Que nous manque-t-il ou qu’avons-nous en trop ? Ne
serions-nous pas ce que nous devrions être ? Et d’ailleurs, que
devrions-nous être ? Moins ceci, plus cela ? Devrions-nous
correspondre à quelque chose ? Devrions-nous tendre vers un absolu ?
Absolument ? Il est déjà si difficile d’être ce que l’on est. Le
sommes-nous seulement ? Le serons-nous un jour ? Ne serait-ce que de
temps en temps. Quelques minutes. Ne peut-on laisser couler la rivière ?
La laisser parfois se répandre et envahir les berges. Notre vie serait-elle une
injonction ? N’y aurait-il plus rien après l’heure ? De quoi est-il
temps ? Le temps de rien. Le temps
déserté par le désir. Le temps de l’abandon, d’un espace démembré. Le souffle
rappelle notre présence. Libre jusqu’à l’infini, jusqu’au premier mot qui vient
rompre. La légèreté s’enfuit avec nos voix.
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