mercredi 27 octobre 2010

Vue du train

Même si ce n'était pas celui qui était prévu à l'origine, nous avons pris le train. Pour des raisons qui tiennent à mon rythme biologique, je choisis d'être côté fenêtre. Ce choix permet aussi d'éviter de se prendre des coups de valises ou de sacs à dos. Je reviendrai sur cet aspect du voyage.
On peut être assis dans le sens de la marche, ce qui permet de voir l'avant, ou dans le sens inverse, ce qui donne la possibilité de voir l'après. Pour avoir voyagé dans ces deux conditions, je n'ai pas décelé de préférence. La vision du paysage est pourtant influencée par le choix. Se rapprocher, s'éloigner.
La ligne Rouen-Paris est celle que je fréquente le plus. Elle est essentiellement urbaine. J'ai toujours trouvé le paysage déprimant. Se succèdent des morceaux de terrains vaguement identifiés par des grillages rouillés et avachis lentement dévorés par les herbes folles de rester là. Des hangars qui perdent leur peau de couleur claire demeurent dans des lieux désertés dont la cour est jonchée de débris, de carcasses d'engins. Les territoires qui jouxtent les voies sont comme des lieux d'oubli. La vitesse du train ne gomme pas cette succession d'abandons.

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