lundi 5 octobre 2009

En avant comme avant



Vendredi ou bien jeudi, à la cantine, j'ai été invité à participer à la votation citoyenne concernant la poste. Les scrutateurs étaient avenants. J'ai donc voté. J'avais le choix entre oui ou non. Me suis-je laissé le choix? Me suis-je laissé le temps de la réflexion ou bien avais-je déjà réfléchi à la question? Je n'ai d'ailleurs pas lu la question. Aurais-je voté sans savoir? Peu importe, puisque le référendum vous invite toujours à ne jamais répondre à la question posée. J'ai appris, un peu plus tard, que la question que je n'avais pas lu était biaisée. Comme je ne l'avais pas lue, le fait qu'elle ait été biaisée n'a eu aucune influence sur mon vote.

Mais alors dis nous : pourquoi as-tu voté? Je dois vous avouer que la Poste était un prétexte. Que ce vote n'ait aucune valeur légale n'avait pas la moindre importance. J'avais envie de m'exprimer même si il était probable que l'on me dise après coup "J'écoute mais je tiens pas compte." Ce vote était surtout le moyen d'affirmer un besoin de m'exprimer. Ce n'était pas tant l'expression d'une défiance qu'une volonté d'avoir prise sur ce qui fait notre vie quotidienne.

Bien sûr, ballotés dans un océan d'incertitudes, les socialistes se sont jetés sur ce vote comme sur une bouée. Si cela peut leur faire plaisir, les rassurer, pourquoi pas.

Pour ce qui est de la droite, la bêtise est toujours de mise. Notre ami Frédo est fier d'avoir fait voter de Funès. Luc Chatel, ignorant certainement le sens de ce mot, a parlé de "tartufferie", souhaitant que la poste "puisse jouer les poids lourds dans le marché européen de la Poste de demain." Un poids lourd qui aujourd'hui écrase les "poids morts". Il suffit de parler avec son postier pour découvrir le prix de la performance.
Quant à Cricri Estrosi, il a notamment mis en doute la capacité de compréhension des votants. Au-delà de ce mépris affiché envers leurs concitoyens, je suis frappé par l'absence de sens politique de ces trois personnages.

Ce qui était important c'est que ce vote ait eu lieu. C'est un message. Nos politiques devraient être satisfaits que des femmes et des hommes ne se contentent pas de subir mais veulent participer, donner leur avis sur les évolutions de notre société. Si il est vrai que ce vote n'a pas la valeur d'un référendum, il n'en avait pas l'ambition, il mérite au moins le respect de nos élus et gouvernants ce que semble avoir compris Xavier Darcos qui remarquait que «2 millions de personnes qui votent, c'est quelque chose», reconnaissant le succès populaire de ce vote.

Je n'ai pas résisté à ajouter ce dessin de Pessin, sans son autorisation.


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