dimanche 7 octobre 2007

Chronique du matin


La dernière chronique du matin date de plus d'un mois. Je vais donc vous resituer la scène. Nous sommes le matin. Je viens de me lever et j'ai fait le choix de prendre le chemin de la cuisine plutôt que de passer en premier lieu par la salle de bain. Je sais que ce choix est lourd de conséquences. Si à six heures trente la pièce dédiée aux ablutions est déserte, calme et vierge de tout remugle matinal, à sept heures elle devient le lieu le plus convoité et donne lieu à des stratégies de conquête et de reconquête qui laissent ce lieu, pourtant si paisible, dans un état qui fait penser, toutes choses égales par ailleurs, à Stalingrad au soir du 2 février 1943 et pour pousser la comparaison jusqu'au bout, j'ai souvent l'impression d'endosser les habits du maréchal Paulus.

La photo du jour est un peu brut de décoffrage. Je dois vous avouer que j'ai hésité avant de l'intégrer à cette chronique et ceci pour plusieurs raisons. La première tient au style de cette chronique qui est plutôt léger et élégant et ne se refuse aucune périphrase, que je préfère à circonlocution. La deuxième raison est de l'ordre de l'intime. Vous en conviendrez avec moi, il est toujours délicat de toucher à l'intime. Relater nos habitudes matinales n'est pas sans risques car le matin est par essence le temps de l'intimité. Même si cette chronique est plutôt (avez-vous remarqué comme j'utilise souvent le mot plutôt) masculine et ne repose que sur mon vécu, il est indéniable que je dévoile à chaque fois un peu de votre propre intimité. Vous avez raison, je ne sais plus où je veux en venir. Toujours est-il que j'ai choisi d'offrir à vos yeux cette photo au nom d'un réalisme qui donne à cette chronique toute sa crédibilité, tout son authenticité.

Pour reprendre le cours de ma progression matinale, en ce matin de tous les jours, je suis à la croisée des chemins. Je suis debout. Face à moi, la porte de la cuisine, à droite le salon qui n'est là que pour meubler ne jouant aucun rôle à cette heure de la journée et à gauche, échappant à mon regard car située dans un renfoncement, la porte des toilettes ci-dessus exposée. A cet instant, il me faut opérer un nouveau choix. Vous vous dites peut-être "Mais il n'a qu'à aller à gauche" ou bien "Qu'il aille où il veut mais qu'il y aille". Je comprends votre impatience mais il faut que vous sachiez que si je me suis levé à six heures trente, il n'est que six heures trente-deux au moment de ce choix. Imaginez que je vous repasse l'action au ralenti ce qui donne cette impression de lenteur mais qui me permet de décrire dans le détail tout ce qui échappe à l'oeil à vitesse normale. Avant de crier pénalty, il faut toujours attendre de visionner l'action au ralenti.

Ayant reprécisé le lieu, le temps et l'action pour vous permettre de visionner en votre château intérieur (funny?) la scène et son environnement, je me ferai un plaisir de continuer lors de la prochaine chronique du matin.

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