mardi 24 juillet 2007

Robert et moi (7)



Les pochettes ont aujourd'hui disparu. Même si je m'en défends, je suis nostalgique de ces morceaux de carton. Avant, j'allais chez le disquaire. Cela me fait drôle d'écrire ce mot, disquaire. Je ne serais pas étonné qu'il ait disparu du dictionnaire. Le premier disquaire que j'ai connu était électricien. Au milieu des douilles, des doubles prises, des ampoules à gros ou petit culot, des va et vient on pouvait découvrir un bac à disques au-dessus duquel étaient suspendus des luminaires. Très tôt, j'eus droit à des remarques du style "Eh, petit, t'es trop grand, baisse la tête". Il y avait toujours un client pour ricaner aux fines remarques du patron. Je préférais la patronne qui, un temps, accompagna mon auto-satisfaction. Je n'ai jamais découvert le moindre disque de Led Zeppelin dans cette boutique. J'avais rapidement renoncé à commander quoi que ce soit. Sans que je sache comment il était arrivé là, entre Marcel Amont et Georgette Lemaire, je tombai un jour sur "in Rock" de Deep Purple. Ce groupe ne m'attirait pas particulièrement mais compte tenu de l'environnement culturel, je l'achetai. En tendant la pochette à la patronne et devant les autres clients, j'étais sûr d'être le seul, à dix mètres à la ronde, à connaitre ce groupe. Je ressentis fierté et supériorité.
Pour vous raconter ce que représentait la pochette pour un amateur de disques, je vais tenter de vous décrire le cérémonial adopté par un copain à l'époque. A suivre...

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