lundi 4 août 2008

Correspondance

La maison se trouve dans ce qui a certainement été un parc. De l'extérieur, je n'ai vu que la façade de briques rouges. Je n'ai pas encore fait le tour. A la réflexion, ce n'est pas une maison mais plutôt un message ou peut-être même un avertissement. La taille des fenêtres permet à la lumière d'entrer sans entrave. Le mur absorbe la chaleur du soleil. Des marches mènent à l'entrée. Avant de parvenir jusqu'à la porte, on doit avoir dix fois le temps de se demander si sa visite est bien utile. Les doutes sur la nature de cette construction viennent du fait que... Je ne sais pas trop, c'est juste une impression. Je me fais peut-être des idées. Après tout je ne suis pas en Egypte et je ne m'appelle pas Champollion.

"Chère, peut-être as-tu l'impression que je te parle sans cesse de la même chose, que je ressasse. Je cherche à me libérer bien que je sache que cela est vain. Je ressens pourtant ce besoin de creuser en moi pour extraire ce qui me fait souffrir, ce qui me fige, m'entrave. Je dois me confronter à ce que je suis, à ce que je suis devenu. Jusqu'ici je n'ai fait que gratter la surface, remuer la poussière. Je sais que pour être plus proche de toi, de ceux que j'aime je vais devoir creuser, exposer à la lumière les racines. Je dois t'avouer qu'il m'arrive souvent de renoncer par peur de la douleur, par manque de courage. Alors, voulant croire que c'est un renoncement temporaire, le regard dans le vague, je laisse le temps passer. Je dérive, le passé m'aspire jusqu'à cet instant et m'oublie. Cet instant où le souffle disparaît, cet instant qui arrête le cours de la vie. Je finis par personnifier cet instant sans âme, par lui donner chair pour pouvoir m'acharner sur lui comme sur un coupable provisoire, pour me persuader qu'il existe."

Aucun commentaire: