mardi 10 novembre 2009

Les murs



"Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment de sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé, elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible: le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie.”

C'est en passant d'un blog à l'autre en cette journée de commémoration que j'ai découvert cette citation d'Ernest Renan. Je dois vous avouer que Renan ne fait pas partie de mes lectures de chevet. Il serait un peu juste de vous dire que ces propos me plaisent. Nous rencontrons parfois des phrases qui expriment des sentiments profonds que l'on fait siens. Des phrases dont nous aurions volontiers endossées la parternité. Ces phrases ne sont pas un condensé de ma pensée mais je m'y sens bien. C'est une pensée généreuse, en mouvement, qui croit au présent et à l'avenir. Les racines se partagent avec ceux qui n'en ont pas. Il est toujours temps de venir se greffer.

Quand Besson a lancé son idée de débat sur l'identité nationale je me suis rué sur le chiffon rouge, faisant de l'humour à bon compte, raillant, persuadé d'être trop intelligent pour me faire avoir. Comme souvent, c'est un peu plus tard que j'ai commencé à réfléchir. Ecoutant le plus attentivement possible philosophes, historiens et autres penseurs auxquels je voue respect et admiration, j'ai fini par être persuadé que ce débat devait avoir lieu. Non pas un débat sur une improbable (j'aime bien ce mot) identité française mais des débats sur notre envie de vivre ensemble, pour réfléchir sur notre société. J'ai le sentiment que nous vivons dans une société comme un bernard-l'ermite dans sa coquille, pour nous protéger. Nous rejetons nos responsabilités de citoyen sur d'autres, nous acceptons ce qui ne peut l'être. Peut-être sommes nous fatigués, gagnés par cette impression que c'est ainsi, qu'il faut faire avec. Nous ne ferions plus que nous adapter, optant pour le moindre mal. Bien sûr, je n'y crois pas. J'ai confiance en nous.

Mais pourquoi avoir laissé le soin à cet enfoiré de Besson (excusez-moi)d'organiser ce débat. Si l'on avait voulu pourrir cette affaire dès le début, il était impossible de faire mieux. Si l'on avait voulu nous manquer de respect, si l'on avait voulu insulter notre intelligence, si l'on avait voulu piétiner notre sensibilité, si l'on avait voulu faire preuve de mépris à notre égard, c'est ainsi qu'il fallait agir.

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