vendredi 30 septembre 2016

Au dessus de mon lit

"Je n'avais pas la force de ne rien faire."
Marguerite Duras

mercredi 28 septembre 2016

Pourtant

L'ombre a disparu. Éparpillée au jour le jour. Les grains de la fin. Sans force. Au gré des pensées errantes. Sans rien retenir. Emportée par la vie. Froissée par l'oubli. Dans les serres du désespoir. Les rayures opaques s'enfoncent dans le bleu d'un été. Pourtant.

...ni tête

Que nous manque-t-il ou qu’avons-nous en trop ? Ne serions-nous pas ce que nous devrions être ? Et d’ailleurs, que devrions-nous être ? Moins ceci, plus cela ? Devrions-nous correspondre à quelque chose ? Devrions-nous tendre vers un absolu ? Absolument ? Il est déjà si difficile d’être ce que l’on est. Le sommes-nous seulement ? Le serons-nous un jour ? Ne serait-ce que de temps en temps. Quelques minutes. Ne peut-on laisser couler la rivière ? La laisser parfois se répandre et envahir les berges. Notre vie serait-elle une injonction ? N’y aurait-il plus rien après l’heure ? De quoi est-il temps ? Le temps de rien.  Le temps déserté par le désir. Le temps de l’abandon, d’un espace démembré. Le souffle rappelle notre présence. Libre jusqu’à l’infini, jusqu’au premier mot qui vient rompre. La légèreté s’enfuit avec nos voix.

mardi 27 septembre 2016

Vécu

Lorsque je me lève le matin, je suis vierge. Une étendue de neige immaculée qu’aucune empreinte n’est encore venue souiller. Aucune pensée, aucune réflexion. Léger, innocent. Cet état dure le temps que j’atteigne la salle de bain et que j’allume la radio. Et là, le reflet de mon regard effaré s’incruste dans ma rétine et tout me revient. Sans ouvrir la bouche je crie « Putain ! ».

Bonne journée les chatons

https://www.youtube.com/watch?v=VouyUJKsZdM

dimanche 25 septembre 2016

Amarrage

Parlant de Jean-François Baroin et de Laurent Wauquiez, Sarkozy pense détenir un binôme complémentaire. « J’ai ma jambe gauche et ma jambe droite, ce qui me permet d’être central ».

vendredi 23 septembre 2016

Encore faut-il

Il l'aime dans le calme des clapotis. Il l'aimerait jusqu'aux lueurs de l'éternité. La fraîcheur divague au travers de l'espace. Perdu dans l'immensité des éclats. Il sourit aux scintillements. Les mots crissent sur la blancheur ombreuse. Il n'est rien d'autre que le plaisir d'être là. Si proche. Il devine le frémissement. Tout de suite. Pourtant, attendre encore.

mercredi 21 septembre 2016

Analemme

Le soir, (parlons-en du soir, il n'y en toujours que pour le matin). Le soir donc, quand je me couche, dans la main droite, je mets un livre et j'essaye de caser la gauche. Il m'arrive de faire deux choses en même temps. Le livre ouvert, reste à me remettre dedans, à tenter de lancer le préalable que l'on appelle "Précédemment". Une fois replongé dans l'histoire, je me laisse porter et bercer jusqu'au seuil du sommeil que parfois je franchis sans m'en rendre compte. Pendant ma lecture, en plus des personnages, il m'arrive de rencontrer des mots dont j'ignore le sens. Et là, de deux choses l'une, j'aime bien cette expression, soit je m'enquiers du sens du dit mot, soit je passe outre en me disant lâchement que je verrai plus tard. Autant vous dire, qu'à chaque fois le dictionnaire reste fermé. Jamais l'idée ne m'est venue de déposer un dictionnaire à côté du lit. Quand je pense au nombre de mots dont le sens m'est toujours inconnu simplement par fainéantise, j'ai honte. Toute ma vie je demeurerai une anacoluthe.

mardi 20 septembre 2016

La goutte

Le samedi. Un jour particulier dans la semaine. La journée des débordements en tous genres. La journée qui déborde sur le dimanche. La journée des trop pleins. La journée des l'un dans l'autre. La journée des "J'ai plein de trucs à faire". La journée que l'on ne vois pas passer. La journée des hyper actifs. La journée des allers et retours. La grasse matinée. L'échange des fluides. Le ménage. Les courses. Le bricolage. Le jardinage. Le sport. La préparation de je ne sais quoi. "Bordel, il est déjà cette heure là?". Pour sortir, on va en boîte.
Pour ce qui me concerne, le samedi, je n'ai jamais rien à faire, ce qui m'évite d'être débordé. Pourtant, compte tenu du nombre de personnes qui dans mon entourage sont toujours débordées, j'ai déjà moi-même essayé d'être débordé. Tout comme tenir un portable, être débordé semble être une façon d'exister. Mais malgré toute ma bonne volonté, mes efforts n'ont jamais été couronnés de succès. Je suis désespérément non débordé. Des fois, je culpabilise. Dans ce cas là, je vais faire la sieste.

dimanche 18 septembre 2016

Confettis

Alors que l'été amorçait son retrait, je me trouvais, en compagnie d'une jeune fille (quelle est l'utilité de ce détail?) à l'abri dans l'attente d'un bus qui me mènerait à Rouen. Une fois à l'intérieur du dit bus, d'un regard flottant, je prends connaissance des autres voyageurs. A quelques sièges sur ma droite, oui j'ai une droite, un jeune garçon, comme les jeunes savent être jeunes, probablement collégien. Coupe de cheveux récente, d'inspiration bourgeoise, rehaussé d'un brushing matinal. Visage juvénile à la peau lisse et vierge de tout acné. Vêtements et chaussures de sport coordonnés du meilleurs effets avec lesquels on ne fait jamais de sport. Si ma mère avait été là, elle m'aurait dit "Oh qu'il est mignon". Je n'aurais pu mieux dire.
Rien ne vient troubler le voyage. Terminus, tout le monde descend. Sans aucune pensée malsaine, sur le trottoir, je me retrouve à marcher derrière le mignon qui, les mains dans le dos, déchire soigneusement son ticket dont les morceaux se retrouvent sur le sol, le tout ponctué de deux crachats.
Après une hésitation, je presse le pas pour me retrouver à sa hauteur.
"Excusez-moi jeune homme (vouvoiement de respect), vous êtes un gros dégueulasse."
D'abord sur son visage de l'étonnement, une incompréhension qui confirme le naturel dénué de culpabilité du geste précédemment décrit.
"Que me vaut le fait d'être ainsi interpelé?" Syntaxe qui atteste d'une maîtrise de notre langue et de la situation.
Je lui explique brièvement que son geste dénote une absence de respect de l'environnement et de ses congénères et qu'un minimum de conscience citoyenne blablabla...
Il laisse passer quelques secondes.
"Plutôt que de me dispenser une leçon de morale du haut de votre grand âge, il aurait été plus judicieux que vous ramassiez les papiers qui maintenant sont éparpillés. Ensuite, vous auriez eu tout le loisir, au risque bien sûr d'un essoufflement dû à votre âge, de me rattraper et de simplement me faire remarquer que j'aurais pu utiliser une poubelle qui se trouvait à proximité, ce qu'à l'avenir je ferai bien volontiers. Que cette journée vous soit bénéfique". Il se retourne et s'éloigne.
Je dois avouer... 

vendredi 16 septembre 2016

Un soir au cinéma

Sur les conseils d'un ami, à qui je n'en veux pas, je suis allé voir ce documentaire de Ron Howard. Autant vous le dire tout de suite, ce qui va suivre sera parsemé de mauvaise fois et sera sans nuance. Je, c'est à dire moi je, je n'ai pas aimé. Mais pas du tout. Ce film est à chier. C'est moi je qui le dis. Aucun intérêt. Pas de point de vue. Des témoignages sans intérêt. Je me tape des tourments de midinette de Whoopi Goldberg, des hystériques interchangeables qui trépignaient et que l'on a vu des milliers de fois tout comme le concert du Shea Stadium (qui dura 30mn). Ce film fait passer les Beatles pour un boys-band avant l'heure (Partir un jour sans retour). On s'extasie devant des prises de position politiques qui compte tenu de leur notoriété était le minimum que l'on pouvait attendre d'eux. Insipide, aseptisé, ce documentaire, qui s'arrête au moment où la carrière du groupe devient intéressante, subit certainement le contrôle de la censeuse Ono. Ron ne s'est vraiment pas cassé le cul. Le tout pour 14€. Quand j'y pense...
Point anecdotique mais instructif, en concert, les Beatles, et d'autres je suppose, jouaient sans retour. Ils ne s'entendaient pas. N'entendaient pas les autres. Alors qu'aujourd'hui, le plus pourri des gratteurs de cordes est prêt à faire un scandale si le retour est trop ceci ou pas assez cela. Voilà.
A quand un docu sur Robert?

mercredi 14 septembre 2016

Les Zemmour de mes deux.

"Donner un prénom qui n'est pas français, à son enfant, c'est se détacher de la France".
Par tous les saints, que dire. J'ai regardé avec attention le calendrier que tous les ans m'inflige mon facteur. J'ai lu le nom de tous les saints qui s'y trouvent et leur biographie. Je peux vous dire qu'il y en a une palanquée qui n'ont jamais mis les pieds chez nous. Martinien, Donald, Marina, Natacha, Thècle, Ananie...
Dieu vous bénisse. 

Mystère

L'amour. On ne sait jamais.
.

mardi 13 septembre 2016

Jamais

Ce n'était plus un souvenir. Englouti dans un reflet. Jour après jour. La vie tout autour d'un matin débordant. Les rives brillaient. Un étirement se prolongeait. Encore dans la tiédeur d'une première lueur, sans peur, les corps se croisaient. Les pas frôlaient le silence. La quiétude de l'incertitude. Il a croisé son parfum. Un amour défunt. Sans fin ouvre les profondeurs.

lundi 12 septembre 2016

Ceci n'est pas...

Comme l’a souligné et peint Magritte, nous sommes parfois victimes d’illusions, de représentations esthétiques et culturelles qui nous font prendre des messies pour des lumières. Cette réalité est applicable au-delà du domaine artistique. J'aurai l'occasion de vous faire découvrir les faux-semblants qui jalonnent notre vie et dont certains vous sont familiers.
Pour commencer, un récit que me fit Robert, mon collègue de bureau qui a une vie sexuelle débridée.
"Tu vois, ce que beaucoup de femmes n'ont pas compris c'est que notre queue n'est pas un manche et qu'en conséquence, elle doit être maniée avec douceur. Elle a beau être dure, elle n'en est pas moins fragile et sensible. Comme disait le grand Marlon "Handle with care". Je n'ai de cesse de sensibiliser les femmes que je côtoie mais c'est pas gagné. La preuve. Samedi dernier, je délivre à une blonde les indices de mon intérêt pour sa personne. Je te passe les détails mais à peine dans la voiture, elle se met à genoux, bouche ouverte. Histoire de ne pas la faire attendre, je me mets à sa disposition. Et là, je ne sais pas si elle pensait à autre chose ou si elle perd le contrôle de sa mâchoire mais je sens sa dentition se refermer sur ma chair. D'un coup de rein salvateur j'ai tôt fait de retirer mon membre de la cavité cannibale. Elle lève la tête ponctuée d'un regard étonné. Pour répondre à sa muette interrogation, je lui ai dit "Désolé, mais ceci n'est pas une pipe."   

dimanche 11 septembre 2016

Large

Elle regarde l'horizon. Ce qu'il cache. Ce qu'il promet. Le dépasser et découvrir. La houle roule, déverse et laisse se répandre une crête blanche. Dans l'attente, le bateau ondule. Elle est fatiguée. Partir. Sans frayeur, ailleurs. Laisser la terre et se taire le passé. Ils ont longtemps été deux. Pour finir par ne plus savoir pourquoi. Les jours ont traversé le vide pour s'emplir d'oubli.
Après avoir, d'un dernier pas quitté la terre, elle pose le pied sur le pont du bateau. Et d'un même geste, sourire aux lèvres, elle largue les amarres et son mari.

samedi 10 septembre 2016

Pas compliqué

"Dis-moi ce qui te fait peur, je te dirai mon programme." Thomas Bidegain (Si tu écoutes, j'annule tout)

lundi 5 septembre 2016

Bah...

En lieu et place du matin, l’après-midi s’écoulait à peine bercé par le vent qui traversait l’espace entre les deux fenêtres opposées. Muni d’un balai, un de ces balais miracles qui font la joie des adeptes du téléachat, je rassemblais avec  application les moutons qui avaient échappé à l’aspirateur. Et tout à trac, venant de je ne sais où, une de ces questions que l’on peut qualifier d’essentielles est venue se mêler à la poussière. Est-ce vivre qu'être raisonnable?