mardi 9 octobre 2007

Merci François


Aujourd'hui je vous propose une contribution de Claire, plutôt tendance "droitdelhommiste" et qui à tout le moins n'est pas de droite. Allez Claire, on t'écoute.
"Un détail. Notre premier ministre estime que le débat, qu'il qualifie de polémique, qui a eu lieu à propos de l'amendement Mariani n'a porté que sur un détail. Je cite la phrase telle qu'elle a été prononcée "Cette loi dont les polémiques ont grossi jusqu'au ridicule, un détail en masquant l'essentiel : qu'elle rendait à la France le droit de choisir son immigration, qu'elle renforçait la qualité des contrôles, qu'elle instaurait une politique d'intégration véritable, fondée sur notre langue, fondée sur notre culture, fondée sur notre histoire, fondée sur le respect d'une identité nationale dont nous n'avons pas à rougir".
Alors examinons cela dans le détail. Partons du principe que François, qui ne pensait pas à mal, a fait preuve de maladresse. Il était devant ses copines et ses copains de l'UMP et il n'a pas pu s'empêcher de faire le malin. Pour autant, cette loi sur l'immigration a fait l'objet d'un débat au parlement, les opposants au test ADN se trouvant tant à gauche qu'à droite. Un débat parlementaire ne serait-il qu'une vulgaire polémique?
Par ailleurs, François pense-t-il que seuls les hommes politiques, qui l'oublie-t-il sont nos représentants, ont une opinion sur cet amendement ou se sont exprimés à son propos? Ce que pensent nos concitoyens ne serait-il que polémique? S'indigner, contester, exprimer sa sensibilité, faire part de ses craintes, de ses réticences ne ressort-il que de la polémique? L'opposition à un projet de loi, qui s'exprime aussi à l'intérieur du gouvernement, peut-il être qualifié de ridicule? Je n'admets pas que les idées que j'exprime soient qualifiées avec ce que je ressens comme du mépris.
François a-t-il si peu de considération pour ses concitoyens pour croire que l'essentiel de cette loi nous a échappé? Bien que je ne sache pas ce qu'est l'identité nationale, par contre je rougis de honte que cette loi ait pu être votée. Elle donne l'image d'un pays qui a peur et qui fait preuve d'un coupable égoisme en prônant l'immigration choisie. Les hommes n'ont-ils de valeur que par leurs gènes et leurs compétences?
Cette politique d'intégration dite "véritable" est, dit François, fondée sur notre langue, notre culture, notre histoire. Il faut croire que je ne vis pas dans le même pays que François".

Nous remercions Claire pour sa contribution, bien qu'elle me semble trop empreinte de sensiblerie ce qui nuit à sa compréhension.

Pour finir, un mot d'un certain Ernesto qui, malgré ses efforts et son obstination à vouloir parler notre langue, s'exprime dans un français très approximatif qui ne lui permettra pas de se joindre à nous. A toi Ernesto.
"Bon iour. Yé souis un étranger sans patrie. Yé né connais pas les frontières. Cela fait quarante ans qué yé souis libré. Yé crois qué Francesco et son amigo Brice ne seraient pas près à m'accueillir. Pourtant dépouis quarante ans, mon image et ma vie font vivre beaucoup dé personnes qui me sont étrangers. Viva el libré!"

Merci Ernesto.
Je crois que Claire veut rajouter un mot. Claire, nous vous écoutons.

"Je viens d'entendre Thierry Mariani, l'auteur de l'amendement ADN, qui sont peut-être les initiales de A Dit Non. Semblant si peu sûr du bien fondé de son texte, il lui cherche une respectabilité à l'étranger, affirmant, péremptoire, que de nombreux pays européens ont déjà adopté ce type de législation, et que je sache, dit-il, on ne les compare pas à des dictatures. Effectivement, Thierry. Allez savoir pourquoi, j'aurais préféré qu'il ait un autre prénom. Mais monsieur Mariani est au mieux un adepte de l'approximatif, au pire un menteur car aucun de ces pays n'a de législation comparable à celle qui a été votée par notre parlement. Par ailleurs, monsieur Mariani tente de justifier la nécessité de son texte du seul fait que d'autres pays auraient adopté la même règle. Il faut rappeler à monsieur Mariani que des pays qu'il cite en exemple, comme la Finlande ou la Suède ont pratiqué, il y a peu, l'eugénisme. Il ne semble pas que notre pays leur ait emboîté le pas. Se targant d'être un élu du peuple depuis 20 ans, il semble lui aussi avoir oublié ce qu'est un débat d'idées."

C'était un peu long mais nous remercions Claire, un peu de candeur de temps en temps n'est pas pour nous déplaire.

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