lundi 11 juillet 2011

Pains de campagne

Aussi loin que je puisse aller dans ma mémoire, je n’ai jamais rêvé d’être explorateur. Marco Polo n’a pas nourri mon imaginaire. Il ne fait pourtant aucun doute qu’il doit être exaltant de découvrir de nouveaux territoires, de pénétrer des contrées encore ignorées de tous. Les actuels territoires inconnus sont plutôt impalpables, nés de l’intelligence et parfois du génie appliqués notamment aux sciences.
Allez savoir pourquoi, je pensais la politique comme un territoire défriché, connu de tous avec, ça et là, quelques bosquets où il faisait bon pique-niquer tout en refaisant le monde entre potes avant de retourner arpenter la plaine. Je me trompais. Des femmes et des hommes politiques, mus par la volonté d’aller toujours plus à l’Ouest ont découvert un nouvel espace politique. Il s'agit d'un sous-groupe baptisé "Droite populaire" qui se situe entre la droite molle et l'extrême droite. Pour faire court, les membres de ce groupuscule s'arrogent le droit de définir ce qu'est un bon français. Voici en quelques ligne leur profession de foi.
"Nous sommes attachés au patriotisme pour redonner fierté, espoir et ambition aux Français. Fiers de notre langue et de notre histoire, nous défendons aussi les symboles de notre Nation : la Marseillaise comme le drapeau tricolore. Nous croyons en l'identité de notre Pays et en l'unité de la République […] Ceux qui choisissent de vivre en France doivent adhérer aux valeurs de notre République par une démarche volontaire. L'immigration doit être contrôlée et maîtrisée. La sécurité est la première des libertés. Ceux qui ne respectent pas les règles de la société et les valeurs de la République doivent être sanctionnés avec rigueur. Nous rejetons le sentiment d'impunité et le laxisme qui conduisent au désordre dont souffrent les plus faibles."

Je ne vais pas commenter dans le détail. Il y a là tout ce qui permet de désigner, de faire le tri, d'exclure sous couvert de nobles sentiments, de défendre les plus faibles et la liberté individuelle. Des mots, des formules proclamés encore et encore qui sont autant de fourches qui nous protégeraient des autres. Vous remarquerez que deux des valeurs de notre République ne sont jamais évoquées.
J'aurai certainement l'occasion ultérieurement de démonter plus finement ce mécanisme.

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