jeudi 12 juillet 2007

Un matin d'été

Je me souviens de ce matin d’été. Je ne cherche pas à l’oublier Je le revis sans cesse, du premier regard dans l’ombre de la chambre, adoucie par la lumière du matin que laissaient passer les volets jusqu’à cet instant qui me semble encore aujourd’hui irréel. Je me dis parfois qu’il doit y avoir un moyen d’arrêter le temps, de faire marche arrière afin que cet instant quitte ma mémoire, afin que cet amour qui a disparu me soit rendu. Cet espoir est moins absurde que cet instant.

Notre bonheur était là, nous étions notre vie, nous étions la vie. Pourquoi aurais-je douté, pourquoi ce matin- là l’aurais-je serrée dans mes bras avant de glisser dans la nuit, pourquoi ne l’ai-je pas fait, pourquoi n’aurais-je pas cru à l’éternité de notre bonheur, pourquoi aurais-je douté de l’embrasser le soir venu. Nous allions voir se lever le soleil. Dans le petit matin, je devinai le contour de leur corps, je devinai sa présence, sa tête posée sur un coussin, ses yeux clos, encore illuminés d’un bonheur de la veille. Elle avait repris le cours de son sommeil, un livre à portée de la main. Cet instant viendrait la surprendre entre deux lignes. La douceur du sommeil, l’insouciance, la confiance de ces corps qui se laissaient aller à l’abandon, j’essaye de m’enfouir dans ce souvenir, de le rendre palpable comme si j’allais pouvoir le prendre dans mes bras, le respirer, l’embrasser. J’ai alors l’impression que je vais pouvoir lui sourire, lui dire que je l’aime, poser ma main sur son visage. Je suis à la recherche de ces bonheurs qui disparaissent dans la douleur et le désespoir.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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