lundi 16 mai 2016

Un soir au cinéma

Hier soir, le choix fut le résultat d'un compromis entre trois cinéphiles. Un compromis qui devait prendre en compte le sujet du film et sa supposée qualité ainsi que l'heure de la séance. Je ne sais pas trop ce qui a été le plus déterminant dans le choix. Je n'ose pas dire l'heure. Quoi qu'il en soit, ce choix n'a pas fait l'objet d'un regret. Pitch rapide (pléonasme?). Trumbo, écrivain et scénariste, communiste et fier de l'être dans un pays à la recherche de coupables et de complots, est, avec plusieurs de ses camarades, victime du maccarthysme. D'un point de vue purement (quel vilain mot) cinématographique, ce film n'a rien de remarquable. Pour autant, sa sobriété et son absence de manichéisme sont à souligner. Ce film nous raconte une histoire, une histoire dont nous connaissons les grandes lignes mais qui suscite notre intérêt (quel vilain mot) du début à la fin. Plutôt que de nous proposer une œuvre par trop didactique sur le maccarthysme, le metteur en scène adopte le point de vue parfois chancelant de Dalton Trumbo. Nous découvrons les différentes stratégies qu'adopte Trumbo pour résister. En vain, tant la haine, la peur, la lâcheté se sont infiltrées dans la société états-unienne. Après avoir vacillé, fait douter sa famille, reçu des soutiens, Dalton Trumbo révèle au monde son humanité, sa sensibilité, l'amour des siens, de la liberté de choisir, de la démocratie. La répression, l'oppression ne sauraient résister bien longtemps à ces valeurs quand elles naissent du courage. De très bons acteurs pour un film que je n'ai pas trouvé trop long.
Je n'ai pas pu m’empêcher de penser à notre pays au sein duquel, de plus en plus souvent, il est des compatriotes qui s'arrogent le droit de désigner à la vindicte populaire, l'est-elle tant que ça, les mauvais français qu'ils opposent aux vrais patriotes, aux bons français, vous remarquerez que je ne mets pas de guillemets. Il n'y a pas de patriotisme, il n'y a que des actes de patriotisme. Diffuser la haine, la peur, désigner des coupables n'a jamais construit une société. Comment avons-nous fait pour en arriver là?   

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