lundi 23 juillet 2007

Chronique du matin


Chronique dans un environnement météorologique tristounet. C'est un matin d'été qui nous dirait "Attention, l'automne va finir par arriver." Voici donc mon oreiller tel que vous pourriez le voir si vous étiez dans ma chambre au moment où je me lève. Vous remarquerez l'empreinte de ma tête et son emplacement qui dénote une utilisation peu rationnelle de la surface disponible. Par contre, vous noterez que mon oreiller se trouve dans un environnement chromatique de bon goût et complète ainsi un camaïeu aux nuances pastelles.

C'est une voix radiophonique qui vient interrompre mon sommeil. Je sais qu'il me reste un quart d'heure avant que mon pied gauche prenne l'initiative de se rapprocher de son ami le radiateur. Il me reste quelques minutes mais je fais comme si elles allaient durer des heures. Je n'ouvre pas les yeux et je me laisse bercer par la voix. Je m'enroule autour des restes de ma nuit. Je relâche mes muscles et j'oublie mon corps pour quelques minutes encore. Je ne suis plus qu'un esprit qui ne pense à rien, imperméable à ce qui l'attend. Je sais que la fin sera tragique. J'ai conscience qu'il me reste un peu de temps. Je m'étire. Chaque membre de mon corps se manifeste à nouveau. Je les sens s'agiter, surtout le pied gauche, comme si il avait peur que le droit ne le prenne de vitesse. Je résiste encore un peu pour finir par céder. D'une dernière contraction je suis expulsé. J'ai envie de crier "Non, encore un peu, un petit peu!". La chaleur de la nuit se dissipe rapidement. Déjà mon pied droit emboîte le pas du gauche, direction la chaise.

Aucun commentaire: