mardi 28 octobre 2008

Ni fait ni à faire



Il n'y a aucun modèle, il faut en quelque sorte réinventer le monde au sortir de cette crise.

C'est une phrase de Henri Guaino, conseiller agaçant de notre président. A chaque fois que je le vois, j'ai envie de lui mettre une claque. Il a toujours raison. C'est un monsieur posé, jamais un mot plus haut que l'autre et qui a une propension hors norme à vous prendre pour un imbécile, ce qui est désagréable. Je crois vous en avoir déjà parlé.

Mais revenons à cette phrase. Nous sommes nombreux à penser que notre monde ne correspond pas à nos attentes. Nous en faisons partie mais il ne nous ressemble pas. Nous gigotons ponctuellement dans notre coin pour tenter de faire savoir que nous ne sommes pas d'accord. Nous gigotons tout seul ou à plusieurs et en tout bien tout honneur. Une fois que nous avons fini de nous agiter, nous ressentons une frustration. Nous n'avons pas forcément une idée très précise du monde dont nous serions fiers.

Nous avons la sensation que quelque chose nous échappe. Notre société semble changer sans que nous ne parvenions à en distinguer les contours. Nous perdons notre confiance. Nous agissons sans être convaincus. Nous découvrons de façon assez cruelle que ceux en qui nous voulions avoir confiance se débattent comme des moucherons dans une toile d'araignée. Nous leur en voulons d'être aussi ridicules, pathétiques. Nous leur en voulons de ne plus rien représenter. Nous finissons par croire qu'ils n'ont plus rien à nous dire.

Nous sommes pourtant persuadés d'être nombreux à partager les mêmes valeurs, un même idéal. Nous avons besoin de croire en quelque chose, de partager un projet. Nous refusons de ne vivre que pour nous même. Nous ne sommes pas résignés à l'individualisation de notre société. Mais c'est comme si nous étions en plein désert avec un stock de ciment, avec de l'eau à cent mètres sous terre. Nous avons commencé à creuser avec nos pelles de plage.

J'écris "nous" mais vous pouvez lire "je"

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