lundi 31 août 2009

En arrivant au port

Je dois vous avouer que j'ai trouvé ça louche. Un compte rond, tout juste. Pas un de plus, pas un de moins. Comme une liste de courses. A gauche les noms, à droite le montant. C'est du moins ce que le commun des contribuables peut imaginer. L'argent est toujours à droite et la marge à gauche. Eric Woerth, un gars réglo mais pas rancunier, a laissé aux 3000, les 3000, une marge de quatre mois pour se remettre dans le droit chemin. Eric est réglo mais humain. Il aurait pu dire je vous laisse jusqu'à demain ou même pire. Pas de délai, ceux qui ont fraudé se verront appliquer la loi. Avouez que cela aurait été un peu brutal. Un délai de quatre mois permet de se poser la question "ai-je fraudé?" et de tenter d'y répondre et pour cela on interroge son avocat fiscaliste. Car contrairement à ce que peut croire le vulgaire contribuable, au-delà de 100 millions d'euros de revenu annuel, il est difficile de savoir si l'on fraude ou pas. Seul un spécialiste est en mesure de le dire. Comme Eric n'est pas à proprement parlé un spécialiste, il préfère laisser du temps à ceux qui s'y connaissent. Et croyez-moi, quatre mois ne seront pas de trop. Même les riches ont le droit à la présomption d'innocence.

Si j'ai bien compris, mon gars Eric souhaite que les fraudeurs se dénoncent eux-même pour qu'ils puissent ainsi affirmer leur repentir. Eric croit aux vertus éducatives de la faute avouée qui là sera effectivement à moitié pardonnée, voire... Je ne doute pas un seul instant que les 3000 regrettent, qu'ils ont honte. Il faut leur indiquer le chemin de la rédemption. Comme l'on constate une incompréhension grandissante entre l'administration fiscale et certains contribuables, Eric a prévu une réunion au ministère des finances avec les associations de fraudeurs afin de rétablir le dialogue, d'aplanir les différents, ce qui permettra de construire une relation basée sur le respect mutuel.

La fiscalité, c'est beaucoup de psychologie.

Aucun commentaire: