mardi 6 novembre 2007

Robert et moi




Voici donc la première écoute personnelle de mon premier disque de Led Zeppelin. Je pose le disque sur le tourne-disque, autrement appelé électrophone. Malgré un design plutôt anguleux qui lui donne l'aspect d'un objet de contrebande en provenance de la RDA, il possède des options. Le "posage" du bras pouvait être manuel ou automatique. Les deux étaient d'usage délicat. N'étant pas muni d'un système hydraulique, l'option manuelle pouvait donner lieu à un posage craquant, voir dérapant. L'option automatique quant à elle comportait le risque d'un posage hors cible avec ripage sur le côté. Comme l'on dit au foot, j'avais une super occase mais qui se terminait par un poteau sortant. Les spécialistes aprécieront.

J'ai dans mes connaissances, un puriste qui possédait un tourne disque, qu'il appelait pompeusement, avant l'heure, une mini chaîne. Il lui accolait le qualificatif de stéréophonique parce qu'elle possédait deux "enceintes" qui dans la réalité crachaient la même bouillie mais il semblait le seul à ne pas s'en apercevoir, pensant peut-être que deux mono étaient égaux à une stéréo. Donc, sa mini chaîne possédait, bienfait de la technologie, un bouton pour les aigus et un autre pour les graves ce qui lui permettait, à peu de frais, de jouer à l'ingénieur du son.

Emu mais la main ferme, j'ai posé le bras, et le saphir, diamant du pauvre, est entré en contact avec le sillon. Je ne sais pas si c'est la chambre en rotin à l'acoustique approximative ou si c'est l'enceinte qui jusque là, sur l'échelle de la violence phonique, n'avait jamais dépassé le palier Sheila, mais le résultat fut décevant. Black Dog semblait avoir un chat dans la gorge. Pour tout dire, j'étais l'auteur d'un sacrilège. C'était confiture au cochon et compagnie. Il est vrai que j'avais entendu dire par un de ces spécialistes en tout, que le pressage français était une catastrophe. Cette première fois m'avait laissé frustré.

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