jeudi 15 octobre 2009

"Faut savoir dire stop"



Si l'on s'en tient au descriptif, on remarque le mocassin à glands doubles (1). Un ventre que l'on devine mou que symbolise un bourrelet, ce bourrelet de la cinquantaine qui s'accroche et qui, chaque matin dans la salle de bain, vous nargue de face ou de profil. Chevelure ondulée que la nuit ne saurait altérer. A propos de nuit, je me demande ce qu'est l'intimité d'un président mais ce n'est pas le sujet du jour.

Ce que nous voyons c'est un homme dans un fauteuil. Rien ne laisse deviner sa qualité. Si l'on fait abstraction du photographe, on peut le croire seul. Isolé. Cet isolement est peut-être volontaire. Un peu fatigué, il fait une pause avant de repartir. Pourtant, quelque chose dans son attitude laisse deviner qu'il n'est pas là par hasard. Par contre, sa posture, qui est toujours un message, peut vouloir dire "qu'est-ce que je fais là" mais je crois que c'est plus surement un message d'absence. Son pouce et son index qui massent ses yeux est un geste d'intimité, un peu comme si il se grattait les couilles. J'ai dit "un peu". Il ignore son environnement. C'est un acteur entre deux actes. La position de sa jambe, son coude sur l'accoudoir qui permet à sa tête de reposer dans sa main révèle un abandon. Dans quelques instants il va desserrer sa cravate et délasser ses chaussures. L'homme volontaire et d'énergie a disparu.

(1) jeu de mots

Aucun commentaire: