mardi 10 novembre 2009

La quiche de la semaine (un peu longue)

Peut-être vous souvenez-vous qu'un des engagements de notre président était de faire de la politique autrement, pas comme avant. L'intérêt de cette promesse c'est qu'elle était neutre pour le budget, qu'elle ne nécessitait pas le vote d'une loi. Elle ne reposait que sur la bonne volonté de chacun. Même si elle émanait d'un seul homme, cette promesse engageait l'ensemble de la majorité.

Que signifiait faire de la politique autrement? Cela voulait dire, si j'ai bien compris, que l'action politique ne devait être entravée par aucun tabou, aucun préjugé, que la pensée unique serait combattue, que rien ne serait impossible, que l'action politique serait transparente, transparence que symbolise la phrase aujourd'hui devenue célèbre "On a tout mis sur la table" et quelques variantes. L'ère qui naissait annonçait la mort des idéologies, la disparition de la gauche et de la droite (surtout de la gauche), les lignes allaient bouger. Ministres, parlementaires, tous devaient s'exprimer librement, faire valoir leur opinion, alimenter le débat. Je me souviens des premiers conseils des ministres à la sortie desquels nos ministres, le regard illuminé comme si ils avaient rencontré le Christ, nous faisaient part de leur joie, de leur allégresse à travailler dans une si bonne ambiance avec un tel président ouvert, chaleureux, attentif et à l'écoute allant jusqu'à leur offrir le disque de son épouse. Ils étaient fiers d'être là, fiers d'être ce qu'ils étaient, fiers de ce qu'ils allaient accomplir.

Nos ministres et hommes politiques de droite étaient donc heureux et avaient de quoi l'être. Le concept de droite décomplexée était sur le devant de l'estrade. Pour résumer, j'imaginais, le mot est peut-être un peu fort, que l'intelligence était de retour, que le discours politique ne serait plus caricatural, n'entretiendrait plus les ressentiments, ne désignerait plus de boucs-émissaires, nous proposerait de vivre et de construire ensemble, pour tout dire n'insulterait plus notre intelligence. Une nouvelle utopie.

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