vendredi 3 octobre 2008

Une passion, la vérité (ou presque)

Il y a peu j'avais qualifié le discours de notre président à Toulon de fondateur puisqu'il avait décidé qu'il fallait dire la vérité aux français. Ni une ni deux, conseillers et ministres s'étaient engouffrés dans la brèche en brandissant l'étendard de la sainte vérité. Chacun découvrait que les français avaient un cerveau, que nombre d'entre eux vivaient dans la vrai vie.

Et puis, après l'enthousiasme des premières heures, après le souffle frais et vivifiant de la nouveauté, certains ont commencé à douter comme si trop de vérité d'un seul coup pouvait être nocif. Notre camarade Christine Lagaffe , aidé en cela par son second Woerth, a continué de tergiverser à propos de la croissance.

Il y a quelques semaines, alors qu'un journaliste lui demandait si l'on pouvait parler de récession après un trimestre de croissance négative, elle répondit qu'il y avait récession après deux trimestres de croissance négative. Nous étions priés de ne pas raconter n'importe quoi. Et voilà qu'en début de semaine l'INSEE nous apprend que la croissance a été négative pour le deuxième trimestre consécutif. Ce sont des choses qui arrivent, il serait bien léger de dire que c'est de la faute du gouvernement tout cela restant compliqué, obscur et somme toute abstrait. Mais bien sûr le principal objectif des journalistes était de faire prononcer le mot récession par n'importe quel membre du gouvernement ou de la majorité.

D'un seul coup, il ne s'agissait plus de dire la vérité mais de rassurer les français, de protéger les français. Il était donc irresponsable de tenir des propos alarmistes. Il fallait être positif, optimiste. Il n'était plus question que de croissance molle, ralentie, certains allant jusqu'à mettre en doute les données de l'INSEE. Devinant peut-être le ridicule de la situation, notre ami Woerth finit par lâcher le mot mais il parla de récession "technique". Allez savoir pourquoi.

Aucun commentaire: