne d’après ce qui se dit dans les couloirs, tu as donc fréquenté la DDE, l’AFPA, le GRETA pour un jour te retrouver à la DRFP, au fond du couloir, faisant partie d’un pool dans un bureau plein comme un œuf où le caquetage le disputait à l’étiquetage. Si je résume, il s’agissait de mettre quelques coups de tampons entre deux poses café. Il était important d’arriver suffisamment tôt le matin pour bénéficier d’une chaise. Le point commun entre le travail et le café était le goutte à goutte, ce qui nous permettait d’en apprécier toute la saveur, ce café que nous sucrions de nos conversations acidulées.

Et puis, sans en prendre conscience, sans en mesurer l’ampleur, flottant dans un bain d’insouciance que certains se chargèrent de vider, la fusion atrophia les corps et mis les esprits en ébullition. Il fallut alors, pour certains parmi nous, du temps pour retrouver l’envie, pour être capable de faire porter son regard au-delà du temps présent. Il a fallu lutter et avoir la force de se souvenir que nous avions été heureux sans le savoir. Nous devions retrouver ce sentiment que nous étions utiles, utiles à quelqu’un, utiles à quelque chose.
Sans pour autant redécouvrir les frissons du désir, nous nous sommes éclatés, ou plutôt on nous a éclaté façon puzzle, ventilé ici et là au gré des couloirs et des bureaux et le temps a passé comme passe les circulaires dont les dernières pages nous restent à jamais inconnues. Nous avons fini par nous retrouver. Comme dirait Annie, tu as eu le nez creux en venant au DPIF.
Et puis Jacqueline, sans oublier le passé, tu as retrouvé le sourire et d’une légère poussée sur la douce pente qui mène vers la dernière ligne droite, tu t’es laissé glisser jusqu’à ce dernier jour bureaucratique, satisfaite d’avoir épargné le temps du bonheur.

lundi 18 juin 2007

De retour au bureau

Je vous donne de mes nouvelles. Selon une expression qui a toute sa raison d'être en cette période d'individualisme forcené, je suis sujet aux récurrents mal de dos. Le dernier en date m'a tenu éloigné du travail pendant une semaine. Un certain nombre de dossiers jonche mon bureau. J'utilise le verbe joncher car j'ai l'impression que quelqu'un, allez savoir qui, les a disposés au gré de sa fantaisie, comme des feuilles tombées d'un arbre à projets.
Comme vous avez pu le constater, ce blog ne possède pas de ligne directrice affirmée. Il s'agit, dans un premier temps, d'écrire, de le faire vivre, de m'adresser à vous le plus souvent possible, c'est à dire tous les jours.
Je dois aujourd'hui trouver le temps d'écrire un discours pour une collègue qui part en retraite. Je vais donc de ce pas m'y mettre et je vous le ferai lire dans les meilleurs délais, sachant que lu dans l'ignorance du contexte, ce discours ne vaudra que pour son style. Je me targue d'en posséder.
Je vous embrasse, si vous le permettez.

samedi 16 juin 2007

quelques précisions

Bonjour

Mon goût de l'écriture m'est venu par hasard. J'étais collégien, comme beaucoup, à la recherche d'un idéal. Cet idéal était un professeur qui a été contraint de quitter l'établissement. Si vous le souhaitez je pourrai vous préciser les raisons de ce départ. Si vous le voulez car je ne veux rien vous imposer.

Séparé de ce professeur, j'ai, comme il me le suggéra, décidé de lui écrire. Dans un premier temps des phrases qui avaient des allures de maximes avaient pour toile de fond l'Irlande du Nord et son combat contre l'oppresseur anglais, bloody pigs. Je vivais cette séparation comme une injustice, comme une brutalité, comme une blessure, comme une punition que j'essayais de glorifier par les mots. Alors, chaque jour, j'écrivais une nouvelle phrase que j'ajoutais à ma collection. J'ai depuis perdu la feuille sur laquelle j'écrivais avec application, douceur et rage. Les phrases et les mots se sont envolés, ont glissé dans l'oubli. Mais j'ai su de ce jour, que les mots seraient mon trait d'union avec les autres.

jeudi 14 juin 2007

mes pleins pour vous délier

Bonjour. Ces premiers mots en ce début de journée. Je ne manquerai pas de vous exposer plus longuement les motivations qui sont à l'origine de ce blog. Comme beaucoup, la bonne volonté m'anime pour donner vie à ce blog.



Je n'hésite pas à écrire que j'ai créé ce blog pour vous, pour vous rendre service, pour que vous puisssiez bénéficier de mon talent, celui de l'écriture.

Si vous avez quelque chose à écrire, quelque soit le domaine, le sujet, le ton que vous voulez employer, la longueur mais que vous n'en avez pas le temps, pas l'envie ou que vous avez l'impression que vous avez besoin d'aide, je suis là pour vous prêter ma plume, mon amour de l'écriture, des mots et des gens.



Pour ce faire, n'hésitez pas à prendre contact avec moi en m'écrivant un mail. Quelques mots suffisent, nous développerons ensemble.