mercredi 16 décembre 2009

Deux gouttes d'eau

L'autre jour, marchant dans les rues envahies par mes concitoyens, dont le signe d'identité commun était la carte bleue, j'ai croisé une personne qui ressemblait à quelqu'un que je connais. Je ne sais pas ce qui se déclenche dans le cerveau qui nous permet d'associer un visage inconnu à un visage connu et cela de façon instantanée. Cette comparaison échappe à notre volonté. Sans que nous le formulions, nous savons que ce visage a des traits communs avec un autre mais qu'il n'est pas cet autre.

Je ne me suis donc pas dirigé vers cette personne pour la saluer. Bien qu'il y ait ressemblance je ne l'ai pas gratifiée d'un petit ou de la moitié d'un bonjour, ce qui, d'un sens, pouvait se justifier. "Je sais que vous n'êtes pas Robert, mais comme vous lui ressemblez, je me permets de vous saluer". L'idéal, en quelque sorte, serait de croiser une personne qui ressemblerait à quelqu'un que l'on connait tout en ressemblant soi-même à quelqu'un que cette personne connait. Ainsi, sans se connaître, nous ne serions plus malgré tout des étrangers l'un pour l'autre. Nous aurions des points communs, une sorte d'identité commune, encore ténue mais à partir de laquelle pourrait se construire une amitié ou du moins des relations permettant de mieux se connaître. Il y a bien sûr d'autres ressemblances que physiques. Le premier contact nous permettra de les découvrir.

Aucun commentaire: