mercredi 20 juillet 2011

Pourquoi?

J’étais à l’abri mais derrière l’écran la pluie tombait. Dans une cour pavée, sept cercueils, couverts d’un drapeau tricolore, étaient alignés. Sur le côté, les familles. Face à l’alignement, le président. Il lit un discours. La patrie reconnaissante. Honneur et patrie. Ils ne sont pas morts pour rien mais pour la défense de la liberté, pour respecter l’engagement de la France, un pacte qu’elle a signé pour à travers le monde défendre la liberté.

« Vous êtes morts pour la grande cause des peuples libres qui ont payé leur liberté avec le sang de leurs soldats. » est une des phrases de ce discours. J’ai lu et relu ce discours. L’emphase n’en masque pas l’absence de sens. Un style convenu digne du mouvement parnassien qui étoufferait tout sentiment, toute sensibilité. Le décor, la mise en scène, un président seul face aux cercueils renforcent l'impression d'instrumentalisation de la mort. C'est un spectacle qui doit permettre de justifier sans expliquer. Une dramaturgie qui impose le silence, qui ne tolère pas l'interrogation, qui contraint à l'adhésion. Une intimidation qui légitime un choix. Même la mort est un instrument au service du politique.

L'armée est un outil au service d'une politique et parfois de l'absence de politique. Elle permet de préserver, de protéger nos intérêts. La liberté, ce sont les peuples eux-mêmes qui la préservent ou la conquièrent. Le peuple afghan s'est-il une fois prononcé sur l'intervention d'armées étrangères sur son sol? A-t-il délégué sa souveraineté? A-t-il décidé de remettre son destin entre les mains de puissances étrangères? Allons-nous lui demander s' il est favorable au retrait des troupes étrangères. Si les talibans reprennent le pouvoir, l'armée française retournera-t-elle en Afghanistan?

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